Le rêve de Champlain
Le rêve de Champlain est une série docu-fiction en six épisodes de trente minutes sur la vie de Samuel de Champlain. Elle est basée sur l'oeuvre épique de l'historien David Hackett-Fischer. Chacun des épisodes consiste en un mélange d'explorations documentaires et de reconstitutions historiques.


Vidéo transcription
Iroquoisie 1608 - 1616
Printemps 1608, après avoir affronté un hiver difficile, Champlain s’engage dans une campagne militaire contre les Iroquois, ennemis de ses propres alliés autochtones. Fin 1610, à son retour en France, Champlain apprend une nouvelle terrible. Son plus puissant défenseur, le roi Henri IV, aurait été assassiné. Il doit désormais travailler en coulisse pour faire avancer son projet. Champlain parvient à repartir en Nouvelle-France en mars 1611. Il parcourt la rivière des Outaouais où il rencontre Tessouat, un chef dont la réputation rivalise avec la sienne dans la vallée du Saint-Laurent.
Réalisateur: Martin Cadotte
Année de production: 2015
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Texte narratif :
Précédemment
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Précédemment,
dans : Le rêve de Champlain...
Pendant la récapitulation de MARIE-LOUISE ARSENAULT, de courts extraits de l'épisode précédent sont présentés.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Une seule année pour monter
une colonie qui marche à profit,
pouvez-vous imaginer?
Champlain fait face
à une tentative de mutinerie.
Début générique d'ouverture
Nous vivons encore aujourd'hui
avec l'héritage de paix
et l'esprit de collaboration
de Champlain.
Voici le portrait renouvelé
et fascinant de l'homme.
Fin générique d'ouverture
Dans un studio numérique, MARIE-LOUISE ARSENAULT propose une introduction à l'épisode en cours. Des animations numériques et des tableaux peuvent apparaître pendant le récit.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Toujours à la
poursuite de son rêve,
Samuel de Champlain
cherche l'endroit idéal
pour bâtir un nouveau monde.
Un monde prospère où Amérindiens
et Européens pourraient vivre
dans un esprit de collaboration.
Durant cette série,
nous allons suivre ses aventures
d'une toute nouvelle façon.
L'historien américain
David Hackett Fisher
a consacré une partie de sa
carrière à Samuel de Champlain.
Son ouvrage,
Le rêve de Champlain,
nous fait découvrir
son extraordinaire épopée.
Son livre nous
a inspiré cette série.
La nomenclature des différents intervenants de la série est accompagnée de segments où on voit chacun d'eux dans l'environnement proposé.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Nous serons accompagnés par
3 correspondants sur le terrain.
Vincent Leclerc sera en
Europe et aux États-Unis;
Charles Bender, en Ontario;
et Fabienne Labbé, au Québec.
En studio, notre archiviste
précisera certains détails
importants.
Nous utiliserons une ligne
du temps pour nous situer
dans l'époque
et nous permettre de faire des
allers-retours dans l'Histoire.
Plusieurs spécialistes
de renom nous aideront
à mieux comprendre
les différents enjeux.
CHAMPLAIN travaille à un de ses dessins.
Texte narratif :
Québec, 1610
CHAMPLAIN
Pont-Gravé, quel bon vent?
PONT-GRAVÉ
Des nouvelles de France.
Et mauvaises, à ce qu'on dit.
Et alors?
PONT-GRAVÉ retourne dehors pour laisser CHAMPLAIN seul pendant la lecture de la lettre.
CHAMPLAIN
Une rumeur, seulement
une rumeur.
Une erreur ou bien
une mauvaise blague.
On dit que le roi Henri a été
attaqué et qu'il est mort. Ha!
Mais qu'est-ce qui vous fait
croire que ce n'est pas vrai?
C'est impossible.
Ce serait beaucoup
trop tragique.
Titre :
Le rêve de CHAMPLAIN
Iroquoisie
1608-1616
On retrouve MARIE-LOUISE ARSENEAULT dans le studio numérique.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Lorsqu'il apprend
la terrible nouvelle,
Samuel de Champlain refuse
d'abord d'y croire.
Le Roi de coeur ne
peut pas avoir été tué.
Les détracteurs de la Nouvelle-France,
encore puissants à la cour,
auraient désormais le champ libre
pour anéantir tous
ses espoirs de nouveau monde.
Il demeure donc sceptique.
Pourtant, 2 ans plus tôt,
c'est sa propre vie
qui était en danger.
Le tableau numérique apparaît, on y lit : 1608 tentative de mutinerie 1610 Mort de Henri IV.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
À Québec, Champlain croit enfin
avoir trouvé le site idéal
pour implanter
sa colonie permanente.
En plus d'être situé au coeur
du commerce des fourrures,
il pourra être
facilement défendu
en fortifiant
les berges aux endroits
où le fleuve se rétrécit.
Mais encore faut-il que la
menace vienne de l'extérieur.
L'hiver approche dangereusement.
Champlain, qui connaît la violence
de cette saison en Nouvelle-France,
sait qu'il faut bâtir
l'habitation à toute vitesse.
Il impose donc aux colons
un rythme de travail infernal,
dans des conditions difficiles.
Bien rapidement, la grogne
s'installe parmi eux.
Sur le site de construction à Québec, les hommes de CHAMPLAIN se réunissent pour conspirer.
FABIENNE LABBÉ (Narrateur)
Le plus mécontent, c'est le
serrurier Jean Duval.
Il fomente un plan visant
à tuer Champlain et à s'emparer
de l'habitation de Québec.
Une mutinerie.
Il réussit même à gagner l'appui
de pas moins des 3 quarts des colons.
Sur la Terrasse Dufferin à Québec, FABIENNE LABBÉ, correspondante de Québec, poursuit son récit.
FABIENNE LABBÉ
La veille du jour J,
l'un des conspirateurs avertit
Champlain du complot
en échange de son pardon.
Mais comment réagir en sachant
que la majorité des colons
se dresse contre lui?
Champlain sait que les
mutineries ont jusque-là détruit
3 tentatives de colonisation
française. Pour que lui et
la Nouvelle-France survivent,
il lui faut tuer la révolte dans l'oeuf,
mais aussi rétablir l'ordre sans
perdre le respect de ses hommes.
Il décide donc de faire arrêter
les mutins et d'organiser
ce qui deviendra le premier
procès connu de l'histoire de
l'Amérique du Nord.
Au terme du procès,
trois des conspirateurs
sont condamnés à mort
et renvoyés en France.
Jean Duval, quant à lui,
est pendu, et Champlain
fait placer sa tête au bout
d'une pique sur la palissade
du fort en guise d'avertissement.
MARIE-LOUISE ARSENAULT poursuit le récit dans le studio numérique.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Champlain, avec ce geste aussi
terrible que nécessaire,
réussit à obtenir de
ses hommes une loyauté
qui ne sera plus jamais
remise en question.
Mais pour assurer l'avenir
de la Nouvelle-France,
il doit aussi gagner
l'estime des siens.
C'est l'hiver sur Québec. Les eaux du fleuve sont couvertes de glace et de neige. Doucement par un procédé numérique, on nous ramène à l'été sur une promenade au bord de l'eau.
FABIENNE LABBÉ (Narratrice)
Le premier hiver à Québec
est particulièrement rude
autant pour les colons, qui
viennent à manquer de vivres,
que pour les Montagnais,
qui font mauvaise chasse
et qui sont en proie à la famine.
(S'adressant au public de l'émission.)
Des familles montagnaises
apparaissent sur la rive
en face de Québec
et appellent les
Français à leur secours.
Horrifiés de les voir
si maigres et si défaits,
les Français partagent le peu
de vivres qu'il leur reste.
Un dernier geste de
solidarité... avant l'hécatombe.
On se retrouve dans les maisons des premiers colons établis à Québec.
FABIENNE LABBÉ (Narratrice)
Le scorbut et la dysenterie
tuent les hommes un à un
et ramènent les souvenirs
du film d'horreur
de l'île Sainte-Croix en Acadie.
Sur 28 colons,
seulement huit survivent,
dont Champlain, qui s'en tire
encore une fois sain et sauf.
(S'adressant de nouveau au public de l'émission)
Le coup est dur,
mais Québec tient bon
en attendant le ravitaillement
qui doit arriver
de France au printemps.
Et, petit réconfort: dans le
malheur qui les a réunis,
des liens solides
se sont noués entre les colons
et les survivants montagnais.
Un appui qui s'avérera fort utile
pour l'avenir de la Nouvelle-France.
Un dessin montre un deux amérindiens de Nations différentes. L'un torturant l'autre.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Avec la prolifération
de la traite des fourrures,
les conflits entre
les peuples amérindiens
sont de plus en plus fréquents.
MARIE-LOUISE ARSENAULT poursuit son récit dans le studio numérique.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Pour Champlain,
ce climat d'insécurité
nuit au commerce
et au développement
de sa colonie.
Pour ajouter au problème,
Champlain apprend qu'en France,
le monopole de la traite
accordé au sieur de Mons
n'a pas été renouvelé.
Le fleuve Saint-Laurent
sera donc bientôt rempli
de trafiquants.
Champlain doit donc
d'abord et avant tout
stabiliser rapidement la région.
Une carte apparaît pour identifier les alliances de CHAMPLAIN avec les Nations situées sur la rive sud du Saint-Laurent.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Il s'applique à consolider ses
alliances avec les Montagnais,
les Algonquins et les Hurons
pour contrer les Iroquois.
Parmi eux, les Agniers, mieux
connus sous le nom de Mohawks.
Champlain tente des pourparlers
avec eux, mais rien n'aboutit.
Les Agniers sont en guerre
depuis la nuit des temps
et ce n'est pas
Champlain qui renversera
le cours de l'histoire.
Ses nouveaux alliés
persuadent alors Champlain
que le seul moyen d'imposer
la paix aux Iroquois
est de les affronter.
DENYS DELAGE, historien et sociologue apporte des détails en studio. Ensuite plusieurs autres témoignages d'experts s'ajoutent.
DENYS DELAGE
Champlain participe
à une expédition guerrière
contre les Iroquois en 1609
parce que ça fait partie des
conditions du traité de 1603.
Il ne peut pas être un allié
des Montagnais, des Hurons,
des Algonquins et des autres
sans les appuyer dans leur
guerre parce que le "nous"
qui s'est formé dans cette alliance
suppose qu'on combatte
côte à côte l'ennemi.
DAVID HACKETT FISCHER
(Propos traduits de l'anglais)
Les guerres entre Amérindiens
n'ont pas été déclenchées par les
Français, comme certains
historiens l'ont prétendu, à tort.
Elles sont très anciennes.
SERGE BOUCHARD
Champlain veut pas
tuer les Iroquois, lui.
Lui, il veut faire du business,
il veut faire des affaires.
Il a un projet, Champlain.
C'est un homme de projets.
Alors, il a un projet
de créer de la richesse.
C'est la traite des
fourrures à ce moment-là,
mais ça va s'ouvrir.
Mais les Indiens vont dire:
"Ah non, non! Oh non, non!
"Si tu veux qu'on fasse
affaire puis tout ça,
"on fait une parenthèse,
on s'en va tuer les Iroquois."
On revient au récit avec FABIENNE LABBÉ sur les rives du Saint-Laurent à l'embouchure de la rivière Richelieu.
FABIENNE LABBÉ
Champlain lance sa campagne
dès l'arrivée du ravitaillement
venu de France. Il part de Québec
avec un groupe d'arquebusiers
français et une flottille
de canots comptant
entre 300 et 400 guerriers
amérindiens.
L'embouchure de
la rivière Richelieu
constitue la porte d'entrée
du territoire iroquois.
En arrivant ici, un différend
au sujet de la guerre
divise les alliés amérindiens
de Champlain, et plusieurs veulent
rentrer chez eux.
Comme il veut forcer
personne à le suivre,
Champlain se voit perdre
une partie importante de ses effectifs.
Une énorme partie.
Lorsqu'il remonte la rivière
des Iroquois, il ne reste que
60 guerriers à ses côtés.
Sur une carte du territoire, des points de repères identifient Sorel, Montréal, la rivière des Iroquois (Richelieu) et les Rapides de Chambly. Un tracé montre le parcours fait par CHAMPLAIN.
FABIENNE LABBÉ
Champlain et les
12 Français qui l'accompagnent
sont les premiers Européens à
poser les yeux sur ces terres.
FABIENNE LABBÉ se retrouve sur les rives de la rivière Richelieu.
FABIENNE LABBÉ
Ses alliés lui ayant promis
que la route jusqu'aux
Agniers était facile,
il est très surpris
de se retrouver ici,
devant les rapides de Chambly!
Si les canots d'écorce peuvent
se portager facilement,
impossible pour sa chaloupe
de poursuivre son chemin.
Champlain se résout donc à
renvoyer l'embarcation à Québec
en invitant ceux qui
le veulent bien à poursuivre
en canots avec lui.
Seulement 2 Français
se portent volontaires.
Champlain songe
un moment à renoncer,
mais sa détermination l'emporte.
Il a promis son assistance
à ses alliés et il ne veut pas
manquer à sa parole.
C'est donc avec 2 Français
et 60 Amérindiens
que Champlain s'apprête
à affronter des centaines
de guerriers Agniers
sur leur propre territoire.
Sur la carte, le tracé s'allonge jusqu'au lac Champlain où se produit la Bataille du lac Champlain en 1609.
FABIENNE LABBÉ (Narratrice)
Il fallait un courage inimaginable.
VINCENT LECLERC, correspondant aux États-Unis poursuit le récit sur les rives du lac Champlain. Un panneau indique sur les lieux que le 30 Juillet 1930, Samuel de Champlain aidés de 2 Français et de ses alliés Hurons et Montagnais ont vaincu les guerriers iroquois.
Texte informatif :
Ticonderoga, NY
VINCENT LECLERC
Voilà déjà 2 semaines
que Champlain navigue
sur le grand lac d'où s'écoule
la rivière des Iroquois.
En y arrivant, il y exerce
son droit de découvreur:
il lui donne son nom.
Il s'agit, vous l'aurez compris,
du lac Champlain.
Il le traverse presque au complet
avant d'arriver dans ce secteur,
où se serait déroulée la
bataille de Ticonderoga.
De nouveau la carte illustre le tracé de CHAMPLAIN. Un autre tracé lui fait face, celui des Iroquois Agniers qui venaient du Sud.
DENYS DELAGE poursuit le récit.
DENYS DELAGE
On se bat à la manière
traditionnelle encore,
c'est-à-dire que chacun arrive
et on se prépare à combattre
le lendemain. Alors, toute la soirée,
toute la nuit passe à chanter,
à danser, à invectiver
son adversaire. On se parle,
on se traite des pires noms
pour signifier qu'on se déteste
et qu'on est prêt
à se battre le lendemain.
On revient dans le parc de Ticonderoga.
VINCENT LECLERC
Durant la nuit, les guerriers Agniers
gravissent cet escarpement
et construisent un petit
fort dans cette clairière.
Juste avant l'aube, les alliés
de Champlain s'en approchent
et lancent l'attaque.
Un croquis de Champlain illustre la confrontation avec les Iroquois en 1609.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Environ 200 guerriers Agniers
sortent du fort en rangs serrés.
Plusieurs d'entre eux
portent des armures de bois
pour les protéger des flèches.
Les alliés de Champlain
s'avancent à leur tour.
Ils sont en sous-nombre, mais
ils possèdent une arme surprise.
CHAMPLAIN porte une armure et son fusil. Il est prêt à combattre.
Texte narratif :
Ticonderoga, 30 juillet 1609
CHAMPLAIN
Arquebuse!
VINCENT LECLERC poursuit son récit dans les hauteurs qui donnent sur le Lac Champlain.
VINCENT LECLERC
Comme son arquebuse peut
tirer 4 balles à la fois,
Champlain abat 3 hommes,
dont 2 chefs, d'un seul coup.
On revient à la bataille de Ticonderoga.
CHAMPLAIN
Arquebusiers,
à mon commandement!
Maintenant!
Ses compatriotes ouvrent
le feu à leur tour.
Un troisième chef tombe,
et bientôt les troupes Agniers
sont en fuite.
Aucun d'entre eux
n'avait jamais vu
une telle puissance de feu.
CHAMPLAIN
Victoire!
Les Alliés de CHAMPLAIN hurlent de joie.
DENYS DELAGE
Les Iroquois sont défaits,
on pourrait dire probablement
plus surpris qu'humiliés
parce qu'il y a quelque
chose qui leur échappe,
la guerre est en train de changer.
Ils vont mettre un peu de temps,
mais ils vont apprendre rapidement.
VINCENT LECLERC poursuit son récit sur le promontoir de Ticonderoga.
VINCENT LECLERC
Ce secteur reste pendant des siècles
l'un des lieux les plus
stratégiques d'Amérique du Nord.
D'ici, il est possible de
surveiller et de contrôler
la région où se rejoignent le
lac Champlain et le lac George,
2 axes de transport
incontournables.
Le Fort Carillon, que l'on
aperçoit en bas ici,
construit par les Français en 1755
et qui s'appelle
aujourd'hui le fort Ticonderoga,
témoigne encore aujourd'hui
de l'importance
géographique des lieux.
Et la bataille que Champlain
mène en ce 30 juillet 1609
marque un virage notable
dans les tactiques de guerre
des Amérindiens.
En effet, elle révèle
l'extrême vulnérabilité
des armures de bois
et des formations serrées
face aux armes à feu européennes.
Et c'est suite à cet évènement
que les Amérindiens
passent progressivement
à la guerre d'embuscade.
SERGE BOUCHARD
Plusieurs fois,
il va revenir là-dessus:
les stratégies amérindiennes
de guerre versus les stratégies
françaises de guerre.
Il ne comprend pas les Indiens,
comment les Indiens se battent,
et lui, il a la culture européenne
des militaires européens.
Alors, il veut se battre
à l'européenne,
les Indiens disent: "Je vais
te battre à l'indienne."
La ligne du temps s'arrête sur l'année 1610, Bataille de Sorel. On passe ensuite à la carte, indiquant les territoires Algonquins, Montagnais et Iroquois formant un triangle au centre duquel se trouvent Montréal et Québec et au cœur du triangle l'embouchure de la Richelieu et Sorel.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
L'année suivante,
Champlain reprend les armes
à l'entrée de la rivière des Iroquois,
l'actuel emplacement de la ville
de Sorel.
Texte narratif :
Sorel, 19 juin 1610
On assiste à la bataille de Sorel
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Avec 4 compagnons français
et ses alliés amérindiens,
il conduit un second
raid contre les Agniers.
CHAMPLAIN est touché par une flèche.
CHAMPLAIN
Ah...
CHAMPLAIN ne semble pas trop affecté par la blessure et poursuit le combat.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Malgré cette blessure,
les alliés hurons, montagnais et
algonquins ainsi que Champlain
remporteront la victoire.
Au cours des années qui suivent,
les Amérindiens de
la vallée du Saint-Laurent
reconnaîtront sa
cicatrice à l'oreille
et la toucheront comme s'il
s'agissait d'un talisman.
Un croquis de Champlain illustre la Bataille de Sorel en 1610.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Après 2 victoires contre les Agniers,
Champlain devient un personnage
mythique.
MARIE-LOUISE ARSENAULT poursuit l'épopée de CHAMPLAIN.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Champlain a lui-même
illustré ces 2 batailles
qui le mettent en scène.
Ce sont les 2 seules
représentations authentiques
de son visage.
LAURENT TURCOT qui accompagne MARIE-LOUISE ARSENAULT dans le studio commente.
LAURENT TURCOT
Voici le portrait le plus
connu de Samuel de Champlain,
mais il s'agit en fait d'un faux.
Il a été peint en 1870
d'après une gravure
où l'on y voit un contrôleur
des finances qui n'a aucun
rapport avec Champlain.
Et puisqu'il n'existe aucune
image qui nous permette
de bien reconnaître
les traits de Champlain,
il est coutume de le
représenter sous ces traits
qui n'ont pourtant jamais
été les siens.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Tandis que l'avenir de la
colonie semble prometteur,
en France, une terrible tragédie
risque de tout faire basculer.
Le fil du temps revient à l'événement de la mort du roi Henri IV.
CHAMPLAIN écrit dans ses quartiers.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Si le premier réflexe de Champlain
est de se montrer sceptique,
il doit bientôt se rendre
à l'évidence. Le 14 mai 1610,
le roi Henri IV succombe
bel et bien aux blessures infligées
par la lame de François Ravaillac.
Une toile illustre le meurtre de Henri IV.
VINCENT LECLERC (Narrateur)
Ce catholique fou de Dieu
n'en pouvant plus
des politiques de tolérance
religieuse du roi,
il décide de prendre
les choses en main.
Il attaque alors le convoi royal
et réussit à asséner
2 coups de couteau au roi.
Le deuxième va s'avérer mortel.
Dans le palais du Louvres, VINCENT LECLERC poursuit son récit.
VINCENT LECLERC
Lorsque la nouvelle se confirme,
Champlain est dévasté.
Il vient de perdre
d'un seul coup son protecteur,
son mentor et son ami.
Et la Nouvelle-France, elle,
venait de perdre
son plus puissant défenseur.
Beaucoup craignent le pire,
et à la demande du
sieur De Mons,
Champlain revient en
France en septembre 1610.
Les 6 mois qui vont
suivre seront parmi
les plus sombres de sa vie.
C'est une période de
luttes et d'angoisses
marquée par des revers autant
en France qu'en Amérique.
MARIE-LOUISE ARSENAULT poursuit le récit dans le studio numérique. Un écran montre un portrait de Louis XIII à la mort de son père et un portrait de Marie de Médicis.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
À la mort d'Henri IV,
son fils Louis n'a que 9 ans.
Il est officiellement roi, mais
il est trop jeune pour régner.
C'est sa mère, Marie de Médicis,
qui prend le pouvoir.
ÉRIC THIERRY complète le récit pendant que plusieurs portraits de Marie de Médicis défilent.
ÉRIC THIERRY
Marie de Médicis, d'abord,
c'est une très belle femme.
On peut le constater quand on
regarde les représentations
que Rubens a faites d'elle.
Mais bon, le problème,
c'est que Marie de Médicis,
c'est une femme qui est une
étrangère, c'est une Florentine,
et elle n'est pas tout à fait
acceptée par les Français.
Sa grande obsession, c'est le
maintien de la paix en France.
Il faut absolument éviter le
retour des guerres de religion.
De nouvelles toiles défilent montrant le couronnement de Marie de Médicis.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Il est vite clair que l'Amérique
ne l'intéresse pas. Elle informe donc
le sieur De Mons, qui est protestant,
rappelons-le, qu'il n'appartient
plus à la cour du roi.
Son renvoi est un coup dur pour
la cause de la Nouvelle-France.
CHAMPLAIN assiste à un repas avec De Mons.
DE MONS
Oui, l'édit de
Nantes est valide,
mais ça n'empêche
pas la régente d'interdire
aux protestants l'accès
à la chambre du roi.
Et si je ne peux plus
me présenter à la cour...
CHAMPLAIN
Peut-être que moi,
je pourrais y accéder?
DE MONS
Possible.
Mais il n'y a plus beaucoup
d'intérêt pour l'Amérique
dans le nouvel entourage royal.
Et n'allez pas croire que
vos ennemis ont disparu.
Maintenant que tous ces
marchands ont retrouvé
la liberté de commercer
à leur guise, ils vont faire
tout ce qu'ils peuvent
pour vous tenir loin du pouvoir.
Pas question pour eux
de nous laisser mettre
la main sur un nouveau
monopole.
CHAMPLAIN
Il ne faut pas baisser
les bras maintenant.
Il y a sûrement encore un moyen
de faire gagner notre cause.
N'ayez crainte,
je trouverai bien une solution.
VINCENT LECLERC est maintenant devant l'église Saint-Germain à Paris.
VINCENT LECLERC
C'est à l'église
Saint-Germain l'Auxerrois,
située en face du Louvre,
que le 30 décembre 1610
Champlain met en oeuvre
sa fameuse solution pour
ravoir accès à la couronne.
Il convie dans cette église un
bon nombre de fonctionnaires,
conseillers, marchands et hauts
dignitaires autrefois attachés
à la personne de son défunt
roi et protecteur, Henri IV.
ÉRIC THIERRY témoigne sur une terrasse.
ÉRIC THIERRY
Champlain a épousé Hélène Boullé,
donc à la fin de l'année 1610,
il y a un problème parce que
Hélène Boullé, en 1610,
est très jeune.
C'est une jeune fille qui,
vraisemblablement, en 1610,
elle n'a que 10 ans.
VINCENT LECLERC
Samuel de Champlain,
qui a environ 40 ans,
célèbre son mariage
avec la jeune protestante
Hélène Boullé.
Autre époque, autres moeurs.
Le contrat de mariage stipule
que les mariés devront attendre
2 ans avant de le consommer.
Entre-temps, Hélène vivra
chez ses parents.
VINCENT LECLERC se trouve maintenant à l'intérieur de l'église.
VINCENT LECLERC
Cela dit, marier une femme si jeune
n'est pas hors du commun à l'époque,
et tout le monde semble ravi,
sauf la jeune Hélène
que l'on marie contre son gré.
Champlain, lui, est très
satisfait de la situation.
Pourquoi donc?
Sous la ligne du temps qui marque le mois de décembre 1610, mariage de Hélène Boullé, MARIE-LOUISE ARSENAULT continue le récit.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Nicolas Boullé, le père d'Hélène,
est huissier des finances du roi.
Ce mariage offre à Champlain
des appuis à la cour
et dans le milieu des affaires
de Paris. Il arrive ainsi
à financer un autre voyage
en Nouvelle-France.
Champlain laisse sa jeune épouse
aux bons soins de ses parents
et traverse l'Atlantique
pour la 11e fois.
On retourne à Québec par les eaux du Fleuve.
FABIENNE LABBÉ
Le 21 mai 1611, Champlain est
de retour à Québec.
L'hiver fut l'un des plus rudes
qu'on n'ait jamais connus,
mais malgré tout,
les 17 colons se portent bien.
Champlain ne s'attarde pas
à Québec et file tout droit
en amont du fleuve Saint-Laurent.
Il est pressé car il a
un rendez-vous très spécial.
Le lieu de rencontre est
cette énorme barrière
au trafic fluvial que l'on connaît
aujourd'hui sous le nom
de "rapides de Lachine".
Un croquis de CHAMPLAIN illustre les abords de l'Île de Montréal. Ensuite, on retrouve FABIENNE LABBÉ devant les rapides de Lachine.
CHAMPLAIN (Narrateur)
Je vous assure que jamais
je n'ai vu un torrent déborder
avec une telle impétuosité.
Il est si dangereux qu'il est
hors de la puissance d'un homme
d'y passer un bateau,
aussi petit qu'il soit.
FABIENNE LABBÉ
Infranchissables,
ces rapides de Lachine?
En arrivant, Champlain
apprend avec stupéfaction
qu'un Français les a déjà franchies,
c'est le premier à l'avoir fait.
Il s'agit d'Étienne Brûlé,
et c'est justement avec
cet homme exceptionnel
que Champlain a rendez-vous.
Une illustration montre ÉTIENNE BRÛLÉ en compagnie d'Amérindiens.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
L'année précédente,
Champlain avait envoyé
4 adolescents français
vivre chez les Amérindiens
pour apprendre leurs langues.
On les appelle "truchements",
un mot qui signifiait
à l'époque "interprètes".
L'un d'eux s'appelle Étienne Brûlé.
CHRISTIAN MORISSONNEAU, historien et géographe, professeur associé, témoigne sur la terrasse Dufferin.
CHRISTIAN MORISSONNEAU
La politique des truchements,
ça, c'est une réussite
diplomatique incroyable
parce que ces jeunes vont
aller apprendre la langue,
vont aller apprendre
ce qu'est la culture huronne,
algonquine, etc.,
c'est quoi,
le quotidien d'un Huron.
FABIENNE LABBÉ
Ils allaient vivre parmi...
CHRISTIAN MORISSONNEAU
Ils allaient vivre avec!
FABIENNE LABBÉ
... les communautés
amérindiennes.
CHRISTIAN MORISSONNEAU
Ah, puis à l'indienne!
Au tour de ÉRIC THIERRY d'ajouter au récit pendant qu'une autre illustration montre CHAMPLAIN en compagnie de ÉTIENNE BRÛLÉ.
ÉRIC THIERRY
Champlain, en 1610,
il a beaucoup d'espoir
de permettre la traite des
fourrures avec les Hurons,
et les Hurons, ils habitent
au bord de la baie géorgienne,
dans la région des Grands Lacs,
et c'est un réservoir à fourrures.
JEAN FRANÇOIS LOZIER, historien et conservateur du Musée canadien de l'histoire poursuit le récit.
JEAN-FRANÇOIS LOZIER
Donc, en 1610, Étienne Brûlé,
qui est dans la colonie depuis 2 ans,
devient le premier français
à mettre le pied en territoire
qui deviendra l'Ontario.
Une carte apparaît et on trace le parcours de ÉTIENNE BRÛLÉ dans les territoires algonquins et HURONS, près des Grands Lacs.
JEAN-FRANÇOIS LOZIER
Aucun Français, aucun Européen,
a pénétré aussi profondément
à l'intérieur des terres
nord-américaines qu'Étienne Brûlé
ne le fait en 1610.
On retourne en studio avec MARIE-LOUISE ARSENAULT.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Champlain lui donne rendez-vous
le 20 mai 1611, à l'entrée
des rapides de Lachine.
Mais Brûlé n'est pas au rendez-vous.
On se retrouve au 21e siècle à Montréal.
FABIENNE LABBÉ
Tant qu'à attendre, Champlain en
profite pour explorer
les alentours de l'île de Montréal,
où, écrit-il, l'on serait "capable de bâtir
une bonne et forte ville".
Juste en face, il remarque
une autre jolie petite île
qu'il baptise "île Sainte-Hélène"
en l'honneur de
sa récalcitrante épouse.
MARIE-LOUISE ARSENAULT poursuit le récit.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Enfin, le 13 juin, Champlain voit
arriver Étienne Brûlé
en compagnie de 200 Hurons.
Il leur demande de lui
décrire leur territoire.
Ils le disent truffé de
rivières, de lacs et de forêts
jusqu'à une grande
mer plus au nord.
C'est la baie d'Hudson.
Champlain croit que c'est
un passage vers l'Asie.
Il voudrait s'y rendre, mais se
laisse convaincre par les Hurons
d'éviter l'exploration de ce
pays difficile et dangereux.
Cependant, les Hurons
veulent développer
des liens commerciaux
avec les Français et ils ont
une proposition à lui faire.
JONATHAN LAINEY, historien huron-wendat et archiviste témoigne de l'histoire huronne.
JONATHAN LAINEY
En 1611, il a une invitation
officielle, donc on invite
Champlain à venir
nous visiter dans notre pays.
Le fil du temps indique 1611 comme étant l'année de la rencontre avec BRULÉ et l'invitation des HURONS. 1612 marque la rencontre avec le Prince de Condé à Paris et 1613 marque la première visite sur la rivière des Outaouais.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Deux ans après cette rencontre,
Champlain part explorer
la rivière des Outaouais.
C'est lors de ce périple
qu'il perd un instrument
indispensable.
On se retrouve à Ottawa avec JEAN-FRANÇOIS LOZIER qui poursuit la narration du périple de CHAMPLAIN.
CHAMPLAIN
Dans les écrits de Samuel de Champlain,
celui-ci donne des coordonnées
lors de sa remontée de 1613
de la rivière des Outaouais,
et à partir d'un point qui
correspondrait grossièrement
à celui de Cobden,
ses coordonnées deviennent
bien moins précises
qu'elles ne l'étaient jusqu'à
ce moment-là.
On trace le parcours de CHAMPLAIN sur la rivière des Outaouais jusqu'à Cobden, Ontario.
CHARLES BENDER, correspondant Ontario, se trouve au musée canadien de l'Histoire avec JEAN-FRANÇOIS LOZIER qui tient un astrolabe.
CHARLES BENDER
Donc, ça, c'est l'outil
que Champlain aurait utilisé
autant pour naviguer
que pour dessiner ses cartes.
JEAN-FRANÇOIS LOZIER
C'est un astrolabe nautique.
Il existe des astrolabes
de différents types.
Donc, qu'est-ce qu'on fait
pour se servir d'un astrolabe?
On aligne l'oeil et le soleil,
on examine ensuite
le cadran gradué,
qui fait tout le tour de l'astrolabe,
qui nous donne un degré.
Il faut ensuite se servir
d'une liste de concordances
ou d'un almanach par exemple,
qui permet de faire concorder
selon l'heure du jour,
selon la date, ce degré-ci
au degré de latitude où
on se trouve.
Donc, c'est comme un GPS,
mais c'est seulement
un demi-GPS parce que
c'est un instrument
qui permet seulement de
déterminer la latitude.
CHARLES BENDER pagaie sur les eaux tranquilles de la rivière Outaouais dans la région de Cobden, en Ontario.
CHARLES BENDER
Champlain doit donc
poursuivre ses explorations
sans son fidèle instrument.
Mais si les relevés
n'ont plus la précision
à laquelle il nous a habitués,
il parvient quand même à
tracer un portrait assez fidèle
de la région.
Arrivé pas très loin d'ici, à
l'entrée du lac du Rat musqué,
il rencontre le grand
chef algonquin Nibachis.
À la surprise de Champlain,
sa réputation l'a précédé
et Nibachis sait qui il est.
Et de le voir apparaître si loin
de Québec convainc Nibachis
de l'authenticité de toutes
les bonnes choses
qu'il a entendues sur Champlain.
Après avoir scellé leur
alliance par une tabagie,
Nibachis fait franchir
le lac à Champlain
et le guide vers un portage
qui le mènera à un lac
beaucoup plus grand:
le lac aux Allumettes.
Sur la carte on suit le parcours à partir du lac du Rat-Musqué jusqu'au lac Aux Allumettes.
CHARLES BENDER porte son canot dans la forêt jusqu'au lac aux Allumettes.
CHARLES BENDER
C'est sur cette plage
que Champlain retrouve
un chef de guerre algonquin
dont la réputation rivalise
avec la sienne dans la vallée
du Saint-Laurent.
Son nom est Tessouat.
On présente un portrait de Tessouat. Ensuite on retrouve CHAMPLAIN au bord d'un feu en compagnie de l'homme.
CHARLES BENDER (Narrateur)
Les 2 hommes se sont déjà
rencontrés 10 ans plus tôt,
lors de la grande tabagie
de Tadoussac, et Tessouat
n'arrive pas à croire que Champlain
ait pu le rejoindre jusqu'ici.
Il organise sans tarder des
célébrations en son honneur.
Il emmène Champlain
et ses compagnons
sur l'actuelle île Morrison,
où s'organise un grand festin
qui dure une bonne
partie de la nuit.
On revient au studio numérique avec MARIE-LOUISE ARSENAULT.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Malgré cette bonne entente,
Tessouat interdit à Champlain
de poursuivre sa route.
Il prétend qu'une nation de
sorciers habite la région
et tue les voyageurs.
KIRBY WHITEDUCK Chef de la Nation des Algonquins de Pikwkanagan
CHIEF KURBY WHITEDUCK
(Propos traduits de l'anglais)
Tessouat ne voulait pas qu'il aille
plus loin, pour certaines raisons.
Peut-être parce que les Algonquins
étaient des intermédiaires entre
les Hurons et Champlain.
MARIE-LOUISE ARSENAULT
Fidèle à son habitude,
Champlain choisit
de ne pas lui déplaire.
Champlain ne se rend jamais
jusqu'à la Baie-d'Hudson,
mais son voyage
lui permet d'explorer
la vallée de l'Outaouais
et de nouer des alliances avec
plusieurs nations algonquines.
D'ailleurs, il est grand temps
pour lui de rentrer à Paris.
Une nouvelle toile évoque le règne de Marie de Médicis.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Sous la régence
de Marie de Médicis,
les grands de l'Église catholique
ont élargi leur pouvoir
et leur influence en France.
Il devient évident que le projet
de Champlain et de Mons
en Nouvelle-France
ne pourra plus se passer
de l'approbation de l'Église
catholique.
CHAMPLAIN rejoint De Mons à Paris, le 4 janvier 1914.
DE MONS
Et ils en ont dit quoi,
de tout ça, les évêques?
CHAMPLAIN
Eh bien, non seulement
ils nous appuient totalement,
mais ils nous aident même
à financer la mission!
(En riant)
DE MONS
Alors, les bons pères Récollet
iront réellement à Québec!
CHAMPLAIN
Hum, hum.
DE MONS
Ah! Voilà qui devrait
gagner la sympathie du clergé
à notre projet.
CHAMPLAIN
J'y compte bien!
(En riant)
DE MONS
J'ai du mal à y croire!
Vous êtes réellement
en train d'y arriver.
D'abord, les nobles
et les marchands,
et maintenant,
les évêques et les cardinaux!
Nous pourrons bientôt nous
passer de l'appui de la cour.
CHAMPLAIN
N'exagérez rien, mon ami,
nos appuis demeurent fragiles.
Mais il est vrai que les
relations de mon beau-père
me facilitent grandement
la tâche. S'il fallait que
nos liens se brisent
avec les hauts administrateurs
de la cour, il faudrait
recommencer tout ce travail
depuis le début.
DE MONS
Eh bien, en attendant,
buvons à vos succès, mon ami.
Et à la Nouvelle-France!
CHAMPLAIN
À la Nouvelle-France! Ha! Ha!
DE MONS
Mmm, mmm!
CHAMPLAIN
Mmm! Délicieux!
On frappe à la porte.
DE MONS
Oh! Vous me permettez?
Bien sûr.
De Mons va à la porte pendant que CHAMPLAIN continue de noter ses idées. De MONS revient avec un air catastrophé.
DE MONS
Que se passe-t-il, de Mons?
On vous demande d'urgence,
il s'agit de votre femme Hélène.
Elle s'est enfuie.
Personne ne sait où elle est.
CHAMPLAIN
Bien.
Début générique de fermetureß [Dans un encadré on diffuse des extraits du prochain épisode sur les commentaires des différents intervenants.
MARIE-LOUISE ARSENAULT (Narratrice)
Lors du prochain épisode...
VINCENT LECLERC
Pour rejoindre
ses alliés hurons,
Champlain doit
aller vers l'ouest.
Il compte utiliser
la même tactique
que lors de ses 2 premiers affrontements.
Mais l'indiscipline
d'un petit groupe de ses alliés
met la troupe en danger.
Il crée le désordre parmi
les troupes de Champlain
et permet aux Iroquois
de revenir en force.
Fin générique d'ouverture