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Vidéo transcription
Un amour rose bonbon
Un journaliste raconte comment, alors qu’ils étaient un bien public, les bonbons sont devenus la propriété d’un seul homme, cupide et brutal. Heureusement, l’amour vient à la rescousse des mangeurs de confiseries…
Réalisateur: Albert Jan van Rees
Acteurs: Luciano Hiwat, Pim de Pimentel, Pippa Allen
Année de production: 2013
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Dans ce film, tous les personnages sont incarnés par des enfants.
Le JOURNALISTE est dans son bureau typique de celui d’un journaliste investigateur des années 1950. Il sort un dossier d’un classeur et s’installe.
ROBIN JOURNALISTE (Narrateur)
On oublie trop souvent
de savourer
les petits plaisirs de la vie.
Ils font partie de la routine.
On ne les voit plus.
On s'y est habitué.
Titre :
Un amour rose bonbon
Le JOURNALISTE se lève et met du papier dans sa vieille machine à écrire.
ROBIN JOURNALISTE (Narrateur)
On ne va pas hurler de joie
devant chaque lever de soleil.
Ou remercier le ciel
pour chaque verre de limonade.
Mais parfois,
il est bon de se souvenir
d'où viennent les choses,
quelle est leur histoire.
Garder en mémoire
que rien n'est jamais acquis.
(Commençant à écrire son histoire)
Il était une fois
à une époque et dans
une contrée pas si lointaine
une ville où l'injustice
était souveraine.
(Se parlant à lui-même)
Trop fort! Ça rime.
Bon, continuons.
(Reprenant son écriture)
Le monopole de la confiserie
était détenu par un seul homme.
L’histoire commence. Le manoir de Ralf Kwist est immense.
Devant la maison de RALF, une limousine l’attend. RALF KWIST sort de chez lui.
ROBIN JOURNALISTE (Narrateur)
Ralf Kwist.
Tous les bonbons, tous
les magasins, toutes les usines.
Les prix des bonbons
atteignaient des sommets.
S'acheter le moindre
chewing-gum
était devenu un luxe.
Seuls les riches pouvaient
s’offrir des bonbons.
Et Ralf Kwist était
le plus riche de tous.
Toute la ville lui
appartenait. Enfin, presque.
OLLE, un truand, sort de l’usine désaffectée,
JOURNALISTE (Narrateur)
À l'extérieur de la ville
se trouvait un terrain
avec une usine désaffectée.
Le fief du vieux Olle et sa bande.
Eux ne possédaient
quasiment rien.
Pourtant, ils étaient
très heureux comme ça.
OLLE prend une grande bouffée d’air en fermant les yeux.
JOURNALISTE (Narrateur)
Maîtres chez eux, personne
ne pourrait les déloger.
Sur les marches de son entrée principale, RALF attend. Le livreur de journaux arrive en vélo.
RALF KWIST
Hum… Tu es en retard.
LIVREUR DE JOURNAUX
C'est l'allée qui mène
chez vous qui est trop longue.
Le LIVREUR laisse tomber le journal devant la limousine et dirige son vélo pour retourner d’où il vient.
LIVREUR DE JOURNAUX
Snobinard.
C’est à ce moment qu’une charmante jeune fille ROOS sort dans sa robe immaculée pendant que RALF se penche pour ramasser le journal tombé à côté du tapis rouge qui lui sert d’allée pour se rendre à sa limousine.
ROOS
Comment trouvez-vous
ma robe pour le gala ce soir?
RALF KWIST
(Secouant son journal)
Hum!
RALF ne tenant pas compte de la présence de sa fiancée éclabousse la robe et ROOS de boue. Il s’intéresse plutôt à la une du journal.
RALF KWIST (Narrateur)
(Lisant)
Ce soir, vente aux enchères
de bijoux en bonbons
organisée par notre bienfaiteur
Ralf Kwist.
(S’adressant à sa fiancée)
Le blanc vous grossit.
Et votre robe est tachée.
RALF se dirige vers sa limousine pendant que sa fiancée reste là, outrée du commentaire et de l’indifférence de RALF à son égard. ROOS regarde la limousine s’éloigner et commence à chanter en marchant dans l’allée.
ROOS
(Chantant)
Avant quand il n'avait rien
on était tellement bien
Ses yeux s'illuminaient
quand il me regardait
Il me volait souvent
un bisou tendrement
Un jardinier arrive et offre une fleur à ROOS.
ROOS
(Chantant)
On était amoureux
Amoureux comme personne
Mais aujourd'hui il faut que
je m'éloigne de cet homme
Les domestiques et jardiniers commencent à danser autour de ROOS en chantant.
DOMESTIQUES
(Chantant)
Tu le quitteras
tu le quitteras
Tu le quitteras
tu le quitteras
Tu le quitteras
tu le quitteras
Tu le quitteras
ROOS rentre au manoir avec ses fleurs. Elle passe d’abord dans une grande salle richement décorée.
ROOS
(Chantant)
Il a bientôt gagné
des euros par milliers
Ce monsieur comme il faut
m'achète ce qu'il y a
de plus beau
Mais le goût des bisous
s'envolait en fumée
ROOS traverse le manoir en croisant tous les domestiques de la maison.
ROOS
(Chantant)
On était amoureux
Amoureux comme personne
Mais aujourd'hui il faut que
je m'éloigne de cet homme
Une fois dans les cuisines, c’est au tour des cuisiniers à chanter et danser autour de ROOS
PERSONNEL DE CUISINE
(Chantant)
Tu le quitteras
tu le quitteras
Tu le quitteras
tu le quitteras
Tu le quitteras
tu le quitteras
Tu le quitteras
Va tout droit devant toi
Tu le quitteras
tu le quitteras
ROOS continue de faire le tour du domaine, et tout le personnel se joint à elle pour chanter et danser.
PERSONNEL DU DOMAINE
Va tout droit devant toi
Tu le quitteras
tu le quitteras
Va tout droit devant toi
Tu le quitteras
tu le quitteras
Tu le quitteras
Dans les quartiers pauvres, à l’usine désaffectée, OLLE le truand, interpelle son ami SABA, qui porte un costume de portier d’hôtel.
OLLE
C'est carnaval?
GROOM
Je vais bosser
ce soir dans un hôtel.
Chez les riches.
Je suis le meilleur de tous.
(Faisant quelques pas de danse en tournant sur lui-même)
Han… Han…
OLLE
Oui, bien,
tâche de garder ta place
plus longtemps
qu'une journée, cette fois.
SABA
T'inquiète, mon vieux.
Je vais les éblouir.
Le devoir m'appelle.
Je te laisse.
Faut jamais arriver en retard
le premier jour.
Dans son bureau, RALF KWIST reçoit un autre homme. Il lui offre un cigare en biscuit.
HOMME
J'ai arrêté. Je ne fume plus.
RALF KWIST
Bravo.
C'est une vilaine habitude.
HOMME
Euh, Monsieur Kwist?
J'ai… J'ai bien peur
d'avoir une mauvaise nouvelle.
Le terrain de l'usine.
Il appartient…
Il appartient au vieux Olle.
RALF déballe un cigare et commence à le manger.
HOMME
Il a un contrat.
RALF KWIST
Tout s'achète.
HOMME
Vous ne connaissez pas
le vieux Olle.
RALF KWIST
Je vais lui faire une offre
et il acceptera.
RALF prend une gorgée de lait au chocolat qui lui laisse une petite moustache au-dessus de la lèvre supérieure.
RALF KWIST
Dans la vie,
j'arrive toujours à mes fins.
RALF croque de nouveau son cigare.
Dans les bas quartiers, un des hommes de main d’OLLE, ROBIN le journaliste, est avec son ami boxeur MO. Il lit la une du journal.
ROBIN JOURNALISTE
Écoute-moi ça.
(Lisant)
Ralf Kwist, un bienfaiteur.
C'est vraiment n'importe quoi!
Et ça se dit journaliste.
Tu te rends compte que moi,
ils m'ont saqué.
Bande d'enfoirés.
MO LE BOXEUR
Dire des gros mots,
c'est contraire à ma religion.
La copine du boxeur, d’origine japonaise, approche à son tour. Soudain, tous les trois remarquent la limousine de RALF qui approche. OLLE s’approche et prend les devants, pendant qu’un groupe de curieux se réunit.
Le chauffeur descend et va ouvrir la portière pour RALF. Celui-ci sort de la voiture en se couvrant le nez et la bouche avec son mouchoir pour ne pas respirer l’odeur de pauvreté.
ROBIN JOURNALISTE
C'est Ralf Kwist.
L’HOMME descend à son tour de la limousine pour accompagner RALF. RALF retire son mouchoir. Il a encore sa moustache de lait au chocolat.
RALF KWIST
Snif! Quelle odeur atroce.
ROBIN
Faut laver ta moustache, mec.
OLLE
Robin, surveille
ton langage avec monsieur.
ROBIN
Lui, un monsieur?
Tu veux rire.
RALF KWIST
Bonjour.
Lequel d'entre vous
ne rêverait pas
d'une vie meilleure?
(Croquant son cigare)
Une vie sans aucune restriction.
RALF jette son mégot de cigare qui est aussitôt ramassé par un curieux.
RALF KWIST
Une vie où vous pourriez offrir
des cadeaux à vos amis.
RALF offre une plaquette de boules de gomme à l’HOMME.
RALF KWIST
Une vie à mille lieues
de cette porcherie.
MO LE BOXEUR
Vous me traitez de cochon?
Le porc est contraire
à ma religion.
RALF KWIST
(Faisant un signe à son chauffeur)
Hum!
Le chauffeur s’approche et ouvre une grosse valise, remplie de sucreries. Puis il ouvre une deuxième valise tout aussi remplie de sucreries.
CURIEUX
Oh! Oh!
RALF KWIST
Je suis disposé à vous offrir
chaque jour deux valises
comme celle-ci
jusqu'à la fin de votre vie.
En échange, je vous demande
une seule chose:
quitter immédiatement
cette décharge.
OLLE
Désolé, ça nous intéresse pas.
MO LE BOXEUR
Chaque jour? Deux valises?
RALF KWIST
Je vous laisse un peu
de temps pour réfléchir.
OLLE
Elle ne nous intéresse pas,
votre offre. Je vous remercie.
Les valises sont remises dans le coffre de la limousine qui repart aussitôt. OLLE reste seul avec son ami BOXEUR pour regarder RALF s’éloigner.
La soirée du gala commence. Des invités de prestige arrivent sur le tapis rouge. Des curieux sont rassemblés pour avoir des autographes et les photographes de presse sont présents pour capter les images. Les limousines défilent. SABA est aux premières loges pour ouvrir les portières aux invités de marques qui descendent des limousines. Une RICHE HÉRITIÈRE sort avec son chien.
RICHE HÉRITIÈRE
J'ai quelque chose pour toi.
Elle prend la grosse boule de gomme mâchée dans sa bouche et la dépose sur le gant blanc de SABA qui la regarde d’un air dégoûté.
Dans sa limousine, RALF lit une revue sur laquelle sa photo fait la couverture. ROOS monte dans la voiture et s’assoit près de RALF.
RALF KWIST
Tout le gratin
sera présent à ce gala.
Tâchez de ne pas
me faire honte ce soir.
ROOS
Je vous promets
de faire de mon mieux.
RALF KWIST
Allons-y, Donnie.
Devant l’entrée de l’hôtel de luxe, SABA cache ses gants souillés par la boule de gomme et ouvre la portière à la dernière limousine, celle de RALF KWIST. RALF sort le premier et les journalistes se ruent pour faire la meilleure une. ROOS sort ensuite et se dépêche pour suivre RALF, mais elle trébuche et tombe sur le sol.
SABA se précipite pour aider ROOS, et c’est le coup de foudre. RALF rebrousse chemin et lance une boutade.
PHOTOGRAPHES
Roos, Roos, regardez-moi.
Ralf!
Roos! Oh!
ROOS
Oh!
RALF KWIST
Je croyais vous avoir demandé
d'éviter de m'embarrasser.
SABA
Vous auriez pu l'aider.
RALF KWIST
Comment tu t'appelles?
SABA
Moi? Je m'appelle Saba.
Et vous ne la méritez pas.
RALF KWIST
Ton blabla, tu peux te le
garder. C'est moi le plus riche.
SABA
(Lançant un mouchoir)
Tenez. Essuyez-vous.
Vous avez une moustache.
PHOTOGRAPHES
Ralf! Ralf! Ralf!
Ralf! Ralf!
RALF prend le bras de ROOS et monte l’escalier couvert du tapis rouge. Mais avant d’entrer dans l’hôtel luxueux, ROOS se retourne vers SABA.
Pendant le souper de gala, dans la grande salle de réception, un collier fait de bonbons est exhibé dans un écrin de verre. Sur toutes les tables des pièces montées de friandises sucrées composent font état de la richesse de l’événement.
Une riche invitée se plaint de son plat à un serveur.
RICHE INVITÉE
S'il vous plaît?
C'est encore gelé au milieu.
Apportez-m'en un autre.
SERVEUR
Mais madame, c'est…
c'est une bombe glacée.
RICHE INVITÉE
Pas d'arrogance, emportez-le.
L’HOMME de RALF se présente sur la scène devant le lutrin et s’adresse aux invités.
HOMME
Ahem. Mesdames et messieurs,
j'ai l'honneur à présent
de céder la parole à un homme
sans lequel cette soirée
prestigieuse n'aurait pas lieu.
Un homme
d'une générosité exceptionnelle.
Ralf Kwist!
Tous applaudissent et RALF se rend sur la scène pour prendre la parole.
RALF KWIST
Mes très chers invités.
En dépit
d'une formidable réussite,
je sais faire preuve
de modestie.
Aussi ce soir, je ne vous ferai
pas un long discours.
Lorsqu'il y a
des années de cela,
j'ai acquis mon tout premier
magasin de bonbons,
c'est à peine si je savais nouer
mes lacets en réglisse.
C'est tout dire.
INVITÉE
(Ricanant seule)
Hihi! Hihi!
RALF KWIST
Enfin, et pour faire court
comme promis,
sachez que tout petit déjà,
j'étais convaincu
de ma réussite future.
Cette soirée, je veux
la dédier à une femme,
une femme qui le mérite
plus qu'aucune autre.
Une femme fantastique.
Une femme que tout homme
rêve de pouvoir épouser.
La femme la plus belle,
la plus fascinante.
Une femme qui, ce soir,
nous fait l'honneur d'être ici.
Pendant tout le discours qui dure une éternité à en croire les aiguilles de l’horloge qui avancent sur le cadran, ROOS sourit et pendant les derniers mots, elle affiche un sourire ravi.
RALF KWIST
J'ai l'immense joie d'accueillir
Priscilla Harsbloom
la présidente de notre chenil.
La RICHE HÉRITIÈRE, PRICILLA HARSBLOOM se lève sous les applaudissements. Tous se lèvent pour l’applaudir sauf ROOS, qui est soudainement mal à l’aise.
RALF KWIST
Les bénéfices
seront tous reversés
au chenil de notre ville.
PRISCILLA arrive sur le podium et embrasse RALF.
PRISCILLA HARSBLOOM
La somme récoltée
par la vente de ce collier
permettra de recueillir
davantage de chiens abandonnés.
ROOS sort de la salle par la sortie des employés. Dehors assis sur une chaise près des poubelles, SABA, mange les restes rejetés par les fines gueules. ROOS reste là sans dire un mot.
SABA
Envie de
prendre l'air, madame?
ROOS
Oui.
SABA remarque que ROOS a un peu froid. Il retire sa veste et lui dépose sur les épaules.
ROOS
Vous ne devez pas travailler?
SABA
Hihi! Non.
Pas pour l'instant.
Vous ne devez pas être là-bas?
ROOS
Non.
SABA
Hum.
RALF KWIST
(Appelant au loin)
Roos!
ROOS
Il me cherche.
SABA
(Guidant ROOS dans la ruelle)
Venez.
Le chauffeur de RALF sort dans l’allée sombre et aperçoit le couple qui s’éloigne.
Dans son bureau, le JOURNALISTE continue d’écrire son histoire.
ROBIN JOURNALISTE (Narrateur)
Ralf fut vite
mis au courant.
Mais Roos et Saba n'étaient
pas décidés à se quitter.
C'est ainsi que Roos passa
sa première nuit dans
notre usine désaffectée.
SABA arrive à l’usine désaffectée avec ROOS.
ROOS
Ouù allons-nous?
SABA hausse les épaules et ouvre une porte coulissante de l’usine. À l’intérieur, une grande salle de jeux sert aussi de dortoir. SABA fait visiter l’endroit à ROOS en lui présentant ses amis.
ROOS
C'est joli!
SABA
C'est chez moi ici.
(Chantant)
Voici Rudy Haricot
qui vit ici depuis ses 3 ans
OCCUPANTS DE LA SALLE
(Chantant et dansant)
Bienvenue chez nous
Bienvenue
SABA
(Chantant)
Et voici Jean Tout-en-Longueur
qui a toujours peur
JEAN TOUT-EN-LONGUEUR
C'est pas vrai.
OCCUPANTS DE LA SALLE
(Chantant et dansant)
Bienvenue chez nous
Bienvenue
On a jamais le moindre sou
Les bonbons
c'est pas fait pour nous
Mais ici jamais on s'embête
Et s'il y a des ennuis
ensemble on les oublie
Chez nous chaque jour
c'est la fête
Bienvenue chez nous
SABA
(Chantant)
Voici Robin Journaliste
Jusqu'à ce jour maudit
cette semaine
ROBIN JOURNALISTE
Ce salopard de directeur de
journal m'a foutu à la porte.
C'est totalement dégueulasse.
SABA
(Chantant)
Voici Olle
Je vais vous demander s'il
peut vous loger sans peine
OLLE
Vous dormirez dans le lit
sous celui de Saba.
JEAN TOUT-EN-LONGUEUR
Sous Saba? Mais c'est mon lit.
OLLE
Tu dormiras avec Rudy.
JEAN TOUT-EN-LONGUEUR
Rudy, il pète sans arrêt.
RUDY s’approche en mangeant des haricots en canne.
OCCUPANTS DE LA SALLE
(Chantant et dansant)
On a jamais le moindre sou
Les bonbons
c'est pas fait pour nous
Mais ici jamais on s'embête
Et s'il y a des ennuis
ensemble on les oublie
Chez nous chaque jour
c'est la fête
Bienvenue bienvenue
Bienvenue bienvenue
Au matin, le coq chante. RUDY est endormi avec sa canne de haricots sur le ventre. ROBIN est le premier levé et il lit le journal.
ROBIN JOURNALISTE
(Lisant)
Un mystérieux
voleur s'empare
d'un collier en bonbons.
Moi, je vous le dis,
cette histoire,
elle sent mauvais.
RUBY pète. Quelques endormis sont réveillés par l’odeur et poussent des exclamations de dégoût. ROOS se réveille.
ROOS
Le collier de bonbons?
Il a été volé?
OLLE est dehors, il entend les sirènes de police et les bruits d’hélicoptères qui survolent la ville. La police ainsi que la limousine de RALF arrivent à l’usine désaffectée. Tous les habitants de l’usine sont dehors. Une horde de policiers sont prêts à intervenir. ROOS est au premier rang avec SABA et OLLE. RALF se présente comme un général.
RALF KWIST
Je suis venu vous voir hier.
Je croyais vous avoir fait
une offre très raisonnable.
Mais vous l'avez jugée
déshonorante et en conséquence,
semble-t-il,
vous avez voulu me punir.
POLICIER
Dites, je crève de chaud.
On pourrait pas abréger?
COMMANDANT DE POLICE
Visière.
RALF KWIST
Vous avez permis à Blabla…
SABA
Saba.
RALF KWIST
Qu'importe!
Vous l'avez introduit
dans la place
pour me voler ma femme.
OLLE
Non-sens!
RALF KWIST
Et le collier de bonbons,
le clou de la vente.
Vente dont les bénéfices
devaient tous servir
une noble cause.
OLLE
C'est n'importe quoi.
OLLE
Ouù est la preuve
que c'est lui?
ROOS porte toujours la veste de SABA.
RALF KWIST
À qui est cette veste?
Elle est à toi?
Tu ne préfères pas la récupérer?
SABA
Si c'est pour que vous
la gardiez, rendez-la.
RALF KWIST
Oui, bien sûr.
Il préfère la récupérer.
Vous savez pourquoi?
(Sortant le collier de bonbons de la veste de SABA)
Voilà la vraie raison.
Sinon, ce collier reviendrait
à son propriétaire.
Et c'est ce que
tu ne veux pas, sale voleur.
SABA
C'est pas vrai, Roos.
Les policiers arrêtent SABA.
SABA
Je suis pas un voleur.
Roos, je vous en supplie,
croyez-moi. Il ment.
Je n'ai pas volé ce collier.
HOMME
(S’adressant à OLLE)
T'as un contrat
pour résider ici.
Et dans tout contrat,
il y a des clauses.
(Lisant)
Cette propriété ne peut,
en aucun cas,
abriter une organisation criminelle.
(Déchirant le contrat)
Ton contrat ne vaut plus rien.
RALF KWIST
Je crois avoir été
très clair avec vous.
Olle, nous devons discuter.
RALF retourne à sa limousine. Les voitures de police et la limousine s’en vont. Pendant ce temps, toute la population de l’usine désaffectée retourne à l’intérieur les bras pendants et la mine basse.
Dans sa chambre du manoir, ROOS est triste.
ROOS
(Chantant)
Il me semblait l'avoir trouvé
Mon rêve en somme
n'existe pas
SABA est seul dans sa cellule en prison et chante.
SABA
(Chantant)
Je veux toujours espérer
Qu'elle pense encore à moi
OCCUPANTS DE LA SALLE
(Chantant)
Les films les fabulettes
se terminent bien
en toute chose
Mais on ne croit plus
aux fabulettes
Mmm
Et aux films à l'eau de rose
ROOS
(Chantant)
Tu me manques Saba
SABA
(Chantant)
Tu me manques Roos
OLLE
(Chantant)
Comment faire
quand le destin s'oppose
OCCUPANTS DE LA SALLE
(Chantant)
Mais on ne croit plus
aux fabulettes
Mmm
Et aux films à l'eau de rose
SABA
(Chantant)
À l’eau de rose.
ROOS entend des rires provenir de l’extérieur. Elle va à la fenêtre et aperçoit, RALF, son HOMME et son CHAUFFEUR qui rient aux éclats.
RALF KWIST
Quel idiot, le vieil Olle!
Je l'ai bien eu!
HOMME
C'était excellent. Montrez-moi
encore. Faites-le avec Donnie.
RALF prend le collier de sa poche et l’enfonce dans la poche de la veste de DONNIE, son chauffeur.
RALF KWIST
Très facile. Regarde bien.
L’HOMME de RALF et DONNIE le chauffeur rient de plus belle.
DONNIE
Et moi, je fais l'autre abruti.
(Imitant SABA)
Ça alors! Il n'était pas
dans ma poche tout à l'heure.
C'est vraiment
à n'y rien comprendre.
Encore une fois, ils éclatent de rire tous les trois. ROOS assiste à toute cette mascarade.
DONNIE
Oh, vous êtes vraiment
extraordinaire, M. Kwist.
Il n'a vu que du feu!
RALF KWIST ouvre les valises remplies de bonbons et se tourne vers son HOMME.
RALF KWIST
C'est mon quart d'heure
de bonté. Profitez-en.
Dès demain, nous irons nous
débarrasser de cette vermine.
ROOS est en colère. RALF retourne dans le manoir et se dirige vers la chambre de ROOS.
RALF KWIST
Roos, ouvrez-moi.
Ce n'est pas ma faute
si vos amis sont
des crapules, ma chérie.
Alors, soit, je vais dormir
dans la chambre d'amis.
Dormez bien, ma chère Roos.
Dans la chambre de ROOS, les draps sont noués et la fenêtre est ouverte. ROOS s’est enfuie.
À l’usine désaffectée, ROOS raconte toute l’histoire aux occupants.
ROBIN JOURNALISTE
Je savais. Je savais que ça
sentait l'arnaque, tout ça.
Je l'avais dit, oui ou non,
que cette histoire puait?
MO LE BOXEUR
Oui, oui, oui, d'accord,
tu l'avais dit.
ROOS
Robin, vous avez des contacts
dans les journaux.
Mo, vous savez vous battre.
MO LE BOXEUR
Moi? Je suis la star du ring.
Je vais l'exploser, votre mari!
(Se levant et frappant dans le vide)
Han, han!
OLLE
Du calme, Mo.
MO LE BOXEUR
Non, non! Je suis super chaud!
ROBIN JOURNALISTE
OK. Je vais reprendre
du service.
Je sens brûler la flamme
des mots qui accusent
et des photos qui dénoncent.
ROBIN commence déjà à prendre des photos.
Plus tard, l’HOMME de RALF est étendu dans sa baignoire dans un bain de sucreries.
FEMME DE L’HOMME
(Frappant à la porte de la salle de bain)
Chéri, tu es encore en vie?
Chéri? Tu m'entends?
L’HOMME met des boules de gomme dans ses oreilles pour continuer de dormir.
ROBIN fait la tournée, guidé par ROOS qui connaît toutes les astuces pour démasquer les arnaqueurs. ROBIN fait plusieurs photos compromettantes.
Au matin, RALF sort du manoir.
RALF KWIST
Donnie?
Donnie, bouge ta graisse.
RALF marche jusqu’à la limousine. Il ouvre la portière, mais la limousine est vide.
RALF se retourne vers le manoir et aperçoit le drap noué qui pend à la fenêtre de la chambre de ROOS.
Dans son bureau, ROBIN continue d’écrire son histoire.
ROBIN JOURNALISTE (Narrateur)
Ralf Kwist ne nous
échapperait pas cette fois.
Il allait tomber
de son piédestal.
Tandis que Roos et moi
allions contacter la presse,
Ralf faisait route vers l'usine,
convaincu que plus rien
ne pourrait l'arrêter.
RALF arrive à l’usine désaffectée avec une armée de démolisseurs brandissant des masses et des pioches. OLLE est devant l’usine avec ses occupants. Une pelle mécanique s’approche de l’usine.
OLLE
Ne faites pas ça, Ralf.
RALF KWIST
(Se tournant vers le conducteur de la machine)
Stop!
(S’adressant à OLLE)
Aurais-tu quelque chose à dire?
OLLE
Vous avez pas le droit
de tout démolir. On habite ici.
RALF KWIST
C'est le seul endroit
de la ville que je n'ai pas.
C'est bon, allez-y!
RALF donne le feu vert auxdémolisseurs.
ROOS arrive en courant en compagnie du livreur de journaux.
ROOS
Arrêtez!
Le conducteur de la machinerie lourde sort de sa cabine.
CONDUCTEUR
Faudrait savoir
ce que vous voulez à la fin!
LIVREUR DE JOURNAUX
(Lançant le journal au pied de RALF)
Tenez. Voilà de la lecture.
RALF KWIST
(Lisant la une)
Des soupçons de corruption
pèsent sur le millionnaire Ralf Kwist.
Une enquête est en cours.»
Des sirènes de police approchent de l’usine. Sur la première page du journal, la photo de l’HOMME de RALF baignant dans les bonbons sert de preuve.
COMMANDANT DE POLICE
Ralf Kwist,
veuillez nous suivre.
Nous vous arrêtons
pour corruption.
SABA est libéré et court vers ROOS qui se réjouit de le revoir.
Snif! Moi, je suis drôlement
fier d'avoir assisté à ça.
Les deux amoureux s’embrassent. Même RUBY et JEAN TOUT-EN LONGUEUR s’embrassent. Le COMMANDANT DE POLICE enserre ses deux adjoints.
RALF KWIST
Je vais leur montrer!
RALF ne se laisse pas faire, il a pris les commandes de la grosse pelle mécanique et fonce tout droit sur l’usine. MO, le boxeur se dresse devant la machine.
RALF KWIST
Tu oses défier Ralf?!
MO LE BOXEUR
Oui.
RALF KWIST
(Descendant de la cabine)
Attends, tu vas voir.
Han!
Un combat commence entre RALF et le BOXEUR.
MO LE BOXEUR
Allez, viens, mec.
Viens, je t'attends.
RALF triche encore une fois et donne un coup de pied sur un poteau qui s’effondre sur lui plutôt que sur MO le BOXEUR.
MO LE BOXEUR
(Se réjouissant)
Wahou! Wahou!
Ouais! Smack!
RALF se relève et RUBY en profite pour lui envoyer au visage une poignée de haricots rouges.
Tout le monde éclate de rire.
SABA prend sa ROOS par les épaules et sourit.
Dans le bureau du journaliste, l’histoire arrive à sa fin.
ROBIN JOURNALISTE (Narrateur)
(Tapant à la machine)
Il était une fois,
dans un pays pas si lointain,
une histoire qui,
à un cheveu près,
faillit tourner
en eau de boudin.
(Pour lui-même)
Hihi! Décidément,
ça rime encore.
(Écrivant)
Et c'est ainsi
que tout le monde put enfin
s'acheter des bonbons
et que Saba remplaça Ralf
dans le coeur de Roos.
Je l'avais bien dit:
rien n'est jamais acquis.
Voici la fin
de notre histoire.
En ville, les pauvres et les riches se mélangent et chacun a sa part de bonbons.
ROBIN JOURNALISTE (Narrateur)
Tout est bien qui finit bien.
C'était vraiment
une belle histoire.
L'histoire d'un amour rose bonbon.
À l’usine désaffectée, on célèbre le mariage de ROOS et SABA.
Générique de fermeture
Films
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