

Carte de visite
Gisèle Quenneville, Linda Godin and Daniel Lessard meet exceptional francophones from throughout Canada and beyond. Discover politicians, artists, entrepreneurs and scientists whose extraordinary stories are worth telling.
Video transcript
Joalie and Lancelo Côté-Poirier : Cirque artists
Using dance and acrobatics, Cirque Nova knows how to captivate youth in the Canadian West.
All three members of the group are from Quebec, and in 2012, they decided to launch in an untapped market – that of Francophone schools in the Canadian West.
Here they found a public who loved their performances and were thrilled that they were performed in French.
Réalisateur: Alexandra Levert
Production year: 2014
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GISÈLE QUENNEVILLE rencontre des personnalités francophones et francophiles: des politiciens, des artistes, des entrepreneurs ou des scientifiques dont l'histoire, extraordinaire, mérite d'être racontée.
Début générique d'ouverture
[Début information à l'écran]
Carte de visite
[Fin information à l'écran]
Fin générique d'ouverture
Pendant que GISÈLE QUENNEVILLE présente ses invités, on voit JOALIE CÔTÉ POIRIER, LANCELO CÔTÉ POIRIER et GABRIEL BOUDREAU qui font des acrobaties et qui jonglent.
GISÈLE QUENNEVILLE
Avec de la danse et de
l'acrobatie, le Cirque NOVA sait
captiver l'imaginaire des jeunes
de l'Ouest canadien. Avec
échasses, trampolines, unicycles
et hula hoop, les trois membres
visent à divertir un jeune
public. Mais leur mission est
aussi éducative.
Des ateliers en milieu scolaire
permettent aux jeunes de
développer des compétences
physiques et les encouragent à
développer la confiance en soi.
Les trois membres de la troupe
sont québécois. En 2012, ils ont
décidé de s'attaquer à un marché
encore vierge: celui des écoles
françaises de l'Ouest canadien.
Ici, ils ont trouvé un public
séduit par leur spectacle et
enchanté par le fait que le
spectacle soit en français.
(GABRIEL BOUDREAU et LANCELO CÔTÉ POIRIER font chacun saut et passent au-dessus de GISÈLE QUENNEVILLE.)
GISÈLE QUENNEVILLE
(applaudissant)
Bravo!
(GISÈLE QUENNEVILLE, JOALIE CÔTÉ POIRIER et LANCELO CÔTÉ POIRIER se trouvent dans une salle de cirque.)
GISÈLE QUENNEVILLE
Joalie et Lancelo, bonjour.
LANCELO CÔTÉ POIRIER ET JOALIE CÔTÉ POIRIER
Bonjour.
GISÈLE QUENNEVILLE
Vous faites tous les deux
parties du trio Cirque NOVA.
Qu'est-ce que vous faites dans
le Cirque NOVA? Lancelo.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Moi, je suis, à la base, un
enseignant, instructeur en arts
du cirque. Mais j'ai un côté
artiste. Alors acrobate.
Mais on touche un peu à tout.
Acrobatie, main à main,
jonglerie, équilibre sur objet,
slackline comme on peut voir
derrière. Puis c'est ça,
beaucoup de formation en fait,
pour moi.
GISÈLE QUENNEVILLE
Joalie.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Euh... de mon côté, moi, je me
suis rajoutée un peu plus tard
dans l'aventure.
Moi, j'ai beaucoup de formation
en danse. Passionnée du
mouvement, passionnée des arts
en général.
Amour inconditionnel pour...
C'est ça, pour le mouvement.
Puis je me suis dit que c'était
une bonne opportunité pour moi
de venir avec mon frère et mon
ami participer à cette
aventure-là, puis ça va très bien depuis.
GISÈLE QUENNEVILLE
Lancelo, toi, tu es allé à
l'École de cirque de Gaspé.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Oui. À l'École de cirque de
Gaspé en 2010.
GISÈLE QUENNEVILLE
Et comment es-tu arrivé là?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Comment je suis arrivé là?
Oh! En 2009, j'ai commencé à
faire du parkour, l'art du
déplacement, dans ma ville
natale, Bonaventure. Puis j'ai
eu ouï-dire qu'il y avait une
école de cirque à Gaspé. Je
voulais faire un partenariat
avec eux pour créer un cours de
parkour dans ma région. Puis le
directeur de l'École de cirque a
dit: « Si tu veux créer un cours
de parkour, avant, viens suivre
une formation dans mon école. »
Alors j'ai pris l'opportunité et
je suis parti à Gaspé pour un an
faire le cours d'instructeur en
arts du cirque.
GISÈLE QUENNEVILLE
C'est là où t'as rencontré le
3e membre du trio.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Oui. En fait, le 3e membre du
trio est un ami à moi depuis
longtemps. Depuis le secondaire.
Puis lui, il était à Montréal
pendant ce temps-là.
Je lui ai dit: « Viens vite »,
parce que je sais que c'est lui
aussi un passionné du mouvement,
tout comme nous. Alors je lui ai
dit: « Viens vite. C'est une
super opportunité. On va faire
une formation en arts du
cirque. » On était début
vingtaine dans ce temps-là.
Alors il a tout de suite pris
ses bagages puis il s'en est
venu nous rejoindre à Gaspé.
GISÈLE QUENNEVILLE
Joalie, toi, t'as pas fait
l'école de cirque. Comment t'es
arrivé à faire partie de la
troupe?
JOALIE CÔTÉ POIRIER
En fait, moi, j'ai fait un
cégep en communication, cinéma
et créativité. Ensuite de ça, je
suis allée à l'université en
animation, recherche culturelle.
Donc au niveau clownesque et
animation des jeunes, ça, c'est
vraiment ça qui a fait que j'ai
décidé de tout lâcher et de
partir ici.
Je suis une fille d'aventure.
J'ai vraiment pas peur des
défis. Puis je trouvais que
c'était un défi qui était à ma
hauteur. Donc j'ai pris mon sac
à dos et je suis partie sur le
pouce.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ha! Ha! Travailler avec ton
grand frère.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Oui. Travailler avec mon grand
frère.
GISÈLE QUENNEVILLE
Y a pas des risques à faire
ça?
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Je pense qu'il y a toujours
des risques dans la vie à
travailler avec des gens qu'on
connaît très bien. Mais pour
nous, je pense que ça a
l'avantage d'être capables de
communiquer puis d'être capables
de se dire les vraies choses.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Je pense que travailler, y a
pas de risque, mais faire de la
business avec des gens qu'on
connaît, là, ça peut devenir un
peu risqué. Mais vu qu'on a une
bonne communication, on réussit
à s'entendre quand même.
GISÈLE QUENNEVILLE
Tu lui dis quoi faire.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
C'est ça! Exactement!
GISÈLE QUENNEVILLE
Il te dit quoi faire?
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Oui, tout à fait.
GISÈLE QUENNEVILLE
Alors comment est-ce que trois
Gaspésiens, parce que vous êtes
tous les trois de la Gaspésie,
comment est-ce que vous vous
êtes retrouvés ici à Régina?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
C'est ça, moi, après ma
formation à Gaspé, j'ai eu
l'opportunité de venir à
Gravelbourg, en Saskatchewan,
qui est dans le sud, faire un
camp d'été, qui s'appelle Le
Camp voyageur.
GISÈLE QUENNEVILLE
Tu donnais le camp d'été.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Oui. C'est ça. Le Camp
voyageur avait trois volets.
Volet arts visuels, volet
scientifique et le volet cirque.
Moi, je m'occupais du volet
cirque avec deux autres filles
de l'école de Gaspé. Puis j'ai
rencontré les gens de la
Saskatchewan, les Fransaskois,
je suis tombé en amour avec eux
autres. Puis j'ai vu les
opportunités qu'il y avait.
Puis en 2012, on est revenus en
Saskatchewan pour partir la
compagnie Cirque NOVA Circus.
GISÈLE QUENNEVILLE
(acquiesçant)
Hum hum. Arrivés ici en
Saskatchewan, comment est-ce que
vous avez été accueillis?
Joalie.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Très bien. En fait, je pense
qu'il y a cet avantage-là
d'arriver dans un milieu où tout
est nouveau pour eux. Et nous,
on est des gens dynamiques qui
apportent, qui ont envie
d'apporter des choses nouvelles.
Puis avec le cirque, y a cette
beauté-là, cette lumière-là qui
arrive dans le jeu et tout ça.
Puis la Saskatchewan nous a bien
accueillis, mais c'est surtout
au niveau francophone. Les
Fransaskois sont une communauté
très soudée. Puis nous, on
arrive, on est nouveau. Fait
qu'il y a comme un nouveau vent
qui arrive avec Cirque NOVA.
Puis vraiment, on a eu une
réponse très positive, très
intéressée.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Oui. Autant des parents, des
enfants, des plus vieux. Ça a
vraiment été les bras ouverts
qu'on nous a accueillis ici.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Tout à fait. À date, je pense
qu'on a eu aucun commentaire
négatif. Ils ont juste envie
d'en avoir plus. Puis...
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Ça, c'est des défis pour nous.
Qu'on aime relever.
GISÈLE QUENNEVILLE
Qu'est-ce que vous saviez de
Régina, ou qu'est-ce que vous
saviez de l'Ouest canadien avant
d'arriver ici?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
La chanson des Trois Accords,
Saskatchewan. Non! Euh...
Non, j'en connaissais pas
beaucoup, mais quand je suis
venu faire mon stage à
Gravelbourg, là, j'ai commencé à
comprendre comment ça
fonctionnait.
Comment le relief était fait,
comment... tu sais, c'est des
grands espaces vastes avec des
villes plantées un peu partout.
Régina, Saskatoon, Moose Jaw.
J'ai trouvé ça vraiment
intéressant. Puis moi, j'aime...
Tu sais, je viens
de la Baie-des-Chaleurs,
alors j'ai la baie
devant ma fenêtre de maison
depuis toujours. Puis j'ai
trouvé qu'il y avait comme une
ressemblance entre les grands
champs, les grands espaces
vastes et la mer. Fait que je me
suis comme pas senti vraiment
dépaysé.
GISÈLE QUENNEVILLE
Joalie, toi, qu'est-ce que tu
savais de...
JOALIE CÔTÉ POIRIER
En fait, de mon côté, comme je
l'ai mentionné plus tôt, moi,
j'ai décidé de partir ici sur le
pouce. Donc j'ai traversé le
Canada sur le pouce. Je suis
partie de Montréal, je suis
allée jusqu'à l'île de Vancouver
puis je suis revenue vers la
vallée d'Okanagan et là, Lancelo
est venu me chercher. Et là,
j'ai déménagé. Donc j'ai
déménagé avec mon sac à dos.
Mais sur mon voyage, ce qui m'a
vraiment fascinée de l'Ouest
canadien, c'est de savoir qu'il
y a des communautés
francophones, y a des gens qui
vivent en français, qui sont nés
en français puis que...
GISÈLE QUENNEVILLE
Ça, tu le savais pas avant.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
J'avais aucune idée.
Bien, aucune idée...
LANCELO CÔTÉ POIRIER
On s'en doutait, mais pas
aussi grand que ça.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
C'est ça. On l'avait jamais
vécu. Puis c'est ça qui nous a
vraiment poussés à venir
travailler ici puis à venir
découvrir l'Ouest canadien,
c'est qu'il y a aussi des gens
qui se battent pour le français
ailleurs qu'au Québec.
GISÈLE QUENNEVILLE
C'est une autre bataille.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
C'est une autre bataille.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Moi, mon opinion politique a
changé complètement depuis que
j'ai déménagé en Saskatchewan.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
On se sent un peu plus
canadien.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Ouais. Pas mal plus canadien.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Ça nous fait pas peur de le
dire.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Je suis fier de le dire, c'est
ça. Voilà.
GISÈLE QUENNEVILLE
Justement, je suis curieuse de
savoir qu'est-ce que vos parents
et amis pensent du fait que vous
êtes ici et ce que vous faites
ici.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Ouais. Nos parents, c'est sûr
qu'ils sont fiers. On serait...
je sais pas, dans le milieu de
l'Afrique, je sais pas... à
puiser du pétrole et ils
seraient fiers de nous quand
même.
Mais non, c'est ça. Mais nos
amis, c'est sûr qu'ils sont
surpris de savoir qu'on part de
la Gaspésie pour déménager à
Régina. C'est comme: « Qu'est-ce
que tu vas faire là? » Mais en
même temps, avec tous les
réseaux sociaux puis ça, on met
des photos, ils voient, ils
peuvent vivre un peu notre
aventure en même temps.
Fait qu'ils comprennent, je
pense. Après deux ans, ils
commencent à comprendre
tranquillement.
(GABRIEL BOUDREAU est perché sur des échasses, dans un gymnase. LANCELO CÔTÉ POIRIER lui lance des balles.)
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Viens ici! Houpa! Houpi! Youpa!
GISÈLE QUENNEVILLE
Gabriel Boudreau, bonjour.
GABRIEL BOUDREAU
Oui, bonjour.
GISÈLE QUENNEVILLE
Le 3e membre du Cirque NOVA.
GABRIEL BOUDREAU
Exact.
GISÈLE QUENNEVILLE
T'es grand.
GABRIEL BOUDREAU
Oui. Sur mes grandes échasses,
mes longues jambes.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ça, ça doit être très
populaire auprès du public.
GABRIEL BOUDREAU
Oui. Dans les festivals. J'ai
une tête de plus que tout le
monde, c'est sûr qu'on me voit
de loin, avec le rayé.
GISÈLE QUENNEVILLE
Puis est-ce que c'est
difficile de se tenir en
équilibre?
GABRIEL BOUDREAU
En fait, le truc, c'est de
toujours faire des petits pas,
toujours rester en mouvement,
danser un peu. Parce que si on
bouge pas, on tombe.
GISÈLE QUENNEVILLE
(acquiesçant)
Han han. Ça arrive-tu des fois
de tomber?
GABRIEL BOUDREAU
Oui. La première chose que
t'apprends en échasses, c'est de
comment tomber.
GISÈLE QUENNEVILLE
Alors comment est-ce qu'on
tombe?
GABRIEL BOUDREAU
Tu tombes sur les genoux. Puis
après ça, tu mets tes mains.
GISÈLE QUENNEVILLE
OK.
GABRIEL BOUDREAU
Donc de pas tomber sur les
mains directement.
GISÈLE QUENNEVILLE
OK. Quelles sont les autres
épreuves ou les autres parties
du spectacle que les gens
apprécient le plus?
GABRIEL BOUDREAU
Beaucoup l'acrobatie et les
équilibres. Les équilibres sur
une chaise par exemple. On
apporte une simple chaise en
métal puis on fait des
équilibres sur les mains.
(L'entrevue reprend avec LANCELO CÔTÉ POIRIER et JOALIE CÔTÉ POIRIER dans la salle de cirque.)
GISÈLE QUENNEVILLE
Alors, dites-moi, qu'est-ce que
vous présentez comme spectacle?
Ça ressemble à quoi un spectacle
du Cirque NOVA?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
C'est beaucoup dans le jeu,
dans l'humour et dans
l'acrobatie.
En fait, on a deux segments
qu'on a créés l'année passée. On
a un segment clownesque et main
à main. Puis on a un segment
acrobatique, parkour.
Ouais. Danse.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Trampoline, danse.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Trampoline, danse, parkour.
Puis c'est beaucoup... Ça bouge,
ça n’arrête pas de bouger. On est
très dynamiques.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ouais?
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Dans le segment qu'on a créé,
c'est très dynamique, mais y a
quand même une montée.
Y a une évolution dans
l'histoire, y a une évolution
dans l'aspect... Y a une partie
qui est plus lente. Puis à la
fin, avec la trampoline et tout
ça, c'est très dynamique.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Puis y a beaucoup
d'interactions avec le public
aussi, ce qu'on adore faire.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Oui. Tout à fait. Puisque moi,
je ne suis pas une acrobate,
j'apporte beaucoup l'aspect
entre les scènes, entre tout ça.
Donc l'aspect animation avec le
public et tout ça. Clownesque
beaucoup. Moi, je suis la clown
tout le long du spectacle. Donc
on se partage ça très bien. Je
pense qu'on réussit à modeler
tout ça.
GISÈLE QUENNEVILLE
Maintenant, des spectacles,
quand on parle de public, vous,
votre public, c'est surtout un
jeune public?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Oui. Surtout pour notre numéro
clownesque. Notre numéro
acrobatie aussi. Mais on essaye
d'aller toucher tous les âges en
fait. On va dans l'humour que
les jeunes comprendront pas puis
que les moins jeunes vont
comprendre, puis...
Parce que l'art clownesque,
c'est surtout dans le facial.
C'est surtout dans le...
dans le surprenant, tu sais.
Fait que ça va toucher à peu
près tout le monde. Mais c'est
sûr que quand on est avec un
public plus jeune, là, on a plus
de réponse, mettons, du public.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Ça part à rire à la seconde où
on rentre sur la scène.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
On met un pied sur la scène.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
C'est l'euphorie totale. Fait
que pour nous, l'énergie que ça
apporte, c'est sûr...
LANCELO CÔTÉ POIRIER
On préfère. Ouais, on
préfère... Mais, tu vas dans les
festivals, là, c'est de très
jeune à plus jeune, puis on
adore le faire aussi.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Puis la réponse est très bonne
aussi. Donc...
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Puis dans le spectacle
pédagogique qu'on veut monter,
là, ça va être surtout pour les
écoles, mais pas spécifiquement
pour les écoles primaires, pour
les écoles secondaires aussi.
GISÈLE QUENNEVILLE
C'est quoi un spectacle
pédagogique?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
C'est un spectacle avec un
lien pédagogique. On veut
apporter un message.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
(propos en anglais et en français)
Dans le fond, nous, on a fait
un brainstorm de qu'est-ce que
le cirque. Nous, on a décidé
d'avoir le cirque, mais qu'est-
ce que le mouvement en général
peut apporter à des jeunes.
Qu'est-ce que...
Comme, exemple, si quand tu
tombes, s'il arrive des choses,
c'est pas grave, tu te relèves.
Comme nous, en cirque, on est
tout le temps en train de se
faire mal, c'est pas grave, on
se relève, on continue.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Le moins possible en tout cas.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
D'avoir peur du ridicule.
Les jeunes qui se font juger, na
na na et tout ça, le cirque, le
clownesque, c'est que ça, du
ridicule.
Donc on essaye de prendre des
liens avec notre passion pour le
cirque et d'apporter des
messages aux jeunes qu'ils vont
pouvoir prendre dans leur
quotidien.
Donc c'est de créer un spectacle
qui va aussi lancer un message
aux jeunes.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ça, c'est les spectacles. Vous
donnez également des... de la
formation, des ateliers de
formation. Qu'est-ce que vous
enseignez? Vous enseignez aux
jeunes, aux moins jeunes d'être
des performeurs?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Pour tous ceux qui veulent
apprendre, c'est ça, on a des
ateliers. Là, on a monté pour
l'instant trois styles
d'ateliers. On a un atelier
acrobatie, danse, gumboots.
On a un atelier de main à main
et slackline et un atelier art
clownesque et manipulation,
jonglerie. Puis... c'est ça.
Fait qu'on touche un peu à tout
et le but de nos ateliers, c'est
vraiment de faire bouger les
jeunes, qu'ils apprennent des
nouvelles choses, tout ça dans
le jeu. Tout ça vraiment dans le
jeu.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
On a essayé de former des
ateliers pour que les enfants
puissent toucher, comprendre,
essayer, se dépasser.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
En une courte période de
temps. Là, c'est ça. On a des
ateliers qu'on offre quand on
fait des tournées dans les
écoles puis on a, mettons... On
est deux jours dans une école et
on doit voir toutes les classes.
(propos en anglais et en français)
Alors là, faut que ça soit
vraiment quick. Mais aussi,
comme dans les camps d'été, là,
on a un groupe pendant une
semaine. Là, on a le temps de
vraiment voir puis de...
d'essayer plus de choses et de
créer aussi quelque chose pour
la fin. Créer un segment, une
présentation pour les parents.
Puis... aussi, le projet du
grand cabaret, je sais pas si tu
veux qu'on en parle tout de
suite.
GISÈLE QUENNEVILLE
Bien oui. C'est quoi, ça?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Le projet du grand cabaret,
c'est sur six semaines, trois
segments. Segment initiation.
Alors là, on va voir toutes les
branches des arts du cirque.
Ensuite création et ensuite mise
en scène. Puis là, ça, c'est
vraiment dans le but de créer un
spectacle pour la communauté.
Alors ça, c'est très
intéressant. On l'a essayé la
première fois l'année passée.
Là, on le refait cette année.
L'année passée, on l'a fait pour
l'école primaire.
Cette année, on va le faire
encore pour le primaire et pour
l'école secondaire.
GISÈLE QUENNEVILLE
C'est plus difficile au
secondaire qu'au primaire?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Bien là, on a déjà donné des
ateliers, mais un projet aussi
long au secondaire, on l'a
jamais essayé. Puis moi...
JOALIE CÔTÉ POIRIER
C'est un public cible qu'on
aime beaucoup.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
C'est un public cible qu'on
aime.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Parce que c'est un public
cible qui embarque, mais qui
comprend aussi.
Des fois, c'est plus difficile,
parce qu'aussi c'est un public
qui a peur, qui a appris à avoir
peur. Des fois, les enfants, ils
se jettent puis c'est pas grave.
Mais des fois, rendu en 12e
année, y a comme une crainte qui
s'est installée puis on pousse
ailleurs.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Une crainte du jugement des
autres, on s'entend.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Exactement. C'est plus
difficile, mais c'est un public,
un âge qu'au niveau de la
communication, ils nous font
confiance, parce qu'on est
presque dans leur niveau d'âge.
Fait qu'on est presque des amis
puis on les pousse. Y a vraiment
tout cet aspect-là qui est très
intéressant de travailler avec
les jeunes du secondaire.
GISÈLE QUENNEVILLE
Maintenant, quand vous faites
vos spectacles ou que vous
donnez des ateliers, est-ce que
c'est strictement dans la région
de Régina?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Non. Là, tu vois, depuis deux
ans... Cette année, on l'a pas
fait, mais la première année que
moi et Gabriel, on est venus en
Saskatchewan, en 2012, on a fait
une tournée des écoles du
Conseil des écoles fransaskois.
Alors on a vu toutes les écoles
du conseil, ce qui regroupe, je
pense, 14 ou 15 écoles. Alors
ça, ça nous a donné une bonne
promotion pour nous faire
connaître. Tu sais, on a vu tous
les jeunes fransaskois en fait.
Tous les jeunes fransaskois de
la Saskatchewan. Puis...
JOALIE CÔTÉ POIRIER
On l'a refait l'année passée.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
On l'a refait l'année passée.
Voilà. Avec Joalie.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Oui. Et puis cette année, dans
la communauté, y a des coupures
au niveau du budget. Donc il a
fallu que nous-mêmes, on aille
voir les écoles pour offrir nos
ateliers. Y a eu quand même une
bonne réponse.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Parce qu'on faisait affaire
directement avec la Commission
scolaire. Là, cette année, on a
essayé d'aller faire du
démarchage dans chacune des
écoles. On a fait quelques
écoles en Saskatchewan. On
essaye de... de s'élargir.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Prendre de l'expansion.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Oui. Prendre de l'expansion en
Alberta et bientôt au Manitoba.
Qu'on espère bien aussi. Et
peut-être même au BC.
(propos en anglais)
Sky is the limit. Sky is not the
limit.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Cet été, on fait aussi une
tournée d'ateliers de spectacle
au Québec. On travaille
là-dessus en ce moment, mais ça va
faire du bien d'aller présenter
qu'est-ce qu'on est capables de
faire à notre famille et nos
amis.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Absolument.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Oui.
GISÈLE QUENNEVILLE
Dans le cirque, vous faites
beaucoup de choses. Vous faites
de l'acrobatie, vous faites
différentes disciplines. Une de
ces disciplines-là, c'est le
main à main. Qu'est-ce que c'est
ça, le main à main?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Le main à main, souvent, ça va
se faire en duo. C'est de
l'acrobatie, mais statique. En
duo ou en trio. Ça prend
beaucoup de force et
d'équilibre.
GISÈLE QUENNEVILLE
Communication. J'ai
l'impression que ça, c'est très
important.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Absolument, absolument.
(propos en anglais et en français)
Tu vois, quand on fait un mouvement
de main à main pour monter le
mouvement, on va dire up, down,
up. Si tu fais un mouvement up,
down et là, tu pousses vers le
haut.
(À l'écran, LANCELO CÔTÉ POIRIER et GABRIEL BOUDREAU montrent comment exécuter une poussée dans un numéro de main à main.)
GABRIEL BOUDREAU
(propos en anglais)
Up, down, up.
(LANCELO CÔTÉ POIRIER monte sur les épaules de GABRIEL BOUDREAU.)
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Mains.
(LANCELO CÔTÉ POIRIER redescend en s'appuyant sur les mains de GABRIEL BOUDREAU.)
GISÈLE QUENNEVILLE
Est-ce que vous vous êtes déjà
blessés? Est-ce que ça arrive?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Ça arrive.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ça a l'air tellement facile,
hein, de vous voir.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Étape par étape. Si tu veux
pas te blesser, faut que tu y
ailles avec tes capacités
personnelles puis que t'essayes
pas de pousser des choses que
t'es pas sûr de réussir. Mais
oui, ça arrive qu'on tombe, mais
à la base, on sait comment
tomber. Alors y a moins de
risques de blessure dans ce cas-
là. Puis l'étirement,
l'échauffement, c'est ce qui est
important pour réduire le niveau
de blessure.
GISÈLE QUENNEVILLE
Le fait de faire du cirque en
français en Saskatchewan, ça
doit vous aider. À quel point ça
vous aide?
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Euh... ça nous aide au point
où... Premièrement, déjà le
cirque en Saskatchewan, ça aide.
Parce que ça existait pas
vraiment. Le cirque en français,
ça aide...
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Ça nous donne une couleur
différente. Pour le reste des
Saskatchewanais. C'est sûr que
pour les Fransaskois, c'est
normal, le français.
Mais... Puis aussi, au niveau
des subventions, je pense que ça
peut nous donner un certain
avantage.
GISÈLE QUENNEVILLE
Est-ce que vous pourriez, ou
est-ce que vous pensez faire du
cirque en anglais un jour?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Absolument. On en fait déjà.
On a déjà fait quelques contrats
dans le milieu anglophone.
Canada Day l'année passée. À
l'Université de Régina, on a
fait un contrat.
Surtout des contrats
d'animation, parce qu'ils
veulent pas nous entendre
parler, ils veulent nous voir
bouger.
GISÈLE QUENNEVILLE
Oui. C'est ça.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
C'est ça. Puis le cirque,
c'est, comme on a dit, dans le
mouvement. Fait que ça a pas
vraiment de langage.
GISÈLE QUENNEVILLE
Votre entreprise est quand
même assez jeune. Ça a à peu
près deux ou trois ans.
Est-ce que vous arrivez à vivre
de votre cirque?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Oui. Quand même. Bien...
Oui, oui. On ne vit pas que de
ça, mais, je vais parler pour
moi, ça fait partie de ma vie
quotidienne. Je dis pas que je
vais m'acheter une voiture avec
l'argent de Cirque NOVA demain,
mais on réussit à vivre.
Ouais, je dirais. Ouais. Ouais.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Ouais. Euh... oui, on réussit
à vivre avec Cirque NOVA, parce
qu'il y a une partie création,
mais y a aussi une partie
recherche de contrats et tout
ça. Donc on est toujours en
Cirque NOVA. Je veux dire, notre
tête est toujours là-dedans.
Moi, personnellement, j'ai
besoin de me lever à 6 h le
matin et de me coucher à 11 h du
soir puis de travailler toute la
journée.
Donc j'ai trois emplois et même
quatre à la fois, puis ça, c'est
un choix personnel. Mais je
pense qu'on pourrait quand
même... Comme lui, c'est
pratiquement toujours que le
cirque. Et des fois, on est
enseignants, nous, ici, dans les
écoles primaires et secondaires
francophones.
GISÈLE QUENNEVILLE
Vous faites de la suppléance.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
(propos en anglais et en français)
On fait de la suppléance. Donc
ça, c'est comme un bon sideline
qui nous permet, quand on fait
des contrats et tout ça, de dire
qu'on n’est pas disponibles. Et
quand on est disponibles, de
dire oui.
Donc ça, ça aide.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
C'est versatile être
suppléant.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Parce que c'est rare d'avoir
des emplois qui ne permettent de
dire: « Non, je peux pas
travailler pendant deux
semaines. Oui, je peux
travailler. »
GISÈLE QUENNEVILLE
(propos en anglais et en français)
Mais c'est drôle
de vous entendre dire ça, parce
que, normalement, le cirque, ce
serait un sideline puis
l'enseignement serait la vraie
job.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Non, c'est ça.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
(propos en anglais et en français)
Puisqu'on est des
entrepreneurs et qu'on est notre
propre compagnie, on peut pas
dire que c'est un sideline.
Faut qu'on se trouve des
sidelines.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Puis le but, c'est que ça
grossisse et que ça devienne
plus grand, énorme. Moi, je veux
vivre de ça.
GISÈLE QUENNEVILLE
Là, vous êtes principalement
dans les écoles. Est-ce que vous
souhaitez un jour sortir des
écoles puis faire des spectacles
pour les grands surtout?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
On aimerait un jour avoir
notre école. Là, on se déplace,
on est ambulants, mais le but,
c'est que les écoles viennent
dans notre place au lieu que
c'est nous qui se déplaçons. Ça,
ça serait... Puis avoir un
endroit adapté pour.
Parce que, oui, comme vous
pouvez le voir, on a du matériel
qu'on peut déplacer dans les
gymnases d'école, mais on
aimerait avoir des installations
d'aériens...
Des trapèzes... volants si
possible. On aimerait vraiment
avoir un endroit adapté et
sécuritaire pour...
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Donner des formations et des
ateliers.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Les jeunes et les moins
jeunes.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Faut dire que Cirque NOVA,
c'est plus... une compagnie
d'ateliers et d'enseignement que
de performance.
Donc le but, c'est d'avoir sa
propre école et non de créer une
troupe. Fait qu'à la base, vous
avez fait des formations de
formateurs.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
C'est ça. Mais on est tous
artistes quand même. On aime
bouger puis on aime créer. Moi,
j'adore faire la mise en scène.
(propos en anglais et en français)
Dans nos temps libres, nos
sidelines seraient de créer.
Mais ce qui nous apporte le
revenu, c'est nos ateliers, nos
jobs.
GISÈLE QUENNEVILLE
Régina, c'est pas la Gaspésie.
La Gaspésie, c'est loin. Est-ce
que vous vous ennuyez des fois?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Oui. Quand même. C'est sûr,
des amis, de la famille. Mais de
nos jours, on peut avoir une
communication quand même assez
facile. Skype, Facebook, etc.
Mais la nature surtout. Surtout
l'hiver. L'été, j'adore la
Saskatchewan. Tu peux marcher,
te promener partout. Le ciel est
magnifique. C'est sûr, l'hiver,
aller dans le bois, aller dans
des montagnes, faire du
snowboard, faire du ski, tout
ça, ça nous manque.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Ouais. Je dirais exactement la
même chose pour moi. C'est aussi
la mère patrie pour nous, la
Gaspésie, c'est de là où l'on
vient. Puis y a tous les
paysages possibles et
imaginables. Fait que quand on
regarde ça, oui, c'est ça, ça
nous manque des fois.
GISÈLE QUENNEVILLE
La grande question. Où est-ce
que vous voulez être dans 10
ans?
LANCELO CÔTÉ POIRIER
(réfléchissant)
Hum...
Moi... dans 10 ans, je me vois
d'être encore ambulant. Tu sais,
les ancêtres circassiens ont
toujours été des nomades puis je
pense que je me sens un peu
comme ça. Je pense pas que je
vais m'intégrer à une place puis
rester là toute ma vie. Je vais
me promener dans plusieurs
endroits, développer Cirque NOVA
dans plusieurs endroits, avoir
des employés un peu partout dans
le Canada. Puis développer des
spectacles. Moi, mon but, c'est
de partir des écoles de cirque
pour trouver des artistes et
bâtir des spectacles pour
ensuite faire des tournées.
Alors dans 10 ans, l'Asie
peut-être. Qui sait?
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Ouais. C'est drôle, parce
que... j'ai la même... Je me
sens dans la même aventure que
lui. Je suis très nomade aussi.
Voyager, pour moi, c'est...
c'est sûr que... J'ai de la
misère à me tenir plus que deux
ans au même endroit. J'ai
toujours besoin de renouveau, de
nouveaux défis, de nouveaux
paysages, de nouvelles
personnes. Donc de savoir qu'on
est sur la même longueur d'onde
pour ça, c'est bien, c'est sûr.
Puis dans 10 ans, comme lui, je
pense que je me vois... j'espère
en tout cas pouvoir avoir une
équipe qui va créer, qu'on va
pouvoir créer avec eux, créer
des spectacles et faire des
tournées. Dans le fond, on est
dans le même esprit.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Une chance qu'on a la même
vision.
GISÈLE QUENNEVILLE
Bien Joalie, Lancelo, merci
beaucoup.
LANCELO CÔTÉ POIRIER
Merci à vous.
JOALIE CÔTÉ POIRIER
Ça fait plaisir.
(Générique de fermeture)
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