Balade à Toronto

Dix artistes de la francophonie canadienne venus de différentes provinces sont invités à venir passer deux jours à Toronto afin de jouer les touristes et quelques-unes de leurs plus belles compositions. Cette série nous offre un regard privilégié et intimiste sur la relève musicale de chez nous toutes couleurs confondues.

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Vidéo transcription

Kasperzick

C’est sous un angle inusité, à vol d’oiseau, que Kasperzick commence sa visite de Toronto, avant de revenir sur terre pour se balader dans un cimetière et se rafraîchir les idées au bar hivernal Chill Ice House.



Réalisateur: Simon Madore
Année de production: 2016

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Début générique d'ouverture


VOIX DE JEAN LELOUP

♪ Jamais je n'oublierai

les étoiles ♪

♪ Sur la route de Toronto ♪

♪ Et ce jour sur cette plage

du lac Ontario ♪

♪ Millionnaire ♪

♪ Amoureux ♪


Texte narratif :
Un artiste, 2 jours à Toronto, 3 chansons


Fin générique d'ouverture


Titre :
Balade à Toronto


À l'aéroport Billy Bishop de Toronto, KASPERZICK attend sur le tarmac. Puis, il se présente au public de l'émission. Ses propos et commentaires reviendront tout au long de l'émission, alors qu'il visitera divers endroits de la ville.


JONATHAN KASPERZICK

C'est ma première fois

de prendre l'hélicoptère,

donc je suis impatient.


Un hélicoptère s'approche.


JONATHAN KASPERZICK

Moi, c'est Jonathan Kasperzick,

artiste urbain de Winnipeg,

Manitoba.

Bien, avant, on m'appelait

Kasperczak. Je savais pas

ce que ça veut dire et

c'était juste pour le plaisir.

Et j'étais avec un ami.

Il me parlait. Il m'a dit: «Non,

il faut trouver un truc qui fait

faire sens avec ta personnalité

puis ce que tu fais.»

Ah, il fait frais ici.

Kasperzick,

c'est un sobriquet en fait.

C'est un mélange de deux mots.

«Kasper».

«Kasper» qui est le fantôme.

Musique qui est «Zick»

en fait. Donc, ça fait

Kasperzick qui veut dire

«fantôme de la musique».

Quand j'avais 5 ans, j'aimais la

musique. J'écoutais mes grands

frères chanter. Et je faisais

de la musique aussi depuis

longtemps. Je chantais à

l'écodim, à la chorale, partout.

Mais c'était pas mon but

en fait. C'était juste un loisir

comme ça. Je savais pas

que c'était un travail

que quelqu'un peut faire

toute sa vie, gagner sa vie.

Moi, je pensais que

c'était juste un loisir.

On chantait gratuitement.


Dans un studio d'enregistrement, KASPERZICK teste son micro. Puis, il poursuit son témoignage.


JONATHAN KASPERZICK

Je voulais être médecin.

C'était ça mon plan.

C'était ça mon but.

La médecine, c'est

quelque chose que j'aime bien.

Mais j'ai comparé les plaisirs,

les goûts, et tout. Je me suis

rendu compte que j'aimais plus

la musique que tout ce

qui était sciences et tout.

Et ma mère, ma mère... Ma mère

peut pas te laisser faire

de la musique. C'est impossible.

J'ai continué à faire mes cours

de sciences jusqu'à ce que

je me suis rendu compte que

ça me servait à rien, tu vois.

Parce que faire quelque chose

que t'aimes pas, ça sert à rien,

tu vois. Tu vas souffrir toute

ta vie. Tu vas travailler

huit heures par jour, je sais

pas, moi, pour quelque chose

t'aimes pas. Ça sert à rien.


Sur le tarmac, l'hélicoptère se pose. Un homme en descend. Il vient chercher KASPERZICK et le fait monter à bord.


JONATHAN KASPERZICK

(Témoignant en studio)

Et ma mère,

elle me conseille toujours.

C'est ma meilleure amie au fait.

Elle a toujours été là, genre.

Elle a tout fait pour nous

voir réussir, tu vois.

Et j'ai vu comment elle

souffrait pour nous mettre à

manger dans l'assiette, tu vois.


Dans le studio, KASPERZICK interprète sa chanson «Maman». Sa performance est entrecoupée d'extraits de la balade en hélicoptère au-dessus de la ville.


JONATHAN KASPERZICK

♪ Depuis ma naissance ♪

♪ T'étais à mes côtés ♪

♪ Toutes ces années ♪

♪ Tu m'as jamais changé ♪

♪ Je passe deux heures

au téléphone ♪

♪ À se faire mytho

par des suiveuses ♪

♪ À me dire qu'elles

m'aimeraient à jamais ♪

♪ Mais on le sait très bien ♪

♪ C'est toi qui m'aimes

pour de vrai ♪

♪ J'ai jamais eu le courage

de te l'avouer ♪

♪ Maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux braquer ♪

♪ Ma maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux tirer ♪

♪ C'est toi

que j'aime

forever ♪

♪ C'est toi

que j'aime

forever ♪

♪ T'as fait le daron

quand papa n'était pas là

dans ma iv ♪

♪ T'as perdu tes talons

parce que tu t'es battue

pour ma iv ♪

♪ T'as pris de grosses dettes

pour me payer mon uni ♪

♪ Malgré que j'ai tout lâché ♪

♪ T'inquiète tu seras fière

de mon avenir ♪

♪ Maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux braquer ♪

♪ Ma maman ♪

♪ Oh ouh oh ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux tirer ♪

♪ C'est toi

que j'aime

forever ♪

♪ Maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux braquer ♪

♪ Ma maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux tirer ♪

♪ C'est toi

que j'aime

forever ♪

♪ Depuis ma naissance ♪

♪ T'étais à mes côtés ♪

♪ Toutes ces années ♪

♪ Tu m'as jamais changé ♪

♪ Depuis ma naissance ♪

♪ T'étais à mes côtés ♪

♪ Toutes ces années ♪

♪ Tu n'as jamais changé ♪

♪ Maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux braquer ♪

♪ Ma maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux tirer ♪

♪ C'est toi

que j'aime

forever ♪

♪ Maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux braquer ♪

♪ Ma maman ♪

♪ T'es la seule

pour qui je peux tirer ♪

♪ C'est toi

que j'aime

forever ♪

♪ C'est toi

que j'aime

forever ♪


La chanson se termine. L'hélicoptère se pose à nouveau sur le tarmac de l'aéroport.


JONATHAN KASPERZICK

Moi, j'aimerais bien faire

le même tour sur Winnipeg au

fait. J'aimerais bien voir aussi

ma ville de dessus, tu vois.

C'est magnifique.


Des extraits montrent la ville de Toronto telle qu'aperçue de l'aéroport.


JONATHAN KASPERZICK

Je suis originaire du Congo.

C'est ma première fois

d'être à Toronto

et j'aime bien l'expérience.


JONATHAN KASPERZICK poursuit son témoignage dans le studio.


JONATHAN KASPERZICK

J'avais 15 ans et demi, 16 ans,

je pense. Ouais. Mon père

m'avait envoyé en province

parce que j'étais turbulent.

Le quartier là où j'habitais,

c'était un peu... C'était un

quartier vraiment dur, tu vois.


Avec sa main, KASPERZICK fait le geste de tomber très bas.


JONATHAN KASPERZICK

C'est parmi les quartiers

les plus chauds de Kinshasa.

C'était un peu turbulent.

Les voyous, les crimes, tout ça.

Mais ouais, il m'a envoyé en

province pour me ranger un peu.

Et quand je suis arrivé en

province, c'était un choc. Je ne

connaissais personne. C'était...

C'était comme ça, tu vois.

Genre je suis descendu

complètement et j'étais

vraiment bouleversé. J'ai fait

comme un mois dans la maison.

Je sortais pas.

Je faisais qu'écrire, genre.

Tu vois, j'écrivais, j'écrivais,

j'écrivais. J'écrivais. Je

savais même pas j'écrivais quoi,

mais je faisais qu'écrire.

Venir au Canada, pour moi,

c'était pour rejoindre mes

parents. Ma mère précisément.

Et... c'était aussi

pour évoluer, tu vois.

J'aime bien mon pays

et tout, mais il y a plein

de choses qui se passent pas.

Moi, je fais de la musique.

Et la musique urbaine, bien,

je sais pas... Moi, je connais pas

beaucoup d'artistes qui évoluent

au Congo en musique urbaine.

Bien, ici, c'est plus ouvert.

Ici, t'as plus d'accès. T'as

plus d'opportunités d'évoluer.

On dit souvent on change pas,

mais les gens changent

toujours. La seule personne

qui change pas, c'est Dieu.

Donc, venir au Canada,

culturellement, c'est

complètement différent. Il faut

te faire de nouveaux amis,

un nouveau comportement,

une nouvelle façon de vivre.

Si on regarde le hip-hop

aujourd'hui, c'est ça qui

(langue_etrangere=EN]lead[/langue_etrangere)

en fait. Tous les artistes

que moi j'écoute aujourd'hui,

du Taylor Swift à qui...

ils mêlent des sonorités

hip-hop dans leurs albums.

C'est impressionnant, tu vois.

Et c'est ça qui fait aussi

diriger, je pense, la musique

francophone en quelque sorte.

Moi, je veux que le rap

à l'Ouest canadien aussi,

que ça puisse se faire voir.

Pas seulement à Winnipeg.

Aujourd'hui, la musique part

très vite. Et moi, l'ambition

que moi j'ai, c'est que les gens

comprennent qu'on est

professionnels, tu vois.

À l'Ouest canadien.

Et moi, je veux que l'Ouest

canadien, aussi, que les gens,

qu'ils puissent aussi dire

qu'il y a le rap là-bas.

Tu vois? C'est pour ça quand

je suis ici et quand je suis

au Québec, bien, je dis pas

que je viens du Québec

ou je viens de Montréal.

Je dis que je viens de Winnipeg.

Parce que je veux

que les gens se demandent:

«C'est où Winnipeg?»

«Bien, c'est

à l'Ouest canadien.»

Je rappe en français, bien,

oui. Et ça évolue. Bien,

on essaie de faire évoluer.


JONATHAN KASPERZICK se déplace dans la ville dans un camion de tournée.


JONATHAN KASPERZICK

(Témoignant dans le studio)

Par amour de la musique,

j'ai voulu apprendre la musique

comme tout le monde. La musique

classique, tout ça, moi, c'est

pas mon délire. Moi, j'ai voulu

faire de la musique de la rue.

Donc, du hip-hop, r&b.


Selon le concept de l'émission, l'artiste reprend la chanson Balade à Toronto de Jean Leloup. Un guitariste accompagne KASPERZICK, qui chante.


JONATHAN KASPERZICK

♪ Aujourd'hui

la fumée d'incendie ♪

♪ A jauni le ciel

et rougi le soleil ♪

♪ Les étoiles du nord

me rappellent la mort ♪

♪ Et tu m'appelles encore ♪

♪ Tu dormais sur le banc

tandis que je conduisais ♪

♪ Et j'espère jamais arriver ♪

♪ Regarde les étoiles ♪

♪ Tant qu'il y aura

les étoiles ♪

♪ Sur le bord de la route ♪

♪ Nous devrons nous arrêter ♪

♪ Tant qu'il y aura

des rivières ♪

♪ Nous pourrons nous baigner ♪


JONATHAN KASPERZICK

(Témoignant dans le studio)

C'est bien que tu vas savoir...

Tu auras beaucoup

de connaissances en musique,

mais tu perds toute ta base.

Tu vois? Parce que quand t'es

cadré quelque part, ta tête

va rester là. Ta conscience

va rester là et tu ne seras plus

capable de faire ce que

tu faisais avant, tu vois.

Je préférais être autodidacte,

genre apprendre dans la rue

comme ça. Parce qu'à l'époque,

quand on était plus jeune,

on n'avait pas accès à la télé,

tu vois. C'était juste

dans la chambre de mon père.

Donc, du coup, on n'avait pas

accès à la télé,

pas accès à la radio.

On écoutait juste la radio,

bien, la musique,

dans la rue, quand tu passes

par hasard, tu vois.

Mais avant, je comprenais pas

du rap, tu vois.

Je comprenais pas du rap. Je

voyais juste des gens en train

de parler sur l'instrumental.

Je dis: «Qu'est-ce qu'ils sont

en train de faire?»

(Souriant)

Mais moi, j'ai un côté curieux,

quand je comprends pas quelque

chose, j'essaie de le faire

ou de le comprendre, tu vois.

Quand je suis sur scène,

je préfère que la scène soit

plus sombre qu'éclairée.

Ça me permet d'être ouvert.

Parce que quand j'ai

la lumière, je sais pas.

Je sens vraiment que...

Je sens comme si tout

le monde me regardait, tu vois.

Même avant le téléphone

intelligent, j'écrivais pas

avec la lumière.

Pendant que tout le monde dort,

moi, je suis en train

de travailler, en train de faire

ce que j'ai à faire, tu vois.

Mais la nuit, c'est quand

je suis plus ouvert en fait.

C'est quand je peux voir la vie.

C'est quand je prends le temps

de réfléchir. Tu vois,

comme on dit, la nuit porte

conseil. Moi, ça me porte

conseil vraiment, tu vois.

Je me sens ouvert

à moi-même à l'intérieur,

puis je peux tout dire.

Beaucoup de gens me disent

parfois: «Ouais, on comprend...

Tu parles pas trop dans

ta musique.» Je suis comme:

«Amuse-toi, c'est tout.»

Parfois, il arrive que j'ai pas

envie de faire réfléchir. Je

préfère qu'on puisse s'amuser ou

parler d'autres choses, tu vois.

Mais si les gens veulent

écouter mon côté vraiment

conscient, ils vont...


En studio, KASPERNICK fait des vocalises pendant que son musicien joue de la guitare.


JONATHAN KASPERZICK

♪ Je vis ma vie ♪

♪ Je donne pas

de raisons à vivre ♪

♪ Je vis ma vie ♪

♪ Dans le noir

je pourrais pas mourir ♪

♪ Je suis un homme ♪

♪ Je suis un fantôme ♪

♪ Je suis ici ♪

♪ Je suis pas présent ♪


Plus tard, KASPERZICK marche dans un cimetière.


JONATHAN KASPERZICK

On est au cimetière Saint-James.

Bien, on est venus faire

un tour, regarder un peu

les pierres tombales,

parce que je peux dire

que j'ai les mémoires de...

une spéciale connection

avec les cimetières, en fait.

Quand je passe à côté

d'un cimetière, je suis inspiré

pour plusieurs raisons,

tu vois. Raisons familiales,

personnelles. J'ai perdu

aussi beaucoup de gens.

Et spécialement la personne qui

m'a introduit dans la musique.

C'est mon grand frère en fait.

Moi, j'étais en province.

Et quand je suis rentré

à Kinshasa, il m'a appelé. On

parlait au téléphone. Il m'a dit

que, ouais, on doit se voir.

J'avais pas le temps de passer

le voir. Et après, j'ai appris

qu'il était malade.

J'avais toujours pas

le temps de passer le voir.

Je pouvais avoir du temps,

mais on s'attend pas à des

choses comme ça, tu vois.

Et après ça, bien...

Un jour, j'étais à la maison.

Le téléphone sonne.

Je décroche, comme ça,

on me dit qu'il est mort.

C'était vraiment

une personne spéciale pour moi.

Et c'est une personne qui me dit

toujours: «Tu peux le faire.»


KASPERNICK se penche et s'agenouille près de certaines pierres tombales. Puis, il poursuit son témoignage, à l'ombre des arbres du cimetière.


JONATHAN KASPERZICK

Je suis une personne

très honnête. Et j'aimerais

que les gens se souviennent

d'une personne pas positive,

pas négative. D'une personne

qui a été honnête avec

tout le monde, tu vois.

Parce que moi, si quelque chose

ne marche pas, je le dis,

tu vois. Ici, je sais pas

comment être hypocrite. Je

sais pas comment faire semblant.

Et moi, ce que j'aimerais

que les gens retiennent de moi,

c'est juste une personne

honnête. C'est tout.

Moi, j'aime vivre la vie.

J'aime m'amuser. Mais si je dois

préférer quelque chose,

je préférerais être

dans un coin tranquille que

dans un coin où tout se passe...

Il y a des gens qui pensent

à te mettre des bâtons

dans les roues. Il y a ceux

qui te regardent avec des yeux

hypocrites et après ils font

semblant comme s'ils t'aiment

en face, et derrière ils vont

faire le contraire, tu vois.

J'aime pas tout ça, et c'est ça

la vie, en fait, pour moi.

Voilà, il y a une raison

pourquoi on est ici.

Mais si j'avais un choix,

je serais pas ici.

Je peux être honnête avec toi,

mais j'apprécie pas trop la vie.

La mort me fait pas peur,

en fait. J'ai juste peur

de perdre les gens.

Moi, j'ai pas peur de mourir.

Tous ces gens qui sont morts,

ils sont proches de Dieu.

Ils ont pas tous ces hauts

et les bas, ces positivités, ces

négativités. Je pense qu'ils ont

juste un seul sens, tu vois,

qui est la tranquillité. Je

préférerais être là-bas qu'être

ici. Je serais de l'autre côté.


Dans le studio, KASPERZICK interprète sa chanson «Je suis le seul».


JONATHAN KASPERZICK

(Rappant)

First je drop l'album

je sors du concessionnaire

oh shit ta meuf elle suce

les raps d'un professionnel

Yes j'entends mon blaze partout

je crois qu'il est l'heure

Bless 1.2.7 l'avenir appartient

à ceux qui se pressent

Le frérot est sage

je l'appelle Denzel

La fumée est bonne

j'ai l'appel du coeur

La bagnole est fly

je l'appelle un jet

parce que là d'où je viens

c'est grave la S

Devant la vitrine

j'avais grave la flemme

Possession possession possession

J'ai clashé Orelsan

Parce que de nos jours pour

acheter une putain de Weston

T'es obligé de faire la pute

du rap pour se faire booster

T'es obligé de tacler des négros

juste pour décoller

Comprends-moi

Dans le chicha

Je reste solitaire

comme une méduse

Ça part en couille quand

tu parles mal de la daronne

Mais nous on nique ta mère

négro tu vas faire quoi

Je balance une grosse pomme

Je fais sauter la France

mais moi je suis pas terroriste

Je suis le seul

qui raconte de vrais shits

Joue des beats, tu me suis

Qui raconte sa vraie vie

Oh shit je suis le seul

Qui raconte de vrais shits

Joue des beats, tu me suis

Qui raconte sa vraie vie

Oh shit je suis le seul

Mes sons sont trop massifs

qu'il me faut un pulley

pour faire un transfert rapide

Je suis pas vraiment neg'

J'ai un manteau en fourrure de

Loubou et un chandail Louis Vu

Je drop des hits pour

que tu kiff le génie

Si tu meurs avec mon nom dans

ta bouche rassure-toi de bien

juste le prononcer bitch

Je sors de Kinshasa

La machette je sais

comment la manier

Je découpe sec

Je regarde ton sang sauter

comme s'il y avait un panier

J'introduis jusqu'au bout

je touche le fond

comme la galère à Mokobé

Le but n'était pas

d'être aimé mais respecté

Parole de gars

d'un soldat honoré

Je reste le plafond

de l'Ouest canadien

comme la foule attrape

Tu m'as fait aucune passe gros

bâtard arrête de crier attrape

Du Pepsi dans mon Jack

C'est bientôt l'heure de frappe

1.2.7 1.2.7 vient

purifier le rap

Car tu es le seul

Tu es le

Alors

Seul

Je suis le seul

Qui raconte de vrais shits

Joue des beats, tu me suis

Qui raconte sa vraie vie

Oh shit je suis le seul

Qui raconte de vrais shits

Joue des beats, tu me suis

Qui raconte sa vraie vie

Oh shit je suis le seul


En studio, la chanson se termine.


JONATHAN KASPERZICK marche dans une rue commerciale de Toronto.


JONATHAN KASPERZICK

(Témoignant)

La sape, c'est bien s'habiller.

Savoir comment s'habiller,

en fait.

La sapologie, ça vient de chez

moi. Ça vient du Congo au fait.

C'est un style. C'est un mode de

vie. C'est être bien. Être bien

habillé, propre et présentable.

Moi, je suis pas sapeur,

mais je suis une personne qui

s'habille bien, qui sait comment

s'habiller. Il y a différents

types de sapeurs. Il y a

des sapeurs qui s'habillent

trop souvent en tenues de ville.

Costume, cravate et tout.

Mais il y a des gens qui

s'habillent simple comme moi.

Ici, j'ai remarqué que les gens

sont un peu libres côté

vestimentaire. Ils s'expriment

en fait sans limites.

Ouais, la sape et la musique,

ça marche pareil. Ça marche...

Quelqu'un qui sait s'habiller,

c'est un artiste en fait.

Le lien entre la sape et le

hip-hop, oui. Parce que c'est le

style au fait. Le hip-hop, c'est

urbain. Et puis la sape aussi,

c'est urbain. Donc, il y a une

belle connexion entre les deux.

La sape, c'est... Chez nous,

si t'es pas bien habillé,

parfois, tu sors avec des gens,

ils te disent: «Va t'habiller.»

Il y a des potes, parfois,

à Winnipeg, ils me disent:

«On est dans le quartier,

pourquoi t'es propre comme ça?»

Je suis comme: «Frère,

je sais pas, je l'ai pas

fait par volonté.

(Riant)

C'est naturel. Tu vois.»


VOIX DE JONATHAN KASPERZICK

♪ Je dors plus

la nuit ma famille ♪

♪ Il y a trop de problème ♪

♪ Fais pas dessin ♪

♪ Tableau sur le mur ♪

♪ Me parler ♪

♪ Je compte m'en aller

d'un aller simple ♪


KASPERZICK rencontre un ami dans la rue. Ils se font une poignée de main.


JONATHAN KASPERZICK

(Témoignant en studio)

Jordan, lui, c'est...

En fait, lui, on s'est croisé...

Euh...

J'ai voulu faire un

show,

j'avais pas de DJ.

Et j'ai demandé à un ami,

parce que je l'avais vu

avec lui en photo. J'ai dit:

«Le gars-là, c'est un bon?»

Il a dit: «Ouais.» Et c'est

comme ça qu'on s'est mis

ensemble. On a travaillé.

On a fait les premiers

shows.


JORDAN est montré dans le studio en train de faire de la musique sur des tables de mix.


JONATHAN KASPERZICK

(Témoignant dans le studio)

Il adore la musique, tu vois.

Il adore la musique urbaine,

du dancehall, tout ça.

La musique, c'est un truc

de connexion, tu vois. Tu peux

travailler avec des gens

qui travaillent bien, mais si

vous avez pas la même passion,

le même goût, ça marche pas,

tu vois. Moi, c'est comme ça

que je vois les choses.

La qualité de la musique,

c'est un autre niveau.


KASPERZICK et JORDAN entrent dans un commerce. Une femme leur tend des parkas d'hiver.


JONATHAN KASPERZICK

On est ici au Chill Bar. En

fait, c'est un bar, je sais pas,

glacial ou super froid en fait.


KASPERZICK et JORDAN entrent dans le bar, où les lumières sont tamisées. Ils boivent des cocktails glacés. Portant ses lunettes de soleil sur ses yeux et son capuchon de parka sur sa tête, KASPERZICK poursuit son témoignage dans le bar.


JONATHAN KASPERZICK

Moi, je suis plus été.

J'aime l'été. J'aime le beau

climat. J'aime le soleil.

J'aime sortir en t-shirt,

en débardeur. J'aime pas sortir

en gros manteau tout le temps.

Non.

(Riant)

J'aime pas l'hiver.


Des extraits montrent KASPERZICK en studio avec JORDAN.


JONATHAN KASPERZICK

(Chantant)

♪ Les bons moments hé ♪

♪ Attends les bons moments hé ♪

♪ Attends les bons moments hé ♪


Puis, KASPERZICK poursuit son témoignage au Chill Bar.


JONATHAN KASPERZICK

Moi, j'ai pas de style précis,

quoi. Hip-hop, r&b,

slow, country.

N'importe quoi tu vas jouer

qui joue bien, ça m'inspire.

Mais l'artiste,

mon artiste numéro un

qui m'a beaucoup inspiré

niveau musical tout court,

c'est Michael Jackson.

Il est super différent. Je sais

pas si quelqu'un lui ressemble.

Personne lui ressemble.

Et son côté puissant, tu vois.

Tu le vois sur scène,

c'est une bête, tu vois.

Comme s'il est pas sur terre.

Quand je grandissais, mes grands

frères, ils chantaient,

ils faisaient des répétitions

dans la maison. Moi, j'avais

comme 4, 5 ans, tu vois.

Et je les voyais en train de

le faire. Moi, ça m'a inspiré.

Mais c'était pas un but pour moi

de faire ça comme une carrière.

C'était juste pour m'amuser

parce que j'aimais ce côté-là.

(Témoignant dans le studio)

Pour moi, réussir,

c'est pas faire de l'argent.

Pour moi, réussir, c'est que les

gens te respectent. C'est tout.

Le respect pour moi, c'est

que tu acceptes mon travail.

Parce que c'est un travail.

Je travaille super dur.

Je suis pas trop connu, mais je

suis accepté, parce que le peu

de gens qui me connaissent,

ils me respectent, tu vois.


Dans le studio, KASPERZICK interprète sa chanson «Célibataire».


JONATHAN KASPERZICK

♪ Elle me dit qu'elle est seule

ce soir ♪

♪ Mais je ne peux pas la gérer ♪

♪ Elle me dit qu'elle est seule

ce soir ♪

♪ Mais je ne peux pas la gérer ♪

♪ Elle adore l'oseille ♪

♪ Grosse caisse ♪

♪ Si t'en as, négro, nickel ♪

♪ Elle adore l'oseille ♪

♪ Grosse caisse ♪

♪ Si t'en as négro nickel ♪

♪ Elle a ce booty oh yé ♪

♪ Si tu vois son corps

mon négro ♪

♪ Elle a ce booty oh yé ♪

♪ Baby you go check

someone out hé ♪

♪ Ouh posé dans mon carré VIP ♪

♪ Ouh c'est qui la go là-bas ♪

♪ C'est la fille à qui ♪

♪ Elle a boum boum boum

sur son corps ♪

♪ Elle a ce genre de malaise

à regarder tout le temps

derrière elle ♪

♪ De savoir qui est

dans la place ♪

♪ Si je sors il reste Yébi ♪

♪ Ça va foutre

un putain de bordel ♪

♪ Ses négros sont fauchés ♪

♪ Elle veut navrer qui va

la faucher en premier ♪

♪ Baby girl faut rêver ♪

♪ Je cours pas

derrière les gos ♪

♪ T'as qu'à suivre le jet ♪

♪ Elle me dit qu'elle est seule

ce soir ♪

♪ Mais je ne peux pas la gérer ♪

♪ Elle me dit qu'elle est seule

ce soir ♪

♪ Mais je ne peux pas la gérer ♪

♪ Elle adore l'oseille ♪

♪ Grosse caisse ♪

♪ Si t'en as, négro, nickel ♪

♪ Elle adore l'oseille ♪

♪ Grosse caisse ♪

♪ Si t'en as négro nickel yé ♪

♪ Elle a ce booty oh yé ♪

♪ Si tu vois son corps

mon négro ♪

♪ Elle a ce booty oh yé ♪

♪ Baby you go check

someone out ♪

♪ Silhouette et bien ajustée ♪

♪ Je suis convaincu

qu'elle est trop bonne ♪

♪ Baby girl viens à mes côtés ♪

♪ Laisse ils t'auront crevé

je te redonne ♪

♪ Ce genre de rêve que t'as plus

envie de te réveiller ♪

♪ Tu veux la vivre

jusqu'au bout ♪

♪ Ce genre de chances

que t'as pas envie de louper ♪

♪ Tu veux la sentir

sur le coup ♪

♪ Elle me dit qu'elle est seule

ce soir ♪

♪ Mais je ne peux pas la gérer ♪

♪ Elle me dit qu'elle est seule

ce soir ♪

♪ Mais je ne peux pas la gérer ♪

♪ Elle adore l'oseille ♪

♪ Grosse caisse ♪

♪ Si t'en as négro nickel ♪

♪ Elle adore l'oseille ♪

♪ Grosse caisse ♪

♪ Si t'en as négro nickel ♪

♪ Yé ♪

♪ Si t'en as négro nickel ♪

♪ Yé ♪

♪ Si t'en as négro nickel ♪


KASPERNICK termine sa chanson. Il poursuit son témoignage en studio.



JONATHAN KASPERZICK

Mes rêves, c'est de vivre

de ce que je fais. Vivre

de la musique. C'est tout.

J'aime ce que je fais.

J'ai pas envie d'arrêter

en fait. J'évolue un peu,

mais pas encore vraiment à 100%,

tu vois. Et c'est pas facile.

Il y a deux façons de réussir.

Il y a une façon

de réussir que tu fais

ton produit, t'es satisfait.

Moi, si j'écoute mon album

aujourd'hui, je le compare

à des artistes qui vendent

des millions d'albums.

Et quand je l'écoute, je suis

comme: «Wow!» Ça, c'est la

première réussite. La deuxième

réussite, c'est maintenant que,

voilà, que tu puisses être

vu, connu et commencer

à vivre de ta musique.

La première réussite,

j'ai déjà réussi. C'est

la deuxième qui est difficile.


Une invitation à poursuivre l'expérience en consultant le site Web de l'émission à unis.ca/balade-a-toronto est présentée.


Début générique de fermeture


VOIX DE JEAN LELOUP

♪ Jamais je n'oublierai

les étoiles ♪

♪ Sur la route de Toronto ♪

♪ Et ce jour sur cette plage

du lac Ontario ♪

♪ Millionnaire ♪

♪ Amoureux ♪


Fin générique de fermeture

Épisodes de Balade à Toronto

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