

Carte de visite
Gisèle Quenneville, Linda Godin et Daniel Lessard rencontrent des personnalités francophones et francophiles. Découvrez ces politiciens, ces artistes, ces entrepreneurs ou ces scientifiques dont l'histoire, extraordinaire, mérite d'être racontée.
Vidéo transcription
Greg Sorbara, ancien ministre ontarien
Greg Sorbara a représenté la région de Richmond Hill à Queen’s Park pendant plus de vingt ans.
En 1987, le premier ministre David Peterson l’invite à faire partie de son cabinet en tant que Ministre des collèges et universités.
Quand les Libéraux perdent le pouvoir en 1990, Greg Sorbara tente en vain sa chance à la direction du parti. En 1999, il devient le président du parti. Désormais, sa mission est de ramener les Libéraux au pouvoir. En 2003, il accomplit sa mission. Le nouveau premier ministre Dalton McGuinty lui confiera des portefeuilles économiques.
En 2012, après avoir oeuvré pendant des années dans les coulisses du pouvoir, Greg Sorbara quitte la vie publique.
Réalisateurs: Alexandra Levert, Simon Madore
Année de production: 2014
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GISÈLE QUENNEVILLE rencontre des personnalités francophones et francophiles: des politiciens, des artistes, des entrepreneurs ou des scientifiques dont l'histoire, extraordinaire, mérite d'être racontée.
Des images de la ville de Richmond Hill défilent pendant la narration de GISÈLE QUENNEVILLE.
GISÈLE QUENNEVILLE
(narration)
-Richmond Hill est
une banlieue au nord de
Toronto, une région que
Greg Sorbara a représentée en
tant que député à Queen's Park
pendant plus de vingt ans.
Greg Sorbara a pris sa retraite
de la vie politique en 2012. Il
a donc un peu de temps pour me
rencontrer aujourd'hui.
(Transition)
(GISÈLE QUENNEVILLE est devant la porte d'entrée de GREG SORBARA. GREG SORBARA lui ouvre.)
GISÈLE QUENNEVILLE
Bonjour, M. Sorbara.
Comment allez-vous?
(Pendant la narration de GISÈLE QUENNEVILLE, des images de la vie politique de GREG SORBARA défilent.)
GISÈLE QUENNEVILLE
(narration)
Greg Sorbara est élu pour la
première fois en 1985.
Le premier ministre,
David Peterson, l'invite tout
de suite à faire partie de son
cabinet. Quand les libéraux
perdent le pouvoir, en 1990,
Greg Sorbara tente sa chance à
la direction du parti, mais
termine en troisième place.
En 1995, il décide de ne pas se
représenter, mais il continue
d'être impliqué au sein du
Parti libéral de l'Ontario.
En 1999, il en devient le
président. Et à partir de ce
moment-là, sa mission est de
ramener son parti au pouvoir.
En 2003, il accomplit sa
mission. De retour à la
politique active, le nouveau
premier ministre, Dalton
McGuinty, lui confère des
portefeuilles économiques.
En 2012, après avoir passé une
vingtaine d'années dans les
coulisses du pouvoir, Greg
Sorbara quitte la vie publique
pour se consacrer à son épouse,
leurs six enfants et leurs
treize petits-enfants.
(Début générique d'ouverture)
[Début information à l'écran]
Carte de visite
[Fin information à l'écran]
Fin générique d'ouverture
GISÈLE QUENNEVILLE et GREG SORBARA sont maintenant assis l'un en face de l'autre dans la maison de GREG SORBARA.
GISÈLE QUENNEVILLE
Greg Sorbara, bonjour.
GREG SORBARA
- Bonjour.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Monsieur Sorbara, vous avez
consacré votre vie à la vie
politique. Dites-moi, est-ce
qu'être politicien, c'était un
rêve pour vous? C'est quelque
chose que vous vouliez toujours
faire?
GREG SORBARA
- Peut-être pas toujours, mais
j'ai commencé à penser être
député quand j'avais 25 ans.
Mais c'est question d'avoir
l'occasion.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Maintenant, chez vous, je
pense que vous venez d'une
famille où on votait
conservateur. Comment vous
êtes-vous retrouvé chez les
libéraux?
GREG SORBARA
- Je me souviens très bien
quand j'ai annoncé à mon père
et mes frères que je me
présente comme candidat
libéral, il m'a dit: "Alors,
pendant 25 ans, nous avons
donné de l'argent aux
conservateurs et maintenant
tu es candidat libéral,
c'est bizarre." Mais pour moi,
c'est toujours question de mes
préférences. Je suis un fils de
période Lester Pearson,
de Pierre Trudeau, et pour moi,
les propos du Parti libéral,
c'est toujours les propos plus
importants.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous parlez de Lester Pearson,
de Pierre Trudeau, mais vous
avez décidé de faire de la
politique provinciale. Pourquoi
le provincial?
GREG SORBARA
- C'était bizarre! Vraiment
bizarre, parce que comme jeune
homme, j'ai toujours pensé être
député fédéral. Je me souviens
très bien la première fois que
j'ai rencontré Lester Pearson
avec un groupe de jeunes
libéraux de Toronto, pour moi,
c'est un jour très, très
important. Mais une fois, en
Ontario de nouveau, deux
personnes qui travaillaient
pour David Peterson m'a demandé
de considérer d'être candidat
ici dans ma région.
J'ai pensé alors: Peut-être
c'est l'occasion d'entrer, et
ce serait plus facile, parce
qu'en ce temps-là, j'avais déjà
six petits-enfants.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Six enfants.
GREG SORBARA
- Six enfants.
C'était mieux de rester à la
maison. Et maintenant, l'idée
d'être député à Ottawa, hors de
la famille, avec deux maisons,
pour moi c'était une idée
horrible, vraiment.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Bon, vous parliez de
timing tout à l'heure,
parlons de 1985.
Les libéraux sont arrivés
au pouvoir de façon un peu
surprenante. Ça faisait plus de
40 ans que les conservateurs,
The Big Blue Machine,étaient
au pouvoir. Et là en 1985, les
libéraux n'ont pas gagné
l'élection, mais ont réussi à
former un gouvernement avec
l'aide des néo-démocrates.
Une stratégie qui en a surpris
plusieurs... Est-ce que c'était
difficile d'arriver à cette
coalition-là?
GREG SORBARA
- C'était un temps très, très
intéressant, parce que nous
avons perdu l'élection.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous êtes arrivés en 2e.
GREG SORBARA
- Mais on avait le sens que
the times are a-changing. Et
l'occasion de créer un accord
avec le NPD, c'était évident.
Peut-être pas toute la
province. Une période de
changements très, très fort.
Parce que, par exemple,
M. Mulroney a gagné--
GISÈLE QUENNEVILLE
- En 84.
GREG SORBARA
- En 84. Alors, un gouvernement
conservateur à Ottawa. Et on a
pensé: C'est le temps pour les
libéraux et David Peterson
en Ontario. Avec beaucoup de
députés au Conseil exécutif,
moi inclus, qui n'ont aucune
expérience à Queen's Park.
Une équipe qui travaille
ensemble avec une mission très
forte et avec un leadership de
Peterson qui était une
inspiration pour tous les
députés et le gouvernement.
Après l'élection de 87--
GISÈLE QUENNEVILLE
- Où vous avez obtenu la
majorité.
GREG SORBARA
- Oui, une grande majorité. Les
choses ont commencé à être plus
difficiles, et nous avons à la
fin perdu l'élection en 90.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Quelques années plus tard,
vous avez décidé de prendre une
petite pause de la politique
active. Ça ne vous plaisait
plus? En 95?
GREG SORBARA
- Je suis candidat pour le
leadership en 92.
Une fois que j'ai perdu, j'ai
pensé: Il n'y a plus à faire
pour moi au parlement et dans
le parti. Et je voulais vraiment
considérer de faire d'autres
choses dans la vie. Ce n'est
pas une question d'être fâché
avec le parti, c'est question
justement de considérer de
faire autre chose. Et j'ai
pensé qu'on allait perdre
encore une fois l'élection
en 95, et je n'aime pas être
dans l'opposition.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Pourtant vous avez quitté la
politique active, mais vous
avez pas vraiment quitté la
politique, parce que vous vous
êtes retrouvé comme président
du Parti libéral de l'Ontario
peu de temps après ça. Votre
mission, je pense, c'était de
ramener les libéraux au
pouvoir. Quelle a été la
différence entre être un
politicien et être un stratège?
Parce qu'à la tête du parti,
vous étiez plus stratège.
GREG SORBARA
- Vraiment. Et après 95, j'ai
vraiment quitté toutes les
réunions de notre parti. J'ai
pas participé à l'élection de
99 tout à fait. Mais c'était
après l'élection d'un ami,
Dalton McGuinty, m'a appelé, il
m'a demandé de considérer de me
présenter comme candidat pour
être président du Parti libéral.
Et j'ai pensé: Il faut faire
quelque chose encore une fois.
Hors de
centre stage,hors
du parlement. J'ai travaillé
dans le parti avec le Conseil
exécutif du parti, cherchant
des candidats, de l'argent,
aider avec la stratégie locale
pour les arrondissements
et de préparer les propos pour
l'élection. Et j'ai pensé que
mon travail, c'est tout le
travail que je ferai pour le
parti. Alors, c'est tout à fait
différent. Et ce qui a changé
tout, c'était la mort de
Al Palladini. C'est la question
de trouver un candidat dans
l'arrondissement que j'ai
représenté.
GISÈLE QUENNEVILLE
- C'est ça, parce que monsieur
Palladini était un ministre
conservateur dans ce comté.
GREG SORBARA
- Dans ce comté, exactement.
Il était ministre et député très
populaire. Mais pour nous,
c'était question de regagner le
comté et Dalton m'a dit:
Tu dois être candidat pour
nous.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Qu'est-ce que vous avez
répondu quand il vous a dit ça?
GREG SORBARA
- Premièrement, j'ai dit non.
Je suis président du parti, je
n'aime plus être député. J'ai
commencé de travailler en
Tchécoslovaquie, j'étais une
petite équipe de baseball, la
famille était très grande.
J'étais au milieu d'une autre
vie. Mais à la fin, j'ai
réalisé que si je veux vraiment
gagner l'élection générale, il
faut gagner premièrement le
comté de Vaughan-King-Aurora.
Et qui est le candidat qui est
absolument sûr de gagner?
C'était moi. Alors,
une autre fois au parlement.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Et cette fois-ci, ministre
des Finances.
GREG SORBARA
- Et puis élection de 2003.
GISÈLE QUENNEVILLE
- C'était important
pour vous, de devenir
ministre des Finances?
GREG SORBARA
- Oui. Après l'élection, j'ai
dit à Dalton: "Mon travail
c'était de gagner l'élection.
Si vous voulez que j'entre dans
le Conseil exécutif, je serais
très content, mais seulement
comme ministre des Finances.
Je ne suis pas intéressé par un
autre travail au gouvernement."
Et j'ai commencé un travail que
je n'ai pas imaginé trois ou
quatre ans avant.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Quelle est la chose dont vous
êtes le plus fier de toutes vos
années comme politicien?
GREG SORBARA
- Ah, c'est difficile.
Surtout l'élection de 2003,
parce qu'après 13 ans dans
l'opposition avec un leader qui
était prêt de gouverner.
Je me souviens en 2001, ou
après je suis président, tout
le monde m'a dit: "Alors, Greg,
Dalton comme premier ministre,
je pense pas." Et j'ai dit:
"Attends, on va gagner,
et il sera premier ministre
très fort."
(Transition)
(GISÈLE QUENNEVILLE et GREG SORBARA sont maintenant debout l'un en face de l'autre sur le campus du Collège universitaire Glendon.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- Le nom Sorbara est
un nom quand même
assez connu à Toronto
de par l'entreprise familiale
de votre famille,
de par vous, en étant
politicien. Et y a également
votre fille, Martina, qui est
quand même assez connue.
Martina qui est chanteuse dans
un groupe qui s'appelle
Dragonette et qui a eu une
chanson quand même numéro 1 au
palmarès en Europe.
La chanson Hello qu'on connaît
tous. Quand elle vous a annoncé
qu'elle voulait être chanteuse
électro-pop, comment vous avez
réagi?
GREG SORBARA
- C'était... Elle a une voix
magnifique. Et elle a commencé
à chanter en public quand elle
avait 18 ans. Pour moi, ce
n'est pas question de décision,
c'était sa carrière.
GISÈLE QUENNEVILLE
- C'est qui la vedette dans la
famille, c'est vous ou elle?
GREG SORBARA
- Euh...
Nous deux peut-être.
Nous deux.
(Ils rient.)
(Transition)
(GISÈLE QUENNEVILLE et GREG SORBARA sont maintenant assis l'un en face de l'autre dans la maison de GREG SORBARA.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- Greg Sorbara, j'aimerais qu'on
parle un peu de votre passé, de
votre famille. Vous venez d'une
famille où on brasse des
affaires dans le développement
immobilier. Vous êtes avocat de
formation. Pourtant, vous êtes
allé en Colombie-Britannique
sur une ferme travailler. Je
pense que vous aviez une
période un peu hippie,
n'est-ce pas?
GREG SORBARA
- Absolument sûr.
Assez loin de ma vie comme
enfant que j'ai pu trouver.
GISÈLE QUENNEVILLE
- C'était pas une vie hippie
que vous aviez comme enfant.
GREG SORBARA
- Non, non. Je suis au milieu
d'une famille assez établie.
Mais c'est une période...
Les années 60, c'était un monde
tout à fait différent.
Je suis allé en
Colombie-Britannique comme
volontaire dans la Compagnie
des jeunes Canadiens, c'était
comme le
Peace Corpsde
John Kennedy. Et j'ai rencontré
ma femme à Vancouver. Elle
était aussi dans la Compagnie
des jeunes Canadiens.
Et nous avons commencé notre
vie dans les montagnes de
Colombie-Britannique.
Un pastoral magnifique.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Qu'est-ce que vous faisiez
là-bas?
GREG SORBARA
- Pas grand-chose. On a fumé
beaucoup. Et beaucoup de
choses! Beaucoup de choses
différentes. Autrement,
participer dans la communauté.
Le jardin... J'avais une vache.
GISÈLE QUENNEVILLE
- On faisait la traite de la
vache?
GREG SORBARA
- Absolument. Chaque matin,
chaque soir, pour à peu près
cinq ans.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Et après ça, vous êtes
revenus ici?
GREG SORBARA
- J'ai voulu étudier la loi.
J'ai pensé être avocat dans une
petite ville, la communauté de
Nelson, et de participer
peut-être dans la vie politique
de la communauté.
J'ai pensé aussi de rentrer à
Toronto parce que ma famille et
la famille de ma femme ont été
ici. Et cette fois nous avons
trois enfants. Alors que j'ai
commencé mes études à Collège
Glendon en 76.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous aviez à l'époque trois
enfants, mais vous en avez eu
un autre trois enfants.
Six enfants, c'est beaucoup
pour une famille.
GREG SORBARA
- C'est magnifique.
C'était vraiment magnifique.
La vie politique est importante.
Les affaires sont importantes.
Mais pour nous, c'est tout à
fait la question de la famille.
Le bien-être de nos enfants.
GISÈLE QUENNEVILLE
- La vie politique, j'imagine,
dans les vingt et quelques
années que vous avez fait de la
politique, a beaucoup changé.
Ça a déjà été vu comme étant
quelque chose de très noble de
faire de la politique. J'ai
l'impression que la perception
du politicien a beaucoup changé
au fil des ans. Est-ce que vous
partagez cette perception-là?
Est-ce que c'est le cas?
GREG SORBARA
- Ça change toujours.
Et un des changements très
importants, c'est la technologie
qu'on utilise comme en faisant
le travail. Mais je me souviens
très bien en 85, quand j'ai
commencé, on m'a dit:
"Everyone hates politicians".
GISÈLE QUENNEVILLE
- C'était déjà comme ça.
GREG SORBARA
- C'était toujours comme ça.
Depuis beaucoup de temps.
Et ça change avec les diverses
saisons. Et maintenant, nous
avons eu, jusqu'à l'élection
générale du 12 juin, une
période à Queen's Park qui
était très difficile.
Tout le monde a dit: Je n'aime
pas aucun parti, aucun député,
ils sont tous des bandits,
ils sont tous préoccupés avec
leur réputation. Eh bien ça
change maintenant. Nous entrons
maintenant dans une période
beaucoup plus calme.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Justement, en Ontario,
il y a un nouveau gouvernement.
Les libéraux sont de retour
au pouvoir.
GREG SORBARA
- Pour la quatrième fois!
GISÈLE QUENNEVILLE
- D'accord. Avec une majorité,
cette fois-ci. Qu'est-ce que
vous donneriez comme conseil à
la nouvelle première ministre,
qui a des plans très ambitieux,
mais qui fait face à des défis
financiers quand même assez
importants?
GREG SORBARA
- De maintenir une idée où vous
voulez aller, où vous voulez
porter la province. De
considérer toutes les diverses
influences, toutes les diverses
idées qui viennent au
parlement. Mais le leadership,
c'est question d'avoir une
vision pour l'avenir et d'avoir
la capacité d'organiser une
équipe qui peut travailler
ensemble même si les cris de
l'opposition sont forts et sont
toujours à la télévision et à
la radio, de maintenir une
direction qui vient du coeur.
(Transition)
(GISÈLE QUENNEVILLE et GREG SORBARA sont à nouveau debout l'un en face de l'autre sur le campus du Collège universitaire Glendon.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- On est sur le campus du
Collège universitaire Glendon.
Ça vous rappelle sûrement des
souvenirs, parce que c'est ici
que vous avez choisi d'étudier.
Pourquoi Glendon?
GREG SORBARA
- Glendon parce que l'idée de
vraiment travailler en anglais
et en français après les
études, c'était pour moi un
bout très important.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous êtes le chancelier de
l'Université York, à qui
appartient le Collège Glendon.
Qu'est-ce que ça vous fait de
marcher sur ce campus en tant
que chancelier?
GREG SORBARA
- Alors, pour moi,
l'augmentation de la capacité
de Glendon, de continuer des
programmes et des capacités en
français. Si nous voulons être
vraiment un pays bilingue, il
faut avoir la capacité
universitaire non seulement
au Québec, mais partout
au Canada.
En Ontario, c'est le Collège
Boréal, c'est Glendon qui
portent la responsabilité
d'augmenter notre capacité.
Pour moi, Glendon m'a donné
quelque chose sur lequel j'ai
basé ma vie. C'était un voyage
magnifique. Et c'est comme
rentrer chez moi encore une
fois après à peu près
quarante ans.
(Transition)
(GISÈLE QUENNEVILLE et GREG SORBARA sont à nouveau assis l'un en face de l'autre dans la maison de GREG SORBARA.)
GISÈLE QUENNEVILLE
- Monsieur Sorbara, vous avez
quitté la politique il y a deux
ans environ, mais est-ce qu'on
quitte vraiment la politique?
Est-ce que c'est possible?
GREG SORBARA
- Je pense que oui. Je suis
très content. J'ai passé à peu
près 28 ans, et c'était ma
carrière. Je suis très content
avec le travail que j'ai fait.
Mais j'ai pensé à faire
d'autres choses parce que la
vie est très courte et
je n'ai pas beaucoup de temps
d'avoir d'autres expériences.
Alors, c'était à la fin assez
facile de dire au revoir.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Est-ce que ça vous manque?
GREG SORBARA
- Non, pas du tout. Pas du
tout. J'ai toujours des amis,
je parle beaucoup avec Dalton.
Il est toujours mon chef,
mon boss.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vraiment?!
GREG SORBARA
- Oui! Et j'ai tous les amis
que j'ai eus et nous sommes
ensemble de temps en temps, mais
j'ai commencé la prochaine
période de ma vie.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Parlons maintenant de la vie
après la politique. Des projets
que vous avez, des projets que
vous avez entamés. Je sais que
vous avez maintenant une ferme.
GREG SORBARA
- Une ferme.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Dans le comté du
Prince-Édouard, à l'est de
Toronto. Parlez-nous
de votre ferme.
GREG SORBARA
- C'est une ferme qui est pour
toute la famille. Quand nous
sommes ensemble maintenant, ce
n'est pas ici à la maison à
Richmond Hill, c'est à la
ferme. Par exemple chaque
octobre pour Thanksgiving,
nous avons un dîner pour à peu
près 50 personnes, famille, des
amis... Ma femme qui était née
à une ferme, elle est très
contente là. Et moi aussi, je
suis assez content. J'ai
commencé aussi de recréer une
auberge au milieu de Picton.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Oui. Vous avez acheté cet
hôtel?
GREG SORBARA
- J'ai acheté l'hôtel. C'était
tout à fait un désastre, mais
c'est un édifice historique
et moi, je veux réinspirer le
passé et créer une auberge, une
petite
inn,qui était vraiment
formidable.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Et votre idée derrière ça,
vous allez être là au
comptoir, accueillir--
GREG SORBARA
- Non, non, pas du tout!
Pas du tout!
GISÈLE QUENNEVILLE
- Me semble, je vous verrais
bien faire ça.
GREG SORBARA
- On va trouver quelqu'un qui
était là chaque jour. Et pour
nous, la cuisine sera très
importante. C'est toujours
important pour ma femme.
Et on va trouver quelqu'un qui
peut donner à manger dans une
façon... la meilleure de toute
la province.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Tout au long de notre
entretien, vous avez beaucoup
parlé de politique et de
famille. Vous avez fait presque
trente ans en politique.
Aujourd'hui, vous avez six
enfants, treize petits-enfants.
Est-ce que vous aimeriez que
vos petits-enfants fassent de
la politique? Est-ce que c'est
un souhait que vous auriez
pour eux?
GREG SORBARA
- Si... Pour moi, c'était
magnifique, mais c'est juste
question quels sont...
... les désirs, les aspirations
d'eux.
Ma fille Noelle, qui est à
Montréal, a la capacité d'être
un député très fort. Elle pense
toujours aux choses publiques.
Pour moi, c'est un travail très
important. La qualité de la vie
en Ontario, au Canada, dépend
sur la qualité de nos
gouvernements. C'est assez
simple. Si nous avons des
personnes au gouvernement qui
ont la capacité de déménager un
pays, une province, avec des
propos, des principes forts,
nous aurons une vie assez
efficace ici, en Ontario, au
Canada. Alors, c'est un travail
très important. Et si un de mes
enfants, un de mes
petits-enfants veut entrer,
veut participer comme député,
je serai absolument content.
C'est magnifique! Mais ça
dépend sur l'esprit qu'ils ont
au coeur.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Vous seriez là pour gérer la
campagne?
GREG SORBARA
- Absolument!
Absolument! Chaque jour.
Avec des propos, avec le
travail de... tout le travail
de campagne.
GISÈLE QUENNEVILLE
- Greg Sorbara, merci beaucoup.
GREG SORBARA
- Merci.
(Générique de fermeture)
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