French en Amérique
Tsé veux dire? c´est une série de capsules vidéo amusantes qui te feront découvrir les expressions francophones les plus farfelues et rigolotes d´Amérique du Nord, que tu pourras partager avec tes amis.


Vidéo transcription
2ème partie
On se rend en Alabama, sur l´un des plus importants sites archéologiques reliés à l´histoire française aux États-Unis, en plus de visiter une école homogène francophone à Vancouver. Vincent Leclerc poursuit son périple au Yukon où la transmission de la langue est une affaire de femmes, ainsi qu´à Hearst, en Ontario, où l’entrepreneuriat met un frein à l’assimilation,.
Année de production: 2017
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Différentes vues de la Ville de Québec et du fleuve Saint-Laurent défilent.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
C'est tellement beau! Je
comprends pourquoi il y a autant
d'hommes et femmes qui ont
traversé l'Atlantique pour venir
s'installer ici.
VINCENT LECLERC s'adresse au public de l'émission en face du fleuve Saint-Laurent.
VINCENT LECLERC
Aujourd'hui, Québec, c'est
pas juste le bastion de la
francophonie. C'est aussi devenu
un joyau du patrimoine mondial
selon l'UNESCO. Et le voyage des
premiers Canadiens français
est loin de s'être arrêté ici,
au contraire.
Québec, c'est le point de départ
de nombreuses histoires
fascinantes de francophones qui
ont résisté à l'assimilation et
qui ont laissé leur marque dans
de nombreux domaines: la
culture, la politique, les
sports. Des gens audacieux qui
ont repoussé les frontières de
la francophonie et qui ont
laissé derrière eux des enclaves
où le français est encore
aujourd'hui parlé et célébré.
Je vous invite, avec ce
deuxième épisode, à poursuivre
avec nous la quête de
«French en Amérique»
et à découvrir comment
l'influence de ces grands
Canadiens français se fait
encore ressentir aujourd'hui.
Que vous soyez à Québec, à
Whitehorse ou même en Alabama.
Et voilà, c'est parti pour
le deuxième chapitre de
«French en Amérique».
Titre :
French en Amérique
Intertitre :
L'importance de l'éducation
scolaire homogène en français
Différents points de vue de Vancouver défilent. Puis, une carte du Canada et des États-Unis apparaît. Sur la carte un trait se trace entre Québec et Vancouver, Colombie-Britannique où VINCENT va à l'école secondaire Jules-Verne. Différents aspects de la vie en milieu scolaire de cette école sont présentés. Puis VINCENT s'entretient avec CLAUDE MARTIN, directeur de l'école Secondaire Jules-Verne, dans son bureau.
CLAUDE MARTIN
Lorsqu'on parle de «programmes
hétérogènes», c'est lorsque vous
allez en région, à cause des
nombres, ben, les programmes
francophones sont hébergés
souvent dans les écoles
anglophones de la place, alors
ce qui fait un programme
hétérogène parce que vous avez
et des élèves anglophones,
immersion française,
francophones à l'intérieur
de la même école.
Pour Jules-Verne, bien,
en fait, qui est la seule
école secondaire, c'est
une école de 325 élèves. Alors,
ça serait la plus grosse école
secondaire homogène du
Conseil scolaire.
D'autres scènes de la vie étudiante à l'école secondaire Jules-Verne sont présentées.
VINCENT LECLERC
(S'adressant au public de l'émission)
L'ouverture de l'école
secondaire Jules-Verne en 2008
marque une grande victoire pour
la communauté francophone de la
région de Vancouver. C'est la
première école secondaire
homogène francophone de la
région. Et avec ces 350
étudiants, c'est un réel
incubateur de talent pour
la francophonie de l'Ouest canadien.
Les élèves de Jules-Verne
ont réalisé un coup de
maître en organisant en 2016 la
toute première modélisation de
l'ONU en français de la
province. Ces populaires
conférences ont pour objectif
de permettre aux étudiants de
simuler les débats de l'ONU.
Et l'événement MONU Vancouver
offre aux élèves la possibilité,
de la Colombie-Britannique, de
vivre une expérience diplomatique,
et ce, en français.
SANDRINE LEGAY, enseignante d'histoire, présente le programme de la journée à sa classe.
SANDRINE LEGAY
Aujourd'hui, on va travailler
sur la justification de la
décision américaine. Enfin, est-
ce que la décision américaine de
larguer les bombes sur le Japon
était justifiée ou non? T'as
5 minutes pour présenter avec
l'exposé de ta problématique et
tes preuves.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Sandrine Legay enseigne
l'histoire à l'école Jules-Verne.
C'est elle qui a eu l'idée
d'initier les élèves
à l'expérience des MONU.
ÉTUDIANTE
Il y aurait plus de gens qui
seraient morts si la guerre
avait continué que le nombre de
gens qui sont morts à cause de
la bombe atomique.
ÉTUDIANTE 2
Les États-Unis, c'est une
grande machine industrielle
de guerre...
SANDRINE LEGAY (Narratrice)
Ce qui se passe
dans ces modélisations, c'est
que les élèves endossent le rôle
de diplomates représentant un
pays au sein d'une commission
et débattent d'enjeux mondiaux.
(S'adressant à ses élèves en classe)
OK, merci beaucoup. Avez-vous
des questions à poser? Oui.
TAÏS TRÉPANIER, élève de 12e année, à l'école Jules-Verne témoigne.
TAÏS TRÉPANIER
Je suis déménagée à Vancouver
ça fait 2 ans. Je suis venue à
Jules-Verne pour faire tous mes
cours en français aussi. J'ai
aussi entendu que quelques
résolutions que les jeunes
écrivaient, ils les envoyaient
à l'ONU et des fois ça passait.
Donc, je me dis: «Oh, mon Dieu!
Je pourrais comme aider le
monde, à quelque part.»
(S'adressant aux autres élèves en classe)
Parce que les Américains, ils
utilisaient la tactique de saut
de puce, «island hoping».
La discussion se poursuit en classe. Ensuite, SANDRINE LEGAY, enseignante d'histoire témoigne.
SANDRINE LEGAY
C'est l'occasion pour les
élèves de se rendre compte que
le français existe à l'extérieur
de la salle de classe. C'est en
créant des événements qui
s'appuient sur des enjeux
actuels que les élèves
deviennent des citoyens engagés
dans la communauté
internationale, mais aussi
dans leur propre communauté
puisqu'ils prennent la parole
en français et puis s'expriment
en français.
VINCENT marche dans un parc bordant une marina à Vancouver. Il s'arrête devant la maison de la francophonie pour y rencontrer RACHEL DELORME.
RACHEL DELORME
Salut!
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Ancienne élève de Jules-Verne,
maintenant étudiante à
l'Université Simon Fraser,
Rachel Delorme a, tout comme
Taïs, découvert l'importance de
s'impliquer dans sa communauté
par le biais d'activités. Elle
est vice-présidente du conseil
d'administration du Conseil
jeunesse francophone.
Dans les bureau du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique, VINCENT rencontre RÉMI MARIEN, directeur général de l'organisme.
RÉMI MARIEN
Le mandat du Conseil jeunesse,
c'est de représenter, développer
les intérêts et le potentiel des
jeunes francophones, plutôt
d'expression française de 14 à
25 ans sur tout le territoire
de la Colombie-Britannique.
Une affiche annonce un atelier d'improvisation de la LIFC. Dans un auditorium des jeunes font de l'impro.
GARÇON
Oh non! Ma vie est ruinée!
FILLE
Pourquoi? Qu'est-ce qui
est arrivé?
RACHEL DELORME
Ah, mon cheval est mort.
Plus tard, on présente des extraits d'un match d'impro.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Le Conseil est très présent
entre les murs de Jules-Verne.
RACHEL DELORME témoigne de son passage à l'école Jules-Verne. Ensuite, différentes scènes du quotidien de la vie de RACHEL sont présentées.
RACHEL DELORME
C'était à Jules-Verne,
où est-ce que j'ai découvert cet autre
univers qui était le Conseil jeunesse.
C'est à ce moment-là que le
Conseil m'a fait découvrir qu'il
y avait beaucoup plus au
français que juste à la maison
pis à l'école. Il y avait plein
d'activités qui étaient animées.
J'ai commencé à devenir fière
de ma langue francophone.
RACHEL sort du Café deux soleils avec sa mère.
RACHEL DELORME
(Propos en anglais)
«Thank you»!
FRÉDÉRIQUE DELORME, mère de RACHEL, témoigne dans une bibliothèque.
FRÉDÉRIQUE DELORME
Je pense que sa découverte avec
le Conseil jeunesse, c'est la
plus belle chose qui puisse lui
être arrivée. Depuis qu'elle a
eu un contact avec eux, je pense
que ça lui a donné de
l'assurance qu'elle n'avait
pas forcément auparavant.
RACHEL et sa mère font les boutiques.
RACHEL DELORME
(S'arrêtant devant une vitrine)
Ouh! J'aime ça!
(Narratrice)
Ma mère est très fière de moi et
puis elle est très contente que
j'aie continué en français parce
qu'elle avait vraiment peur à un
jeune âge que je perde
mon français.
FRÉDÉRIQUE DELORME (Narratrice)
Quand on est un enfant, on
va pas vers les choses qui sont
difficiles. On va vers les
choses qui sont relativement
faciles. Donc, elle avait très
bien compris qu'à la maison, on
était une petite cellule qui
parlait en français, mais qu'à
l'extérieur, c'était pas le
français qui se parlait. Donc,
les premiers mots qu'elle a eus
étaient en anglais. Et là, sont
père... Hii! Là, là, là, il
a «freaké»!
Des animations illustrent le propos.
NARRATRICE
Rachel Delorme est
elle aussi un bel exemple de
l'importance des écoles
francophones homogènes.
Âgée de 21 ans, elle est née
à Surrey en Colombie-Britannique.
Aujourd'hui, porte-étendard de
sa communauté, elle réussit à
jongler avec ses études, son
implication dans divers
événements, sa vie sociale et
ses cours de ballet. Elle a un
horaire chargé de premier
ministre, ce qui ne l'empêche
pas de garder le sourire. Rachel
est inspirante et joue un rôle
de modèle auprès des adolescents
qui trouvent en elle une raison
de plus de parler français, mais
surtout, d'en être fiers.
RACHEL continue de marcher en ville avec sa mère en bavardant.
FRÉDÉRIQUE DELORME
«Sewing», ça veut dire machine
à coudre...
VINCENT LECLERC (Narrateur)
En s'impliquant au sein
du Conseil, Rachel a pris
conscience de la force de la
communauté francophone de sa
province. Elle est devenue une
leader au sein de sa communauté,
et son implication lui a surtout
fait prendre conscience de sa
propre identité franco-colombienne
et de la richesse de celle-ci.
RACHEL DELORME
(Discutant avec sa mère)
Je veux dire, c'est... ceux
qui ont gardé leur français
c'est parce qu'ils avaient ce
désir tellement comme...
Ça faisait vraiment partie de leur
identité pis ils voulaient
continuer. Et ils ont fait
un effort aussi.
RACHEL DELORME discute avec VINCENT dans une salle de conférence. Pendant son témoignage, de nouvelles images de son quotidien sont présentées.
RACHEL DELORME
En Colombie-Britanique,
le français, on peut pas le prendre
comme un acquis. Pis on peut pas
juste penser que le français va
continuer sans que les gens, ils
prennent la relève et pis qu'ils
veulent parler en français pis
qu'ils veulent faire une
différence. Donc, je pense que
notre génération, il faut qu'on
se batte pour garder notre
français parce que c'est
tellement facile d'être assimilé.
RACHEL discute avec une collègue.
RACHEL DELORME
La rencontre de la FJCF. Donc,
c'est ma première rencontre.
Ouais, j'ai hâte.
COLLÈGUE
C'est clair!
RACHEL DELORME
Et j'ai fait...
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Rachel discute avec une
collègue, Sandrine, de sa
participation à la prochaine
grande rencontre de la
Fédération de la jeunesse
canadienne-française qui aura
lieu à Ottawa. Elle compte bien
en profiter pour faire passer
son message: les écoles
francophones homogènes en
milieux minoritaires ne sont
pas un luxe, mais bien une
nécessité. N'en déplaise à
la juge Russel qui a réfuté
l'argument selon lequel un
système adéquat d'écoles
francophones contribuerait
à ralentir l'assimilation.
Le document du jugement apparaît. L'accent est mis sur un passage en particulier, traduit en français pour le public de l'émission.
Texte narratif :
Il se peut que les écoles
pour minorités linguistiques
ralentissent la tendance
à l'assimilation, mais elles ne feront
que reporter l'inévitable.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Selon la juge, les écoles
de langue française de la
Colombie-Britannique ne
parviennent pas à transmettre la
langue et la culture. Et dans ce
contexte, l'assimilation des
élèves francophones est
inévitable. Rachel compte bien
lui démontrer le contraire.
RACHEL discute avec VINCENT.
RACHEL DELORME
C'est démoralisant aussi de
savoir qu'une juge de la Cour
supérieure peut penser ça,
que ça montre un peu qu'on
n'a pas nécessairement un
support autant qu'on le voudrait.
Intertitre :
Réhabiliter l'histoire francophone
aux États-Unis
La carte du Canada et des États-Unis apparaît. Un trait part de Vancouver et s'arrête à Mobile en Alabama. VINCENT y rencontrera GREGORY et JOHN. Sur place, des archéologues ont dressé un site de fouilles.
ARCHÉOLOGUE
(Propos traduits de l'anglais)
Après 28 ans de fouilles ici,
on continue de faire
des trouvailles surprenantes.
On s'attendrait à ce que ça
devienne routinier. Et pourtant,
c'est toujours excitant de chercher.
(S'adressant à un membre de son équipe)
Qu'as-tu trouvé?
(Parlant d'une pièce de monnaie)
Jolie pièce...
Probablement de Nevers, en France.
(S'adressant à VINCENT)
C'est ce qui rend l'archéologie
amusante: pour savoir,
il faut creuser!
Une statue érigée à la mémoire de Pierre Le Moyne d'Iberville trône au cœur de la ville de Mobile, en Alabama.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
La première colonie européenne
en Alabama était française.
C'est d'ailleurs le Canadien
français Pierre Le Moyne d'Iberville
qui a fondé Mobile en 1702.
Et jusqu'en 1711,
Mobile était la capitale de
la Louisiane française.
Aujourd'hui entre deux parades du
Mardi gras, il faut fouiller un
peu pour trouver des traces de
cet héritage français.
(S'adressant au public de l'émission)
Pourtant, on retrouve
à Mobile l'un des sites historiques
français les plus importants
en Amérique.
Et une équipe de passionnés
travaille très fort pour mettre
à jour ce joyau historique, à
coups de truelles et de
pinceaux. Leur objectif:
réhabiliter l'histoire
francophone américaine,
celle que les livres d'histoire
ont oubliée.
Sur le site de fouille, un homme, JOHN, vient rencontrer GREGORY WASELKOV, l'archéologue.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
Salut, John!
JOHN
(Propos traduits de l'anglais)
Ça va? Ça fait un bail!
JOHN visite le site de fouilles.
JOHN
(Propos traduits de l'anglais)
Je constate que vous avez
déblayé une grande section
depuis quelques années.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
En effet... depuis 1989.
JOHN
(Propos traduits de l'anglais)
Tu viens ici une fois
par semaine, avec tes étudiants?
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
Oui, chaque samedi
au cours du printemps.
JOHN discute avec VINCENT dans son bureau.
JOHN
Je connais Greg Waselkov
depuis peut-être 30 ans. Nous
nous sommes rencontrés à
plusieurs colloques de la
Société d'histoire coloniale
française.
De nouveau sur le site de fouille, GREGORY montre à JOHN comment travailler avec la truelle pour fouiller le sol.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
Avec la truelle,
on gratte la surface, comme ça.
JOHN (Narrateur)
Je suis historien, lui est un
archéologue, mais quand même,
nous nous partageons un grand
intérêt dans le 18e siècle et
l'histoire coloniale française.
Les historiens sont limités à la
documentation qui existe, et les
archéologues ont la possibilité
de trouver beaucoup de détails
sur les vies quotidiennes, sur
ce que les gens ont mangé, les
formes de construction des
maisons et d'autres bâtiments.
(S'adressant à VINCENT sur le site)
Donc il y a beaucoup qui n'est
pas dans les documents. Donc
c'est bien pour l'historien de
travailler avec un archéologue,
et avec Gregory qui partage les
fruits de ses recherches
facilement et bien ouvertement.
C'est vraiment une richesse pour
l'historien de connaître des
archéologues comme Gregory
Waselkov.
Une animation illustre les propos. Des photos de GREGORY et JOHN s'ajoutent à l'animation.
NARRATRICE
L'un est Américain,
l'autre Canadien anglais, et
pourtant, Gregory et John sont
unis par cette même passion
unique pour l'histoire française
des États-Unis. L'un est muni
d'une truelle, l'autre de son
crayon. Ils souhaitent attirer
l'attention du public sur une
partie méconnue de l'histoire
des États-Unis. Une histoire
portée par de nombreux héros et
héroïnes francophones dont les
destins sont malheureusement
tombés dans l'oubli.
GREGORY discute avec ses étudiants sur le site de fouilles.
GREG WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
Et elle sort du sous-sol,
comme ça?
Déblaie tout simplement
la terre foncée.
Il y a une tuile de toit qui
ressort du sous-sol.
(S'adressant à JOHN)
Ça indique souvent l'emplacement
d'une maison, car ces tuiles
ne se trouvent jamais trop
loin d'où était un édifice.
Alors, même sans trouver
ce plancher, on aurait pu
savoir qu'une maison était
tout près.
Sur une carte, les deux sites sont marqués par Old Mobile et Mobile.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Dix ans après avoir fondé
la ville de Mobile sur des sols
marécageux, les colons ont
décidé de déménager la capitale
à 33 km de ce site aujourd'hui
historique.
GREGORY et JOHN marchent sur un chemin de terre en bordure d'une forêt. Ensuite, une carte ancienne montre l'attribution des lots de la vieille ville.
GREGORY WASELKOV (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
C'est une des rares villes françaises
de la période coloniale
par-dessus laquelle aucune
cité moderne de s'est développée.
Le site est donc encore
plus accessible pour
les archéologues.
(S'adressant à JOHN en marchant)
Quand on fouille à La Nouvelle-Orléans
ou à Montréal, il faut composer
avec les inconvénients
d'une grande ville.
JOHN
(Propos traduits de l'anglais)
Alors qu'ici, les arbres,
les animaux et les insectes
sont vos seuls obstacles.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
C'est ça!
Les deux hommes avancent entre les arbres, puis on retourne vers le site de fouilles.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Même si le site archéologique
cache dans ses sols une partie
de l'histoire française oubliée
des États-Unis, son avenir n'est
pas encore assuré. La portion
nord du site est toujours la
propriété du comté de Mobile qui
aimerait attirer des industries
sur ses terrains et ainsi créer
des emplois pour la région.
Une animation illustre les propos. Sur une carte, un trait pointillé indique le territoire que couvrait la Louisiane française à ses débuts.
NARRATRICE
Propriété de la Nouvelle-France,
la Louisiane française
était un immense
territoire qui allait des Grands
Lacs au golfe du Mexique. Sa
superficie représentait plus
de 22% de tout le territoire
américain. Elle était divisée en
2 secteurs: la Haute-Louisiane
au nord et la Basse-Louisiane au
sud. La Louisiane d'aujourd'hui
ne représente qu'une infime
partie du territoire contrôlé
par les Français il y a 300 ans.
C'est Napoléon Bonaparte qui a
cédé la Louisiane aux États-Unis
en 1803 pour la somme de 15 M$.
Intertitre;
L'importance de la transmission du français aux enfants
Sur la carte, un trait part de Mobile, Alabama et s'arrête à Whitehorse au Yukon, où JEANNE vit.
Au centre des arts du Yukon, BRIGITTE DESJARDINS, directrice musicale du spectacle «Elles se racontent» parle du projet.
BRIGITTE DESJARDINS
On est au Centre des arts du
Yukon. Puis, voilà, on est en
répétition pour le spectacle qui
va se passer ce soir. Donc
finalement, le concept du
spectacle, c'est vraiment
d'aller mettre les femmes
yukonaises sous le «spotlight».
Puis de mon côté, en tant que
directrice musicale, j'ai été
chercher des gens, des femmes
qu'on ne voit pas beaucoup sur
la scène. Donc, c'est vraiment
un beau défi pour beaucoup
d'entre elles.
Dans une salle de réunion, les femmes qui participent au spectacle sont réunies.
BRIGITTE DESJARDINS
Ça va être vraiment important,
là, je parle à toutes les belles
artistes, donc quand on joue la
transition, vous rentrez. Dès
qu'on commence, vous vous
installez. Et là...
(Narratrice)
C'est Les essentielles qui
produit ce spectacle-là. Les
essentielles, c'est un petit
organisme francophone qui aide à
mettre les femmes en valeur dans
la communauté.
VINCENT rencontre ÉLAINE MICHAUD, de Les essentielles, dans son bureau.
ÉLAINE MICHAUD
«Elles se racontent», c'est un
de nos gros projets cette année.
Alors, c'est un projet qui s'est
fait en plusieurs étapes, mais
on culmine ce soir avec un
spectacle multidisciplinaire
précédé d'une exposition en
arts visuels.
Pendant la discussion, les femmes qui font partie du spectacle se préparent dans les loges et sur la scène.
ÉLAINE MICHAUD (Narratrice)
Les femmes qui
sont le sujet de l'exposition et
du spectacle sont connues dans
la communauté et ont
beaucoup d'amis. Alors c'est
des histoires de gens qui sont
proches de nous. Alors ça nous
permet de découvrir des gens
sous un nouvel angle. Alors,
moi, je pense qu'on va avoir une
belle réception. Pis on devrait
avoir beaucoup de gens de la
communauté qui se joignent à
nous ce soir.
MARIE-STÉPHANIE GASSE, de Les Essentielles, parle de JEANNE, qui apparaît en photo sur le livret du spectacle.
MARIE-STÉPHANIE GASSE
Jeanne, elle a toujours
été très active dans la
francophonie. J'étais vraiment
contente de savoir qu'elle
témoignait de son histoire dans
notre spectacle pis dans notre
processus de «Elles se racontent».
VINCENT marche dans les rues blanches de Whitehorse.
VINCENT LECLERC
(S'adressant au public de l'émission)
Jeanne Beaudoin a tout fait
pour que ses enfants
franco-yukonais soient fiers
de leur langue maternelle,
et elle compte bien voir ses petits
enfants suivre le même chemin.
Car même si elle n'est plus
aussi militante qu'à son arrivée
au Yukon, la question de la
transmission de la langue lui
tient encore beaucoup à coeur.
(Rejoignant JEANNE BEAUDOIN)
On a trois générations ici.
JEANNE BEAUDOIN
Eh oui!
VINCENT LECLERC
C'est toi la grand-maman.
JEANNE BEAUDOIN
Bien oui!
VINCENT LECLERC
Pourquoi c'est important
que ta fille et ton petit-fils
parlent français?
JEANNE BEAUDOIN
C'est important parce que
Émilie a été élevée en français,
parce que moi, mes racines sont
francophones, parce que j'ai une
grande famille au Québec qui
parle français. Et je pense
qu'avoir deux langues, c'est mieux
qu'en avoir juste une. C'est sûr
qu'il va parler anglais. C'est
sûr et certain, quand t'es dans
un milieu majoritairement
anglophone, que tu attrapes
l'anglais.
Un portrait de JEANNE BEAUDOIN est présenté en animation.
NARRATRICE
Peu après son arrivée au Yukon,
Jeanne Beaudoin a vécu
en banlieue de Whitehorse dans
une cabane sans électricité ni
eau potable avec son mari
anglophone. Le retour aux
sources typiquement yukonais qui
l'a pas empêchée de devenir une
figure de proue du mouvement
francophone. C'est elle qui a
réussi à mettre en place l'école
française, mais aussi la
garderie, sans oublier le centre
francophone. Des legs importants
pour cette communauté qui arrête
pas de grandir. Jeanne a mené de
front tous ces projets en
élevant ses trois enfants.
Une passion et une mission qu'elle
compte bien passer à la
troisième génération.
On retourne à la promenade sur la route enneigée avec JEANNE, sa fille et son petit-fils.
JEANNE BEAUDOIN
Je suis contente. Je suis
contente de savoir que Loïc va
avoir une chance d'aller à la
garderie française, comme mes
enfants l'ont eue d'ailleurs, et
pis d'aller à l'école française.
Pis, ben, c'est ça, là, je
prévois qu'Émilie va siéger
à la Commission scolaire.
VINCENT LECLERC
T'as prévu ça? J'espère que
t'es au courant pis que ça
te plaît.
JEANNE BEAUDOIN
J'ai fait des plans pour
elle, là. Ha!
VINCENT LECLERC
Loïc a quel âge?
ÉMILIE
Cinq mois et demi.
VINCENT LECLERC
Il parle pas encore?
ÉMILIE
Non.
VINCENT LECLERC
Penses-tu qu'il va
parler français?
ÉMILIE
Certainement.
VINCENT LECLERC
Ouais?
ÉMILIE
Ouais, ouais. On parle
toujours français à la
maison, alors...
VINCENT LECLERC
Ah oui, hein.
ÉMILIE
Oui.
La discussion se poursuit chez JEANNE.
JEANNE BEAUDOIN
Quand je suis arrivée, je
voyais des enfants de deux parents
francophones qui parlaient
anglais à leurs parents, pis
ça, j'étais scandalisée! Je me
disais: «Voyons donc! Ç'a pas
de bon sens!»
La petite famille est encore dehors avec VINCENT.
VINCENT LECLERC
Tu l'as avertie pour... pour
la visite?
JEANNE BEAUDOIN
Oui, oui, moi... Ha! J'ai
dit à mes enfants... Je
leur ai dit: «Amenez-moi pas de
petits enfants qui parlent pas
français à la maison.» Hein?
C'est maintenant toi, hein.
(S'adressant à l'enfant)
Tu vas parler français, c'est sûr.
Hein? Avec une grand-maman
comme moi.
Le vaste territoire des environs de Whitehorse apparaît pendant les propos de VINCENT.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Transmettre le français à ses
enfants quand on vit non pas à
Montréal, mais à Whitehorse au
Yukon, c'est pas simple et ça
demande pas mal plus que des
belles petites histoires lues
avant le dodo.
VINCENT marche dans la ville de Whitehorse en hiver.
VINCENT LECLERC
(S'adressant au public de l'émission)
Au Yukon, c'est près de 13%
de la population qui
parle français. Et ici, pour
combattre l'assimilation, on
a décidé d'outiller les femmes
francophones.
VINCENT discute avec quelques femmes dans les bureaux de Les Essentielles.
VINCENT LECLERC
Les essentielles semblent
vraiment axées sur les mamans,
les enfants. C'est par là que se
conserve la langue ou...?
Pendant qu'ÉLAINE explique le mandat de Les Essentielles, les activités sur le terrain sont présentées : des jeunes qui rentrent à l'école, des tableaux des activités et les activités prénatales offertes à la population francophone.
ÉLAINE MICHAUD
C'est... Je pense que c'est
une des bonnes raisons
effectivement. Pour s'assurer
qu'on parle le français encore
longtemps au Yukon, faut
s'assurer qu'il y ait des jeunes
qui continuent à apprendre le
français, qu'ils aillent à
l'école en français et tout.
Mais ça prend beaucoup plus
d'efforts de faire de la
francisation quand les jeunes
rentrent à l'école. Alors, le
plus tôt qu'on est capable
d'initier les enfants à la
langue française, même au niveau
de la périnatalité... C'est pour
ça qu'on intègre les femmes
enceintes aussi au programme
Mamans, papas, bébés en santé.
STÉPHANE MOREAU, de Les Essentielles, parle du volet prénatal.
STÉPHANE MOREAU
Parce que c'est une période de
grands changements, les familles
ont besoin d'appui, de se
retrouver entre gens qui ont les
mêmes défis, qui rencontrent les
mêmes difficultés. C'est
important de pouvoir créer
ces liens-là.
On retourne au centre d'arts de Whitehorse où c'est l'heure des tests de sons.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Le budget des Essentielles
dépend de maigres subventions.
C'est pourquoi la vente des
billets du spectacle de ce soir
est importante pour assurer le
futur de l'organisme. La
communauté sera-t-elle au
rendez-vous?
Intertitre :
L'importance des entrepreneurs
prospères
En animation, on retourne à la carte où on quitte Whitehorse pour se rendre à Hearst en Ontario. Là-bas, VINCENT entre dans la bâtisse qui abrite le Fern's Cabinet Shop où une grande réunion a lieu. À l'intérieur, les gens mangent et boivent en discutant.
LUC PÉPIN, développement économique de Hearst, s'adresse aux gens réunis.
LUC PÉPIN
Donc, bienvenue à ce cinq à
sept. Moi, je parle au nom du
Développement économique
aujourd'hui. Donc, bienvenue
à tout le monde chez les frères
Alary puis leurs équipes chez
Fern Girard.
(S'adressant à VINCENT)
C'est un cinq à sept, là,
le Développement économique
organise ça trois, quatre fois
par année. C'est une activité
de réseautage, là, pour les
entrepreneurs locaux.
DAME À LA RÉCEPTION
Ça avait l'air d'avoir bien
été. Elle avait l'air contente.
VINCENT LECLERC sort pour rencontrer MARIO VILLENEUVE.
VINCENT LECLERC
Monsieur.
MARIO VILLENEUVE
Comment ça va?
Ouais, c'est toi, ça?
VINCENT LECLERC
Ha! C'est moi, ça.
MARIO VILLENEUVE
Tu ressembles à ton...
Une courte présentation de MARIO VILLENEUVE est présentée en animation.
NARRATRICE
Entrepreneur de Hearts, Mario
Villeneuve est un digne
descendant des pionniers qui ont
réussi à faire de cette ville
l'une des plus dynamiques
communautés francophones de
l'Ontario. Il travaille fort
pour que son entreprise, mais
aussi pour que sa communauté
demeure des exemples de
résistance. Mario est très fier
d'être rentré au bercail après
plusieurs années dans la région
de la capitale fédérale.
Bye, bye, le trafic d'Ottawa!
Bonjour, les grands espaces du
nord où le terrain de jeu de ses
enfants n'a plus aucune limite.
Il est la preuve vivante que les
jeunes ont leur place ici et
qu'ils peuvent, eux aussi,
façonner l'histoire francophone
de la région.
MARIO VILLENEUVE discute avec VINCENT.
MARIO VILLENEUVE
C'était même pas dans nos
intentions de revenir, ça allait
bien à Ottawa, on était heureux.
Mais les choses... Écoute, la
vie nous apporte des choses des
fois que... Non, le but c'était
pas de revenir, non.
Sur les propos de VINCENT, on visite le paysage de HEARST et ses industries.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
L'expression m'a toujours fait
sourire, mais on dit souvent des
habitants de Hearst qu'ils sont
les Gaulois du nord de l'Ontario.
Faut dire que la ville a été bâtie
par de petits entrepreneurs
canadiens-français
qui ont résisté à l'assimilation
en mettant sur pieds des
entreprises prospères.
Dans les années 70,
Hearst pouvait se vanter
de compter le plus grand
nombre de millionnaires au pays.
On parlait de plus de
25 millionnaires pour une
population de 6000 habitants.
Aujourd'hui, Hearst est la
communauté francophone la plus
importante de l'Ontario. Plus
de 86% de sa population parle
français. Et la vitalité de
cette communauté repose encore
aujourd'hui sur le succès de
ses entrepreneurs.
(S'adressant au public de l'émission)
Donc, pas de potion magique ici,
mais beaucoup de détermination.
MARIO VILLENEUVE, vice-président de l'entreprise familiale, vaque à ses occupations quotidiennes dans son bureau.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Depuis que Mario a pris
la relève de l'entreprise
familiale, les affaires vont
bien chez les Villeneuve. La
compagnie prospère, et les
employés apprécient le style de
gestion du nouveau patron.
C'est grâce à la vision
d'entrepreneurs comme Mario
que Hearst résiste toujours
à l'assimilation.
MARIO VILLENEUVE
(Parlant au téléphone)
Merci, Pierre. Bye!
(S'adressant à VINCENT)
C'est certain que faut que tu
t'attendes à des défis. C'est
pas facile, une entreprise
familiale, d'essayer de la
continuer premièrement,
pis de l'évoluer, tu sais.
Hé, c'est des... bien,
moi, je trouve que
c'est des gros défis. Mais on
le voulait, le défi.
On présente des images de l'usine de feuilles de bois.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Le déclin de l'industrie
forestière depuis un peu plus
d'une décennie a poussé bien des
jeunes à plier bagage. Les gens
d'ici craignent un essoufflement
de la relève entrepreneuriale.
MARIO fait visiter son usine.
MARIO VILLENEUVE (Narrateur)
Il y a eu une pénurie
de jeunes. Ils ont partis. Tout
le monde a parti. C'était cool
de partir. Et les propriétaires
existants avaient pas personne à
vendre ou avaient pas de relève.
(Discutant avec VINCENT)
Quand il y a de quoi qui va
pas bien, faut s'en rendre
compte pis trouver une solution.
C'est aussi simple que ça.
Un nouveau portrait est présenté en animation.
NARRATRICE
C'est pas parce qu'on naît
dans une petite ville au Québec
qu'on peut pas devenir maire
d'une des plus grandes
métropoles de l'Amérique du Nord.
La preuve: Prudent Beaudry.
Né à Mascouche en 1818,
il est élu maire de Los Angeles
en 1876. Tout ça parce que
Prudent a su développer son
instinct en affaires. Au départ,
Prudent est un entrepreneur qui
est loin d'être prudent. Ha!
Avec ses frères Jean-Louis et
Jean-Baptiste, il fonde un
prolifique commerce d'import-
export à Montréal. À 32 ans,
l'appel de l'Ouest se fait
sentir, et il décide de
rejoindre un autre frère,
Victor, en Californie. On est
alors en plein à l'époque de
la ruée vers l'or. Et la
Californie, à ce qu'on dit,
regorge de ce précieux métal.
Il est reconnu pour son côté
colérique de célibataire
endurci, mais surtout pour son
instinct en affaires.
Prudent Beaudry
devient le premier à
développer des quartiers
résidentiels dans les collines
plutôt arides de Los Angeles. Il
fait construire des aqueducs en
plus de développer une expertise
en ingénierie et en urbanisme.
Ce succès lui ouvre toutes
grandes les portes de la mairie
qu'il franchit avec grand
plaisir. Exactement à la même
époque, son frère Jean-Louis
devient le maire de Montréal.
Ça coulait dans les veines de
la famille, visiblement.
Encore aujourd'hui,
une avenue, une route
et plusieurs sites de
Los Angeles portent le nom
de Beaudry.
De retour à Vancouver, VINCENT dresse un portrait de la francophonie dans cette région.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
La Colombie-Britannique compte
un peu plus de 62 000
francophones. Et de 2006 à 2011,
il y a eu ici une augmentation
de 22% des gens qui déclaraient
que le français était la langue
le plus souvent parlée à la maison.
C'est la deuxième croissance
la plus forte au pays après
l'Alberta. Qui l'eut cru?
Au cours de la dernière
décennie, les inscriptions
aux programmes d'immersion
en français ont connu un bond de
40%. Et selon nos sources, les
jeunes de la communauté
francophone s'impliquent de plus
en plus. À l'image des premiers
voyageurs canadiens-français,
ils sont déterminés à repousser
les frontières.
VINCENT rencontre CLAUDE MARTIN, directeur de l'école Jules-Verne. Pendant la présentation, le quotidien de CLAUDE à l'école est présenté.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Originaire du Québec,
Claude Martin est directeur de l'école
Jules-Verne depuis son ouverture,
en 2008. Il est fier de pouvoir
dire qu'il travaille en français
tous les jours à Vancouver.
Une fierté qu'il aime bien
transmettre à ses élèves.
CLAUDE MARTIN
J'étais pas au courant du
tout, du tout qu'on pouvait
travailler en français à
Vancouver. Finalement, j'ai eu
un coup de foudre quand je suis
arrivé ici.
(Narrateur)
Il faut vraiment être les
meilleurs ici parce qu'on est
entourés de compétition. Notre
clientèle, au fond, elle a
le choix de quatre ordres
d'enseignement.
CLAUDE discute avec VINCENT dans son bureau à l'école Jules-Verne.
CLAUDE MARTIN
Ils peuvent aller à l'école
en français, ils peuvent
aller à l'école à
l'immersion française,
ils peuvent aller à l'école en
anglais s'ils veulent parce
qu'ils parlent anglais, ils sont
parfaitement bilingues pis ils
peuvent aller à l'école privée.
ANIA DEL RIO-WHEATLEY, un élève de 12 années de l'école Jules-Verne témoigne. Des images du quotidien d'ANIA en classe défilent pendant son témoignage.
ANIA DEL RIO-WHEATLEY
Mes parents ont choisi une
école francophone pour moi
et mon frère parce qu'ils voulaient
nous donner plus d'opportunités
dans la vie. Le plus de langues
que tu connais, je crois, le
plus de gens avec qui tu peux
communiquer. Et donc c'est
pratique et ça donne beaucoup
d'expérience et d'opportunités
de vie.
Une autre élève de 12e année, JULIANA FERRANTE NICOL témoigne à son tour.
JULIANA FERRANTE NICOL
J'ai eu la chance de partir
vers une école anglophone,
alors j'ai considéré cette option.
Parce que bien sûr, c'est une
option, parce qu'en vivant dans...
à Vancouver, je communique
souvent en anglais,
j'ai des amis dans d'autres
écoles anglophones.
Puis, JEAN PAGÉ, élève de 12e année de l'école Jules-Verne témoigne aussi.
JEAN PAGÉ
Je voulais partir à l'entour
de la 7e, 8e année. J'ai été
convaincu par mon père justement
de rester à l'école francophone.
Pis là, maintenant, je suis
super content que j'aie été
obligé, dans un sens, de rester
à l'école en français parce que
sinon, je pense que j'aurais
perdu mon français.
Après quelques images de vie à l'école, CLAUDE continue sa discussion avec VINCENT.
CLAUDE MARTIN
Jules-Verne, là, ça doit être
la plaque tournante pour que,
lorsque mon enfant va graduer
en 12e année, là, qu'il puisse
revenir dans cette communauté
francophone.
VINCENT retrouve RACHEL DELORME à Ottawa en Ontario.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Rachel est heureuse, mais
aussi un peu nerveuse à l'idée
de participer au forum de la
Fédération de la jeunesse
canadienne-française qui
se déroule à Ottawa.
Un groupe de jeunes francophones sont assis en cercle dans une grande salle.
JUSTIN JOHNSON, président de la Fédération de la jeunesse canadienne-française parle de l'organisme.
JUSTIN JOHNSON
La Fédération de la jeunesse
canadienne-française oeuvre au
Canada depuis plus de 40 ans.
On est l'organisme national par et
pour les jeunes. «Par et pour
les jeunes», ça veut dire que
les jeunes sont autour de la
table décisionnelle.
Ils identifient les problématiques,
les enjeux qui leur importent,
qui leur tiennent à coeur.
Les jeunes qui forment le cercle dans la grande salle se présentent à tour de rôle.
JEUNE FEMME
«So» allô, bonjour! Je viens
des Territoires du Nord-Ouest,
et moi, je suis porte-parole.
JEUNE HOMME
Je suis président de Jeunesse
acadienne et francophone de
l'Île-du-Prince-Édouard.
FRANSASKOISE
Je suis la coprésidente
de l'Association Jeunesse
fransaskoise.
SETH FRASIER
Je m'appelle Seth Frasier de
la Nouvelle-Écosse. Je suis le
président du Conseil jeunesse
provincial.
RACHEL témoigne de cette rencontre.
RACHEL DELORME
Tous les accents de chaque
région au Canada, c'est vraiment
cool. Je trouve ça enrichissant,
d'une certaine façon. Ça fait
que ça valorise aussi que mon
accent est valide, c'est le mien,
et pis que je suis fière
de mon accent.
On retourne à la rencontre entre les jeunes franco-canadiens.
RACHEL DELORME
(S'adressant au groupe de jeunes)
Bonjour, tout le monde! Donc
je m'appelle Rachel Delorme. Je
suis de la Colombie-Britannique.
Je suis la vice-présidente de...
(Narratrice)
J'ai tellement appris cette fin
de semaine. On a fait des
échanges avec des députés,
on a vu la période de questions
libres pendant une heure dans
la Chambre des communes.
Les jeunes assistent à des ateliers.
RACHEL DELORME (Narratrice)
La FJCF, ça nous donne une
perspective tellement plus
ouverte. Maintenant, j'ai envie
d'aller parler avec les députés
de nos circonscriptions en
Colombie-Britannique, d'aller
vers eux et pis d'essayer de
les engager dans cette
communauté francophone.
JUSTIN JOHNSON donne un atelier : «Par et Pour les jeunes».
JUSTIN JOHNSON
(S'adressant à l'auditoire)
Donc, si le jeune se sent
valorisé et se sent comme si on
l'appuie, on l'outille, le jeune
va s'engage naturellement. Et
donc c'est le rôle de la
Fédération de la jeunesse
canadienne-française...
(S'adressant VINCENT)
Je dirais que les jeunes sont
de plus en plus fiers de qui
ils sont. On découvre notre
histoire, on découvre qu'on
n'est pas seuls. Le francophone
de la Colombie-Britannique et
l'Acadien de la Nouvelle-Écosse,
le Métis du Manitoba, de la
Saskatchewan, ces gens-là ont
quelque chose en commun, et
c'est la langue française. Et
c'est de par des rassemblements,
c'est de par une organisation
qu'on est en mesure de
se parler.
(S'adressant à un participant)
C'est... c'est disponible sur
notre site web. Si vous avez
des questions...
JUSTIN discute avec certains participants au colloque.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Justin prend son rôle de
président de la FJCF très au
sérieux. Il sert de lien entre
les jeunes et les différents
paliers du gouvernement.
En plus d'être une voix forte
de sa génération, il y a autre chose
qui lui tient à coeur.
JUSTIN JOHNSON
Je suis fier d'être
Franco-manitobain,
je suis fier d'être Métis
de la Rivière-Rouge, je
suis fier d'être canadien
finalement.
La question de la réconciliation
avec nos peuples
autochtones me tient beaucoup à
coeur. Il faut absolument
redécouvrir et voir la force de
ce peuple-là, des Métis qui se
sont établis partout dans les
Amériques. Si on s'engage à
cette réconciliation avec les
peuples autochtones, on s'engage
à la pérennité, à la vitalité de
la francophonie des Amériques
aussi. Les autochtones, les Métis
doivent jouer un rôle dans
cette francophonie-là et dans la
société en général.
RACHEL est dans une salle de repos avec les autres jeunes de partout au Canada qui participent à la rencontre.
RACHEL DELORME (Narratrice)
C'est à nous de faire
en sorte que ça change.
C'est dans nos mains.
RÉMI MARIEN, directeur général du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique témoigne de nouveau.
RÉMI MARIEN
Pour nous, en tout cas, en
tant qu'employé d'un organisme
jeunesse provincial, c'est...
c'est magnifique de voir les
résultats. Parce que c'est
Rachel qui incarne ces résultats
de tout le travail qu'on fait.
C'est-à-dire qu'une jeune qui,
au niveau de son identité,
commençait, enfin, à s'impliquer
au Conseil jeunesse. Elle avait
beaucoup de questions. Et on
voit maintenant qu'en tant
que... Son implication, en tout
cas, sur le conseil d'administration
en tant que vice-présidente,
on voit vraiment la détermination
qu'elle a à démontrer l'identité
ou, en tout cas, à vivre son
identité franco-colombienne.
Donc c'est une vraie réussite
pour nous.
Un portrait de JOSEPH JUNEAU est présenté en animation.
NARRATRICE
Né à Saint-Paul-l'Ermite au
Québec, Joseph Juneau a cofondé
la capitale de l'Alaska, Juneau.
Mieux connu sous le nom
de Joe Juneau, ce prospecteur
avait la réputation de dépenser l'or
aussi vite qu'il le trouvait.
C'est la fête à Mobile, Alabama. Une parade a lieu au cœur de la ville, pour le Mardi gras. ANDREW JOHN BAYLY JOHNSTON, l'historien présenté jusqu'ici comme JOHN, marche dans les rues de Mobile.
JOHN (Narrateur)
Ma connaissance du
Mardi gras à Mobile était zéro
avant que je suis ici en
Alabama. Il y a une vraie joie
de vivre des personnes dans le
défilé, mais aussi l'assistance
des deux côtés de la rue.
Tout le monde s'amuse bien.
Une résidente de Mobile, MARIE-HÉLÈNE se trouve près de JOHN et attrape quelque chose lancé depuis un char allégorique.
MARIE-HÉLÈNE
Hop là! Oh!
JOHN
(S'adressant à la dame)
Est-ce que vous avez un
accent français?
MARIE-HÉLÈNE
Vous avez deviné?
JOHN
Ouais.
MARIE-HÉLÈNE
Oui, oui, je parle français.
Je suis française.
JOHN
Parce que c'est rare à Mobile
de trouver...
(Narrateur)
C'est tout un plaisir de
rencontrer Marie-Hélène.
Trouver quelqu'un,
une Française qui est
ici, à Mobile, qui poursuit la
culture française, les
traditions françaises et tente
d'inspirer d'autres à apprendre
le français.
(S'adressant à MARIE-HÉLÈNE)
Est-ce que les Mobiliens sont
fiers de cette partie de
leur histoire?
MARIE-HÉLÈNE
Ils sont très ravis de vous
dire que c'est eux qui ont
commencé de célébrer Mardi gras
et non pas La Nouvelle-Orléans.
JOHN (Narrateur)
Comme Canadien, moi,
je suis heureux de voir cette
connexion avec un passé qui
n'est plus, mais qui est
toujours là dans la mentalité,
la sensibilité des gens
en Alabama.
JOHN offre un collier de perles de pacotilles à MARIE-HÉLÈNE pendant le défilé.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Le carnaval du Mardi gras à
Mobile est le plus ancien aux
États-Unis. Il a été fondé 150
ans avant celui
de La Nouvelle- Orléans.
Les couleurs du Mardi gras
sont le violet, le doré et
le vert qui représentent la
justice, le pouvoir et la foi.
Au musée d'Archéologie de l' «University of South Alabama», VINCENT visite le musée avec GREGORY WASELKOV. Les vitrines sont présentées successivement.
GREGORY WASELKOV (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Bienvenue au Musée d'archéologie
de la University of South Alabama.
Le musée a environ quatre ans.
Il a été bâti pour exposer
les artéfacts et révéler au public
les découvertes faites
dans le secteur archéologique
de Mobile.
Autrement, tout reste
en entreposage et personne
ne voit rien.
Le musée nous donne l'occasion
de démontrer nos nouvelles
connaissances.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Depuis 2012, Gregory dirige
le musée d'archéologie qui a été
intégré à même l'université afin
de mettre en valeur les
trouvailles du site de Old Mobile.
Le musée permet aux
visiteurs de renouer avec leur
héritage français et ainsi,
réhabiliter une partie de
l'histoire qui a été oubliée.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
Aux USA, la période coloniale
est abordée selon une perspective
plutôt britannique.
Alors qu'ici, ce n'est pas pertinent.
Car au 18e siècle, en Alabama,
la perspective était surtout
française.
Les habitations de Français
étaient tout à fait différentes
de celles des Britanniques.
Des gravures des habitations françaises en Alabama défilent. GREGORY montre une reconstitution d'une maison française dans le musée.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
Vous voyez les tuiles le long
du faîte du toit?
C'est le type d'objet qu'on découvre
depuis quelque temps
à Old Mobile.
Aucune n'est intacte, car
elles sont très fragiles.
Plusieurs artéfacts font foi des propos de GREGORY.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
Je suis surpris d'en trouver autant
sur le site.
Elles sont fragiles, très lourdes
et ne devaient pratiquement rien
coûter.
Mais, j'ignore pourquoi,
les Français les considéraient
essentielles. Elles occupaient
beaucoup d'espace sur les
bateaux, alors qu'ils auraient
pu envoyer de la nourriture
ou d'autres choses plus utiles.
De retour sur le site de fouilles, les étudiants passe au tamis la terre pour ne rien oublier.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
L'heure de la retraite a sonné
pour Gregory. Mais avant de
ranger ses outils, sera-t-il en
mesure de transmettre sa passion
à une relève?
Une courte biographie de Pierre Le Moyne d'Iberville est présentée en animation.
NARRATRICE
Un géant, c'est le meilleur
qualificatif pour décrire Pierre
Le Moyne d'Iberville.
Explorateur, il est le premier
des grands aventuriers de son
époque à être né au Canada.
Surnommé le Cid canadien, il est
considéré comme le plus illustre
des hommes de guerre de la
Nouvelle-France. Toute cette
histoire commence à Montréal.
Pierre est le troisième fils de
Charles Le Moyne de Longueuil,
un des plus importants marchands
de l'époque. Il devient militaire
aux côtés de ses frères, Jacques
et Paul. Sa première expédition
n'est pas de tout repos. On
compte 85 jours de canot et de
portage pour se rendre sur les
lieux de combat à la baie
d'Hudson où il doit contrer
les postes anglais. Déjà,
d'Iberville attire l'attention
par sa bravoure. Il hésite pas à
être dans le feu de l'action. Au
cours de ses expéditions, son
intransigeance avec l'ennemi lui
forgera une réputation de soldat
brave et courageux. Là où est le
danger, on peut être sûr de
trouver Pierre. Après avoir mené
des expéditions dans la baie
d'Hudson et sur la côte de la
Nouvelle-Angleterre, il fonde
la colonie de la Louisiane en
l'honneur du roi Louis XIV.
Les villes de Biloxi et de Mobile
entre 1698 et 1701 sont
également son oeuvre. Est-ce
qu'il se repose des fois?
Pas vraiment. Il quitte la nouvelle
colonie l'année suivante en
1702. La légende veut que s'il
avait été gouverneur de la
Nouvelle-France, et que la mort ne
l'avait pas fauché prématurément
à l'âge de 45 ans à Cuba,
l'Amérique d'aujourd'hui serait
peut-être beaucoup plus
française. Parce que rien
n'arrêtait le petit gars de
Montréal qui était Pierre Le
Moyne d'Iberville.
VINCENT LECLERC se promène dans la ville de Hearst, en Ontario. Il se rend à la radio locale de la ville. VINCENT est interrogé à son tour par l'animateur MARCEL MARCOTTE, dans le cadre d'une émission à CINN FM.
MARCEL MARCOTTE
Monsieur Vincent Leclerc, bonjour!
VINCENT LECLERC
Bonjour, Hearst!
MARCEL MARCOTTE
On sait que vous étiez ici
ce matin, entre autres, ben,
c'était une équipe de tournage.
VINCENT LECLERC
Ouais.
MARCEL MARCOTTE
Et c'était un documentaire.
VINCENT LECLERC
C'est à travers TFO, et on est
ici pour une série documentaire
qui s'appelle
«French en Amérique»,
qui est sur la présence
francophone en Amérique,
du français. Tout est
dans le titre, en fait, dans
celui-là. Hearst est une
communauté, selon ce que j'ai
appris, très, très particulière.
De systématiquement entendre que
du français sur la rue, dans les
commerces, restaurants, tout ça,
c'est étonnant. On m'a dit qu'il
y a des gens qui pouvaient faire
leur vie ici en français, jamais
parler un mot d'anglais pis
qu'ils seraient corrects.
MARCEL MARCOTTE
C'est le cas encore de bien
des gens. Mes parents et
d'autres gens comme ça qui...
VINCENT LECLERC
Vos parents parlent
pas anglais?
MARCEL MARCOTTE
Non, ben, je veux dire elle
pourrait peut-être se débrouiller
pis demander un café
ou de l'aide, là. Mais moi, je
pense qu'on est venu au monde
ici, dans cette francophonie-là,
on est immergé là-dedans.
Alors, il y en a qui partent,
mais ils perdent pas le
français pis même qu'ils veulent
le retrouver. Les gens
reviennent pis ils veulent
parler français, là. Comme moi,
je suis revenu chez nous pis je
suis content d'être capable
d'aller sur le coin d'une rue
pis de parler français à
n'importe qui, là. Pis ça
va se poursuivre.
Des images aériennes de la ville de Hearst défilent.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Toutes les communications
se passent en français chez
Villeneuve construction. La
grande majorité des employés
sont natifs du coin, mais il
arrive qu'un anglophone se
greffe à l'équipe.
CHARLES HARRIS est en compagnie de MARIO VILLENEUVE dans les locaux de l'entreprise familiale.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
C'est le cas de Charles qui était unilingue
anglophone à son arrivée dans
l'entreprise.
CHARLES et MARIO regardent des plans.
CHARLES HARRIS
C'est la LCBO à Smooth Rock
pis ils font le «parking».
«So», comme ça c'est le
«highway», ça,
c'est la bâtisse de LCBO.
Vraiment, j'ai aucune idée
qu'est-ce qui est à Hearst avant
que j'arrive ici, là. C'était...
CHARLES HARRIS, ingénieur chez Villeneuve construction discute avec VINCENT.
MARIO VILLENEUVE
Il savait pas.
CHARLES HARRIS
Je savais pas, je savais pas
rien. Je savais pas assez le
français. Je savais pas même...
même vraiment où est Hearst, là,
comme je savais que c'est dans
le nord, là, mais...
MARIO VILLENEUVE
La première chose qu'il a su,
ben, là, il a rencontré une
femme pis il a des enfants. Fait
que, là, il était pris avec nous
autres pour... pour de vrai.
Ben, c'est un bel exemple
d'évolution de la langue, là.
Tu sais, il est arrivé ici pis
il était plus anglais, mais on
communique en français à tous
les jours.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
On pourrait presque dire
qu'ici, ce sont les Anglos
qui se font assimiler.
VINCENT s'adresse au public de l'émission dans la ville de Hearst.
VINCENT LECLERC
Mario Villeneuve est
convaincant et convaincu. Pour
rester une communauté forte et
dynamique, Hearst doit miser sur
ses entrepreneurs. Après tout,
c'est dans leurs veines que
coule le sang des pionniers.
Finalement, il y a peut-être
une potion magique à Hearst.
Une route de neige traverse le territoire sauvage dans la région de Whitehorse au Yukon. Une femme, PIERRETTE, sonne à la porte de LOUISE-HÉLÈNE VILLENEUVE, parent de Whitehorse.
JEANNE BEAUDOIN
Bonjour!
PIERRETTE TAILLEFER
Allô, allô!
JEANNE BEAUDOIN
Entrez, entrez!
PIERRETTE TAILLEFER
Bonjour, les belles filles.
JEANNE BEAUDOIN
Comment ça va, Pierrette?
PIERRETTE TAILLEFER
Ça va bien.
(Sortant des livres de son sac)
Veux-tu te faire raconter une
histoire? T'aimerais ça? Oh, là,
là, là, là!
FILLETTE
Nous, on a lu ça
à la garderie.
PIERRETTE TAILLEFER
Oui, hein?
FILLETTE
Mais il y avait
un dragon dedans.
PIERRETTE TAILLEFER
Oh oui?
FILLETTE
Pis là, il est brisé.
PIERRETTE TAILLEFER
Bon.
PIERRETTE TAILLEFER, bénévole pour Contes sur roues, témoigne des activités de l'organisme.
PIERRETTE TAILLEFER
Le conte sur roues, c'est un
programme, où est-ce que des
conteuses se promènent dans les
familles avec un sac rempli
de... de belles histoires pour
tous les âges.
(Racontant en jouant)
Bonjour! Je suis la grenouille
à grande bouche et je mange
des mouches.
(Narratrice)
Il y a beaucoup de familles
exogames au Yukon. C'est pour
favoriser les échanges en
français avec les... le parent
qui parle pas le français.
(Racontant)
«Comme elle s'ennuyait
toujours...»
LOUISE-HÉLÈNE VILLENEUVE
Ce que j'aime beaucoup, c'est
que ça montre aux enfants qu'il
y a d'autres personnes que nous
À la maison qui... qui
parlent français.
PIERRETTE TAILLEFER
(Continuant le conte)
Elle a fermé sa bouche pis
elle a dit « Hum, est-ce qu'il y
« en a beaucoup par ici, hum, des
grenouilles à grande bouche? »
LOUISE-HÉLÈNE discute de sa situation avec VINCENT.
LOUISE-HÉLÈNE VILLENEUVE
Moi, je me trouve chanceuse
parce que mon mari nous appuie
beaucoup pis il a jamais aucun
problème avec nous qui parlons
français. C'est parti d'une
conviction profonde, là. Moi, je
parle français, c'est ma langue,
c'est ma culture. Puis je
voulais certainement transmettre
ça à mes enfants. C'est super
important. Une des raisons,
c'est qu'ils puissent
communiquer avec leurs
grands-parents, avec ma famille,
pouvoir être plus flexibles,
dans le fond, pour avoir le
plus d'opportunités possible.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Destiné aux familles exogames,
mais aussi fort apprécié des
familles francophones, le
programme Conte sur roue permet
d'emprunter une trousse de
livres pour une durée de
7 à 10 jours. Chaque trousse
contient du matériel pour les
enfants de zéro à 5 ans.
Un portrait d'ÉMILIE FORTIN-TREMBLAY est présenté en animation.
NARRATRICE
Émilie Fortin-Tremblay porte
un nom assez commun au Saguenay
aujourd'hui. Née à Saint-Joseph
d'Alma, c'est pourtant pas dans
son coin de pays qu'elle va se
distinguer, mais dans la ville
de Dawson au Yukon.
Imaginez: elle est âgée de
22 ans quand elle rencontre
celui qui deviendra son mari,
Pierre Nolasque-Tremblay. Pierre
est attiré par l'or. On n'arrête
pas de parler de «Gold Rush».
Leur voyage de noces est unique.
Un périple de plus de 8000 km
pour rejoindre le Yukon.
Des jours, et des jours,
et des jours, et des jours,
et encore beaucoup
trop de jours de voyage.
Aventurière, femme d'affaires
et pionnière, elle a été la
première femme blanche à
franchir le col Chilkoot,
la voie de commerce et d'échange
pendant la ruée vers l'or du
Klondike. Elle a marqué
l'imaginaire en invitant
une douzaine de mineurs et de
prospecteurs de la région pour
son tout premier Noël au Yukon.
Les invitations avaient été
écrites sur des morceaux
d'écorce de bouleau.
Lapin farci et rôti de caribou:
un festin où les convives devaient
apporter leurs propres
ustensiles. Pour plusieurs,
un couteau suffisait. Comme elle
était la seule femme sur place,
elle est devenue rapidement
l'infirmière et la confidente
de service, ce qui lui vaut le
surnom de «mère des
missionnaires». Émilie et Pierre
ont vécu ensemble 43 ans. Après
une vie aussi tumultueuse, elle
s'est éteinte dans une maison de
retraite en Colombie-Britannique
en 1949.
VINCENT est de nouveau en compagnie de JEANNE BEAUDOIN.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Aujourd'hui employée au sein
du gouvernement provincial,
Jeanne est moins active sur
la scène communautaire. Elle a
quand même accepté d'être juge
à un concours d'épellation à
l'école Émilie-Tremblay.
Remettre les pieds dans cette
école lui rappelle bien
des souvenirs.
JEANNE est assise dans une classe en compagnie de VINCENT et une autre dame. MARYNE DUMAINE, enseignante de l'école Émilie-Tremblay s'adresse aux juges et aux élèves.
MARYNE DUMAINE
Aujourd'hui, on a cette
catégorie qui est 6e, 7e et 8e
année. On va vous appeler une
par une, puis vous allez vous
approcher du jury. On va vous
donner deux mots à épeler.
VINCENT LECLERC
(S'adressant aux élèves)
Bonne chance!
JUGE
Oui.
Après le concours, MARYNE situe le contexte à VINCENT.
MARYNE DUMAINE
Par le passé, la ville
de Whitehorse organisait un
concours d'épellation, ce qu'on
appelle le «spelling bee»,
en anglais, et ils avaient une
catégorie pour les francophones
et jeunes en immersion. Donc une
catégorie en français. Et le
concours d'épellation a été
annulé cette année.
C'est les élèves qui sont venus
nous demander de faire un
concours à l'école.
VINCENT LECLERC
Wow!
MARYNE DUMAINE
Ouais, donc ç'a bien marché.
Après, VINCENT discute avec JEANNE, chez elle.
JEANNE BEAUDOIN
C'était touchant et pis ça
fait un petit velours aussi de
me dire: «Ben, tu sais, l'école
a quand même 32 ans.»
VINCENT LECLERC
Pis ça continue pis c'est
en santé.
JEANNE BEAUDOIN
Et ça continue.
On revient au concours d'épellation.
JEANNE BEAUDOIN
Kalina, peux-tu épeler
le chiffre 25?
KALINA
V-I-N-G-T, trait d'union,
C-I-N-Q.
JEANNE BEAUDOIN (Narratrice)
Après avoir eu des enfants,
j'ai été pas mal plus active.
C'est vraiment les enfants, pour
moi, qui ont fait que je me suis
impliquée dans la création de
l'école française.
(S'adressant à VINCENT, chez elle)
J'ai fait beaucoup,
beaucoup de bénévolat.
Je travaillais à temps plein
sans être payée, là. Mais c'est
vrai que ç'a donné des
résultats, pis faut que je
me donne le crédit pour ça.
On retourne au concours. Au tour de VINCENT de donner un mot à épeler.
VINCENT LECLERC
Euh, est-ce que tu peux
m'épeler le mot « casquette »?
JEUNE FILLE
Casquette. C-A...
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Seul établissement scolaire
francophone du Yukon, l'école
Émilie-Tremblay a ouvert ses
portes en 1985. Plus de 240
élèves fréquentent cette école.
Un chiffre qui est en croissance
depuis plusieurs années.
MARYNE DUMAINE
Le prix, c'est 3 billets pour
aller voir le spectacle, demain
soir, «Elles se racontent»,
au Centre des arts du Yukon.
Et la personne qui a gagné,
c'est Kalina.
KALINA est applaudie et se lève pour aller chercher son prix.
À Mobile, Alabama, VINCENT visite JOHN chez lui.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
John est très inspiré par
ses échanges avec Gregory, mais
aussi par l'ambiance festive qui
règne à Mobile.
JOHN
Peut-être pour un
autre livre à l'avenir,
je peux envoyer
mon personnage en
Alabama au 18e siècle.
JOHN et GREGORY sont ensemble dans les locaux de l'équipe d'archéologues de GREGORY.
JOHN (Narrateur)
Les travaux de Greg Waselkov,
c'est une oeuvre en progrès.
C'est pas terminé, c'est jamais
terminé, l'histoire.
GREGORY WASELKOV (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
En tant qu'archéologue,
on ne sait pas toujours
où on s'en va.
GREGORY témoigne auprès de VINCENT.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
On s'adapte plutôt aux occasions,
et celles-ci se présentent
sans cesse et de façon inattendue.
Elles sont le fruit du hasard,
mais nous entraînent parfois
dans des directions nouvelles
et intéressantes.
Sur le site de fouille, GREGORY gratte le sol.
GREGORY WASELKOV
Plusieurs surprises, aujourd'hui...
Ensuite, GREGORY parle devant un auditoire pour présenter ses recherches.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Gregory est sûr qu'il existe
une relève prête à faire valoir
l'importance de renouer avec
l'héritage français. Le site
de Old Mobile pourra ainsi
continuer de jouer un rôle
important dans la réhabilitation
de l'histoire francophone
aux États-Unis.
Dans son bureau, GREGORY livre son témoignage.
GREGORY WASELKOV
(Propos traduits de l'anglais)
Il y a toujours des jeunes
qui grandissent en ignorant
tout du passé.
Alors on a sans ces
des nouvelles personnes à éduquer,
et à qui on espère donner
le goût de connaître leur histoire.
C'est notre travail :
préserver les connaissances
et s'assurer
qu'elles ne disparaissent pas.
RACHEL DELORME est de retour à VANCOUVER et rencontre des amis dans un restaurant. NOAH RONDEAU, un ami de RACHEL est du groupe.
NOAH RONDEAU
On est en train de se créer
un peu une identité. J'ai
l'impression qu'on se crée peu à
peu une communauté, une identité
qui est la nôtre. Et elle n'est
pas exclusive. Elle n'exclut pas
l'identité personnelle d'une
personne qui a un héritage en
espagnol ou peu importe. Ça crée
des vécus différents avec des
accents différents, des
identités différentes.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Le Conseil scolaire francophone
de la Colombie-Britannique
compte plus de 3500 élèves
qui fréquentent 38 écoles
dont 23 sont homogènes.
Le nombre des inscriptions
augmente de plus
de 3% annuellement.
Pour Rachel, elle et ses amis
sont la preuve vivante que
l'école francophone est
nécessaire. Et si quelqu'un
quelque part osait penser le
contraire comme, disons, une
juge, ils seront là pour
défendre leurs écoles.
RACHEL DELORME (Narratrice)
Elle réalise pas qu'il y a
tellement un réseau qui est
présent partout en
Colombie-Britannique.
Et pis je pense pas
qu'elle réalise qu'on est
tellement de gens qui veulent
promouvoir la francophonie
pis la garder.
RACHEL discute avec VINCENT chez elle.
RACHEL DELORME
Avec le temps, je pense, tous
ces organismes pis toutes ces
personnes vont ressortir, et pis
elle va réaliser qu'elle a eu
tort. C'est pas peine perdue.
On est là et pis on reste là.
Au restaurant, tout le monde trinque.
TOUS
Santé!
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Rachel est un exemple éloquent
de l'importance d'avoir des
écoles francophones homogènes
où le français n'est pas limité
aux salles de classe, mais où il
est célébré dans tous les
aspects de la vie.
Dans la ville de Hearst en Ontario, LUC PÉPIN, de Développement économique de Hearst, accueille des gens à la Corporation de développement économique de Hearts. VINCENT est parmi les invités.
HOMME
C'est avec plaisir que je
vous souhaite la bienvenue à la
signature de la déclaration de
la Communauté entrepreneuriale
de Hearst. La Communauté
entrepreneuriale, c'est, en
fait, un retour à la source pour
Hearst qui fut fondée par des
entrepreneurs qui sont arrivés
avec leurs baluchons pour bâtir
notre belle communauté.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Encore une fois, la communauté
s'active. Pour contrer l'exode
des jeunes et développer dès le
primaire la fibre
entrepreneuriale, divers acteurs
et gens d'affaires de la
communauté ont signé une
nouvelle entente de partenariat.
(S'adressant à un ROGER SIGOUIN)
Qu'est-ce que ça représente
concrètement pour Hearst, cette
entente-là?
ROGER SIGOUIN, maire de Hearst, discute avec VINCENT.
ROGER SIGOUIN
Ben, nous autres, c'est
certain qu'on veut établir une
vision. On l'a dans le sang,
cette vision-là qui est de
s'enrichir au niveau de la
francophonie, aider nos jeunes
à revenir et aussi encourager
nos jeunes à avoir leur
propre entreprise.
VINCENT s'entretient ensuite avec LUC PÉPIN.
LUC PÉPIN
Le projet, c'est de permettre
aux jeunes, à partir du
primaire, qui ont pas
nécessairement d'entrepreneurs
dans leur famille, qui peuvent y
goûter, y toucher, participer au
travers de ces projets-là
pour que...
VINCENT LECLERC
Démystifier un peu, là.
LUC PÉPIN
C'est ça. Pour qu'ils sachent
que c'est un choix de carrière.
Dans le fond, pour Hearst, c'est
un retour à la source. C'est
justement, les familles, là, qui
ont bâti la ville qui soutenait
l'industrie, dans le fond. C'est
un peu naturel dans nos gènes,
dans le village, tu sais. Le
petit village gaulois.
À Whitehorse, VINCENT est parmi les spectateurs qui s'apprêtent à aller voir le spectacle.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
À Whitehorse, c'est l'heure
du spectacle. Les gens sont au
rendez-vous, et on reconnaît
plusieurs visages dans la foule.
(S'adressant à JEANNE)
Comment tu trouves ça?
JEANNE BEAUDOIN
Ben, c'est super!
VINCENT LECLERC
L'histoire de la cabane sans
eau courante et électricité,
elle est revenue chez plusieurs
personnes. C'est fou! Avec la
petite cabane, pas d'eau
courante, pas d'électricité.
JEANNE BEAUDOIN
Ouais, tu rencontres beaucoup,
beaucoup de monde qui ont
fait ça. Pis qui le font encore
d'ailleurs. Les jeunes qui
arrivent ici, c'est comme...
Ça fait partie du... du rite.
Une phrase habite l'espace exposition de l'événement : «Et toi, quel est ton attachement au français?»
JEANNE BEAUDOIN
La communauté du Yukon en
général, c'est une communauté
très artistique. Je pense qu'il
y a quelque chose d'inspirant
au Yukon.
VINCENT accroche sa réponse à l'installation : «Mes racines, ma jeunesse, mon travail, ma famille, mes pensées, mon amour.»
Le spectacle commence.
CHANTEUSE
Un, deux,
trois, quatre!
♪ On est descendus du Yukon
and New Brunswick♪
♪ On a fait le tour de toutes
♪ les petites villes
♪ On a fait pas mal de route
6700 km ♪
JEANNE BEAUDOIN (Narratrice)
Il y avait 600 francophones
en 84. Ça représentait 1% de la
population. Mais maintenant,
c'est presque 5% de la
population qui a le français
comme langue maternelle. Ça
représente 1500 personnes.
(S'adressant à VINCENT chez elle)
Mais si vous vous promenez en ville,
vous croirez pas que c'est juste
1500 francophones.
VINCENT LECLERC
Non, on en a entendu déjà...
JEANNE BEAUDOIN
Il y a... c'est... Pour moi, là,
comme je disais, c'est une
histoire à succès.
Toutes les participantes sont sur scène et chantent.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
C'est aussi une histoire à
succès pour le spectacle des
Essentielles qui a permis de
célébrer la détermination des
pionnières yukonaises
d'aujourd'hui.
La foule applaudit.
VINCENT est de retour à Québec, il traverse le fleuve pour se rendre dans la ville. Dans les rues, les foules abondent. Un événement a lieu à l'Espace Cirque.
VINCENT LECLERC
(S'adressant au public de l'émission)
Me voilà de retour à Québec, et
l'ambiance est à la fête. La
rencontre du réseau des villes
francophones et francophiles
d'Amérique est un projet
mobilisateur et porteur
de retombées économiques,
touristiques et culturelles
pour les villes membres.
Les gens sont réunis et discutent dans le grand espace, en arrière plan «Quel jeu» par Mehdi Cayenne joue.
VOIX DE MEHDI CAYENNE
♪ Tendre l'autre joue à la folie
♪ Qui éclaire ma nuit
♪ Mon amour
♪ Une araignée au plafond
Une étoile sur le front ♪
DENIS DESGAGNÉ, président-directeur général du Centre de la Francophonie des Amériques discute avec VINCENT.
DENIS DESGAGNÉ
Une rencontre de famille, des
cousins, des cousines qui se
rencontrent... Juste à écouter
le son ici ce soir, là, on
entend les gens qui sont en
train de tisser des liens, des
partenariats, etc., à travers la
francophonie des Amériques. Donc
pour moi, c'est de la musique à
mes oreilles. On est dans les saveurs.
On goûte la Louisiane. On
goûte Haïti.
NATACHA GOMEZ, chef invitée, témoigne.
NATACHA GOMEZ
J'amène d'abord la chaleur de la
Caraïbe. Ça brise l'isolement,
et on sent qu'on fait partie
d'un groupe et que ça peut aller
beaucoup plus loin. Et pour que
rayonne vraiment la
francophonie, il faut que
tout le monde puisse se
mettre ensemble.
RÉGIS LABEAUME, le maire de Québec, s'adresse aux invités.
RÉGIS LABEAUME
Faire rayonner nos villes
francophones et francophiles...
(Discutant avec VINCENT plus tard)
Il y a des gens qui se battent
à tous les jours pour conserver
leur langue. Nous, à Québec, on
fait ça à la journée longue, à
la semaine longue, se battre
pour conserver notre langue et
notre culture. Sauf que nous, on
est un demi-million ici
c'est plus facile 800 000
avec Québec métropolitain.
Lorsque t'as 2000 habitants dans un
petit bled en Louisiane, et que
t'es Franco de la Saskatchewan
ou Franco-manitobain, c'est pas
évident. Alors en s'alliant avec
ces gens-là, on leur donne de la
force. Ils retrouvent de la
force avec nous, et avec eux,
on prend le leadership pis on
avance. Ils sont très contents.
Moi, je sens ici beaucoup,
beaucoup d'énergie et surtout,
aussi, beaucoup d'émotions.
Parce que les gens, ils
y tiennent.
La rencontre entre les différentes communautés francophones se poursuit à l'Espace cirque. Dehors, ROGER SIGOUIN, maire de Hearst témoigne de l'expérience.
ROGER SIGOUIN
Le maire Labeaume a eu une
idée formidable d'être capable
de s'épauler comme francophones.
Quand t'es isolé comme des
communautés comme nous, chez
nous, à Hearst, dans le nord de
l'Ontario, des fois, c'est dur.
Là, on sent que la main a été
tendue par une plus grosse
ville. Ce qu'on voit pas tout le
temps au niveau de notre propre
province qui nous tend la main
pour venir nous aider. C'est un
défi à tous les jours, la langue
française. Si on n'est pas un
gros groupe, on s'en sortira
pas. Fait que je pense qu'un
événement comme ça, c'est tout
pour faire avancer les choses
positivement.
Des extraits des rencontres que VINCENT a faites défilent.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
J'ai rencontré des hommes
et des femmes de partout qui
partagent les mêmes grands
souhaits: unifier les
communautés francophones
d'Amérique, réhabiliter
l'histoire des Français sur le
continent et garder la langue
en vie, peu importe l'accent.
VINCENT marche sur le bord du fleuve, face à la ville de Québec.
VINCENT LECLERC
(S'adressant au public de l'émission)
Je pouvais pas imaginer
meilleure conclusion pour
terminer mon voyage qui a été
riche en surprises et en
rencontres avec des gens
extraordinaires. L'histoire de
notre langue est belle. Et comme
Dennis, Michelle, Rachel,
Jeanne, c'est notre
responsabilité à tous les jours
de la protéger. On sait jamais,
c'est peut-être juste le début.
Générique de fermeture