Les 100 merveilles du monde
Du grandiose Colosse de Rhodes, à la magnificence du phare d'Alexandrie, en passant par la pyramide de Khéops, les jardins suspendus de Babylone, le temple d'Artémis, la statue de Zeus, et le tombeau de Mausole; il ne subsiste des 7 Merveilles du monde (antique) que les grandes Pyramides de Gizeh en Égypte à côté du Caire. Aujourd'hui ce sont le Colisée à Rome, la grande muraille de Chine, le Christ Rédempteur de Rio de Janeiro, le Taj Mahal en Inde, le Machu Picchu au Pérou, Chichén Itzá au ...


Vidéo transcription
Saison 2 - 10ème partie
À la découverte des merveilles du monde entre la Ville de Panama, l’Autriche, le Mexique, l’Argentine, la Grèce, la France et l’Italie. Embarquez pour découvrir Casco Viejo, Vienne, Yucatan, Paraguay, Péloponnèse et Venise.
Réalisateur: Jacques Vichet
Année de production: 2019
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Tout au long de l'émission, les propos du NARRATEUR sont illustrés par des photos et des séquences vidéos des sites concernés.
Générique d'ouverture
Titre :
Les 100 merveilles du monde
La Terre est présentée avec un marqueur indiquant «Casco Viejo» dans la ville de Panama.
NARRATEUR
Le Casco Viejo
a quatre places principales.
Parmi elles, la place Herrera
se trouve dans la zone
la plus huppée du Casco Viejo.
Après plusieurs reconstructions,
la vieille ville actuelle
possède une structure qui date
de la fin du dix-neuvième siècle
et de la première moitié du vingtième.
On peut donc observer, parmi
les ruines et les bâtiments
coloniaux, des bâtiments
d'architecture Art déco,
et d'autres, néoclassiques.
Parmi les édifices remarquables,
la maison municipale a été
construite par un riche banquier
au début du vingtième siècle, lorsque
les fortifications de la
vieille ville ont été démolies.
Et l'on arrive sur une placette
où se trouve l'église de San
José. Cette église est l'un des
points les plus importants de
la vieille ville, même si la
sobriété de son aspect extérieur
ne le laisse en rien deviner.
En effet, le bâtiment abrite
le célèbre autel d'or. C'est une
pièce de bois sculptée qui a été
recouverte de flocons d'or.
Ces autels latéraux, également
en bois sculpté, sont,
eux aussi, recouverts de
flocons d'or et affichent une
débauche de détails baroque.
Non loin, l'église de
la Compagnie de Jésus et
les bâtiments environnants
avaient été construits vers 1741
pour accueillir une école
qui a ensuite été
transformée en université.
Cette université n'a rempli
ses fonctions que durant
une vingtaine d'années avant
que les jésuites ne soient
expulsés de Panama en 1767.
L'église, qui n'a jamais été
terminée, a été détruite par
un incendie peu de temps après.
Troisième place dans
le vieux Panama, la Plaza
Bolivar y est l'un des
endroits les plus agréables.
Elle est entourée de plusieurs
édifices spectaculaires, dont
l'hôtel Colombia. Sa couleur
et sa structure néocoloniale
imposante, surmontée
des deux belvédères,
ne passent pas inaperçues.
Il surplombe le point focal de
la place, qui est un monument en
hommage au général vénézuélien,
Simon Bolivar, le libérateur
de l'Amérique latine.
Sa statue rappelle qu'il est
venu ici, en 1826, pour
le premier congrès panaméricain
qui visait à unifier
l'Amérique latine, afin
de mieux pouvoir s'opposer
au pouvoir colonial espagnol.
Dans son dos se dresse
la romantique église
de San Francisco de Asis.
Construite au dix-septième siècle,
elle a brûlé plusieurs fois et
son clocher s'est même effondré.
Longtemps fermée, elle a
été complètement modifiée
et restaurée récemment.
Toujours sur la place Bolivar,
le palais du même nom abrite
aujourd'hui le ministère des
Affaires étrangères du pays.
C'est ici que le mouvement
orchestré par Simon Bolivar
oeuvra pour rallier le Mexique,
l'Amérique centrale
et la Grande-Colombie.
Ce bâtiment a aussi accueilli
le gouvernement de cette
Grande-Colombie au dix-neuvième siècle
et pour laquelle Panama City
devait être la capitale.
Juste à côté, le théâtre
national de Panama a, lui, été
inauguré en 1908. Sa façade
néoclassique se compose de six
arcades couronnées par des muses
et des hommages à Wagner,
Shakespeare, Molière, Rossini,
Cervantès et Lope de Vega.
L'église Santo Domingo est
une ruine depuis longtemps.
Construite en 1678, elle a
été détruite par le feu moins
de 100 ans plus tard et elle n'a
jamais été rebâtie depuis.
Autre place dans le quartier
historique, la place de France
a été construite en 1922 pour
honorer le peuple français,
en tant que pionnier de la
construction du canal de Panama.
Parmi les édifices notables de
la place: celui de l'ambassade
de France. La France a été
l'un des tout premiers pays
à reconnaître l'indépendance
du pays en 1903.
Autre bâtiment de la place,
celui de l'Institut national
de la culture. Il a été conçu
par le même architecte qui a
construit le palais municipal
et le théâtre national.
Au centre de la place,
un monument a été érigé
en l'honneur du créateur
du canal, Ferdinand de Lesseps
et en l'honneur de la France.
L'obélisque au centre
de l'ouvrage mesure 18 mètres
de haut et est surmonté d'un
coq, le symbole de la France.
Dans ce quartier historique
inscrit au patrimoine mondial
de l'UNESCO, on peut, bien sûr,
acheter le traditionnel
chapeau réalisé en fibre
de jeune palmier, le panama.
À l'époque, le point central
de cette nouvelle ville
a été occupé par la Plaza
Mayor, aujourd'hui nommée
«place de l'Indépendance».
Durant plusieurs siècles, elle a
été le centre névralgique
de la ville, entourée
de ses principaux édifices
et notamment par
la cathédrale métropolitaine.
La cathédrale métropolitaine, ou
cathédrale du Sacré-Coeur, a été
construite entre 1688 et 1796,
soit durant plus d'un siècle.
Ses murs en pierre sont sculptés
dans le style Renaissance
et décorés avec des éléments
classiques. C'est ce qu'on
appelle généralement
le style jésuitique.
Cette cathédrale, qui
représentait la puissance
religieuse la plus influente
du Panama colonial,
affiche des clochers qui
ont longtemps été les plus
hauts d'Amérique latine.
Le palais municipal date, lui,
du début du vingtième siècle et il est
d'influence néoclassique.
Son sommet est gardé par
des sculptures qui représentent
la sagesse, le commerce, ainsi
que l'agriculture et le travail.
Sa façade regorge de moulures.
Toujours sur la place de
l'Indépendance, l'hôtel Central
Panama a été construit
il y a près de 150 ans.
Placé au patrimoine mondial
de l'UNESCO, il a été reconnu
comme le meilleur hôtel du pays.
On le voit, la place de
l'Indépendance dans le vieux
quartier de Panama est entourée
par de beaux édifices coloniaux.
Comme ici, celui du musée
de l'Émeraude, qui jouxte
l'ancienne résidence
du premier président
panaméen, Amador Guerrero.
La Terre est présentée avec un marqueur indiquant «La place Am Hof et ses alentours» à Vienne, en Autriche.
Texte informatif :
Patrimoine mondial de l'UNESCO
NARRATEUR
La place du Neuer Markt,
le «nouveau marché», a
été créée au Moyen Âge pour
le négoce de la farine, car
l'ancienne ne suffisait plus
à approvisionner la ville.
Au centre se dresse
la «Providentia», qui est
une allégorie maniériste
de la prévoyance
et du bon gouvernement.
Les immeubles de la place, comme
tout le reste de la ville, ont
été revus à la mode baroque
à partir du dix-septième siècle.
Donnant sur la place,
l'église des Capucins,
bien que baroque, offre
une façade extrêmement simple.
Datant du début du dix-septième siècle,
c'est l'empereur Ferdinand [chiffre_romain=2]II[/chiffre_romain]qui a choisi cette église
comme le lieu de sépulture
de la grande famille d'Autriche,
les Habsbourg, et s'y est
fait inhumer en 1637.
La crypte renferme les
sépultures de cette famille
qui a régné sur le Saint-Empire
romain germanique et sur
l'Autriche, ainsi que sur
la Hongrie et la Bohème.
Aujourd'hui, la crypte
des capucins regroupe 149
dépouilles, dont 12 empereurs
et 19 impératrices et reines.
On y trouve aussi quatre urnes
contenant quatre coeurs.
La coutume des cérémonies
d'enterrement des Habsbourg
a toujours été de séparer
le corps, les entrailles
et le coeur des défunts.
Les trois parties étaient
d'ailleurs souvent
entreposées dans les cryptes
de différentes églises.
Parmi les tombeaux remarquables:
la double sépulture
des souverains de la puissante
Autriche du dix-huitième siècle,
Marie-Thérèse et son époux
François, alors impératrice
et empereur du Saint-Empire
romain germanique, qui régnaient
alors sur toute l'Europe.
Il y a aussi ceux, bien sûr,
de l'impératrice Élisabeth,
dite Sissi, et de son mari,
l'empereur François-Joseph premier,
qui est mort au début de la
Première Guerre mondiale, après
un règne de près de 68 ans.
Il ne verra donc pas
la chute imminente de
la grande puissance impériale.
Sissi, elle, fut assassinée
à Genève par un anarchiste
italien. En sortant de son
hôtel, incognito, l'homme
se précipita sur elle avec
un couteau. Elle avait 61 ans et
se reposait dans la ville d'eau.
À côté, la tombe de leur fils,
lui aussi mort violemment, mais
à l'âge de 30 ans. Assassinat ou
suicide, nul ne le sut jamais.
Le soir de son inhumation, on
dit que Sissi hurla longuement
en l'appelant à travers
l'immensité de la crypte
et elle restera d'ailleurs
psychologiquement détruite par
la disparition de son seul fils.
Le dernier descendant à avoir
été enterré ici est Otto von
Habsbourg, le 16 juillet 2011.
Et actuellement, il reste encore
trois emplacements disponibles.
De l'autre côté du centre
historique de Vienne,
la Freyung est une place
chargée d'histoire.
En son centre, l'inévitable
fontaine représentant l'Empire
d'Autriche, symbolisée par
une femme soutenue par quatre
fleuves, dont le Danube.
Mais cette place avait
une vocation particulière.
Dans Freyung, il y a le mot
«frei» qui veut dire «libre».
Son nom rappelle qu'ici,
au Moyen Âge, on concédait
un droit d'asile aux voyageurs
et aux truands. Et c'est
le monastère bénédictin des
Écossais qui le garantissait.
Le grand complexe monacal
recouvert d'un crépi
blanc-jaune est coiffé
d'un clocher à bulbe.
L'église du couvent
a donc été fondée
par les moines bénédictins
écossais au douzième siècle.
Durant le Moyen Âge,
les missionnaires écossais
ont beaucoup contribué à
la propagation du christianisme
en Europe continentale.
Les monastères écossais se sont
donc développés un peu partout
et parmi eux, celui de la
Sainte-Vierge, ici, à Vienne,
a été construit en 1158.
Après plusieurs transformations,
la première église romane a été
remplacée par une église baroque
au dix-septième siècle. Puis,
au dix-neuvième siècle, c'est
le maître-autel qui a été
créé avec des mosaïques
en verre d'Innsbruck.
Son iconographie met
en scène Marie, la sainte
patronne de l'église.
L'église des
Neuf-Choeurs-des-Anges,
construite à la fin du quatorzième
siècle, présente une façade
retravaillée au dix-septième, inspirée
du baroque le plus pur.
C'est de son balcon que les
papes, lorsqu'ils visitent la
ville, bénissent les Viennois.
L'intérieur a entièrement
été reconditionné à la fin
du dix-huitième siècle et au dix-neuvième.
Dans le style néoclassique.
Les hauts piliers hexagonaux
supportent la belle voûte
en berceau créée par
l'architecte Johann Aman.
Cette belle église historique,
tout en restant baroque,
est un peu moins chargée
que ses consoeurs à Vienne.
Son autel principal
est dédié à la patronne
des lieux, Marie, entourée
des neuf choeurs des anges.
L'église Saint-Charles,
et son dôme ellipsoïdal, est
considérée comme le bâtiment
religieux baroque le plus
remarquable de la capitale.
D'une architecture historique,
la façade correspond
à un portique de temples grecs
et les deux colonnes
ont trouvé modèle à Rome,
avec la colonne de Trajan.
C'est après une grande épidémie
de peste au début du dix-huitième
siècle que l'empereur Charles [chiffre_romain=6]VI[/chiffre_romain]s'était engagé à construire
une église dédiée
à Charles Borromeo,
un missionnaire vénéré
comme étant le guérisseur
des victimes de la peste.
Le grand retable décrivant
l'ascension du saint est
un chef-d'oeuvre de lumière.
À l'intérieur, le programme
décoratif est caractérisé
par l'utilisation du marbre
et de la feuille d'or.
La fresque du dôme présente
l'archevêque Charles
Borromeo, soutenu par
la Vierge Marie et les vertus
cardinales tout autour.
Borromeo fut l'un des principaux
protagonistes de la lutte contre
les protestants, avec Ignace
de Loyola et Philippe Neri,
au temps de l'Inquisition. C'est
lui, par exemple, qui instaura
la séparation des hommes
et des femmes dans les églises.
La fresque a été réalisée
par Jean-Michel Rottmayr,
un des tout premiers
peintres baroques viennois.
La Terre est présentée avec un marqueur indiquant «Edzna» dans le Yucatán, au Mexique.
NARRATEUR
Edzna est un site maya
qui se trouve à 60 kilomètres
au sud de la ville de Campeche,
dans la péninsule du Yucatán,
au Mexique. Les origines
de la cité remontent au
septième siècle avant Jésus-Christ. Durant
la période classique au septième
siècle après Jésus-Christ, les fouilles
ont montré que la ville était
florissante et qu'elle comptait
au moins 30 000 habitants.
Le site comprend plusieurs
ensembles construits autour
du centre cérémoniel, dont
le plus imposant est
le temple des Grimaces, édifié
sur l'acropole centrale.
Il a été bâti sur une structure
pyramidale de 40 mètres
de hauteur qui comporte
cinq étages. Le grand escalier
central de 65 marches monte
vers le haut de la structure
où se trouve le temple,
couronné par une crête faîtière.
Sous le temple, les quatre
premiers étages étaient
habités par les prêtres.
À l'origine, simple bourgade
agricole, la cité deviendra
un centre politique, économique
et religieux de première
importance. Le pouvoir mis
en place avait sa puissance
légitimée par une relation
étroite entre les gouvernants
et les forces divines.
Au pied des marches du temple
des Grimaces, 80 hiéroglyphes
représentant des masques
cultuels, rappellent
ce pouvoir religieux.
Le temple des Grimaces domine
donc la grande acropole, au
centre de laquelle se trouve une
plateforme appelée «Temazcal».
Elle aurait pu servir à un rite
religieux ou sacrificiel.
La place centrale qui mesure 160
mètres de long sur 100 mètres
de large possède de superbes
édifices en pierre calcaire.
Comme ici, le temple du nord,
qui permet de se faire une
idée de l'extraordinaire pouvoir
politique, économique
et religieux de cette cité.
Lui faisant face, le temple
de la Lune était l'endroit où
les divinités de la nuit étaient
vénérées. Ce temple rappelle
que, de tous les anciens
calendriers du monde,
ceux de la civilisation maya
étaient les plus complexes
et les plus précis.
Les Mayas croyaient que les
mouvements du soleil et la lune
étaient guidés par les dieux,
lesquels avaient donc
grand besoin des hommes
et de leurs rites sacrés
pour faire survivre l'univers
face aux forces du mal.
Face au temple des Masques,
un patio servait d'entrée à la
grande acropole. Il est composé
de quatre bâtiments et encadré
par deux petites pyramides.
À l'extérieur, une grande
esplanade est traversée par deux
sakbe, qui sont des allées
recouvertes de dalles blanches.
Au fond de cette esplanade,
une grande maison administrative
surmontée de gigantesques
gradins, qui permettaient
d'assister aux cérémonies
qui se déroulaient
en face, sur l'acropole.
À sa droite, un autre temple
fut construit, lui aussi,
sur une structure pyramidale.
Il a été nommé «temple du Sud»,
car sa vocation n'a pu être
encore définie avec certitude.
Juste à côté, le terrain
de balle ou de pelote, lui,
est très bien identifié
dans le monde maya. Entre deux
structures parallèles
se déroulaient des joutes qui
opposaient deux ou plusieurs
joueurs. Sans les mains ni
les pieds, ils devaient faire
passer une balle dans un anneau.
Ce rituel était souvent suivi
par le sacrifice du vaincu.
De l'autre côté de la grande
esplanade, longée par les
gradins, se trouve une grande
plateforme sur laquelle
se trouvait un bâtiment. C'est
la plateforme des Couteaux,
à l'origine peinte en rouge,
et qui doit son appellation
à des lames de silex retrouvées
enterrées à proximité.
Plus loin se dresse un autre
temple dont la destination
s'est aussi perdue
avec le temps. Il présente
d'atypiques colonnes rondes.
À son apogée, le site d'Edzna
s'étendait sur une superficie
d'environ 25 kilomètres carrés.
Puis, en l'an 1000, une légère
décadence a commencé et
la cité subit une mise à sac
par des envahisseurs inconnus.
Ce déclin va continuer pour
culminer avec une désertion
totale vers 1450. Ce n'est qu'en
1907 que le site sera découvert.
Les premières fouilles
entreprises en 1958 n'expliquent
pas le déclin et l'abandon
de la cité qui reste encore
aujourd'hui un mystère.
La Terre est présentée avec un marqueur indiquant «Missions jésuites» en Argentine et au Paraguay.
Texte informatif :
Patrimoine mondial de l'UNESCO
NARRATEUR
Au Paraguay,
en Amérique du Sud, des
ruines retracent une histoire
peu banale dans celle de
la colonisation du continent par
les Espagnols au dix-septième siècle.
En effet, les conquérants
ont délégué aux religieux,
et notamment aux jésuites,
la mission de pacifier
les peuples indiens
jusqu'alors très hostiles
aux forces colonisatrices.
Pour ce faire, les jésuites
ont mis en place, entre 1609
et 1763, des missions locales
appelées «réductions» avec une
organisation sociale utopique,
sans équivalent dans l'histoire.
San Ignacio est la deuxième
des 11 missions qui ont
été créées au Paraguay.
De style baroque, les bâtiments
principaux, comme l'église,
le cimetière et l'école, dont
les décorations participent
à l'éducation et à la conversion
des indigènes, sont disposés
sur le côté d'une large
place entourée de maisons
sur les trois autres côtés.
Les rues, les maisons... tout
est ordonné selon des lignes
géométriques précises,
en conformité avec les
recommandations espagnoles
concernant la construction
de nouvelles agglomérations.
La position centrale de leur
lieu d'habitation permet
aux pères d'avoir constamment
un regard sur toute
la vie de la réduction.
Pour arriver à leurs fins,
l'assimilation des Guaranis,
les jésuites avaient su,
dans un premier temps,
trouver des similitudes entre
le chamanisme des Indiens
et la religion catholique.
En particulier, sur la fin du
monde et sur le paradis. Mais
si les Guaranis se montraient
perméables, leur nouvelle foi
restait très fragile,
car ils n'abandonnaient pas
totalement leurs croyances.
Autre problème, les Indiens
ne voulaient pas payer l'impôt
à Madrid, la conquérante. Les
jésuites avaient donc imaginé
fonder des territoires autonomes
dans lesquels les Indiens
seraient exonérés d'impôts.
Ce sont eux, les religieux,
qui le paieraient à leur
place, en faisant travailler
les indigènes, pour leur compte.
Ainsi, les intérêts
missionnaires ont pu alors
converger avec les intérêts
politiques de Madrid.
Le supérieur général des
jésuites, Acquaviva, conclut
donc un accord avec Philippe
(chiffre_romain=3]III[/chiffre_romain)
, qui autorisa les jésuitesd'Amérique à fonder un État
autonome au Paraguay
et à rassembler les Indiens
dans des réductions.
Le mot de «réduction» évoquait à
la fois la sédentarisation dans
une concentration urbaine
et la soumission à l'Église.
Il fut donc ordonné
au gouverneur local de ne pas
conquérir les Indiens guaranis
par la force des armes, mais
de les gagner uniquement par
les sermons et l'enseignement
des religieux envoyés
sur place à cet effet.
Il était, en outre, précisé
que les Indiens convertis
ne pouvaient être réduits
en esclavage et devaient être
exemptés d'impôts pour
une période de dix ans et que
les Indiens devaient être aussi
libres que les Espagnols.
La mission Santisima Trinidad de
Paraná, construite en 1706, est
un exemple exceptionnel des
missions jésuites, construites
aux dix-septième et dix-huitième siècles,
dans toute cette région.
Les murs étaient constitués
d'une pierre de sable local
rouge, assemblés sur
2 mètres d'épaisseur, ce qui
a permis aux édifices de
surmonter 200 ans d'abandon.
La robustesse de la tour
défensive montre le soin
apporté aux constructions.
L'ensemble urbain est constitué
des ruines d'une église,
de bâtiments, de logements,
d'écoles, de boutiques
et d'espaces ouverts tels que
des jardins ou des vergers.
Ici aussi, les ruines
représentaient une fusion
des cultures par laquelle
le processus de christianisation
permettait à la population de
conserver des éléments de leur
culture traditionnelle, afin
de mieux embrasser la Nouvelle
apportée par les Occidentaux.
D'abord construites en bois
de façon assez grossière,
les églises ont ensuite été
bâties en brique et en pierre.
Il avait, en effet, d'abord
fallu que les jésuites
enseignent aux Indiens l'art de
la maçonnerie et de la taille.
Si cette architecture peut
paraître un peu grossière, elle
révèle néanmoins le talent des
indigènes, dans leur capacité
d'apprentissage aux techniques
européennes. Cette fusion
architecturale sera appelée
le «baroque guarani».
Et les Guaranis vont se
montrer très habiles dans
les travaux manuels, comme la
sculpture et le travail du bois.
Plus tard, des produits
sophistiqués, tels que
des montres et des instruments
de musique seront également
produits dans les missions. Et
ces produits artisanaux seront
exportés tout autant que les
produits issus de l'agriculture.
En effet, les jésuites ont mis
en place une société basée
sur le partage. Les terres
sont divisées en deux secteurs:
privatif et communautaire.
Si le privatif conserve son rôle
traditionnel, le secteur
communautaire est de première
importance dans l'économie
des réductions, puisque c'est
lui qui permet le commerce
et l'acquittement du
tribut au roi d'Espagne.
On y cultive, entre autres,
le coton et la canne à sucre,
avec des techniques modernes qui
permettent une augmentation de
productivité. Tous les habitants
des missions travaillent la
terre communale, et en dehors
de la part commercialisée,
la production est équitablement
répartie entre tous.
L'économie des réductions va
alors vite devenir florissante.
La réduction de Jesús de
Tavarangue, fondée tardivement
en 1760, possède la plus grande
église d'Amérique de Sud pour
l'époque. C'est le moment où les
missions jésuites atteignent
leur apogée, avec 140 000
Indiens catholiques répartis
dans environ 30 missions.
Pendant 150 ans, les réductions
ont vécu pratiquement isolées
du monde extérieur, avec
un mode d'organisation unique
dans l'histoire. Guidés par
les jésuites, les Indiens
bénéficient de lois avancées.
La peine de mort est abolie
et la journée de travail
est d'environ 6 heures,
comparée à 12 ou 14 heures
en Europe, à la même époque.
La société guaranie est ainsi
la première au monde à être
entièrement alphabétisée. Mais
le succès attise la jalousie
et les missions vont être
attaquées et grandement décimées
par les colons espagnols,
en premier lieu, qui
recherchent des esclaves.
Puis, le repartage des Amériques
entre Espagnols et Portugais
fera que le Paraguay
va passer sous domination
portugaise, ce qui sonnera
le glas des missions libres.
L'Ordre des Jésuites va être
expulsé du pays en 1767, et les
Indiens, alors, vont retourner
dans la forêt et les églises
vont tomber en ruines.
Les Guaranis eux-mêmes
ont aujourd'hui presque
complètement disparu.
Tombées dans l'oubli et enfouies
dans la végétation tropicale,
ces ruines, vestiges de cette
période et de cette utopie
sociale, seront redécouvertes
en 1897 et déclarées patrimoine
culturel de l'humanité
par l'UNESCO en 1993.
La Terre est présentée avec un marqueur indiquant «Mycènes et Tirynthe» au Péloponnèse en Grèce.
Texte informatif :
Patrimoine mondial de l'UNESCO
NARRATEUR
Entre Nauplie et Corinthe,
dans le nord du Péloponnèse,
Tirynthe est une ancienne cité
mycénienne. Dans la partie haute
de la butte que l'on appelle
la citadelle se trouve un palais
mycénien qui date du deuxième
millénaire avant notre ère,
ainsi que les vestiges
d'une enceinte de constructions
cyclopéennes. Les pierres
du rempart peuvent
atteindre 3 mètres de long
et 1 mètre d'épaisseur.
Un chemin sous un tumulus
mène à une tombe.
Cette tombe royale en forme
de ruche montre, ici aussi,
un réel savoir-faire dans
l'art de la construction.
Non loin, un autre site
de la même civilisation révèle
un nombre important de vestiges.
C'est le site de Mycènes,
qui a donné son nom
à la civilisation mycénienne.
Tout d'abord, le cercle
des tombes. De nombreuses
sépultures royales ont été
découvertes à l'intérieur
de deux cercles de pierre.
Certaines sont des tombes
à fosses, surmontées d'une
dalle ou d'une stèle. D'après
le matériel funéraire retrouvé:
ossements, pointes de flèches,
poignards, masques ou bijoux,
peu de doutes que des chefs
de guerre et leurs familles
aient été enterrés ici.
Le matériel et l'iconographie
des tombes montrent que Mycènes
était dominée par une riche
aristocratie guerrière dont
les représentants affichaient
une taille et une force physique
supérieure à la moyenne.
La cité était gouvernée par
un monarque appelé «wa-na-ka».
On sait peu de choses sur
cette civilisation qui s'est
développée à partir de 1700 avant Jésus-Christ. Elle serait venue du nord,
durant l'âge de bronze et aurait
envahi la Grèce entière.
Toujours est-il qu'elle est
à l'origine de la civilisation
grecque, et Homère relate
d'ailleurs l'épopée d'un
de leurs rois, Agamemnon, dans
l'épisode de la guerre de Troie.
La disparition de cette
civilisation n'est pas expliquée
précisément. Les causes sont
probablement à la fois externes,
avec des tremblements de terre
qui auraient déplacé les sources
d'eau ou des raids de nouvelles
populations, et internes,
avec une administration trop
centralisée et trop rigide,
incapable de surmonter
de nouvelles crises.
Tout comme à Tirynthe,
la cité est enfermée
dans une enceinte cyclopéenne
percée de deux accès.
La porte des Lionnes, formée
d'un trilithe, constitue
l'entrée principale.
Elle possède un linteau énorme
surmonté d'un triangle de
décharge obturé par une plaque
sculptée représentant
deux lionnes dressées
de part et d'autre
d'une colonne à chapiteau.
L'ensemble date de -1250.
Le palais royal, accessible
par un chemin très raide, est
situé au point le plus élevé de
la citadelle. Il en reste peu de
vestiges. Mais il semble avoir
été composé de trois pièces:
deux vestibules et une pièce
d'apparat qui abritait
un foyer central circulaire,
ainsi qu'un trône.
Le palais domine d'autres
édifices de dimensions un peu
plus modestes, mais aussi
des habitations populaires
et un quartier des artisans.
La période mycénienne a été
d'une grande prospérité
dans le Péloponnèse.
Sa flotte devait contrôler
les mers et faire commerce
avec la Sicile, la Crète,
la Syrie ou l'Égypte.
Mais les traces de cette
civilisation sont tellement
ténues que l'origine d'une telle
affluence de richesse
ne peut faire l'objet
que de suppositions. Et on
imagine aussi à l'inverse:
des pillages ou le retour de
mercenaires partis combattre
les pharaons et autres Hittites.
Une série de tombes à tholos
fut également construite
sur les pentes de la colline
pour les rois régnant ici.
Le schéma est le même qu'à
Tirynthe. Un couloir s'enfonce
sous la colline et le soutien
des masses s'effectue grâce à la
technique de l'encorbellement.
On a estimé que plus d'un an
de travail était nécessaire
pour ériger une telle sépulture.
C'est dire l'importance
qui était accordée
au monument funéraire.
Légèrement à l'écart, parmi
les ruines, la tombe
la mieux préservée et la plus
spectaculaire est certainement
celle du roi Agamemnon, nommée
aussi «trésor des Atrides».
L'accès à la tholos se faisait
par une entrée inclinée et
découverte, ou dromos, longue
de 36 mètres, et constituée
de murs de pierres sèches.
Comme les autres tombes royales,
le trésor d'Atrée est formé
d'une pièce souterraine
à plan circulaire avec une
couverture à section ogivale.
Faisant 13,50 mètres de haut
et 14,50 mètres de large, il a
été le plus grand et le plus
large dôme dans le monde
pendant plus d'un millénaire.
L'intérieur était décoré d'or,
d'argent et de bronze.
Les ruines de Mycènes sont
véritablement une invitation
à l'imaginaire, due au peu
de connaissances que nous
avons de cette civilisation
de la Grèce archaïque.
La Terre est présentée avec un marqueur indiquant «Château de Breteuil» à l'Île-de-France.
NARRATEUR
Le château de Breteuil
est un château
situé à Choisel, dans
la vallée de Chevreuse,
à 35 kilomètres au sud de Paris.
Le château présente une
architecture du dix-septième siècle comportant
une cour carrée, entièrement
enserrée de constructions, avec
deux pavillons d'angle et un
corps central en fond de cour.
Construit en 1610, le château
est la demeure des marquis
de Breteuil, qui ont servi,
entre autres, les rois Louis
(chiffre_romain=14]XIV[/chiffre_romain], Louis [chiffre_romain=15]XV[/chiffre_romain] et Louis [chiffre_romain=16]XVI[/chiffre_romain)
.Leur blason, l'épervier d'or sur
fond d'azur, flotte sur le toit.
Leur devise: «Ni par l'espoir
ni par la crainte.» Le château
de Breteuil est classé
monument historique depuis 1973.
Situé au coeur du parc naturel
de la vallée de Chevreuse,
le château comprend plusieurs
jardins et un parc de 75
hectares donnant sur la forêt.
La famille de Breteuil,
très en vue à la cour,
améliora et embellit
le château au fil du temps.
L'un des ancêtres des Breteuil
reçut de Guillaume le Conquérant
le titre de comte de Breteuil.
Plus tard, les Breteuil
continuèrent à servir l'église,
comme évêques, et les rois
de France, en tant qu'officiers,
ambassadeurs ou ministres. Ils
servirent également la France
sous diverses républiques.
Dans le pavillon de chasse,
transformé en galerie
des ancêtres, on rencontre
une famille qui s'inscrit
au coeur de l'histoire
depuis bien longtemps.
Un des illustres aïeux, Louis
de Breteuil, fut ministre des
Finances sous le roi Louis [chiffre_romain=14]XIV[/chiffre_romain].Il fut ainsi le premier
de la famille à avoir été
élevé au rang de ministre.
Plus tard, sous le règne
de Louis [chiffre_romain=16]XVI[/chiffre_romain], un Breteuil futégalement ministre et le tableau
de ce roi, qui a beaucoup compté
pour la famille, trône en bonne
place dans la grande galerie.
Sur un mur, un portrait
d'un autre roi, Louis [chiffre_romain=18]XVIII[/chiffre_romain],le montre recouvert de fleurs
de lys, l'emblème de la royauté
française depuis le Moyen Âge.
Durant son règne,
au dix-neuvième siècle, un Breteuil
fut également ministre.
On le voit, la famille
de Breteuil est étroitement
liée à la royauté.
Le château de Breteuil est avant
tout une demeure familiale où
les générations se sont succédé.
Il est entièrement meublé
et décoré depuis le dix-huitième
siècle, ce qui le rend très
vivant et authentique. Chaque
pièce raconte une histoire.
Ce salon tient son nom des
quatre panneaux de tapisseries
brodées d'or, réalisées par
la manufacture des Gobelins et
représentant les quatre saisons.
La visite continue, et pièce
après pièce, la généalogie
s'affiche sur les murs.
L'abbé de Breteuil et sa soeur
Émilie sont les enfants du baron
Louis Nicolas de Breteuil,
qui eut un grand rôle
diplomatique sous Louis [chiffre_romain=14]XIV[/chiffre_romain].Émilie de Breteuil, sa fille,
fut, pour son époque,
un modèle de femme émancipée.
Mariée au marquis du Châtelet,
elle fut la très proche amie
de l'écrivain philosophe
Voltaire et formèrent
l'un des plus célèbres couples
du dix-huitième siècle.
Il y a là, dans ce château
familial, une profusion
de meubles et d'objets qui
habillent chaque pièce, comme ce
jeu de trictrac, très à la mode.
Un aperçu du quotidien des
châtelains est possible grâce
à la présence du mobilier,
des salons, des chambres,
des cabinets, de la vaisselle
luxueuse ou encore, des salles
de bain, comme celle-ci,
qui date du début du dix-neuvième
siècle, à une époque où il
n'y avait pas l'eau courante.
Magnifiquement meublé, la grande
originalité du château
de Breteuil est qu'il met
en scène la vie quotidienne
de la famille, au coeur de
l'histoire de France, et ce,
avec 50 personnages de cire
réalisés par le musée Grévin.
Militaire, puis diplomate,
Henri de Breteuil est, lui,
mis en scène, dans le fumoir.
Durant sa carrière diplomatique,
Henri de Breteuil fut
proche des présidents
Gambetta et Clemenceau.
Et de son amitié avec le futur
roi d'Angleterre, une pièce du
château garde encore les traces.
Dans la salle à manger,
le prince de Galles a honoré
la famille d'une visite en 1905.
Une autre comète à avoir
traversé la galaxie des Breteuil
est l'écrivain Marcel Proust,
qui venait souvent rendre
visite à Henri, au château.
Il va même s'inspirer
du marquis pour créer
un personnage de son célèbre
roman
«Du côté de chez Swann».
Dans le salon de musique,
un drôle d'orchestre composé
d'automates. Les chaises sont
décorées de broderies
des «Fables de Lafontaine».
Dans la salle d'égyptologie est
exposée la très rare collection
de la «Description de l'Égypte».
Au début du vingtième siècle, Henri de
Breteuil fait de gros travaux de
réhabilitation dans le château
et dans les jardins, où il
revient au style à la française,
dans la plus pure tradition.
Les paysagistes vont établir de
grandes perspectives, notamment
grâce à l'aménagement d'un
bassin appelé «miroir d'eau»
du côté nord, qui domine
la vallée de Chevreuse.
Ils embellissent les pelouses
et les allées et réalisent des
jardins de broderies de buis.
Les paysagistes Duchêne
s'inscrivent dans la tradition
d'André Le Nôtre, le grand
jardinier du château
de Versailles. Ce renouveau
du style classique s'intègre
avec subtilité à la
structure existante du site.
Les étangs romantiques en
contrebas du domaine ont été
aménagés sous Napoléon [chiffre_romain=3]III[/chiffre_romain].Les amoureux de la nature
tombent sous le charme du
calme et de la beauté des lieux.
Le château de Breteuil et son
parc permettent aux visiteurs
de s'évader et de se
ressourcer en plein coeur
de la nature, à seulement
35 kilomètres de Paris.
Une visite à Breteuil est
une invitation au rêve, mais
aussi à la réalité qui nous
fait vivre l'histoire et
la culture, très concrètement.
Les 100 000 visiteurs annuels
en sont certainement la preuve.
La Terre est présentée avec un marqueur indiquant «Palais des Doges» à Venise, en Italie.
NARRATEUR
La plus romantique des villes
est sans aucun doute Venise,
la ville de Casanova
et de tous les amoureux.
Palais et monuments ou trésors
artistiques et architecturaux,
Venise séduit grâce à son cadre
somptueux, mais également par
une ambiance incomparable
avec ses ponts et ses canaux.
Bordant l'entrée du grand
canal, le Palais des doges,
ou des ducs, fut la résidence
officielle des premiers
magistrats de la république
de Venise, élus par leurs pairs
nobles. De 697 à 1797,
la ville a eu 120 doges. Leurs
attributions principales étaient
de décider la guerre ou la paix,
de commander les armées,
de nommer les fonctions
civiles et ecclésiastiques
ou de présider le Sénat.
Le palais possède une cour
intérieure, dont un mur
dans lequel se trouve
une porte et mitoyen
avec la basilique San Marco
C'est la façade dite «de
l'horloge». Achevée en 1618,
elle est riche de six statues
romaines dont la signification
s'est envolée avec le temps.
Sur la droite, le grandiose
escalier des Géants mène
à l'intérieur et notamment au
célèbre escalier d'Or qui donne
accès aux salles supérieures.
Il a été nommé ainsi pour la
richesse et la magnificence de
ses ornements, mais aussi parce
qu'il était réservé aux nobles.
Si l'architecture du palais est
gothique dans son ensemble,
les décorations intérieures
remaniées au cours du
temps, et après différents
incendies, sont définitivement
attachées à la Renaissance.
Au sommet de l'escalier, un
vestibule carré était l'entrée
d'apparat qui servait
aux ambassadeurs étrangers
et aux sénateurs qui
allaient au Conseil.
Au plafond, peint
par Tintoret, on voit
le doge qui reçoit l'épée
et la balance de la Justice.
Cette salle qui servait
d'antichambre et de passage
possède de belles peintures,
dont ce doge agenouillé devant
la religion, représentée
par la Vierge et des saints.
Un autre tableau montre l'entrée
du roi de France, Henri [chiffre_romain=3]III[/chiffre_romain],à Venise, en 1574. Le but
de cette visite, suffisamment
rare pour être soulignée,
était uniquement touristique.
Une toile du peintre Tiepolo
affiche l'hommage de Neptune,
le dieu de la mer à Venise,
la puissance maritime d'alors.
Les portes sont surmontées
des statues allégoriques et le
plafond est magnifiquement orné
de stuc de Vittoria et Bombarda
et de peintures de Tintoret.
La salle du Sénat abritait, à
son début, les représentants du
peuple. Puis, petit à petit, ces
représentants furent remplacés
par les nobles, et c'est ici
qu'ils votaient les décisions
prises par le doge.
Ici aussi, la décoration
est somptueuse.
Sur le panneau du trône,
une toile du Tintoret
montre deux doges agenouillés
devant le Christ mort.
Il a également peint
l'incarnation de Venise,
assise dans les nuages, au
milieu de différentes divinités.
La salle de la Boussole affiche,
elle aussi, de belles peintures
parmi lesquelles, celle
du doge Donato, à genoux
devant la Vierge et
qui lutta contre le pape.
La salle du Conseil majeur
est la plus grande de toutes
les salles du Palais des doges,
avec 54 mètres de longueur,
25 mètres de largeur et plus
de 15 mètres de hauteur.
Si aujourd'hui, cette salle
présente un aspect surprenant,
superbe et grandiose, rien que
par sa décoration artistique,
il est facile d'imaginer combien
elle a dû être imposante
quand y trônait le doge,
entouré de ses 500 sénateurs
et conseillers en tous genres.
Parmi les toiles figurent les
portraits de 76 doges qui ont
régné de l'an 810 jusqu'en 1554.
De plus, nombre de tableaux
historiques reprennent
les événements politiques
ou militaires marquants
de la République.
Parmi eux, la bataille navale
de Salvatore entre les Vénitiens
et les troupes de l'empereur
germanique Frédéric premier
Barberousse, qui voulait
annexer l'Italie
à sa couronne au douzième siècle.
Les Vénitiens, alliés
au pape pour la circonstance,
lui infligèrent
une cuisante défaite.
La peinture, riche en
détails, est de Tintoret.
Jacobo Robusti, dit
«Tintoretto», est un peintre
de la Renaissance né et mort
à Venise au seizième siècle, et
que l'on associe au mouvement
artistique du maniérisme
de l'école vénitienne.
Cet élève du Titien est
réputé pour avoir dépassé
son maître dans la maîtrise
des couleurs et des ombres.
Dans la salle, hormis les
tableaux de Tintoret, figurent
ceux de Véronèse, de Palma
le Jeune, de Jules Dal Moro
et de bien d'autres encore.
Mais la plus célèbre des
peintures, toujours de Tintoret,
se trouve sur le mur du trône.
C'est le plus grand
tableau du monde, à savoir
«La gloire du Paradis».
C'est une vaste conception qui
mesure pratiquement 25 mètres
de long sur 10 mètres de haut.
Grande star du moment, le
peintre ne s'est pas inquiété
des sujets historiques pour
ce travail. Il a représenté un
paradis en une composition assez
désordonnée qui ressemble plus
à une cohue de festivités
vénitiennes, plutôt qu'à
ce monde inconnu dans lequel
les catholiques voyaient
autre chose de plus sobre.
Construit à partir
de 1340, le Palais des doges
est certainement le plus
beau bâtiment de Venise.
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