Carte de visite
Gisèle Quenneville, Linda Godin et Daniel Lessard rencontrent des personnalités francophones et francophiles. Découvrez ces politiciens, ces artistes, ces entrepreneurs ou ces scientifiques dont l'histoire, extraordinaire, mérite d'être racontée.


Vidéo transcription
Lise Paiement : Enseignante
Le mot impossible ne fait pas partie du vocabulaire de Lise Paiement. Cette enseignante d’Ottawa fait confiance aux jeunes franco-ontariens. Elle leur donne les outils pour apprécier leur langue et leur culture. Par le biais de sa carrière en enseignement, Lise Paiement a développé des stratégies pour accrocher les jeunes à la francophonie. Petit à petit son rayonnement dépasse la région d’Ottawa, et s’étend ailleurs en Ontario et au Canada. Lise Paiement vient de mettre sur papier ses expériences en enseignement dans le livre «Une goutte d’eau à la fois», publié aux Éditions David.
Réalisateur: Simon Madore
Année de production: 2013
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GISÈLE QUENNEVILLE rencontre des personnalités francophones et francophiles: des politiciens, des artistes, des entrepreneurs ou des scientifiques dont l'histoire, extraordinaire, mérite d'être racontée.
Des photos de la vie de LISE PAIEMENT défilent pendant la narration de GISÈLE QUENNEVILLE.
LISE PAIEMENT
Le mot impossible
ne fait pas partie du
vocabulaire de Lise Paiement.
Cette enseignante d'Ottawa fait
confiance aux jeunes
Franco-Ontariens et elle leur
donne les outils pour apprécier
leur langue et leur culture.
Lise Paiement a grandi à
Sturgeon Falls, la fille de
deux enseignants. Dans l'univers
de Lise, tout se passait en
français. Mais les injustices
qu'ont pu subir les
francophones, Lise les a
apprises assez jeune,
lorsqu'elle a dû faire la grève
pour obtenir une école
secondaire de langue française
dans son village. Quelque temps
après, les Paiement déménagent
à Ottawa. Lise devient
enseignante et elle découvre
l'influence qu'elle a auprès
des jeunes. Sa passion, c'est
le théâtre. Elle fonde le
programme de théâtre à l'école
secondaire De La Salle. Elle
enseigne la matière au Collège
catholique Samuel-Genest.
Elle développe des stratégies
pour accrocher les jeunes à la
francophonie. Et, petit à
petit, son rayonnement dépasse
la région d'Ottawa et s'étend
ailleurs en Ontario et au
Canada. Ses expériences en
enseignement, Lise Paiement
vient de les mettre sur papier,
dans le livre Une goutte d'eau à
la fois, publié aux éditions
David.
(Début générique d'ouverture)
[Début information à l'écran]
Carte de visite
[Fin information à l'écran]
Fin générique d'ouverture
GISÈLE QUENNEVILLE et LISE PAIEMENT sont assises l'une en face de l'autre dans la maison de LISE PAIEMENT.
GISÈLE QUENNEVILLE
Vous, vous avez grandi
à Sturgeon Falls.
LISE PAIEMENT
- Oui.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Comment c'était,
grandir à Sturgeon Falls?
LISE PAIEMENT
- Bien, c'est du beau paysage,
c'est du beau pays, ce coin-là.
Quand je retourne dans ce
coin-là puis que je vois le
Nipissing, le lac Nipissing,
je suis chez moi.
Je peux pas l'expliquer. C'est
comme... Tu sais, je rencontrais
des gens au Manitoba, par
exemple, ou des gens à
Vancouver, puis ils me disent:
"Eh bien moi, je suis
Québécoise." Puis ça fait 23 ans
qu'ils demeurent à Vancouver,
ou 15 qu'ils sont à
Gravelbourg. Mais c'est parce
que leurs racines sont au
Québec. Puis ça, je le
comprends, maintenant, parce
que, quand les gens me disent:
"D'où tu viens?", même si ça
fait plus que 35 ans que je suis
à Ottawa, moi, je suis une fille
qui vient du Nord. Les puristes
vont me dire que c'est le
Moyen-Nord parce qu'il y a pas
assez de ski-doos puis de gros
trucks puis de neige, comme à
Timmins, mais je viens...
je suis une fille du Nord.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Pour une personne qui a passé
son... sa vie entourée de
jeunes, dans des écoles, est-ce
que vous, vous aimiez ça,
l'école, quand vous étiez jeune?
LISE PAIEMENT
- Euh... je vais t'avouer: non.
J'aimais pas vraiment l'école.
Je voulais la changer, l'école,
moi. Je pense que c'est pour ça,
quand j'ai décidé d'enseigner,
c'est parce qu'il y avait des
aspects de l'école dont je
trouvais qu'ils avaient besoin
d'amélioration. Alors, étant un
petit peu audacieuse, je pense
qu'il y avait ça. Mais j'aimais
jouer à l'école. Y a
des gens qui jouent à la
poupée, y en a qui jouent au
magasin; moi, nous autres,
on jouait à l'école. J'étais
la maîtresse. On appelait ça
"jouer à la maîtresse".
Et j'aime ça parler de ça,
parce que je me dis... Une des
choses qui me fascinaient, quand
on jouait à ça, c'est qu'il y
avait ma soeur et son amie, qui
étaient les élèves modèles,
puis, à côté, y avait comme une
chaise vide. Puis on l'appelait
Françoise, je vais l'appeler
Lebrun. Je donne pas le vrai
nom parce qu'elle a pas un beau
rôle. Alors, c'est comme...
Quand tu faisais la maîtresse,
tu disais: "Bon, bien, Nicole,
est-ce que tu peux me répondre
à telle question? Très bien."
Puis on donnait des étoiles.
Puis là, y avait toujours
Françoise Lebrun, et on disait:
"Là, Françoise Lebrun, arrête
de parler, tu déranges."
"Puis là, Françoise Lebrun,
va-t'en dans le coin." Puis...
On la chicanait tout le temps,
tu sais. Puis c'est plus tard,
comme enseignante, que je me
suis rendu compte que Françoise
Lebrun, elle existait vraiment
dans ma classe, et que, dans la
dynamique de la classe, y avait
cette enfant-là qui était...
probablement téméraire, qui
essayait toutes sortes de
choses. Puis elle dérangeait
la gestion normale de la classe.
Puis ça a dû être l'enfer pour
cette enfant-là, l'école.
Alors, je me dis: Moi, je vais
enseigner pour les Françoise
Lebrun, pour les gens qui sont
pas toujours bien assis puis qui
font les bonnes choses.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous dites dans votre livre,
vous parlez des embûches
d'enseigner en milieu
minoritaire. Vous utilisez ce
mot-là, "embûches", puis je me
suis dit: Qu'est-ce qu'il y
avait comme embûches durant vos
premières années d'enseignement?
LISE PAIEMENT
- Bien, je pense qu'il y
avait... les défis, pour
n'importe qui qui entre dans
l'enseignement, c'est que...
j'ai trouvé... c'est pas une
critique aride que je fais aux
maisons de formation, je pense
que c'est pas juste les maisons
de formation francophones qui
font ça, peu importe. Quand on
arrive sur le plancher des
vaches, on sait comment gérer
du curriculum et on sait comment
gérer du temps et on sait
comment gérer la discipline.
Mais on n'a pas tous les outils
pour être capable de gérer un
contexte d'apprentissage où les
jeunes vont... vont évoluer
comme personnes. Je trouve que
la dimension sociale, elle
doit... elle doit faire partie
de ça. Puis, de plus en plus,
on se questionne, on veut le
faire, on veut que l'élève soit
bien dans sa peau, on veut que
l'élève soit responsable,
on veut que l'élève devienne
francophone dans la vie, pas
pour faire plaisir à sa mère ou
à la maîtresse, mais parce que
c'est quelque chose auquel il
vibre, il faut gérer un contexte
pour ça. Et ça, c'était
difficile. Et je pense que c'est
ça. Le recul que j'ai fait,
c'est: Comment ça se fait que,
dans ma classe, ça fonctionnait?
Y a pas une formule magique.
C'est pas parce que je suis
spéciale. Y a quelque chose que
je dois faire qui doit mener à
ça, et ma maîtrise, ç'a été
ça. C'est de poser un regard
sur: Qu'est-ce que je peux
faire dans ma classe qui va
créer un contexte propice à ce
que les élèves deviennent des
élèves autonomes, responsables,
des bons citoyens, des
francophones engagés ou des
personnes... des femmes qui
vont être bien dans leur peau?
C'est tout ça que je...
C'est ambitieux.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Pourtant, dans le livre,
vous décrivez vos premières
expériences en enseignement.
LISE PAIEMENT
- Oh oui! Oh bien là!
(LISE PAIEMENT rit.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- Être moi-même ou être
maîtresse? C'est la question
que vous vous posiez.
LISE PAIEMENT
- Mais on m'avait dit:
"Enlève tes bas golf, Lise.
T'as trop l'air jeune. T'as
trois ans plus vieux que tes
élèves. Tu peux pas te promener
en... en petite tunique puis en
bas golf. Ils vont pas te
prendre au sérieux. Et
t'enseignes le théâtre; c'est
déjà Mickey Mouse pour bien des
élèves. Non, non, non."
Alors j'arrive avec le chignon,
des bottes à talon pour
enseigner, parce que j'ai cru,
moi, ce qu'on m'a dit en stage.
Mais, avec les élèves de 9e
année, eux autres se posaient
pas de questions, parce que,
quand t'es en 9e année,
n'importe qui qui a au-dessus
de 20 ans, ils sont vieux.
Mais quand t'enseignes à des
élèves de 12e année, là, l'écart
était pas là. Eux autres, ils
sentaient tout de suite que
c'était faux, ma relation...
l'image que je projetais était
fausse. Et c'est pour ça...
c'est pour ça que ça
fonctionnait pas. Et ça m'a
pris un mois avant de me rendre
compte, puis ça, je raconte ça
dans le livre, je l'aime
tellement, cette histoire-là,
parce que les élèves sont
beaux. Au départ, je leur dis:
"Moi, je veux tout faire, je
veux rester après l'école avec
vous autres, je veux faire...
Puis là, j'ai toute une gang
plate, là. Tout ce que vous
faites, vous voulez fumer après
l'école. Y a personne qui veut
rester pratiquer puis faire des
spectacles avec moi." Puis là,
je leur avais: "Je sais que
l'histoire de la pomme sur le
pupitre de la maîtresse, c'est
juste dans les vues; ça existe
pas dans la vraie vie." Puis
là, toutes mes illusions d'être
une bonne enseignante, d'avoir
des élèves engagés, comme ma
soeur puis son amie... J'ai
pleuré devant mes élèves.
Je leur ai dit: "Je suis
découragée. Je peux pas croire
que ça fonctionnera pas. J'ai
tellement des bonnes idées puis
je veux tellement que ça
fonctionne." Et je pense que
c'est ça qu'ils ont entendu.
Alors, quand la couette a
revolé puis que les talons ont
revolé, puis que l'authenticité
s'est installée, cette
personne-là, ils l'ont aimée
puis ils l'ont accueillie.
Et c'est ça que j'ai appris
dans cette... Mais c'est pour
ça. Dans le livre, ce que
j'aime, c'est que je raconte
les histoires, aussi, où je suis
pas toujours gagnante au
départ, mais que j'apprends.
Et ça, c'est beau.
La conclusion de ça... Je sais
pas si je le dis ou je dis aux
gens: "Achetez le livre, vous
saurez la fin de l'histoire."
GISÈLE QUENNEVILLE
- Non, allez-y quand même!
Elle est bonne.
LISE PAIEMENT
- Je leur dis. C'est parce que,
un moment donné, je reviens à
l'école le lendemain puis tout
le monde participe, tu sais.
Puis là, c'est faux. C'est
comme quand tu te chicanes avec
ton chum, tu lui dis: "Tu me
dis pas assez souvent que tu
m'aimes." Puis là, quand il te
dit: "Je t'aime", tu fais:
"Ah oui! Je le sais bien!
Tu me le dis parce que je te
l'ai demandé." Fait que,
il n'y a plus rien qui
fonctionne. C'est comme...
synthétique, un peu, comme
relation. Ça a duré deux-trois
jours, puis ils me semblent
vraiment, là, sur le qui-vive.
Puis quand je suis arrivée,
le vendredi, je sais qu'ils
m'ont préparé un mauvais tour;
je le sens dans la classe, les
regards, tout ça. Puis je me
suis retournée; on avait déposé
sur mon... ça m'émeut encore
d'en parler... Sur mon pupitre,
on avait déposé 28 pommes.
Et c'est un geste encore de
séduction, je pense, la pomme,
et ils m'ont eue avec les
pommes. Et ç'a été une très
belle année. Et je garde de
bons souvenirs de... de toute
cette... cette belle équipe-là.
(Transition)
(GISÈLE QUENNEVILLE et LISE PAIEMENT sont maintenant debout devant la maison de LISE PAIEMENT. SÉBASTIEN CLÉMENT, collègue et ami, est à ses côtés.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous vous êtes connus pour
la première à Couchiching,
au camp de leardersphip.
Comme stagiaire puis comme
animatrice. Ça a une magie,
ce camp de leadership-là,
c'est quatre-cinq jours
qu'on passe ensemble.
SÉBASTIEN CLÉMENT
- C'est à Couchiching que moi,
j'ai vraiment découvert que...
la francophonie, ça avait une
importance et c'était pas juste
la valeur de mes parents.
Les élèves qui sont là, ils ont
pas le même regard quand ils
retournent dans leur école.
Ils n'organisent plus les choses
de la même façon. Ils ont ce
regard critique-là de...
d'inclusion, d'inclure tout le
monde, d'essayer d'éviter la
compétition, d'avoir des jeux
où... les gens se font éliminer.
LISE PAIEMENT
- Quand j'ai commencé à faire
ça, j'avais 25 ans, j'étais
en jeans, j'étais en bottes de
cowboy. J'étais cool.
J'étais un jeune prof de théâtre
à l'école. Mais là, je suis
plus vieille que leurs mères.
La matante qui vient donner
son... Puis tu disais: "Non,
non, non. Regarde, Lise,
regarde." Et tu m'avais dit:
"Un vieux pommier, ça donne pas
des vieilles pommes."
SÉBASTIEN CLÉMENT
- C'est ça.
(GISÈLE QUENNEVILLE et LISE PAIEMENT rient.)
LISE PAIEMENT
- Alors, je suis le pommier.
(Transition)
(GISÈLE QUENNEVILLE et LISE PAIEMENT sont à nouveau assises l'une en face de l'autre dans la maison de LISE PAIEMENT.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous, vous avez consacré votre
vie professionnelle à accrocher
les jeunes au fait français en
Ontario. Pourtant, on entend
encore aujourd'hui, pas plus
tard que samedi dernier, mon
fils de 11 ans m'arrive à un
événement de l'école et il me
dit: "Where do I sign up for
soccer?" Il m'a jamais parlé
en anglais de sa vie, mais là,
à l'école, il me parle en
anglais. Et je me suis rendu
compte qu'il le fait parce
qu'il est entouré de ses amis
et que c'est pas cool de parler
français. Et je me souviens,
quand j'avais son âge, y avait
des moments où c'était pas cool
de parler français.
Pourquoi c'est pas cool
de parler français?
LISE PAIEMENT
- Moi, je pense que... Moi,
j'aime ça, cette discussion-là,
mais cette discussion-là, c'est
pas toi puis moi qui devons
l'avoir.
Cette discussion-là, faut que
ton fils, il l'ait avec les gens
autour. Moi, j'adorais ça dans
ma classe. "Madame, c'est pas
cool." Je disais: "Là, vous êtes
en train de dire que je suis
pas cool, là. Parce que moi,
je suis francophone. Vous le
savez, je suis la French Police
à l'école. Et vous êtes en train
de dire que c'est pas cool,
le français. Fait que, dans le
fond, tu dis: Mon cours est pas
cool; moi, je suis pas cool."
"Bien non, c'est pas ça qu'on
veut dire." "Bien, d'où ça
vient? C'est qui, un jour, qui
a décidé ça? Je veux savoir,
moi. Expliquez-moi." Et ça,
ça fait que t'enseignes pas
le théâtre pendant ce temps-là.
Mais le jeune, de poser la bonne
question... Je dis toujours:
l'enseignante qui va rester
avec toi le plus longtemps,
c'est pas celle qui va te donner
les réponses, c'est celle qui va
te poser les questions qui vont
t'achaler le plus longtemps
possible. Je pense que c'est des
discussions qu'il faut. Y a bien
des gens qui vont dire ça parce
qu'ils répètent. Les gens qui
disent: "La musique française,
tout le monde haït ça." Moi,
j'ai fait un disque, j'ai fait
chanter mes élèves, des grands
élèves du secondaire, pendant
des années de temps, dans ma
classe. Ils chantaient puis ils
disaient: "Madame, il reste 10
minutes, on peut-tu chanter à la
claire fontaine triste autour du
piano?" C'étaient les mêmes
élèves, dans la même bouche, qui
me disaient: "La musique
française, tout le monde haït
ça." Fait que je pense qu'il
faut... Ils sont adolescents,
ils remettent en question les
valeurs religieuses, ils
remettent en question les
valeurs culturelles, ils
remettent en question les
valeurs de parents. Et ils ont
besoin d'une plate-forme pour
être capables d'en discuter.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Est-ce que... c'est bien
de faire la police de la langue?
LISE PAIEMENT
- Moi, je t'avoue... Les
enseignants, les enseignantes
disaient toujours, puis ça, ça
m'a pris beaucoup d'années
avant de comprendre ça, c'est
que parler français, ça devrait
pas être un règlement.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Hum-hum.
LISE PAIEMENT
- Ça devrait être une règle
d'or, ça devrait être une
valeur qu'on essaie de mettre
sur la table avec les élèves au
début. Alors moi, j'avais
beaucoup plus... ça m'a
pris du temps. Parce que tant
que, dans ma classe, on parle
français puis c'est un
règlement, mais là, je suis la
police. T'as des règlements,
t'as une conséquence légale,
t'es une police. Mais si moi,
ma conséquence, elle est morale.
Quand tu la rends plus humaine,
ta raison d'aimer la langue et
la culture, elle devient plus
humaine pour les élèves aussi.
Et, à ce moment-là, tu deviens
quelqu'un qui les inspire à
être francophone, puis tu
deviens moins la French Police.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Depuis toujours, j'ai
l'impression que, dans les
écoles de langue française, on
donne des cadeaux, des
récompenses pour parler
français. Je me souviens,
c'était des images
religieuses, de la Sainte
Vierge, quand moi, j'étais à
l'école. Mes enfants,
aujourd'hui, c'est des
francodollars ou des dollars
de grenouille, par exemple.
Est-ce que ça, ça marche?
LISE PAIEMENT
- Moi, je suis...
C'est difficile de répondre,
parce que je sais que ça se
fait encore, et ça se fait avec
la bonne intention. Moi, je les
appelle les francotraites,
que ce soit un t-shirt,
que ce soit un iPod,
que ce soit ce que ça voudra.
Pour moi, c'est qu'on est en
train de développer une
communauté Aéroplan.
"Je vais faire quelque chose
pour avoir quelque chose,
pas pour la satisfaction."
C'est pour ça que mon livre
parle de responsabilisation.
La responsabilisation, c'est
pas juste pour le fait français.
La responsabilisation, c'est de
sentir qu'un moment donné, la
beauté du monde t'appartient;
la violence, la non-violence
dans le monde t'appartient;
la francophonie et la justice
envers la communauté
francophone, ça t'appartient.
Ça fait des gens qui sont
responsables. Et, pour moi,
je deviens pas responsable si
je le fais parce que je vais
avoir quelque chose, que ce
soit une punition ou que ce
soit une traite, pour moi,
l'important, c'est comment à
je me sens, moi, à l'intérieur.
Et je pense que, quand je dis
aux élèves: "J'ai jamais été si
fière de vous autres que
maintenant", ça valait bien des
franco-jelly-beans. Ça valait
bien de ça. Je pense qu'ils le
sentaient, et je pense que
quand... Y a des élèves
qui vont dire: "Moi, madame,
je parle français juste parce
que ça ferait trop de peine à ma
mère si je parlais pas
français." Puis là, sa mère
vient me voir puis elle dit:
"Moi, ça me fait assez de peine
quand elle dit ça, parce que je
veux qu'elle parle français pour
elle, je veux pas qu'elle parle
français pour moi." Je lui dis:
"Bien, pour l'instant,
ce que je sens, c'est qu'elle
t'aime beaucoup. Puis elle
t'aime assez, comme
adolescente, pour dire devant
le monde qu'elle parle français
juste pour toi. Fait que, pour
tout de suite, là, prends juste
ça, parce que, un jour,
ça va être elle, la maman."
GISÈLE QUENNEVILLE
- On sait qu'une bonne partie
des foyers francophones en
Ontario, de nos jours, c'est
des foyers exogames: un parent
francophone, un parent
anglophone. Alors comment est-ce
qu'on fait, au sein de l'école,
quelle devrait être la relation
vis-à-vis de la langue anglaise,
de la communauté anglophone, et
en particulier vis-à-vis du
parent anglophone, qui,
parfois, se sent exclus de ce
milieu scolaire francophone?
LISE PAIEMENT
- C'est ça. Y a une recherche
de Rodrigue Landry qui
s'appelle Le Pouvoir caché de
l'exogamie, parce que, quand tu
regardes l'exogamie, quand
c'est bien géré, le parent
anglophone, le parent
francophone, dans un foyer où
y a du respect pour les deux
langues, qu'y en a pas une qui
est tolérée puis l'autre qui
est... qui est cool. Je pense
que, quand c'est bien géré,
ça devient un microcosme de ce
que le Canada devrait être.
Alors, y a deux langues, deux
cultures ici, puis on développe
des valeurs comme l'altruisme,
on développe des valeurs comme
la générosité, l'accueil.
Alors moi, je suis... une
réaliste positive, si tu veux,
et je crois que les conseils
scolaires, en ce moment, se
posent la question. Tout le
monde est conscient que c'est
86%, à peu près, j'y vais à
tâtons, 86% des élèves qui
arrivent dans les écoles
proviennent de foyers exogames.
Alors, on peut pas faire fi de
ça. Et y a une partie où on veut
accueillir le parent anglophone
sans nécessairement passer à
côté du mandat de l'école.
Alors, Édouard Glissant
disait, qui est une belle
citation que... Michelle
Boucher a mise dans la
Politique d'aménagement
linguistique, puis il parle de
ça, de ce respect-là, puis il
dit: "Dans le panorama de la
vie actuelle, une grande
question se pose: comment
est-ce que je peux être moi
sans me fermer à l'autre et
comment m'ouvrir à l'autre sans
me perdre moi-même?" Et c'est
ça, la grande question.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Est-ce qu'on doit corriger un
enfant qui s'exprime en
français, mais qui s'exprime en
français cousu de fautes?
LISE PAIEMENT
- Je pense encore une fois qu'il
faut gérer les sensibilités.
Ça dépend à quel moment. Tu
sais, la maman qui reçoit un
valentin: "Je t'ème". Ferme ta
boîte! C'est la Saint-Valentin,
il t'a fait un valentin. C'est
pas le temps de faire une leçon
d'orthographe. C'est pas le
temps. C'est pas le bon
contexte. Faut gérer le
contexte. Est-ce que ça veut
dire que le reste du temps,
tu veux qu'il écrive "je t'ème"
pour le reste de sa vie? Non.
Mais toi, si tu lui écris un
valentin, tu l'écris comme du
monde. Il va apprendre. Puis si
tu t'assois avec lui puis t'en
envoies un à grand-maman puis
t'en envoies un à grand-papa,
puis un à sa gardienne, puis
qu'il l'écrit avec toi, il va
apprendre. Mais tout ce dont il
va se souvenir, lui, c'est pas
qu'il a été repris, c'est qu'il
a eu du temps de qualité avec
sa mère puis qu'il a envoyé des
valentins. Et je pense que c'est
ça que les enseignants doivent
apprendre, et c'est ça qu'il
faut enseigner. Quand je parle
de gérer un contexte, c'est ça.
Tu fais la même chose: tu
corriges. Mais tu le fais en
gérant les sensibilités, en
gérant le contexte. Parce que de
se faire dire qu'on parle pas
bien puis qu'on parle mal,
on... ça aide personne.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Ça m'amène à l'accent.
LISE PAIEMENT
- L'accent du Nord!
GISÈLE QUENNEVILLE
- L'accent du Nord, l'accent du
Sud-Ouest, l'accent
franco-ontarien. On sait à peu
près tous ce que c'est. Quand
on va au Québec, quand on va en
Europe, par exemple, on se le
fait rappeler, qu'on parle pas
avec un accent majoritaire.
Comment est-ce qu'on gère ça?
LISE PAIEMENT
- Premièrement, faut changer
les perceptions et les lunettes
des gens par rapport à l'accent.
Un, tout le monde a un accent.
Tout le monde en a. Le Français
de France, il en a un. Mais
c'est géographique. Alors, si
moi, j'arrive dans le Périgord,
j'ai un accent, parce que,
là-bas, ils parlent tous comme
ça. Mais la fille du Périgord,
si elle vient chez moi à Noël,
elle m'a apporté du foie gras
puis elle parle autour de la
table, bien là, ma famille,
on parle tous comme moi;
c'est elle qui a l'accent.
C'est géographique.
Ça, c'est la première chose.
L'autre chose aussi, c'est
que... on pose des fois un
jugement négatif par rapport
à un accent qu'on poserait pas
par rapport à un autre. Alors,
si t'as l'accent français,
alors ça, tu parles bien
français. Si t'as l'accent
acadien, hum... pas certain.
Si t'as l'accent du Sud-Ouest,
de l'Ontario, où t'as une
connotation un petit peu
anglophone...
GISÈLE QUENNEVILLE
- Absolument.
LISE PAIEMENT
- C'est l'accent du Sud!
C'est tout! Moi, j'aime ça,
c'est mon amie Christa,
c'est... les gens que
j'aime là-bas. Moi, j'aime ça,
l'accent. Dans le livre, j'ai
mis un bel extrait de
Fernandel. C'est Fernandel qui
le fait. Les gens devraient
aller voir ça, parce qu'il dit:
"Quand je parle mon accent,
c'est d'apporter mon pays avec
moi partout où je vais."
Et, pour moi, c'est un parfum,
l'accent. C'est... c'est comme
les parfums des matantes, là...
GISÈLE QUENNEVILLE
- Mais ça, nous, on le
comprend, en étant adultes.
Comment faire comprendre ça
aux jeunes? Qui veulent faire
partie de la gang, quoi!
LISE PAIEMENT
- Faut se parler. Faut se
parler. La personne...
Je raconte dans mon livre, un
moment donné, que je suis au
Costa Rica, et j'ai cette
personne-là qui me dit... qui
m'explique qu'il est en
voyage avec son fils pendant que
sa femme va voir Céline à Vegas.
Et il dit: "Ça, c'est un voyâge,
madame! Pas de bagâge, pas de
chialâge, pas des heures sur la
plâge!" Puis tout le temps qu'il
me parle, dans ma tête, je fais:
"Il vient d'où, ce gars-là?
C'est pas un accent acadien."
Puis j'essaie de voir. Puis là,
"pas de chialâge, pas de
braillâge." Puis là, je lui dis:
"Vous, est-ce que vous êtes
parti de Dorval?" Moi,
j'essayais de voir d'où il
vient. Il dit: "Oui, je viens
du sud de Montréal." Fait que
je dis: "Ah! Bon!" Il dit:
"Vous, vous venez d'où?"
Je lui dis: "Je viens de
l'Ontario." Il dit: "Ah! J'avais
reconnu votre accent, aussi!"
Ouais, c'est ça!
(Transition)
(GISÈLE QUENNEVILLE et LISE PAIEMENT sont maintenant debout dans un jardin. GISÈLE QUENNEVILLE lit une plaque commémorative placée sur une pergola.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- "Bâtisseurs de rêve, artisans
de bonheur." Y a une liste de
noms. D'hommes. Été 2012.
LISE PAIEMENT
- C'est une histoire de bonté
humaine. Je pense que je vais
l'intituler comme ça. L'année
passée, au mois de juin, Gérald
a été diagnostiqué avec son
cancer, et puis, le 14 juillet,
mon père est décédé. Et...
on avait reçu... parce que le
rêve, c'était de bâtir la
pergola, parce que c'était notre
30e anniversaire de mariage puis
on voulait absolument faire la
fête toscane sous la pergola
dans la cour. Et le mot se
passe aux funérailles de mon
père que Gérald a été
diagnostiqué. Et puis, après,
le lundi, il est arrivé deux
voitures d'amis, qui sont
arrivés avec leurs coffres
d'outils. Et ils ont fait une
corvée, comme à l'ancienne.
Alors ils sont devenus les
bâtisseurs de rêve, les
artisans de bonheur, parce que,
pendant deux jours, mon mari a
oublié la maladie; moi, j'ai
oublié la mort de mon père.
Tout ce qu'on avait, c'étaient
des rires, des toc-toc-toc, et
ils ont érigé la pergola dans
deux jours.
(GISÈLE QUENNEVILLE et LISE PAIEMENT sont à nouveau assises dans la maison. LISE PAIEMENT lit la dédicace de son livre à voix haute.)
LISE PAIEMENT
"À Gérald, l'homme de ma vie,
parce que son courage m'inspire
à me dépasser et qu'auprès de
lui, je deviens une meilleure
personne à chaque jour."
GISÈLE QUENNEVILLE
- Votre livre, Une goutte d'eau
à la fois, est dédicacé à
Gérald, l'homme de votre vie.
Vous faites allusion à Gérald
un peu... tout au long du livre.
On apprend à le connaître,
finalement, de ses voyages,
de sa passion pour le golf,
etc. Et Gérald était également
enseignant. Qu'est-ce que
Gérald pensait de ce dévouement
que vous aviez pour cette
communauté, pour ces jeunes-là?
LISE PAIEMENT
- Bien, je pense qu'au départ,
on est tombé en amour parce
qu'on l'avait... on avait cet
engagement-là tous les deux.
C'était quelque chose qu'on
partageait. Au départ, on a été
de grands amis, des pédagogues,
des confrères. C'est lui
qui m'a initiée à la formation
en leadership pour les jeunes.
Il avait parlé du programme de
Jacinthe Bergevin à l'école,
puis moi, j'étais... Moi, j'ai
embarqué dans le comité, puis
c'est pas juste parce que je le
trouvais cute, c'est parce que
je voulais faire partie de ça.
Ça m'interpellait, ça.
Et je pense que c'est à ce
niveau-là... Ça tombait dans la
normalité dans notre relation,
d'être là pour les élèves,
d'aimer enseigner. Puis
on parlait d'école, mais
on parlait pas d'école dans le
sens... on parlait contre le
directeur... à la maison, mais
souvent, on avait de belles
discussions pédagogiques.
Et ça, c'était fascinant
pour nous autres, d'avoir ça.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Gérald est décédé il y a
quelques semaines à peine.
Mes condoléances. Ça doit
laisser un vide inimaginable
dans votre vie. Vous passez
donc à une autre étape de votre
vie. Qu'est-ce que Gérald
aurait voulu que vous
fassiez maintenant?
LISE PAIEMENT
- Je pense qu'il m'a
souhaité... que le livre me
porte. Parce que c'est... c'est
un peu... le testament aussi de
ma carrière, ce livre-là. C'est
de permettre aux gens de faire
du pouce sur mon expérience:
faites pas les erreurs que j'ai
faites, profitez des bons coups,
laissez-vous inspirer par ça.
Y a rien, dans ce livre-là, qui
est prescriptif, qui dit: voici
ce que tu "dois" faire. Mais
c'est un petit peu ce que la vie
m'a enseigné pendant que
j'enseignais. Et la vie, elle
continue pour moi. Alors je
pense que c'est... Je vais
reprendre. J'ai encore des
belles conférences à donner.
J'ai encore des beaux messages à
faire. J'ai une expérience de
vie, dans la dernière année, qui
a fait de moi une personne...
Je me vois beaucoup plus
résiliente que je le croyais,
beaucoup plus forte que je le
croyais. Et ça, je pense que
ç'a été aussi le legs qu'il m'a
laissé, beaucoup. Et... la
personne meurt, mais pas
l'amour.
(LISE PAIEMENT tient une photo de Gérald, son mari.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- Qu'est-ce que cette photo-là
signifie pour vous?
LISE PAIEMENT
- Ici, il est malade, il est...
c'est en décembre, avant la
chirurgie. Et il me disait
beaucoup: "Lise, j'ai quelque
chose à te dire. Je t'aime."
Parce qu'on sait que le temps
est compté et qu'il me dit les
"je t'aime" qu'il pourra pas me
dire plus tard. Puis, un moment
donné, je dis: "Ah bien, reste
là, tu vas me le redire puis
je vais faire une photo." Alors
cette photo-là, je me rappelle
très bien de l'avoir prise,
puis je me souviens de ce
moment-là. Puis ça me fait rire
aussi, parce qu'il a eu
plusieurs cycles de chimio puis
y a encore sa belle grosse
moustache.
LISE PAIEMENT
- Il l'a pas perdue.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Pas du tout. Puis y a
quelqu'un qui avait dit, on
s'embrassait, un moment donné,
sur un bateau, et puis y a une
petite madame qui nous avait
dit: "Vous savez, madame, un
baiser sans moustache, c'est
comme un oeuf sans sel."
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous avez donné tellement de
votre temps, de votre énergie,
de votre vie, à la cause des
jeunes Franco-Ontariens. Vous
êtes aujourd'hui quand même en
fin de carrière. Quel est
constat que vous faites sur
l'état des jeunes
Franco-Ontariens après 30 ans
à avoir travaillé avec eux?
LISE PAIEMENT
- Je pense qu'il y a des défis
qui restent encore les mêmes.
Les défis de prendre un élève,
de l'accueillir, de l'aider à
aller à son plein potentiel,
ça, ça a pas changé. Et d'avoir
des enseignants qui croient
encore qu'ils peuvent faire...
Parce que moi, quand je vais en
faculté puis que je donne des
conférences, je les vois, les
yeux de gens qui vont entrer
dans la profession. Y a
personne qui entre dans la
profession pour chicaner
Françoise Lebrun. Les gens
rentrent dans la profession
parce qu'ils se voient en train
d'accompagner un enfant. C'est
un grand geste de confiance,
le parent qui te confie son
enfant. Puis toi, tu... t'as
besoin de confiance en toi pour
le prendre. Et tout ça, les
gens font ça parce qu'ils
veulent sentir qu'ils vont
jouer un rôle, un petit rôle,
un chapitre, dans la vie de cet
enfant-là, qui va devenir un
adulte, un citoyen plus tard.
C'est beau comme histoire.
Mais moi, je trouve ça
fascinant d'avoir choisi ça.
Puis en fin de carrière, quand
je te dis... Tu sais, il l'a
encore... quand tu
regardes à l'Halloween, le gars
qui pense qu'il est original
parce qu'il arrive habillé en
père Noël... Bien, y avait ça
la première année que
j'enseignais puis y a encore ça
aujourd'hui. Puis encore les
filles dansent dans le milieu
puis les gars qui regardent
autour. Puis quand il arrive une
chanson lente, y a un gars qui
demande à une fille, puis les 12
autres pleurent à la toilette.
Ça, y a des choses qui changent
pas. Et je pense que c'est là
où il faut... porter notre
regard. Qu'est-ce qui demeure
le même puis va toujours
demeurer le même? Et le défi,
c'est toujours ça. C'est avoir
des enseignants engagés qui
veulent faire une différence et
qui ont les outils pour le
faire; puis d'avoir des
jeunes... Moi, les jeunes, quand
ils arrivent à l'école, qu'ils
puissent vivre une expérience
extraordinaire à l'école puis
de rester attachés à cette
école-là, et d'avoir des
parents qui sentent qu'on est
sur la même page. Parce que,
souvent, on a l'impression,
quand t'es appelée au
bureau puis qu'on te dit:
"Madame Unetelle a appelé",
bien, ton premier réflexe,
c'est: "Ah! Mon Dieu! Qu'est-ce
que j'ai fait?" Puis quand
t'appelles à la maison puis que
tu dis: "Bonjour, c'est Mme
Paiement. J'aimerais ça que vous
me rappeliez. Je veux vous
parler de Stéphane", mais là,
Stéphane a l'impression, ou la
mère de Stéphane, pense qu'il a
fait quelque chose de pas
correct. Qu'est-ce qu'il a
fait? Puis pourtant, c'est pas
toujours le cas. Alors, je
disais: "Au lieu d'attendre
qu'il y ait quelque chose qui
fonctionne pas, pourquoi pas
rassurer le parent au départ
que ça va bien?" D'appeler quand
ça va bien. Et ça, c'est gérer
un contexte. Alors, tu vas
l'appeler pareil, le parent.
Alors pourquoi pas établir une
bonne relation de confiance avec
le parent au départ?
Pour qu'on sente qu'on est
sur la même page.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Lise Paiement, merci beaucoup.
LISE PAIEMENT
- Ça me fait plaisir.
Merci, Gisèle.
(Générique de fermeture)
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