

Carte de visite
Gisèle Quenneville, Linda Godin and Daniel Lessard meet exceptional francophones from throughout Canada and beyond. Discover politicians, artists, entrepreneurs and scientists whose extraordinary stories are worth telling.
Video transcript
The Hon. Perry Trimper, Newfoundland and Labrador
Perry Trimper moved to Newfoundland in 1987. Nova Scotian by birth and biologist by trade, Trimper worked in Moscow for 14 years before coming back to Canada to study caribou in Labrador. Today, he is Minister of Environment of his adopted province. And since it´s not unusual for Newfoundland ministers to have more than one portfolio, Trimper is also the Minister Responsible for Francophone Affairs. His main project? Increasing the availability of French-language services for the near-3000 Francophones living in the province.
Réalisateurs: Charles Pepin, Joanne Belluco
Production year: 2016
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Titre :
Carte de visite
Pendant qu'on présente les paysages terre-neuvien et labradorien, GISÈLE QUENNEVILLE fait une courte présentation de son invité, PERRY TRIMPER, ministre de l'Environnement et des Affaires francophones à Terre-Neuve et Labrador.
GISÈLE QUENNEVILLE (Narratrice)
À Terre-Neuve, on appelle
les gens qui viennent d'ailleurs
des CFA, des "come from away".
Le ministre de l'Environnement
de la province fait partie
de ce groupe-là.
Perry Trimper est arrivé ici
en 1987. Le biologiste venait
étudier l'impact des vols
militaires à basse altitude
sur la faune du Labrador.
En 2014, Perry Trimper a eu la
piqûre de la politique. Il s'est
présenté pour le Parti libéral
et a été élu l'année suivante.
Il a été nommé ministre
de l'Environnement, un rôle
qu'il prend très au sérieux,
avec sa nouvelle voiture
électrique. Mais un portefeuille
qui ne sera pas facile à gérer,
compte tenu des importants
défis économiques auxquels
fait face sa province.
GISÈLE QUENNEVILLE rencontre PERRY TRIMPER dans son bureau.
GISÈLE QUENNEVILLE
Perry Trimper, bonjour!
PERRY TRIMPER
Bonjour, Gisèle!
GISÈLE QUENNEVILLE
M. Trimper, Terre-Neuve-et-Labrador
a vécu un gros boom économique
ces dernières années,
grâce à l'industrie pétrolière.
Mais on sait que le prix
du pétrole a chuté au cours
des deux-trois dernières années.
Qu'est-ce que ça a eu
comme impacts ici, impacts
économiques sur la province?
PERRY TRIMPER
C'est un grand impact,
maintenant, depuis que je suis
devenu le ministre responsable
pour l'Environnement et
d'autres choses comme
les Affaires francophones.
Et nos prochains quatre ans,
ce sera un petit peu difficile,
parce que notre expenditure,
c'est tellement trop haut
que notre income.
Puis, c'était tout à coup.
Il y avait une grande différence
entre les deux.
Puis, nous avons décidé
qu'il faut faire
quelque chose maintenant.
GISÈLE QUENNEVILLE
L'industrie pétrolière,
c'était peut-être pas le gros
problème. Mais la chute du
pétrole a quand même... C'était
un enjeu important pour la
province. Peut-être nous dire
à quoi ressemble l'industrie
pétrolière à Terre-Neuve.
Parce que quand on pense au
pétrole, on pense à l'Alberta,
mais c'est une industrie
quand même importante ici.
PERRY TRIMPER
Pour nous, c'est tellement
important parce que pour nous,
nous sommes la seule juridiction
au Canada qui a une industrie
sur la côte.
GISÈLE QUENNEVILLE
C'est du offshore.
PERRY TRIMPER
Du offshore, oui, oui.
C'est très important pour nous
et pour le Canada aussi.
Mais il y a quand même...
C'est comme l'Alberta. Il faut
maintenant travailler ensemble,
être calme et trouver
un plan pour l'avenir.
GISÈLE QUENNEVILLE
Dans le dernier budget
de votre gouvernement,
bon, on semble beaucoup miser
sur l'austérité. C'est un choix
que le gouvernement a fait.
On augmente les taxes.
On augmente la taxe de vente.
600 postes éliminés au sein
de la fonction publique.
Un déficit de presque deux
milliards de dollars pour une
petite province comme la vôtre.
Pourquoi faire ce choix-là?
PERRY TRIMPER
Maintenant, Terre-Neuve-et-Labrador
a la plus haute dette per capita,
à peu près 20 000 personnes.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ça, c'est juste au provincial.
PERRY TRIMPER
Juste au provincial.
GISÈLE QUENNEVILLE
20 000$ par personne
au provincial.
PERRY TRIMPER
Oui. Si on fait rien, si
on met la même chose de la même
façon, d'effacer notre problème,
nos problèmes, dans six ans,
on va avoir à peu près
53 000$ par personne.
GISÈLE QUENNEVILLE
Hum hum... Ça, c'est un
exemple très ponctuel d'un défi
auquel vous faites face en tant
que ministre de l'Environnement.
Quel est ou quels sont,
selon vous, les plus importants
enjeux à long terme
en matière d'environnement
pour votre province?
PERRY TRIMPER
La même chose. Il faut...
Il y a deux semaines, j'étais
avec Carolyn Bennett. Elle est
ministre responsable pour les
autochtones et les affaires
dans le Nord du Canada.
GISÈLE QUENNEVILLE
Au fédéral, oui.
PERRY TRIMPER
Elle dit qu'il faut...
Quand on fait, quand on prend
une décision, il faut penser à
l'avenir pour sept générations.
En anglais, on dit "sustainable".
Mais pour les chefs autochtones,
on parle en termes de sept
générations. Et moi, je pense
la même chose. Si qu'est-ce
qu'on fait ici, qu'est-ce
qu'on décide ici,
il faut trouver une façon
d'assurer que la population,
que le système va être aussi bon
que possible à l'avenir.
GISÈLE QUENNEVILLE
Au niveau des changements
climatiques, au niveau... Est-ce
que ça, ça peut faire partie
de vos plans, par exemple?
PERRY TRIMPER
Absolument. Je suis
aussi responsable pour
les mêmes affaires, pour
les changements climatiques.
Pour ces problèmes,
c'est vraiment, c'est tellement
notre problème
dans le monde, maintenant.
Et moi, je cherche
un système de... inviter
Terre-Neuve-et-Labrador
pour ajouter des solutions
pour le Canada.
Le Canada a décidé d'être là
aux tables, c'est parce qu'il
y avait une grande conférence
à Paris. C'était en novembre,
l'année passée. Le Canada
a dit qu'on va faire
beaucoup de choses.
On va changer notre idée, notre
attitude envers l'industrie,
les émissions, l'atmosphère.
Et maintenant, je suis fier
parce qu'il y a juste deux-trois
semaines, j'ai eu le succès
de passer notre première
législation sur le même sujet,
contre les effets, les...
GISÈLE QUENNEVILLE
Les effets de gaz à effet de serre?
PERRY TRIMPER
Les gaz à effet, de l'industrie.
GISÈLE QUENNEVILLE
Qu'est-ce que Terre-Neuve-et-Labrador
peut contribuer, par contre, à ce
débat-là, à ce système-là? Vous
êtes pas quand même connus comme
étant des grands pollueurs.
PERRY TRIMPER
Absolument! C'est pas beaucoup
de gens ici, mais... Tu sais, on
sait que ici, per capita, on est
le huitième plus haut au Canada.
Oui. Oui, oui. Nous avons pas
beaucoup d'industries,
mais les industries qu'on a,
c'est encore un problème.
Et aussi, il faut que tous les
pays travaillent ensemble. Et
maintenant, au Canada, il y
aurait seulement deux provinces
qui n'ont pas de juridiction,
qui n'ont pas de législation.
Et je suis fier que
Terre-Neuve-et-Labrador est
dans un autre groupe maintenant
qui est en train de trouver
une solution.
PERRY TRIMPER conduit sa voiture électrique et GISÈLE QUENNEVILLE mène un segment d'entrevue à l'intérieur de la voiture.
GISÈLE QUENNEVILLE
Alors, monsieur Trimper, tout
bon ministre de l'Environnement
qui se respecte a une voiture
électrique. C'est ce que
vous avez. Pourquoi
une voiture électrique?
PERRY TRIMPER
J'ai décidé, quand je suis
devenu le ministre responsable
pour l'Environnement, que je
veux un statement. Et comme
mes autres collègues, j'ai
décidé d'acheter une voiture
électrique parce que chaque
voiture ici dans la piste, ça
coûte, ça ajoute à peu près
4,8 tonnes de gaz chaque année.
GISÈLE QUENNEVILLE
Est-ce que c'est rare,
une voiture électrique?
PERRY TRIMPER
Ici, à Terre-Neuve, oui. Mais
les places comme Québec, Ontario
par exemple, c'est commun et
je comprends que, au Québec, par
exemple, dans quelques années,
il y aura à peu près 1 million
de voitures comme ça.
GISÈLE QUENNEVILLE
Vous faites combien de
kilomètres sur une charge? Parce
que c'est toujours ça qu'on dit
des voitures électriques. C'est
qu'on ne va pas assez loin.
PERRY TRIMPER
Ça dépend sur le modèle.
Pour moi, c'est 135
kilomètres d'électricité.
Et aussi, je peux prendre un peu
de l'essence. Et quand j'ai
besoin d'essence, ça ajoute une
autre centaine de kilomètres.
Mais c'est pas de combustion.
C'est juste électricité.
GISÈLE QUENNEVILLE poursuit son entretien dans le bureau de PERRY TRIMPER.
GISÈLE QUENNEVILLE
Monsieur Trimper, vous avez
grandi en Nouvelle-Écosse,
je pense. Comment est-ce que
quelqu'un qui a grandi
en Nouvelle-Écosse et qui vit
depuis un certain temps
au Labrador arrive
à parler le français?
PERRY TRIMPER
C'est une grande histoire.
Oui, je suis né en Nouvelle-Écosse,
mais j'étais complètement
encerclé, entouré
par une culture acadienne.
Et c'est pour moi,
c'était un peu d'inspiration.
GISÈLE QUENNEVILLE
Alors, vous étiez où
en Nouvelle-Écosse?
PERRY TRIMPER
C'était un petit village nommé
Clementsport. C'est juste
à côté de, on dit en anglais
« the French shore », la côte française.
C'est pas loin de Claire...
GISÈLE QUENNEVILLE
La Pointe-de-l'Église
et tout ça.
PERRY TRIMPER
La Pointe-de-l'Église,
absolument. C'est
tellement beau. Puis...
GISÈLE QUENNEVILLE
On vous a assimilé, c'est ça?
PERRY TRIMPER
Oui. Pas assimilé, mais j'ai
été intéressé parce que j'ai
des tantes qui sont acadiennes.
Puis, j'ai suivi des cours
de français pendant l'école
secondaire. Et après, j'ai fait
mon bac au Nouveau-Brunswick.
J'ai passé deux ans à Québec.
GISÈLE QUENNEVILLE
Qu'est-ce que ça fait,
un ministre responsable
des Affaires francophones
à Terre-Neuve-et-Labrador? Vous
avez mentionné qu'il y a à peine
3000 francophones ici.
Alors comment vous voyez
votre travail?
PERRY TRIMPER
Premièrement, il faut
comprendre ce qu'ils veulent
faire. Comment je peux aider les
communautés. C'est juste l'année
passée, on a passé, on a
développé une politique sur les
services en français. Pour moi,
ça, c'est mon responsable
pour augmenter les services
qu'on offre comme gouvernement
de Terre-Neuve-et-Labrador.
Puis, euh...
Ça, c'est mon travail.
GISÈLE QUENNEVILLE
Et quels sont les services
que vous pouvez offrir
aux francophones?
PERRY TRIMPER
Par exemple, si on doit
appliquer pour une licence
de contracteur, pourquoi pas
trouver un document,
des formules en français
et en anglais aussi? Peut-être
c'est des choses simples,
mais c'est encore important.
Et aussi, quand même,
sur l'autre côté, le système
de santé, les services avec
l'hôpital et tout ça. Il faut
trouver une bonne façon,
expliquer le problème et être
assuré que le docteur comprend
le problème aussi.
C'est une grande chose, ça.
GISÈLE QUENNEVILLE
Hum hum. C'est un grand défi.
Je pense à d'autres provinces
où peut-être il y a plus
de francophones. Et ces
provinces-là ont de la
difficulté à offrir des services
en français dans le système
médical par exemple.
Comment est-ce que, vous, vous
allez arriver à faire ça ici
à Terre-Neuve-et-Labrador?
PERRY TRIMPER
Vous savez, une chose que
j'ai appris depuis que je suis
devenu ministre est le
spirit. Il y a un grand sens
d'enthousiasme avec les gens,
l'association de francophones de
Terre-Neuve-et-Labrabor, c'est
vraiment un grand parapluie
avec beaucoup d'organismes.
Dans chaque communauté,
il y a un grand système. Euh...
C'est intéressant parce que
c'est notamment un grand
terrain, une grande géographie,
mais ils peuvent trouver
un système pour collaborer.
Et pour moi, je... j'ai hâte
de les aider.
GISÈLE QUENNEVILLE
Qu'est-ce que vous voulez
faire pour les francophones
de cette province?
PERRY TRIMPER
Alors, cette semaine, je
serai, je serai le coprésident
d'une grande conférence des
choses de la francophonie pour
le Canada. Et tous les ministres
comme moi seront ici.
Et on va avoir beaucoup de
discussions entre les paniers de
services comme par exemple qui,
chaque juridiction, chaque
gouvernement offre à leurs
francophones à chaque jour.
Puis on va faire une grande
comparaison entre eux.
GISÈLE QUENNEVILLE
Est-ce que, en offrant
des services en français, ici
à Terre-Neuve, où il y en avait
peut-être pas beaucoup avant,
est-ce que les gens vont s'en
servir? Est-ce que vous pensez?
Parce que ça, c'est le défi dans
beaucoup de provinces.
On offre le service,
mais les gens s'en servent pas.
PERRY TRIMPER
Peut-être c'est le plus,
c'est le plus grave ici, mais...
on a beaucoup d'énergie. Et on
va voir. On va voir. Je suis
fier que déjà depuis la semaine
passée, il y avait seulement six
ou sept mois depuis que j'étais,
que j'ai commencé. Et déjà,
on a fait une législation
au sujet d'une coopérative,
un petit système pour organiser
une coopérative dans notre
province. On a fait un grand
changement pour eux. Je viens
de passer une bonne soirée
avec deux autres ministres
et départements au sujet
des services en français.
Et j'ai déjà commencé à trouver
des coopérations entre plusieurs
systèmes, plusieurs
départements du gouvernement.
On retourne dans la voiture électrique sur une route terre-neuvienne.
GISÈLE QUENNEVILLE
Avec le prix de l'essence qui
est à la baisse, peut-être pas
ici à Terre-Neuve, parce qu'il
est quand même assez cher
ici à Terre-Neuve.
PERRY TRIMPER
Je m'excuse.
GISÈLE QUENNEVILLE
À 1,25$ le litre.
Est-ce que vous pensez
que des voitures électriques,
c'est encore viable?
PERRY TRIMPER
Absolument! Pour celui-ci,
j'ai fait des calculs
pour chaque charge.
Ça coûte à peu près 1,50$.
GISÈLE QUENNEVILLE
Hum hum.
PERRY TRIMPER
Pour une année de 25 000
kilomètres, ça va coûter à peu
près 540$. Seulement. Pour une
année. La seule chose qu'on doit
faire, c'est juste qu'on
doit penser où je vais conduire,
quand je vais avoir besoin
d'une charge. Mais après ça,
j'ai beaucoup de vitesse,
beaucoup de puissance.
GISÈLE QUENNEVILLE
Oui, effectivement.
PERRY TRIMPER
C'est... c'est tellement
beau, la voiture.
GISÈLE QUENNEVILLE
Est-ce qu'il y a beaucoup
de stations pour charger
son véhicule ici à Terre-Neuve?
PERRY TRIMPER
Ça commence. Ici, à
Terre-Neuve maintenant, il y a à
peu près 50. Ici, dans la ville
de St-Jean, il y a à peu
près une vingtaine.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ça coûte cher,
une voiture comme celle-ci?
PERRY TRIMPER
Celui-ci, c'est 60 000$.
GISÈLE QUENNEVILLE
C'est pas donné.
PERRY TRIMPER
C'est pas trop cher, mais on
peut... ça dépend du modèle.
Il y a des autres, d'autres
exemples comme la Leaf ou
la Volt que c'est pas cher.
La voiture circule maintenant dans une ville. GISÈLE QUENNEVILLE poursuit l'entrevue dans la voiture.
GISÈLE QUENNEVILLE
Dans certaines provinces
du Canada, les gouvernements
offrent des subventions
aux gens qui achètent
une voiture électrique.
Est-ce que vous
en êtes rendu là encore
à Terre-Neuve-et-Labrador?
PERRY TRIMPER
C'est difficile pour nous
maintenant à cause de l'état
de notre économie. Mais on
va commencer avec, premièrement,
l'éducation sur les bienfaits.
J'espère aussi travailler
ensemble avec mon collègue
au ministère de l'Environnement
fédéral, Catherine McKenna.
Euh... Elle va donner
assistance pour commencer
les infrastructures
et d'autres choses comme ça.
Peut-être à l'avenir, on peut
avoir un système de subventions.
GISÈLE QUENNEVILLE
C'est sur votre liste
de choses à faire?
PERRY TRIMPER
Oui.
GISÈLE QUENNEVILLE
Quand l'économie ira mieux.
PERRY TRIMPER
Ou revivre.
PERRY TRIMPER et GISÈLE QUENNEVILLE poursuivent leur entretien dans le bureau du ministre.
GISÈLE QUENNEVILLE
Quand vous êtes arrivé
à Terre-Neuve-et-Labrador, vous
vous êtes installé au Labrador.
Pour le travail, bien sûr. Mais
vous avez décidé d'y rester.
Qu'est-ce qui vous a attiré
à cette partie du pays?
PERRY TRIMPER
Pour moi, parce que, où j'ai
grandi... j'ai grandi... Mes
parents étaient, pour moi,
les... les enseignants pour
montrer toutes les choses dans
la forêt. Quand j'étais jeune,
j'ai commencé tout à coup
à vivre dans la forêt.
Mais je pensais que la
Nouvelle-Écosse était une place
sauvage. Quand je suis arrivé au
Labrador, ça, c'est absolument
une place spéciale. Il y a
des espèces, des faunes très
sauvages. Et une place,
beaucoup de places...
(Propos en anglais)
has never seen a person.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ah oui! On n'a jamais vu
un être humain.
PERRY TRIMPER
Absolument. Et...
Depuis ma trentaine d'années
là-bas, j'ai publié beaucoup
de papiers sur plusieurs choses
qui sont absolument nouvelles:
nouvelles espèces, nouvelles
choses en compréhension. Pour un
scientifique, c'est une place
spéciale. Et le monde qui vivent
là-bas, ils sont tellement
attachés, attirés ensemble
dans l'environnement.
GISÈLE QUENNEVILLE
Hum hum. Vous savez,
souvent, quand on parle de
Terre-Neuve-et-Labrador, on dit:
"Je m'en vais à Terre-Neuve."
On oublie souvent le Labrador.
Et c'est, en fait...
PERRY TRIMPER
Même les Terre-Neuviens,
eux autres aussi.
GISÈLE QUENNEVILLE
C'est assez récent
qu'on accroche le Labrador
à Terre-Neuve,
Terre-Neuve-et-Labrador.
Est-ce qu'il est difficile
de venir du Labrador?
Non?
PERRY TRIMPER
Je suis fier. Absolument fier.
Euh... Ça prend quelque chose.
C'est comme, j'ai un ami qui...
Qu'est-ce qu'on dit en français?
Il dit: "Nous avons dix mois
d'hiver et deux mois
qui sont difficiles
à faire de la motoneige".
Parce que c'est... c'est encore,
le climat, c'est difficile.
C'est dur, mais quand
c'est beau, c'est beau.
GISÈLE QUENNEVILLE
Et quel est l'attachement
que vous avez ou la relation
que les gens du Labrador
ont avec Terre-Neuve?
PERRY TRIMPER
Ils semblent différents.
Absolument. C'est une autre
culture. Il y a des autochtones
bien sûr. Ça, ça commence
avec... C'est les Innus
et les Inuits. Ça, chacun
de ces populations,
c'est différent. C'est spécial.
Et pour l'Amérique du Nord,
les Innus par exemple, c'est
tellement nouveau pour eux. Et
ils ont commencé à habiter dans
une maison, dans les maisons
juste dans les années 60.
C'est pas longtemps.
Et ça, c'est aussi à cause des
problèmes. C'est pas longtemps
depuis le premier contact entre,
avec les Européens et la vie
du XXIe siècle.
GISÈLE QUENNEVILLE
Pourquoi vous avez décidé
de faire de la politique,
M. Trimper? C'est nouveau
pour vous. N'est-ce pas?
PERRY TRIMPER
Absolument. J'étais... j'étais
content juste pour voyager
vers une retraite, mais
j'ai beaucoup d'énergie encore.
Et beaucoup d'expérience. Et...
et je pensais, il y a deux ans,
depuis que j'ai décidé à tasser
mon chapeau dans le ring,
on dit. Pour moi, j'ai eu
à faire une autre chose. J'ai eu
à pourvoir de l'expérience
que j'ai eue dans ma vie.
Et je suis tellement fier
d'être leur représentant
dans l'Assemblée ici.
GISÈLE QUENNEVILLE
Hum hum. Qu'est-ce que
vous souhaitez faire
comme politicien?
PERRY TRIMPER
(Soupirant)
Peut-être la seule chose,
la plus importante chose est de
provide une voix pour les gens,
une voix de compréhension, de...
d'expliquer leurs problèmes.
Et, parce que c'est un grand
terrain, le Labrador,
mais pas beaucoup de gens.
Presque 10% de notre population.
Beaucoup de ressources,
beaucoup de trains,
mais pas beaucoup de voix.
Puis il faut trouver une voix.
Pour moi, ça serait
mon purpose.
GISÈLE QUENNEVILLE
Ça fait à peu près six mois
maintenant que vous êtes député.
J'ai déjà entendu à quelques
reprises à votre sujet que vous
faites pas la politique comme la
plupart des politiciens font de
la politique. Quelle est votre
philosophie de la politique?
Comment on fait la politique?
PERRY TRIMPER
Hier, j'étais avec Yvan Jones.
Il est député fédéral.
Il expliquait aux autres, il
a dit: "Perry n'a pas de choses
politiques dans son
soul, dans son coeur. Il pense..."
Comme j'ai dit tantôt: je pense
avec, je cherche la vérité.
Je pense qu'il faut, il faut
faire une décision maintenant
qui va, qui va, qui reste
pour, comme j'ai dit,
cette génération. Il faut penser
à l'avenir. Et il faut
travailler avec la vérité.
Puis comme scientifique, pour
moi, j'ai juste une extension de
ma carrière. Maintenant, juste
pour garder les mêmes valeurs:
vérité, science, l'évidence
et penser à l'avenir.
GISÈLE QUENNEVILLE
Eh bien, M. Trimper,
merci beaucoup.
PERRY TRIMPER
Merci beaucoup, Gisèle.
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