

Subito Texto
Maude, Jennifer, Mélanie, Vincent and Sami are starting high school. Together, they try to ease into a foreign world, full of promise but also fraught with worries!
Video transcript
The Ball Is in Your Court
Mélanie learns some seriously startling news from her father: as of next fall, Victoire-Desmarais will no longer be open to all grades, and the oldest students will be sent to a different school. It´s our heroes´ last year at the school! Once over her initial shock, Mélanie decides she wants to go out with a bang: they too need a prom! She´ll have a hard time getting everyone on board with her crazy idea. Meanwhile, Audrey is back after her long skating tour, and as soon as she sees Francis, she is weak in the knees. But before turning her whole life upside down, she needs to be sure of her feelings for him. Audrey tries to curb her emotions, since she hasn´t yet spoken to Hugo. But the heart wants what the heart wants.
Production year: 2016
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Générique d’ouverture
Titre :
Subito texto
M. PRUD’HOMME est dans son bureau. Il prend son téléphone et fait un appel dans l’interphone.
M. PRUD’HOMME
Votre attention,
tout le monde.
C’est votre directeur
qui vous parle.
Aujourd’hui, j’ai le devoir
de vous annoncer que...
(Sanglotant)
Que...
MÉLANIE arrive dans le bureau à ce moment.
MÉLANIE
Que?
M. PRUD’HOMME
(Ému)
Que l’année prochaine,
votre école va...
MÉLANIE
(Inquiète)
Votre école va?
M. PRUD’HOMME
Victoire-Desmarais,
c’est...
(Pleurant)
Victoire-Desmarais,
c’est fini.
C’est...
MÉLANIE
Woh! Woh, woh.
Qu’est-ce que tu es
en train d’annoncer là, papa?
M. PRUD’HOMME
Chut! Chut!
Je voulais vous dire...
M. PRUD’HOMME se mouche, mais il oublie qu’on l’entend partout dans l’école.
M. PRUD’HOMME
Excusez.
FRANCIS rejoint AUDREY à son casier.
FRANCIS
Soixante-quatre.
Ça, c’est...
C’est le nombre de jours que
j’ai eu pour m’ennuyer de toi.
AUDREY
Deux mois.
FRANCIS
Oui. Puis si on se dit que...
que chacun de mes mille
milliards de neurones
a pensé à toi au moins
cent fois par jour, ça fait?
AUDREY
Ça fait beaucoup,
beaucoup de pensées.
FRANCIS
Oui! Puis si on ajoute à ça
le nombre de fois
que j’ai lu et relu
tous les textos et les courriels
que tu m’as envoyés,
je pense qu’on défonce
le milliard de milliards de milliards!
AUDREY
Moi aussi, je les ai lus plein de fois,
tes messages.
FRANCIS
Oui?
AUDREY
Je peux pas te dire
combien de fois, par exemple!
FRANCIS
C’est pas grave.
Hum...
Maintenant, je veux juste qu’on...
qu’on compte jusqu’à 10.
AUDREY
Comment ça?
FRANCIS
Comme un décompte avant
de rejoindre les étoiles.
10, 9, 8, 7, 6, 5...
AUDREY
Francis?
FRANCIS s’approche d’AUDREY pour l’embrasser.
FRANCIS
4, 3, 2,
1...
AUDREY
Euh...
Hugo pourrait nous voir.
MÉLANIE et M. PRUD’HOMME continuent de discuter dans le bureau de ce dernier.
MÉLANIE
Victoire-Demarais,
c’est fini, c’est ça?
M. PRUD’HOMME
Presque.
(Retenant ses larmes)
En tout cas, tu vois,
c’est la fin de mon école...
C’est la fin de mon école
comme je la connais.
Tu comprends?
MÉLANIE ne sait comment réagir. Elle est sous le choc.
M. PRUD’HOMME
Parce qu’à la prochaine rentrée,
les deux derniers niveaux,
il s’en vont à l’école de La Rivière, hein!
Tu sais, la belle, belle école, là!
À trois rues d’ici.
L’école de La Rivière.
(Soupirant)
Ça fait que...
je vais me retrouver
juste avec les plus jeunes.
MÉLANIE
Oh! My God!
Ça, ça veut dire que...
M. PRUD’HOMME
(Fâché)
Ça veut dire que le directeur
de l’école de La Rivière
est un homme de confiance, lui!
Hein! Ça, c’est
un grand directeur, ça.
MÉLANIE
Non, papa.
Ça, ça veut dire que
c’est ma dernière année
à Victoire-Desmarais!
VIVIANE, la mère de MÉLANIE et l’ancienne femme de M. PRUD’HOMME, entre dans le bureau.
VIVIANE
Hi, guys!
On mange toujours ensemble
ce midi, ma grande?
MÉLANIE et M. PRUD’HOMME ne réagissent pas.
VIVIANE
Oui, hein! Je m’attendais pas
à des confettis,
mais vous pourriez être un petit
peu plus contents de me voir!
MÉLANIE
Papa a eu
une mauvaise nouvelle.
M. PRUD’HOMME
Oui.
Je me suis fait enlever
deux niveaux scolaires.
MÉLANIE
Je vais partir d’ici
avant d’être finissante!
VIVIANE
Oh! Mais je suis sûre
que ton père va s’arranger
pour que ton passage ici
se termine
en beauté, hein!
(S’adressant sans grande subtilité à M. PRUD’HOMME)
Une petite fête,
un bal,
quelque chose...
MÉLANIE
(Excitée)
Un bal! Ah, oui!
Un bal de niveau!
Oh! Dis oui! Dis oui!
Dis oui, papounet!
M. PRUD’HOMME
Mais là... Hé! Woh!
Je veux dire...
Ça va coûter un bras
à l’école, ça. Deux bals!
MÉLANIE
Mais c’est pas obligé
de te coûter si cher que ça.
Hein, maman?
M. PRUD’HOMME porte la main au visage pour cacher sa tristesse.
De leur côté, FRANCIS et AUDREY poursuivent leur conversation près des casiers.
AUDREY
Hugo sait rien.
FRANCIS
(Surpris)
Ah, bon.
Mais, comment ça?
AUDREY
Francis, je suis
revenue tard hier.
J’étais fatiguée.
On s’est pas parlé.
FRANCIS
OK.
AUDREY
Je veux pas
lui faire de la peine.
Tu comprends?
FRANCIS
Hum...
Oui! Oui, oui!
Bien oui, je comprends.
Mais je pensais que
tu lui avais dit. C’est tout.
JULIE-PIER arrive à ce moment en criant.
JULIE-PIER
Mon amie!
JULIE-PIER saute dans les bras d’AUDREY.
JULIE-PIER
Tu ne me fais plus
jamais ça, OK?
Hé! Partir aussi longtemps, là!
Je me suis
full ennuyée!
FRANCIS
Euh, Audrey, je...
JULIE-PIER
Bien là!
Woush, woush, Francis!
C’est nos retrouvailles!
Tu reviendras plus tard.
JULIE-PIER repousse FRANCIS.
JULIE-PIER
(S’adressant à AUDREY)
Raconte.
Je veux tout savoir.
AUDREY
Même les affaires
pas avouables?
JULIE-PIER
Bien, surtout
les affaires pas avouables!
Attends. Quoi?
Il y a eu quelqu’un d’autre?
Je capote!
Ha! ha!
AUDREY
Tu sais, quand
tu es mêlée, là,
tu veux juste que la vie
t’envoie un signe, non?
JULIE-PIER
Un signe?
Quel signe?
AUDREY
Quand je vais revoir Hugo,
je devrais savoir
si c’était une folie ou non.
Il devrait arriver bientôt.
JULIE-PIER
Hugo, tu le verras pas.
Il est parti en randonnée
avec son groupe d’éduc'
pour la journée.
AUDREY
Voyons!
JULIE-PIER
Il t’a pas avertie?
AUDREY
Non.
Dans son bureau, M. PRUD’HOMME parle à l’interphone.
M. PRUD’HOMME
En tout cas,
ayez pas peur,
chers élèves.
Parce que même en devenant
une école de petits,
Victoire-Desmarais va rester
une grande école.
Vous pouvez compter
sur votre directeur,
du haut de ses cinq pieds quatre!
Cinq.
Cinq pieds cinq et demi.
Merci.
BRANDON-LEE entre dans le bureau.
BRANDON-LEE
Oui! Grosse nouvelle ce matin,
Monsieur Prudhomme!
M. PRUD’HOMME
Oui! Je te le fais pas dire.
BRANDON-LEE
En même temps,
on s’en attendait un peu.
Avez-vous vu les travaux qu’ils
ont faits à l’école La Rivière?
Il y a même une piscine
puis des passages souterrains
entre les pavillons!
Même pas besoin
de manteau!
M. PRUD’HOMME
Il paraît, oui.
BRANDON-LEE
J’ai bien trop hâte
de rentrer là, moi.
Tu mets les pieds
dans cette école-là,
puis tu es comme: wow!
Tu vois ton avenir.
Non. Du changement,
ça fera pas de tort.
Nouvelle école, nouvelle vie,
puis bye-bye les vieilles
niaiseries pas rapport!
M. PRUD’HOMME éclate en sanglots sur l'épaule de BRANDON-LEE.
BRANDON-LEE
Monsieur Prudhomme?
Dans la salle des pas perdus, AUDREY reçoit un message texte de FRANCIS, pendant que JULIE-PIER, assise en face d’elle, attend les détails de l’histoire.
FRANCIS
(Par message texte)
Je t’ai pas dit tantôt
T belle ++++
JULIE-PIER
Donne-moi
un indice, là!
Il est comment,
ton beau patineur?
AUDREY
J’ai jamais dit
que c’était
un beau patineur.
JULIE-PIER
Mais là, c’est
un beau quoi, d’abord?
Parce que c’est sûr
qu’il est beau, avoue!
AUDREY
Euh, il est...
AUDREY jette un coup d’œil à la table voisine. FRANCIS y est assis et il lui envoie un autre message texte.
AUDREY
Il est vraiment cute.
FRANCIS
(Par message texte)
On se voit quand?
JULIE-PIER
Oh!
My God!
AUDREY lance à FRANCIS un regard quelque peu mal à l’aise.
JULIE-PIER
Hugo va tellement capoter!
AUDREY
Arrête, là!
Je veux même pas y penser.
Puis regarde ce que
j’ai trouvé dans notre case.
AUDREY donne à JULIE-PIER un message qu’elle a trouvé dans leur casier.
JULIE-PIER
(Lisant le message)
"Penser trouver cadeau,
retour bébé chat."
En tout cas, hein,
il fait plein de fautes
puis il se souvient même pas
du jour où tu reviens.
AUDREY
Oui, mais c’est un signe
qu’il pense à moi, non?
AUDREY répond à FRANCIS par message texte.
AUDREY
(Par message texte)
Il me faut + de temps.
MÉLANIE entre dans la salle des pas perdus et se poste à côté de JULIE-PIER.
MÉLANIE
Julie-Pier,
il faut absolument
que je te parle des idées
que j’ai eues pour notre bal.
JULIE-PIER
"Notre bal"?
MÉLANIE
Bien oui!
Comme on s’en va à La Rivière
l’année prochaine,
je me suis dit que ça serait
peut-être une bonne idée
de faire mon bal de niveau avec
vous autres, les finissantes!
JULIE-PIER
(Riant en se moquant)
Ha! ha! ha!
Je t’arrête tout de suite.
Il est hors de question
que je laisse une gang
de morveux de ton année
se mêler de mon bal.
MÉLANIE
Arrête donc de niaiser,
Julie-Pier, là.
Tu sais bien qu’il nous reste
pas beaucoup de temps!
On a à peine un mois
pour tout organiser.
JULIE-PIER
Qu’est-ce que tu comprends pas
dans "non", "jamais",
"oublie ça", "pas question",
"never!"
JULIE-PIER prend ses affaires et se lève.
JULIE-PIER
Audrey.
AUDREY prend ses affaires et la suit.
M. PRUD’HOMME est à présent assis dans son bureau. BRANDON-LEE se tient debout tout près.
M. PRUD’HOMME
(Se touchant la poitrine, près du cœur)
Ça fait mal ici, là.
Tu comprends?
Juste ici, là.
BRANDON-LEE
À l’orgueil?
M. PRUD’HOMME
Non, au cœur.
BRANDON-LEE
Ah.
M. PRUD’HOMME
J’imagine à quel point
vous allez être perdus,
là-bas, sans moi.
BRANDON-LEE
Vous savez quoi,
Monsieur Prudhomme?
BRANDON-LEE s’assoit à côté de M. PRUD’HOMME.
BRANDON-LEE
Je pense que vous êtes dû
pour vous changer les idées
un petit peu, hein!
M. PRUD’HOMME
Tu veux dire...
Je pourrais être
directeur ailleurs!
BRANDON-LEE
Non, je parlais plus
de vacances,
ou de collection de timbres.
M. PRUD’HOMME
Non, mais ça vaudrait peut-
être la peine que je m’informe.
Peut-être qu’ils recrutent
quelque part!
BRANDON-LEE
Attendez.
Pas à La Rivière, toujours?
M. PRUD’HOMME
Bien, pourquoi pas?
Hé! On sait jamais!
MÉLANIE fait irruption dans le bureau.
MÉLANIE
Papa, il me faut
une salle,
un budget puis un local
pour mon comité.
M. PRUD’HOMME
Comité?
Quel comité?
MÉLANIE
Bien, le comité
pour mon bal!
Oui, c’est super urgent.
J’ai pas eu le temps
de recruter du monde.
Le comité,
c’est moi.
M. PRUD’HOMME
On n’avait pas dit
qu’on allait y réfléchir,
au deuxième bal?
MÉLANIE
Oui, bien, moi,
j’y ai réfléchi, puis...
c’est décidé:
il en faut un!
Aurais-tu un stylo,
que je te fasse
une liste de tout ce que
mon comité veut?
M. PRUD’HOMME
Sais-tu quoi?
Brandon-Lee a raison.
Faut que je me change
les idées, moi.
M. PRUD’HOMME se lève et s’apprête à sortir de son bureau. BRANDON-LEE intervient.
BRANDON-LEE
Non! Non!
Non, Monsieur Prudhomme.
Je disais
n’importe quoi.
M. PRUD’HOMME
Hein?
BRANDON-LEE
Votre place est ici.
Montrez à votre fille
qu’il y a
rien qu’un directeur,
ici, puis c’est vous.
MÉLANIE
OK. Est-ce que je peux savoir
ce qu’il fait là, lui?
BRANDON-LEE
Allez-y,
dites-lui.
M. PRUD’HOMME
Quoi?
BRANDON-LEE
Hé, woh.
M. PRUD’HOMME
(Répétant)
Hé, woh.
BRANDON-LEE
Hé, woh!
M. PRUD’HOMME
(Répétant)
Hé, woh!
Hé! Woh, Mélanie! Woh!
OK?
Hé! Ça va faire!
Quand je dis "pas de bal",
ça veut dire "pas de bal"!
M. PRUD’HOMME se tourne vers BRANDON-LEE pour avoir son approbation. BRANDON-LEE lève les pouces et lui sourit.
MÉLANIE
Tu vas nous laisser partir
de même,
sans rien organiser?
M. PRUD’HOMME
(Bégayant)
Non, pas pantoute.
Non, non.
Je vais organiser un repas
pour votre dernier jour.
Même que je vais...
J’offre le lunch!
Oui, je vais offrir le lunch
à la cafétéria.
Il doit bien rester
de la lasagne congelée, hein!
Ça, c’est raisonnable.
BRANDON-LEE
Bon!
C’est le directeur de Victoire-Desmarais
que je connais!
MÉLANIE
Non.
Ça, ça s’appelle
une grosse déception.
MÉLANIE sort du bureau et M. PRUD’HOMME commence à pleurer.
BRANDON-LEE
Non...
M. PRUD’HOMME pleure contre l’épaule de BRANDON-LEE.
Plus tard, AUDREY et FRANCIS sont dans une salle de classe à la fin d'un cours. Tous les élèves sortent et FRANCIS vient alors retrouver AUDREY.
FRANCIS
Audrey?
FRANCIS dépose sur le coin de son bureau une grosse pile de feuilles.
AUDREY
Euh, c’est quoi, ça?
FRANCIS
Ça, c’est tous les devoirs
que tu as ratés
pendant ta...
pendant ta tournée.
AUDREY
Ah! C’est fin, mais...
Tu sais que j’avais
des cours privés là-bas, hein?
FRANCIS
Oui, mais tu étais
loin, puis...
quand il y a quelqu’un
de ta classe qui est là
pour t’aider,
c’est pas pareil.
Quelqu’un de juste
fin puis... de disponible.
AUDREY
Francis...
FRANCIS
Oui.
Je comprendrais
si tu me disais que...
Je voulais juste être...
(Reprenant les feuilles)
Excuse-moi.
AUDREY
Tu sais quoi?
On va faire ça.
Hein? On va faire
des devoirs.
Tu as raison.
J’ai besoin d’un peu
de rattrapage.
FRANCIS
OK. Quand?
AUDREY
Euh, maintenant.
Mais... tu t’assois là,
par exemple.
AUDREY lui indique de s’asseoir au bureau à côté.
FRANCIS
OK.
AUDREY
Puis on va travailler là.
Je veux dire...
Vraiment travailler.
FRANCIS
Oui. Bien, c’était un peu ça
ma proposition, tu sais.
AUDREY
OK.
Tant mieux.
MÉLANIE et VIVIANE partagent un repas au casse-croûte de l’aréna.
MÉLANIE
Hé! Franchement! Des lasagnes
congelées de la cafétéria!
Pourquoi pas des petits
sandwichs pas de croûte,
un coup parti, hein?
Allô, le manque d’envergure!
VIVIANE
J’imagine que ton père a eu
un peu de misère
à avaler la nouvelle
qu’il vient de recevoir, là.
Mais, bon, le temps
qu’il s’en remette
je suis là, moi.
MÉLANIE
Attends. Je veux juste être
sûre que j’ai bien compris, là.
Tu pourrais m’organiser
mon bal?
VIVIANE
Bien... Je fais ça
pas mal souvent, tu sais,
pour mon travail,
assister à des...
des petites fêtes,
des cocktails.
MÉLANIE
Ah! J’ai plein d’idées!
Est-ce que je peux t’en donner?
VIVIANE
Mettons que je peux t’aider
à organiser quelque chose
qui a pas mal plus de classe
que des sandwichs pas de croûte.
MÉLANIE
Ah... Je t’aime puissance
1 000 fois l’infini!
MÉLANIE saute au cou de sa mère et lui fait un long et intense câlin.
VIVIANE
Oh, oui!
Mais là, tu m’écrases.
Puis mon téléphone sonne.
Excuse-moi.
(Répondant au téléphone)
Allô!
(Propos en anglais)
Hi!
Oh!
Hi!
VIVIANE s’éloigne pour parler au téléphone. À ce moment, JULIE-PIER passe près de la table de MÉLANIE.
MÉLANIE
Juste pour
que tu saches,
mon bal va être
le plus grandiose
de toute l’histoire
des bals.
JULIE-PIER
Ah, oui!
Comment ça?
MÉLANIE
Bien, j’ai engagé la meilleure
organisatrice en ville: ma mère.
Elle fait jamais rien
sans limousine,
sans tapis rouge puis
sans hôtel de luxe.
JULIE-PIER
Ah, oui!
MÉLANIE
Ah!
Est-ce que tu pourrais
me donner le site
où tu as trouvé
tes bagues de finissants?
Ah, tu sais quoi?
Laisse faire: ma mère va
me montrer un site
où il y en a
des pas mal plus belles.
Mais...
merci quand même.
Pendant ce temps, dans la classe, FRANCIS et AUDREY sont incapables de travailler. L’un et l’autre lancent souvent un regard vers l’autre.
FRANCIS
Il fait comme
chaud, ici, hein?
AUDREY
Oui!
FRANCIS
Oui.
AUDREY
Il y a comme
pas d’air, hein?
FRANCIS
Oui, c’est ça.
Ça te tente
qu’on parle d’autre chose
que des mathématiques?
AUDREY
Oui.
FRANCIS
Oui?
AUDREY
Oui. Hum...
Euh, bien... Ha!
FRANCIS
Bien, toi?
Ton patin, ça s’est
bien fini, ta tournée?
AUDREY
Oui.
Mais c’est fini, là.
Je les accroche,
mes patins.
FRANCIS
Ah! OK!
Cool! Cool!
Ça va te laisser plein de temps
pour moi, puis pour...
AUDREY
Pour?
FRANCIS
Euh, plein de temps
pour toi!
Excuse-moi,
c’est pas ce que...
Lapsus! Ha! ha!
Ha.
FRANCIS et AUDREY sont tous deux mal à l’aise.
AUDREY
Hum...
Euh, OK.
Parle-moi encore
de mathématiques.
FRANCIS
Oui! Bien oui,
certain.
AUDREY
Euh...
Plus tard, JULIE-PIER se présente au bureau de M. PRUD’HOMME, qui se trouve dans le cadre de porte. JULIE-PIER lui remet une feuille.
JULIE-PIER
Fait que c’est ça. Puis c’est
un petit peu urgent, hein!
Il reste même pas
un mois avant le bal.
M. PRUD’HOMME
(Lisant les éléments sur la feuille)
Un jet privé, des hélicoptères
et le Stade olympique.
Je suis pas sûr
de comprendre, là.
JULIE-PIER
Si votre fille organise un bal
pour sa gang de préados,
il faut que mon bal soit
plus hot, c’est juste logique.
(Reprenant la feuille)
Attendez!
(Écrivant)
J’ai oublié les bagues.
M. PRUD’HOMME
Ah! Je pense
que je commence à comprendre.
Quand tu as parlé à ma fille,
est-ce que sa mère était là?
JULIE-PIER
Mmh-mmh!
D’ailleurs, là,
ça aurait été si simple
de penser à votre ex
pour organiser mon bal.
Mais bon, hein!
J’imagine qu’être
la fille du directeur,
ça vient avec
des privilèges!
M. PRUD’HOMME
Oui, bien on va régler ça
pas plus tard que maintenant.
MÉLANIE passe dans le corridor tout près. M. PRUD’HOMME l’interpelle.
M. PRUD’HOMME
Mélanie! Viens ici,
s’il te plaît.
MÉLANIE
Un problème?
M. PRUD’HOMME
Quand je dis:
(Sur un ton autoritaire)
"Hé! Woh!"
Ça veut dire:
(Sur un ton autoritaire)
"Hé! Woh!"
MÉLANIE
OK...
M. PRUD’HOMME
Je suis encore ton directeur,
à ce que je sache.
Me semble que j’ai été
clair quand j’ai dit:
Pas de bal
pour vous autres! Bon!
MÉLANIE
Bon. Papa,
si tu veux garder
tes petites idées pas
d’envergure, tant pis pour toi.
Mais moi, pendant
ce temps-là, j’avance.
M. PRUD’HOMME
Euh...
Ça veut dire quoi, ça?
MÉLANIE
Ça veut dire que c’est maman
qui va organiser mon bal
puis qu’on n’a pas
besoin de toi.
M. PRUD’HOMME
Oui, mais...
MÉLANIE s’en va. JULIE-PIER redonne sa feuille à M. PRUD’HOMME.
JULIE-PIER
Monsieur Prudhomme!
Vous me reviendrez
au sujet de ma liste.
JULIE-PIER s’en va. BRANDON-LEE passe par là. M. PRUD’HOMME l’interpelle.
M. PRUD’HOMME
Brandon-Lee!
BRANDON-LEE
Quoi?
M. PRUD’HOMME se jette sur BRANDON-LEE et pleure contre son épaule.
BRANDON-LEE
Bon...
Vous êtes
encore déprimé?
Dans la classe, FRANCIS explique des notions de mathématiques à AUDREY qui l’écoute attentivement.
FRANCIS
Puis si tu suis
la courbe,
ça devrait toujours
te donner deux.
Puis oublie pas
qu’il te manque un signe.
AUDREY
Un signe?
FRANCIS
Oui.
AUDREY
Quel signe?
JULIE-PIER entre alors dans la classe.
JULIE-PIER
Audrey!
S’il te plaît, parle-moi
de ton beau patineur!
Il faut que
je me change les idées.
AUDREY
Comment ça?
JULIE-PIER s’assoit devant AUDREY et fait dos à FRANCIS.
JULIE-PIER
Notre bal va avoir l’air cheap
puis je sais pas quoi faire.
FRANCIS
C’est qui, ça,
le beau patineur?
AUDREY
(Mal à l’aise)
Euh, non.
C’est personne.
JULIE-PIER
Excuse-moi!
Je me suis échappée!
(Se tournant vers FRANCIS)
Il faut vraiment pas
que tu en parles à Hugo.
Puis d’ailleurs,
ça serait le fun
que tu nous laisses
papoter entre filles,
puis que tu ailles...
je sais pas, moi,
patenter des fusées!
FRANCIS prend ses choses et s’en va. Il a l’air triste. AUDREY le regarde partir.
JULIE-PIER
Ça va tellement mal,
ma vie.
AUDREY
Tu as bien été bête
avec Francis!
JULIE-PIER
Bien là!
Il va s’en remettre, là.
C’est moi qui vis
un drame, ici.
Bon, d’ailleurs,
j’ai pensé à ça:
si tu veux casser avec Hugo,
faudrait que tu fasses ça
après le bal.
AUDREY
Bien là, comment ça?
JULIE-PIER
Ça va tout défaire
mes plans de tables!
Tu sais, ça va déjà
assez mal comme ça.
On va pas
tout désorganiser non plus.
Plus tard, BRANDON-LEE et M. PRUD’HOMME mangent ensemble au casse-croûte de l’aréna.
M. PRUD’HOMME
Je me sens comme
une vieille paire de bas.
Tu sais, pour être
directeur d’école,
faut quand même se sentir
respecté un peu, tu comprends?
BRANDON-LEE
Mais là, vous pensez pas
encore à changer d’école?
M. PRUD’HOMME
Bien, je le sais
pas trop, là.
Pourquoi?
BRANDON-LEE
Bien, parce que justement...
Regardez.
Les jeunes de Victoire-Desmarais
m’ont dit
comment ils vous trouvaient,
tantôt, comme directeur.
M. PRUD’HOMME
Pour vrai?
Tu leur as demandé?
BRANDON-LEE consulte son téléphone cellulaire.
BRANDON-LEE
Ils vous trouvent
formidable, her...
herculéen, merveilleux
puis épatant.
M. PRUD’HOMME
(Souriant)
Sérieusement?
Ils ont dit ça, là?
BRANDON-LEE
Oui! Puis il y avait plein
d’autres synonymes, aussi.
Puis pensez-y.
Je ne serai plus là
l’année prochaine, aussi,
pour faire suer le monde.
Vous, Mona, Frank...
M. PRUD’HOMME
C’est bien trop vrai, ça!
Non, mais! Hé, là!
Peut-être que
je perds deux niveaux,
mais je perds pas
mon école! Ha!
Tu as bien raison.
Victoire-Desmarais,
c’est une école formidable.
Pourquoi je quitterais
Victoire-Desmarais?
Ha! Brandon-Lee,
merci de m’ouvrir les yeux.
BRANDON-LEE semble soudainement attristé.
M. PRUD’HOMME
Bien voyons?
Brandon-Lee,
qu’est-ce que tu as?
BRANDON-LEE
Bien, je me rends compte
que ça va me faire de quoi
de ne plus être
à Victoire-Desmarais.
Tu sais, mes mauvais coups..
M. PRUD’HOMME
Bien oui, mais ton bel avenir
à l’école La Rivière?
BRANDON-LEE
Ça sera pas pareil...
(Pointant sa poitrine, près du cœur)
Puis ça me fait mal ici.
Juste ici.
M. PRUD’HOMME
Oui.
À l’orgueil.
BRANDON-LEE
Non. Au cœur.
M. PRUD’HOMME
Hé!
Je te paie un dessert.
BRANDON-LEE et M. PRUD’HOMME se frappent le poing en signe de complicité.
Plus tard, FRANCIS est assis près du casier d’AUDREY et écrit une lettre. JULIE-PIER passe par là et, l’apercevant, elle s’arrête.
JULIE-PIER
Coudonc! Es-tu en train
d’écrire ton testament?
FRANCIS
Hein?
JULIE-PIER
Bien là! Tu fais des petits
yeux de chihuahua depuis tantôt.
Hon! Tu écris
des mots doux à Bastien.
FRANCIS
Pff! Non.
J’écris à...
Je...
J’écris à personne.
JULIE-PIER
Bien oui.
Ça m’étonnerait, ça.
JULIE-PIER arrache la feuille des mains de FRANCIS et commence à lire la lettre.
JULIE-PIER
"Chère Audrey"?
FRANCIS
Donne-moi ça!
JULIE-PIER
Attends, là! Je...
Les petits yeux
de chihuahua,
Audrey qui te défendait
tantôt,
une lettre!
C’est toi,
le beau patineur?
FRANCIS
Non, c’est pas moi
le beau patineur.
JULIE-PIER
Ah, OK!
Fiou! Ha!
Hé! Je sais pas pourquoi
j’ai pensé ça, là!
Parce que
excuse-moi, là,
mais avant qu’Audrey laisse
Hugo pour toi, oh! Ha! ha! ha!
FRANCIS se lève et s’en va.
JULIE-PIER
Mais... Francis!
AUDREY arrive quelques instants plus tard.
JULIE-PIER
Ah! Audrey!
Tu devineras jamais
l’idée niaiseuse
qui m’est passée
par la tête!
Pendant deux secondes, je
pensais que Francis puis toi...
AUDREY ramasse la lettre qui traîne sur le banc et commence à la lire.
AUDREY
Quoi, Francis?
JULIE-PIER
Mais...
Attends, là.
Toi aussi, tu fais
des petits yeux de chihuahua?
Tu vas quand même
pas me dire que-
AUDREY
Pauvre lui. Je le repousse
depuis ce matin.
Il est tellement fin.
JULIE-PIER
On parle ici
de Francis.
Francis
"face de
geek"!
Es-tu tombée
sur la tête, coudonc?
AUDREY
(Souriant)
Ça se pourrait.
Dans la salle des pas perdus, MÉLANIE est devant VIVIANE qui se met du rouge à lèvres en se regardant dans un miroir de poche.
MÉLANIE
Pas besoin de garder
tes petits secrets, tu sais.
J’ai pas mal
tout deviné.
VIVIANE
Tu as l’air
sûre de toi.
MÉLANIE
Mmh-mmh.
Puis si je peux te faire
une petite suggestion,
j’aimerais vraiment ça que ma
limousine soit rose. Ah! Puis...
VIVIANE
J’ai jamais
parlé de ça, moi.
MÉLANIE
Non, mais en tant
qu’organisatrice,
je peux quand même te faire une
ou deux demandes spéciales, non?
JULIE-PIER vient les rejoindre et intervient dans la conversation.
JULIE-PIER
Et moi,
en tant qu’organisatrice en chef
du bal des finissants,
j’aurais une petite
proposition à vous faire.
VIVIANE
Marie-Pier,
c’est ça, hein?
JULIE-PIER
Julie-Pier. Je le savais
que vous vous souveniez de moi!
Écoutez, j’ai pensé à ça,
là, puis je me suis dit:
on a tellement des belles idées
toutes les trois!
Pourquoi on les mettrait pas
ensemble?
MÉLANIE
Il me semblait que tu voulais
pas de morveux à ton bal?
VIVIANE
Bon. Écoutez, les filles...
M. PRUD’HOMME arrive à ce moment.
M. PRUD’HOMME
Bon! Tiens,
tiens, tiens...
(S’adressant à VIVIANE)
Justement, celle
que je voulais voir.
Pendant ce temps, FRANCIS est seul dans une classe et fait des travaux. AUDREY entre dans la classe et referme la porte sans faire de bruit.
AUDREY
Ça va?
FRANCIS
Correct.
J’essaie d’inventer
un genre d’algorithme.
Je fais... Je fais ça
quand je suis nerveux.
AUDREY
Tu es nerveux?
Puis...
il dit quoi,
ton algorithme?
FRANCIS
Il dit que peu importe l’ordre
dans lequel je mets mes données,
ça reste
tout le temps compliqué.
AUDREY
Bien moi, je trouve
que c’est super simple.
Un plus un...
égale nous deux.
AUDREY embrasse FRANCIS qui demeure les yeux fermés.
AUDREY
Hé...
FRANCIS ouvre les yeux et AUDREY l’embrasse de nouveau.
Dans la salle des pas perdus, M. PRUD’HOMME, VIVIANE, MÉLANIE et JULIE-PIER sont rassemblés.
M. PRUD’HOMME
Je pense qu’il y a quelqu’un
ici qui a dépassé les bornes.
Et j’ai l’impression
que c’est quelqu’un
dans ce coin-là.
M. PRUD’HOMME se tourne vers MÉLANIE.
VIVIANE
Mmh!
Là-dessus,
on est d’accord.
M. PRUD’HOMME reçoit une alerte sur son téléphone.
MÉLANIE
Bien là!
J’ai rien exagéré, là.
C’est toi qui as parlé d’un bal
qui avait de la classe.
M. PRUD’HOMME reçoit une alerte sur son téléphone.
VIVIANE
Euh, il y a une différence
entre avoir de la classe
puis avoir des goûts
de milliardaire.
Hein, ma chérie?
M. PRUD’HOMME reçoit une alerte sur son téléphone.
M. PRUD’HOMME
Bon. Hein!
Enfin un peu
de bon sens!
M. PRUD’HOMME consulte son téléphone.
M. PRUD’HOMME
Bon, là, est-ce que
quelqu’un peut me dire
c’est quoi les factures
que j’arrête pas de recevoir
par courriel depuis tantôt?
JULIE-PIER
Ah! Bien,
ça, c’est...
C’est sûrement moi, pour
les bagues des finissants.
M. PRUD’HOMME
Quelles bagues?
JULIE-PIER
Bien, vous
m’avez pas dit non
quand je vous ai dit que
j’en voulais des plus belles.
Le sifflement d’une bouilloire se fait entendre, alors que le ton de M. PRUD’HOMME monte.
M. PRUD’HOMME
Bon. Là, là,
ça suffit!
Et en tant que directeur
qui se respecte,
je me dois de dire:
Hé! Woh!
VIVIANE
Je pense qu’on s’est
mal comprises, ma chouette.
Moi, tu sais, je pensais
te donner un peu de mon temps
puis peut-être t’offrir
une belle robe, à ton goût.
Mais je peux pas
faire beaucoup plus.
MÉLANIE
(Déçue)
Ah, non?
M. PRUD’HOMME
Bon, là,
je sais pas
ce que vous
vous êtes imaginé,
mais moi,
je maintiens
qu’un bal par école
et par année, ça suffit.
JULIE-PIER
Vous voulez dire
le bal des vrais finissants.
M. PRUD’HOMME
Oui. Mais avec
le budget déjà fixé.
JULIE-PIER
Ah! Oui, oui!
Compris, hein!
J’annule
ma commande de bagues!
JULIE-PIER s’en va.
M. PRUD’HOMME
Bon!
Eh! que ça fait du bien
de retrouver un petit peu
d’autorité, hein!
Non, mais...
Victoire-Desmarais,
tu restes mon école!
M. PRUD’HOMME retourne dans son bureau.
MÉLANIE
(Déçue)
Bien là...
Moi?
VIVIANE
Oh...
Viens, ma chérie.
MÉLANIE et VIVIANE se font un câlin.
De leur côté, FRANCIS et AUDREY sont assis l’un en face de l’autre au casse-croûte de l’aréna.
AUDREY
Comment on fait?
FRANCIS
Comment
on fait quoi?
AUDREY
Quand on se sent
comme dans une fusée
qui vole bien, bien haut
dans les étoiles,
puis qu’on a
un peu le vertige.
FRANCIS
Bien, au moins, maintenant,
on est deux pour s’accrocher.
Toi, plus moi.
Puis...
C’est pas rien
ce que tu vis, là.
C’est la fin
de ton patinage, puis...
AUDREY
Oui...
FRANCIS
Puis c’est le début
de quelque chose de nouveau.
AUDREY
Il me semble
qu’il me reste encore
pas mal de calculs
compliqués à faire
avant qu’on soit
juste bien.
FRANCIS
Audrey, on va prendre
le temps que ça va prendre, OK?
J’ai été capable
de t’attendre
pendant les deux mois
de ta tournée, puis pendant...
pendant pas mal d’années
avant ça.
Ça fait que je suis capable de
t’attendre encore un petit peu.
AUDREY
Au moins le temps
que je parle à Hugo.
Puis d’ici là...
FRANCIS
D’ici là, on garde
une distance raisonnable,
parce que nous autres,
on est du monde raisonnable.
AUDREY
Si tu le dis.
FRANCIS
Regarde ça.
Je vais même
aller m’asseoir ici.
FRANCIS change de table.
FRANCIS
Comme ça,
bien, j’aurai pas le goût
de te toucher les mains
puis je vais moins voir à quel
point tes yeux sont magnifiques.
FRANCIS tourne même le dos à AUDREY.
AUDREY
Puis moi,
je vais me mettre
de dos à toi.
Comme ça,
je verrai pas
à quel point tu es
cute.
AUDREY change de place et s’assoit tout juste derrière FRANCIS de manière à ne pas le voir. AUDREY et FRANCIS se retournent l’un vers l’autre et échangent un sourire complice.
Plus tard, MÉLANIE entre dans le bureau de M. PRUD’HOMME. VIVIANE la suit.
MÉLANIE
Papa.
Il faut que je te parle.
M. PRUD’HOMME
Oui. En tant que
fille raisonnable,
ou en tant que
comité extravagant?
VIVIANE
Ah! Écoute ce qu’elle a
à te dire, là.
MÉLANIE
Si on organise rien
pour dire
"Bye! Bonne chance!" à tous ceux
qui partent l’année prochaine,
ça va être comme si
tout ce qu’on avait vécu
à Victoire-Desmarais,
ça valait rien.
M. PRUD’HOMME
(Trouvant qu’elle exagère)
Bah...
MÉLANIE
Papa, tu veux qu’on
se rappelle de toi comment?
Comme d’un petit directeur
cheap
pas d’envergure, ou bien...
M. PRUD’HOMME
(Offusqué)
Hé! Woh!
J’en ai, de l’envergure, OK?
D’ailleurs, tout le monde
le dit. Hein?
BRANDON-LEE passe dans le corridor à ce moment. M. PRUD’HOMME l’interpelle.
M. PRUD’HOMME
Brandon-Lee,
c’est vrai, hein?
Non, mais, qu’est-ce
que tu en penses, toi?
Est-ce que tu penses
qu’un directeur herculéen
et épatant comme moi
devrait organiser
quelque chose de spécial
pour votre départ, mmh?
BRANDON-LEE
Bien, moi, un lunch gratuit
à la cafétéria, ça me parlait.
MÉLANIE
Ça nous prend
plus que ça, quand même!
BRANDON-LEE
Mais ça serait le fun aussi
des ailes de poulet.
Tu sais? Genre, plein,
plein d’ailes de poulet.
Puis, un genre
d’hommage
à ceux qui ont fait
les pires mauvais coups.
Pas juste ceux
qui ont eu des bonnes notes, là.
Puis que ça se passe
dans une place bizarre.
Tu sais? Comme un...
un hangar à bateau. Hein!
M. PRUD’HOMME
Puis?
Est-ce que ça rentre dans
vos critères, ce qu’il propose?
MÉLANIE
Franchement!
VIVIANE
Mélanie,
faut savoir écouter
toutes les idées si on veut
faire plaisir à tout le monde.
MÉLANIE soupire.
MÉLANIE
OK.
Où est-ce que je trouve ça,
les meilleures ailes
de poulet en ville?
Je veux ce qui se fait de mieux.
C’est mon bal.
Fin épisode
MAUDE
(S’adressant au public de l’émission)
Tu es un vrai fan
de Subito texto?
Viens vite nous rejoindre
sur le site web de l’émission.
L’adresse internet suivante apparaît: «tfo.org/subitotexto».
Générique de fermeture
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