

Carte de visite
Gisèle Quenneville, Linda Godin et Daniel Lessard rencontrent des personnalités francophones et francophiles. Découvrez ces politiciens, ces artistes, ces entrepreneurs ou ces scientifiques dont l'histoire, extraordinaire, mérite d'être racontée.
Vidéo transcription
Carte de visite au Yukon
On dit qu’au Yukon, les gens viennent d’ailleurs. Ils viennent pour visiter, et ils finissent par y rester. Ici, tout le monde a sa petite histoire. Nathalie Parenteau est arrivée du Québec, il y a une trentaine d’années. Elle est aujourd’hui une des artistes les plus connus du territoire. La Franco-Ontarienne Yasmine Renaud est à Dawson City depuis quelques années seulement, mais tout le monde la connaît quand elle se promène dans les rues du village. La Suisse Marcelle Fressineau est venue à Whitehorse, via le Québec, à la recherche d’un endroit idéal pour élever ses chiens de traîneaux. Et de jour, les membres du groupe Soir de semaine enseignent dans les écoles de Whitehorse alors que le soir, ils réchauffent les bars de la capitale avec leur son du Yukon. C’est qu’au Yukon, il est facile de se faire une vie. Il s’agit d’aimer le plein air et l’aventure!
Réalisateur: Joanne Belluco
Année de production: 2016
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Cet épisode de Carte de visite présente une compilation d'autres émissions ayant comme invités des gens vivant au Yukon.
Des images aériennes du paysage yukonais se succèdent.
VOIX MASCULINE
Ça m'a pris beaucoup d'années
pour savoir pourquoi
je suis arrivé au Yukon.
VOIX MASCULINE 2
Je suis venu au Yukon
parce que ça a toujours été
un symbole de vie différente
et de vie sauvage.
VOIX FÉMININE
Les grandes courses de chiens
de traîneau m'ont fait découvrir
le Yukon. Je suis venue
m'installer pour finir
mes jours ici.
Des images de la ville de Whitehorse, du Yukon et de ses habitants se succèdent.
VOIX MASCULINE 3
Arrivé au Canada,
l'Ouest était dans ma tête.
VOIX FÉMININE 2
Quand je me promène ici,
c'est des sensations de liberté.
VOIX MASCULINE 4
Beaucoup de choses que je peux
faire ici que je pourrais pas
faire dans d'autres provinces
ou d'autres pays.
VOIX MASCULINE 5
Le Yukon, c'est un endroit
sauvage, mais c'est
aussi très paisible.
VOIX FÉMININE
Un monde des extrêmes.
VOIX MASCULINE 5
Si on aime la nature,
il y a pas vraiment meilleur
endroit que le Yukon.
VOIX FÉMININE 2
Le fait qu'il y a
la lumière presque toute
la journée, on appelle ça
The Midnight Sun.
J'ai jamais vraiment fait partie
d'une communauté comme je le
fais à Dawson, où est-ce que je
connais presque tout le monde.
VOIX FÉMININE 3
Il y a un genre de magnétisme.
C'est très mythique
comme endroit.
VOIX MASCULINE 2
Que l'endroit sacré,
c'est ici et maintenant.
Titre :
Carte de visite
NATHALIE PARENTEAU, artiste-peintre, est interviewée devant sa maison.
NATHALIE PARENTEAU
Au Yukon, on est dans un monde
des extrêmes. Je peux pas
imaginer maintenant passer
un été qui aurait pas, tu sais,
le soleil jusqu'à minuit.
Les lacs, les montagnes, la
solitude. Tout est extrême, donc
il y a un genre de magnétisme.
C'est très mythique
comme endroit.
Je suis venue quand j'étais
adolescente avec un groupe de
bénévolat, le groupe Katimavik.
Les derniers trois mois
du programme étaient au Yukon
et alors, on a fini ici et quand
le programme a terminé, l'été
commençait, alors j'ai comme
embarqué dans un canot et
j'ai jamais vraiment débarqué.
On nous présente quelques toiles peintes par NATHALIE PARENTEAU.
NATHALIE PARENTEAU
En ce moment, je peins beaucoup
avec l'acrylique parce que
l'acrylique m'aide à faire des
tons qui sont dégradés beaucoup.
Je joue avec les formes,
les couleurs, et j'aime ça
avoir des choses très claires.
J'essaie de varier et d'ajouter
une relation entre deux types
d'êtres. Donc, je peux avoir
un caribou avec un gerfaut,
un faucon gerfaut, qui partagent
le même espace et qu'on aura
une connectivité entre eux.
J'ai aussi fait un corbeau
avec des saumons. Le corbeau est
un être magique pour beaucoup
de personnes, pour moi aussi.
Alors, j'essaie d'impliquer
le corbeau ici et là avec
d'autres espèces et d'illustrer
un film de solides amitiés.
La couleur et la composition et
les lignes sont très importantes
pour moi. Une peinture peut
avoir l'air très facile à faire,
qu'elle a été faite très,
très rapidement, mais certaines
peintures peuvent prendre
des mois à faire, parce que
j'essaie d'épurer mes lignes,
d'épurer le design, de jouer
avec le ton, des petites
variations ici et là.
Mon inspiration est interne,
mais il y a certainement
un petit reflet du nord,
des éléments qui sont autour
de moi qui sont reflétés
dans les peintures. Tout est
une source d'inspiration.
Une petite conversation ici, un
nouveau visage, une marche dans
la forêt. Juste avant de dormir
le soir, il y a des images
qui m'apparaissent.
Je pense que c'est parce que
le cerveau se relaxe.
J'arrive à vivre de mon art. Ça
a été un long chemin à travers
toutes sortes d'expériences de
ma vie et puis je suis arrivée
à une station où maintenant,
je peux dédier tout mon temps
à l'art. C'est pas juste une
carrière, maintenant, c'est une
vocation. C'est 24 heures par
jour que j'y pense et que j'y
travaille. Même quand je dors,
je rêve d'images et quand je me
réveille, eh bien, je reproduis
ce que j'ai vu dans mes rêves
et puis c'est vraiment...
Ma vie est imbibée d'arts.
Ce que je veux faire quand
je peins, c'est de rejoindre les
gens. Je leur offre un service
un peu pour peut-être exprimer
des choses internes qu'eux
autres ne sont pas capables de
mettre en mots, alors j'essaie
de les mettre en images. Alors,
je fais beaucoup de choses
où il y a un être dedans,
soit un animal, une personne,
et puis j'essaie de créer
un genre de feeling,
un sentiment. Mon but,
vraiment, c'est de faciliter
une expression.
Mon nom est Nathalie Parenteau
et puis je suis
artiste-peintre au Yukon.
Le groupe Soir de semaine est à l’intérieur d'un wagon immobilisé et interprète sa chanson «Une chance». MARIE-CLAUDE ALLARD, une des membres du groupe, en interviewée.
MARIE-CLAUDE ALLARD
Je m'appelle Marie-Maude Allard.
Je travaille à Whitehorse
Elementary en immersion
française. J'enseigne la musique
et j'enseigne aussi le français.
Je suis arrivée en 2003.
Ça fait que ça fait 13 ans.
ALAIN DESROCHERS, un autre membre du groupe, est interviewé.
ALAIN DESROCHERS
Alain Desrochers. Je joue
de la musique avec Soir
de semaine. Je joue
de la basse. Je chante.
Je joue de la guitare, du gazou.
Je suis aussi professeur
d'éducation physique
dans une école secondaire.
PASCAL ST-LAURENT, le dernier membre du groupe, est interviewé à son tour.
PASCAL ST-LAURENT
Je suis arrivé en même temps
que Marie-Maude au Yukon à peu
près, puis Alain était ici
un peu avant nous. Puis on s'est
rencontrés dans des partys.
On jammait de la musique.
Pouc! On a connecté
et à partir de là, on a commencé
à se rencontrer et à créer, à
s'inventer, écrire des chansons.
On commence à écrire des textes,
enregistrer ça, puis c'est
comme ça que ça a parti.
MARIE-CLAUDE ALLARD
Soir de semaine, on a commencé
un mardi soir chez Alain,
puis on jammait ensemble.
Je pense qu'Alain, lui,
avait des visions de groupe.
PASCAL ST-LAURENT
On travaillait. Il fallait
qu'on paye nos
bills comme
tout le monde. Fait qu'on se
voyait les soirs de semaine.
Fait que c'était: "OK,
un autre soir de semaine".
Soir de semaine.
MARIE-CLAUDE ALLARD
J'étais plus avec Pascal.
Musicalement, on jammait
ensemble, puis là, Alain,
il avait des plans, et on s'est
retrouvés les trois, puis on a
comme composé quelque chose.
Mais il y a eu une chimie
qui s'est installée.
PASCAL ST-LAURENT
Soir de semaine, c'est
un mélange musical de styles,
puis d'influences. T'as du folk,
t'as du reggae, t'as du ska,
t'as du rock, t'as du roots
un peu, t'as un peu de tout
mélangé. Des fois, t'as même
des lignes bossa un peu.
Ça dépend qui apporte
la chanson, avec
quelle inspiration.
ALAIN DESROCHERS
Festif, une chance pour
la communauté francophone
de venir voir un spectacle
et de rencontrer d'autres gens
francophones du milieu.
Je pense qu'on est un groupe
qui est rassembleur au Yukon.
MARIE-CLAUDE ALLARD
Il y a eu
beaucoup de francophones
au Yukon, et je voulais faire
un mélange entre le francophone
et le Yukon, et...
je voulais pas qu'on soit
québécois. Moi, je suis
Québécoise, mais le groupe n'est
pas québécois et je voulais
représenter un aspect de
la culture du Yukon dans le
spectacle. Donc, j'ai commencé
à porter des robes de
french-cancan, à demander aux
garçons qu'ils s'habillent un
peu plus comme des prospecteurs
à une certaine époque
où il y avait aussi le banquier,
un peu plus, tu sais,
qui s'occupait de l'argent.
On avait un peu des personnages
comme ça pour représenter
la culture du Yukon.
PASCAL ST-LAURENT
Pour moi, il y a une partie
rituelle. Quand on se maquille
avant un spectacle, on se parle.
"OK, oui", on se consulte.
Un petit caucus. On est intimes,
c'est proche, puis c'est souvent
là qu'on va échanger nos
impressions avant le spectacle.
MARIE-CLAUDE ALLARD
Je dirais que le groupe Soir
de semaine est Yukonnais, mais
chaque membre vient d'ailleurs.
C'est l'auberge espagnole ici.
Chacun apporte
qu'est-ce qu'il est.
Le groupe termine sa chanson.
Des images de Midnight Dome, une montagne près de Dawson City, se succèdent.
VOIX MASCULINE
Le Midnight Dome,
l'un des lieux que je préfère à
Dawson, c'est la petite montagne
qui est derrière Dawson.
Ce qu'il y a d'incroyable,
c'est que quand on va sur
cette montagne, au solstice,
le soleil ne se couche jamais.
C'est-à-dire que le soleil fait
littéralement un cercle autour
de vous et juste, à minuit,
descend un peu et il disparaît
presque, après, il remonte.
C'est-à-dire qu'en fait,
le soleil ne se couche pas.
Il y a aussi, on a un point
de vue à 360 degrés. Le Midnight Dome,
c'est... Traditionnellement,
c'est un endroit où
tout le monde va.
Pour différentes raisons.
Enfin, moi, j'aime beaucoup
aller là avec ma femme quand
il y a une étape de transition.
C'est comme, on monte là-haut
pour gagner une perspective
et puis voir où est-ce qu'on va,
où est-ce qu'on va avec ça.
YASMINE RENAUD, une résidente de Dawson City, est interviewée au cœur de la ville.
YASMINE RENAUD
Ça fait seulement 120 ans
que le monde est venu ici pour
la ruée vers l'or. Ça a commencé
la ville. Mais la ruée vers
l'or, ça a vraiment seulement
duré quelques années.
Alors, entre comme 1910 et...
les années 70, il y avait
presque personne ici. C'est
depuis que Dawson est redevenue
un centre touristique vraiment
que le monde est revenu et que
maintenant, il y a du tourisme,
mais entre ces années-là,
il y avait presque personne ici.
Mais depuis les années 70-80,
Parcs Canada a décidé de
reprendre la ville. Ils ont
rebâti des bâtiments et depuis,
il y a plein de monde qui
se pointe ici chaque année.
Tous les bâtiments doivent avoir
l'air de ce qu'ils auraient
l'air en 1898. Alors, il y a
plein de règlements: la couleur,
la taille des fenêtres,
le type de matériau que tu peux
utiliser. C'est pour ça que
tous les bâtiments sont pareils
et que les rues sont pas
pavées et qu'on a pas
de trottoirs non plus.
Trouver un logement à Dawson,
c'est vraiment compliqué.
Il y a juste pas assez de place
pour le monde à vivre et c'est
pour plusieurs raisons. Une des
raisons, c'est, bien, la loi
historique vraiment. Alors,
plusieurs bâtiments devraient se
faire démolir pour en bâtir des
nouveaux, mais c'est des lieux
historiques, alors tu peux pas
les démolir. Si tu veux vivre
là, il faut vraiment que
tu investisses de l'argent
à rebâtir de la façon que
ça aurait l'air durant la ruée
vers l'or. Aussi, juste
le site en ville, c'est petit.
La rivière Yukon sur un bord,
la Klondike sur l'autre,
puis le Dome derrière nous,
c'est genre... Pas exactement
une montagne, mais la colline
derrière nous, alors le site
de Dawson, c'est vraiment petit
et c'est difficile de trouver
un endroit pour bâtir.
Je travaille à Westminster.
On appelle ça Le Pit, parce que
le bâtiment a été bâti en 1898,
alors c'est l'un des plus vieux
bâtiments au Yukon, certainement
à Dawson, puis il a été bâti
directement sur la terre,
ce qu'on ne fait plus.
Si tu remarques, en ville,
tous les bâtiments sont levés
vraiment, parce que la terre ici
est gelée permanent, alors ça
bouge tout le temps. Alors, Le
Pit a été bâti directement sur
la terre, alors quand ça bouge
durant l'hiver, ça bouge
le bâtiment aussi. Alors,
en rentrant, tu peux voir que
c'est tout croche à l'intérieur.
C'est impossible de trouver un
angle, tu sais, 90 degrés. C'est tout
croche, mais ça aide au charme
du Pit, du Westminster Hotel.
Entre autres, tu peux voir dans
l'air, tu le sens presque, il y
a un petit quelque chose spécial
ici. Et Le Pit, c'est genre
un exemple parfait de ça. C'est
comme le centre communautaire
un peu. Alors, c'est pas juste
un bar. Toutes les jobs que
j'ai eues en ville, je les ai
eues ici. Il y a pas question de
resume, tu fais juste t'asseoir
au bar assez longtemps, puis
il y a quelqu'un qui va t'offrir
une job ou un verre ou n'importe
quoi, une place à vivre ou
du bois à couper. C'est vraiment
plus facile que le monde pense,
parce que tout le monde se
connaît. C'est vraiment facile
à s'entendre. Et c'est que
c'est spécial ici. On appelle ça
un peu comme "camp d'été pour
les adultes". Tu sais, tu viens
ici et c'est presque pas le vrai
monde. Il y a plusieurs mondes
qui ont des familles,
puis des jobs vraiment,
mais c'est plus facile
de se perdre un peu ici.
Durant les étés, il y a beaucoup
de touristes. Alors, il y a
à peu près 60 000 touristes
qui viennent par été. Après ça,
rendus maintenant ici, genre
quelques semaines au mois
de septembre, c'est presque
fini, tout le monde part.
Alors, il y a 60 000 personnes
qui viennent durant l'été,
mais il y a à peu près...
Techniquement, je pense que la
population ici, c'est 1300, mais
durant l'été, c'est plus proche
de 2000. Parce qu'il y a
plusieurs personnes qui viennent
juste travailler pour la saison,
faire les hôtels, travailler
dans les camps d'or. Mais
durant l'hiver, presque tous
les buildings, toutes les
business ferment. Alors, il y a
dix hôtels durant l'été, mais
il y en a seulement deux, deux
et demi durant l'hiver. L'été,
c'est vraiment spécial, surtout
pour le monde, parce que c'est
le fait qu'il y a la lumière
presque toute la journée.
On appelle ça The Midnight Sun.
Alors, il est rendu 3h30
le matin et il fait encore clair
comme il fait tout de suite.
Alors, c'est vraiment
intéressant et bizarre pour le
monde au début, mais ça aide au
charme de Dawson. Alors, tout le
monde dit toujours que sûrement,
l'hiver, c'est difficile parce
qu'il fait presque 22 heures
de noirceur, mais moi, je pense
que c'est les étés qui sont plus
compliqués, plus difficiles
à cause du monde vraiment,
parce qu'il fait toujours clair.
Alors, surtout si je travaille
au Pit ici, je sors travailler,
il est 4h du matin, mais
on dirait qu'il est 6h de la
soirée. Alors, c'est difficile,
mais ça fait partie du charme
ici et de l'aventure vraiment.
N'importe qui qui vit ici, les
hivers, c'est plus le fun, c'est
plus intéressant que les étés.
Les étés, n'importe où, ça peut
être bon et spécial, mais ici,
le monde qui reste parce qu'il
veut rester. C'est vraiment une
communauté vraiment, vraiment
soutenue où est-ce que tu peux
faire presque n'importe quoi et
le monde va venir te supporter.
Oui, je dors beaucoup, mais je
bois aussi beaucoup de thé et je
passe beaucoup de temps en avant
de mon feu, puis, tu sais,
on fait des potlucks et genre
des dîners party tout le temps,
puis le monde joue aux cartes.
Tu peux faire des randonnées,
puis des hikes. Tu joues
sur la rivière. C'est vraiment
spécial. C'est l'hiver. 75%
du monde travaille seulement les
étés, alors rendu l'hiver, c'est
le temps pour être en famille
et avec amis, parce que durant
l'été, tu as pas le temps pour
ça. Moi, je travaille trois jobs
l'été parce que je travaille
seulement durant l'été, alors
tu as cinq mois vraiment à faire
pour l'argent qui va durer
le restant de l'hiver.
Alors, l'été, tu vois pas tes
amis, tu vois pas ton chum, tu
vois pas ta coloc. C'est rendu
l'hiver que tu as le temps de
faire tout ça. On se fait payer
plus, mais vraiment, il n'y a
nulle part pour dépenser
ton argent vraiment.
Alors, c'est sur le loyer,
la bouffe et faire chauffer
ta maison. Mais si tu bois pas
trop, il y a nulle part où
dépenser l'argent. Tu sais,
il y a pas de Starbucks ou de
Tim Hortons. Tu vas pas aux vues
ou tu prends pas de taxi ici.
Là, il y a presque nulle part
où dépenser ton argent.
Ce qui attire beaucoup
de personnes ici, c'est que tu
es capable d'économiser beaucoup
d'argent, surtout l'été, parce
que tu fais juste travailler.
Tu sais, moi, je travaille
13 heures par jour.
Je pense que je vais sûrement
faire ma vie ici. Pour cet
hiver, je vais aller voyager un
peu, aller voir ce qu'il y a à
voir. Mais je pense que Dawson,
c'est vraiment la seule place où
est-ce que je serais capable de
m'acheter une maison à moi-même.
Tu sais, comparé aux prix
à Vancouver ou à Toronto, c'est
impossible pour quelqu'un de mon
âge d'être capable de s'acheter
quelque chose, mais ici,
il y a les possibilités, puis
c'est vraiment la communauté
ici, c'est vraiment spécial.
J'ai jamais vraiment fait partie
d'une communauté comme je le
fais à Dawson, où est-ce que je
connais presque tout le monde.
C'est spécial ici, alors
je pense que oui, je vais finir
par m'installer ici permanent.
Des images d'un casino à l'ancienne à Dawson City se succèdent. On y voit des gens jouer à la roulette et aux cartes. Sur une scène, un spectacle de french cancan débute.
Des images d'une fresque à l'école Émilie-Tremblay se succèdent. La fresque illustre différents moments de la vie d'Émilie Tremblay. Les images de la fresque alternent avec celles de photos d'archives d'Émilie Tremblay. On entend la voix de MARC CHAMPAGNE, le directeur général à la Commission scolaire francophone du Yukon.
MARC CHAMPAGNE (Narrateur)
On est dans l'école
Émilie-Tremblay puis, justement,
Mme Tremblay, c'était la
première femme de descendance
européenne, disons, qui a
traversé le col Chilkoot,
qui est arrivée au Yukon en 1894
avec son mari, Jack Tremblay.
Puis ils sont allés s'installer
dans le nord, tout proche
d'où on retrouve maintenant
la ville de Dawson.
Quand on lit au sujet d'Émilie
Tremblay, on se rend compte
à quel point elle devait être
une femme remarquable. Arrivée
au Yukon à ce moment-là,
elle aurait été l'une des seules
femmes. Puis, encore là,
pour ouvrir un magasin,
elle a fondé quelques sociétés
pour les femmes du Yukon,
pour les pionnières du Yukon.
On voit vraiment que c'était une
leader communautaire à Dawson,
quelqu'un qui était vraiment
respecté par la communauté.
Ce serait vraiment intéressant
de s'asseoir autour d'un feu, un
soir, puis lui donner la chance
de raconter ses aventures, ses
histoires, oui, ici, au Yukon.
J'aime penser qu'elle serait
vraiment épatée de rentrer ici,
à l'école, de voir plusieurs
centaines d'enfants qui
apprennent le français, qui
travaillent en français, de voir
la communauté francophone,
puis de voir que l'école
porte son nom. Ha! Ha!
Ce serait quelque chose!
Des images d'aurores boréales yukonnaises se succèdent.
MILÉNA GEORGEAUL (Narratrice)
Les aurores boréales sont crées
à partir des éruptions solaires
qui, en fait, vont envoyer
des particules dans l'espace,
et ces particules, quand
elles vont entrer en contact
avec l'ionosphère, vont créer
ces couleurs dans le ciel.
Quand on voit les aurores
boréales, on a l'impression
d'être dans un autre monde.
C'est vraiment quelque chose
de magique. Les couleurs,
les mouvements surtout.
Les mouvements sont très
impressionnants. Ils peuvent
être lents comme très rapides.
Ils peuvent être comme de la
lumière pulsée. La première
fois que j'ai vu les aurores
boréales, je pense que
c'était... un ou deux jours
après que je sois arrivée au
Yukon, parce que je suis arrivée
au Yukon en plein mois
de janvier, par -30.
Et du coup, j'ai vu les aurores
au-dessus de la ville de
Whitehorse. C'était vraiment...
quelque chose d'extraordinaire,
en fait. Même si on en entend
un petit peu parler avant,
et encore, il faut vraiment
le voir pour se rendre compte
de l'ampleur que ça peut avoir,
en fait, dans le ciel.
MARCELLE FRESSINEAU, meneuse de chiens pour Alayuk Adventures, est en compagnie de ses chiens de traîneau. Elle les attache devant un véhicule tout terrain. Elle s'aventure dans différents sentiers.
MARCELLE FRESSINEAU (Narratrice)
J'entraîne mes chiens à l'aide
d'un véhicule tout-terrain
pendant la saison
avant la neige.
C'est très pratique parce qu'on
peut mettre beaucoup de chiens.
Je peux en mettre 14,
si je veux.
Je peux mettre le moteur et
doser toujours la même vitesse
et les chiens, ils prennent
un rythme. Je peux gérer pour
qu'ils puissent courir sans trop
se fatiguer, s'il fait chaud,
tout en sécurité, parce que
c'est pas un véhicule
qui va basculer.
J'ai essayé toutes sortes
d'engins à roues.
C'est souvent dangereux.
Là, c'est vraiment
le quad ou quatre-roues,
c'est vraiment l'outil
le plus sécuritaire pour
entraîner les chiens.
En début de saison, je commence
par une petite distance de
6 kilomètres et je rallonge
et avec le quad, je vais aller
jusqu'à 40 kilomètres, et en
traîneau, bien, j'entraînerais
jusqu'à 80 kilomètres.
Les chiens, ils préfèrent
le traîneur, parce que des fois,
ils ont l'impression qu'ils ont
plus de contrôle, parce que
vraiment le quad, si je leur dis
"stop", tac, ça s'arrête.
En traîneau, si j'ai beaucoup
de chiens, puis je dis "stop",
je suis debout sur le frein,
s'ils décident de continuer,
ils continuent. Alors, eux, ils
aiment mieux le traîneau parce
qu'ils savent qu'ils peuvent
quand même avoir plus
de marge de manoeuvre.
Dans leur wagon, le groupe Soir de semaine interprète leur chanson «Tes yeux».
ALAIN DESROCHERS
Les saisons affectent
énormément nos chansons, nos
compositions, nos spectacles.
PASCAL ST-LAURENT
C'est sûr que quand on compose
à -40 degrés Celcius, puis que ça fait
une semaine que tu as
presque pas vu le soleil,
Oui, ça a pas le même
vibe que quand c'est l'été,
gros soleil, les partys, et
on dort pas beaucoup et c'est la
fête. Donc, je trouve que c'est
plus introspectif pendant
l'hiver, puis pendant l'été,
c'est beaucoup plus éclaté, puis
festif, puis yeah, la fête.
MARIE-CLAUDE ALLARD
Dans la musique, tu peux
entendre et sentir probablement
la noirceur de l'hiver.
Tu peux sentir aussi la lumière
de l'été, mais aussi la lumière
qui ressort de la noirceur.
C'est les paroles de mon papa.
C'est comme ça qu'il entend
notre musique, puis je trouve
que ça représente bien
un peu Soir de semaine.
ALAIN DESROCHERS
Les gens ici, on dirait qu'ils
se sentent accomplis et ils sont
bien où est-ce qu'ils vivent.
Ça paraît dans les chansons.
C'est plus relax. C'est rare que
tu vois des chansons négatives
du monde qui vit ici.
PASCAL ST-LAURENT
Il y a pas un son du Yukon. On
a un son, Soir de semaine. On a
créé notre identité musicale.
Les gens, je pense que même
si on amène une nouvelle pièce,
ils devinent que c'est nous.
Ils entendent les voix,
ils entendent nos arrangements,
notre type de mixage.
On a notre signature.
MARIE-CLAUDE ALLARD
C'est le silence de la nature,
puis c'est la place où tout
le monde peut apporter quelque
chose. Donc, c'est le son
du Yukon, c'est une place
à prendre.
PASCAL ST-LAURENT
Le plus beau moment de Soir de
semaine, hum... Oui, je dirais
que ça aurait été dans
les tournées qu'on a faites.
On s'est fait des tournées,
puis je dirais que pour moi,
2010, avec les Olympiques,
on a beaucoup été impliqués.
On a joué beaucoup de musique.
Ça a été un moment marquant
dans notre carrière de tournée
de Soir de semaine,
pour moi, personnellement.
MARIE-CLAUDE ALLARD
Je te dirais le moment où
est-ce que mon coeur a vibré le
plus fort, c'est quand j'ai dit:
"Bonjour, la francophonie!"
et j'étais au BC Stadium.
Puis il y avait plein de monde.
J'avais jamais vu ça, autant de
monde me regarder en même temps!
J'étais fière de dire:
"Bonjour, la francophonie!"
J'étais là pour ça.
ALAIN DESROCHERS
Nos enfants vont grandir.
Peut-être qu'ils vont entrer
dans le groupe, le groupe va
grossir. On a des autobus
scolaires qu'on a convertis
en autobus de voyage avec les
familles et tout ça, ça fait
que je pense que ça va durer
longtemps. Puis l'important,
c'est d'être bien ensemble.
Le groupe termine sa chanson.
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