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Vidéo transcription
Ontario : Les municipales
Retour sur les élections municipales aux quatre coins de l’Ontario avec l’éditorialiste Pierre Jury, du quotidien LeDroit, et le politologue Luc Turgeon, de l’Université d’Ottawa. Et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario reprend les démarches pour faire enchâsser les droits des Franco-Ontariens dans la constitution canadienne.
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Générique d'ouverture
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Bienvenue à #ONfr. C'était jour
d'élections municipales en
Ontario lundi. Et pour en parler
aujourd'hui, nous recevons
Pierre Jury, qui est éditorialiste
au quotidien Le Droit, à Ottawa,
et Luc Turgeon qui est
politologue à l'Université d'Ottawa.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant à PIERRE JURY et LUC TURGEON)
Bonjour, messieurs.
[ENSEMBLE:] Bonjour.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Que retenons-nous de cette
soirée électorale du 27 octobre?
PIERRE JURY
Premièrement, le changement de
ton à la ville de Toronto avec
l'arrivée de John Tory, et la
continuité à Ottawa avec la
poursuite des choses sous Jim
Watson.
LUC TURGEON
Également, il y a des nouveaux
visages dans plusieurs
municipalités en Ontario, que ce
soit en banlieue de Toronto et
dans le sud-ouest de la province.
Des nouveaux maires
qui vont être confrontés à
d'énormes problèmes au niveau de
la fiscalité, au niveau des
infrastructures donc, ils auront
des défis de taille dans
les prochains mois.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Il y avait quelques maires qui
étaient affectés de scandales.
On pense par exemple à Clarence-
Rockland, on pense à London, on
pense à Brampton. Les électeurs
ont fait le ménage. Qu'est-ce
que ça vous signale?
PIERRE JURY
Quand ça va bien, les gens
sont réélus. Quand il y a des
problèmes, comme Marcel Guibord
et deux des conseillers de
Clarence-Rockland avaient, c'est
là qu'on voit la grogne des
électeurs, qui décident de faire
le ménage. Parce que c'est un
peu la sagesse populaire, on
n'aime pas la chicane. Et quand
des élus dirigent des
municipalités ou ont un type
d'administration, de gestion
conflictuelle, les gens ont
tendance à les mettre dehors. Et
c'est ce qu'on a vu à Clarence-
Rockland et ailleurs aussi dans
la province.
LUC TURGEON
Il y a certaines municipalités
où des maires sortants se
retiraient. On pense par exemple
à Sudbury. Ça, c'est un exemple
intéressant, parce que c'est
Brian Bigger qui a été élu,
et c'est l'ancien vérificateur
général de la municipalité.
Comment la dynamique
va fonctionner avec un ancien
VG qui est devenu maire?
PIERRE JURY
C'est un pas difficile,
important. Difficile de passer
de l'administration, d'être un
serveur des finances publiques
et de la chose publique, à la
politique active. Ce sera très
intéressant de voir comment il
fera le pas. C'est pas tout le
monde qui est capable de le
faire, parce que c'est un rôle
complètement différent.
LUC TURGEON
D'autant plus que monsieur
Brian Bigger a fait une
promesse qu'il allait geler les
taxes à Sudbury, à tout le moins
dans la première année. Alors
là, c'est un défi encore plus
important. Qu'est-ce qui va
arriver avec les infrastructures,
entre autres? On a besoin de
réinvestir dans les
infrastructures. Où on va
trouver cet argent-là? C'est
tout un défi de taille, comme
Pierre l'a mentionné, de passer
de l'administration finalement à
la politique, où là, il va
falloir rendre des comptes à la
population si on n'est pas
capable de maintenir ou de tenir
ses promesses.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
On passe du côté de l'Est
ontarien où il y a eu des
revirements de situation lundi
soir. On a vu d'anciens maires,
qui avaient été défaits en 2010,
revenir par la grande porte
cette année. On pense par
exemple à Jeanne Charlebois, à
Hawkesbury, Conrad Lamadeleine
à Casselman. Est-ce que c'est un
coup de balai par en arrière?
PIERRE JURY
Ça dépend des situations.
Jean-Yves Lalonde a été défait.
Denis Pommainville a essayé de
revenir, il est défait. Par
contre, Jeanne Charlebois à
Hawkesbury, elle a réussi son
retour. Marcel Guibord, lui, se
fait montrer la porte. De
municipalité en municipalité, il
n'y a pas de portrait global, il
n'y a pas une grande conclusion
qu'on peut tirer. Dépendant des
endroits, ça a fonctionné ou ça
n'a pas fonctionné.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Quand on regarde la carte de
la province, au cours de quatre
prochaines années, comment va-t-
elle être transformée par le
vote de cette semaine?
PIERRE JURY
Ce qui va changer la carte de
la province, c'est comment le
gouvernement provincial va gérer
la situation. C'est eux qui ont
le gros du travail à faire.
LUC TURGEON
Oui, en effet, il y a certains
maires qui ont des plans très
ambitieux. Entre autres, M.
Brown, à London, a des plans
d'investissement importants. Dans
certaines municipalités, on peut
s'attendre peut-être à des
changements importants. Mais
encore là, ces plans-là vont
dépendre de la situation
financière de la province, des
transferts dans les municipalités,
des plans d'infrastructures,
non seulement de la province,
mais également du
gouvernement fédéral.
Malheureusement, c'est le cas au
Canada. Les municipalités ont
très peu de pouvoir vis-à-vis la
province et le gouvernement
fédéral.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Luc Turgeon, politologue à
l'Université d'Ottawa, Pierre
Jury éditorialiste au quotidien
Le Droit, merci.
LUC TURGEON
Merci à vous.
PIERRE JURY
Merci.
(Transition)
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Verra-t-on un jour les droits
des Franco-Ontariens enchâssés
dans la Constitution canadienne?
C'est en tout cas un des
dossiers que veut remettre de
l'avant l'Assemblée de la
francophonie de l'Ontario. Nous
avons rencontré le président de
l'organisation, Denis
Vaillancourt, un peu plus tôt
cette semaine.
(S'adressant à DENIS VAILLANCOURT)
Denis Vaillancourt, bonjour.
DENIS VAILLANCOURT
Bonjour.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
En fin de semaine, l'Assemblée
de la francophonie de l'Ontario
tenait son assemblée générale
annuelle. Qu'est-ce qui s'est
dégagé de cette rencontre-là?
DENIS VAILLANCOURT
Quelques résolutions
d'orientation. L'Assemblée
générale a rappelé que c'est le
temps de peut-être entreprendre
des démarches pour garantir à
long terme les droits
linguistiques. Et là, on parle
d'enchâssement, on parle de
désignation de la province
bilingue. Alors, sur ce dossier-
là, on reprend le collier d'une
façon plus concrète pour
travailler et mettre en place
les stratégies nécessaires pour
interpeller le gouvernement
provincial à garantir les
droits. On a expliqué le
véhicule d'enchâssement, qu'il
s'agirait d'une entente
bilatérale entre le fédéral et
le provincial et qui aurait pour
but d'inscrire dans la
Constitution canadienne
le phénomène que les droits
linguistiques de l'Ontario sont
enchâssés, pour éviter des reculs
dans le futur.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Quand on regarde la place qu'a
occupée par exemple le voeu
d'avoir la désignation bilingue
à Ottawa durant la campagne
municipale, quand on regarde ce
qui se passe du côté de la
municipalité de Durham, où ce
n'est pas encore un acquis,
qu'est-ce qui vous fait croire
que le fruit est mûr pour
commencer cette discussion-là
avec le gouvernement provincial?
DENIS VAILLANCOURT
Il y a une couple de choses.
D'abord, on a un gouvernement
majoritaire qui a quand même la
chance, dans les prochains quatre
ans, de mettre de l'avant
certaines politiques sociales.
Que ce soit les droits
linguistiques ou autre, quand tu
es majoritaire, c'est une
occasion, avec une volonté
politique, d'agir sur certains
dossiers. En reprenant le
dossier, c'est qu'on dit...
Pourquoi c'est mûr? Bien, on a
peut-être l'occasion d'avoir une
conversation intéressante avec
le gouvernement actuel, pour dire
qu'il y a une occasion de
leadership de votre part pour
garantir les droits
linguistiques. Et quand on
regarde, à la veille du 150e
anniversaire de la
Confédération, c'est un moment
privilégié de donner l'intention
parce qu'une négociation ou une
discussion d'enchâssement des
droits linguistiques, c'est une
discussion complexe. Parce qu'il
va y avoir toutes sortes
d'enjeux à mettre là-dedans.
Mais l'objectif que la
communauté poursuit, et elle a
toujours poursuivi ça, il ne
faut pas se leurrer, l'action
des francophones depuis le
règlement 17 a été une question
d'améliorer les droits
linguistiques. Et là, on est,
après 100 ans de revendications,
on est peut-être mûrs à dire:
Comment est-ce qu'on assure
l'avenir en garantissant ces
choses-là? Il faut comprendre
que la loi 8, c'est toujours
rien qu'une loi. Une loi, c'est
modifiable et ça peut s'abroger.
L'idée d'enchâsser, c'est que ça
rend une garantie beaucoup plus
certaine et beaucoup plus sûre.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Denis Vaillancourt, merci.
DENIS VAILLANCOURT
Ça me fait plaisir.
(Transition)
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Voilà ce qui conclut cette
émission de #ONfr. Rendez-vous
jeudi prochain à 20h50 pour un
autre survol de l'actualité
politique de l'Ontario. D'ici là,
gardez un oeil sur Queen's
Park via notre blogue et via
Twitter. Au revoir.
(Générique de fermeture)
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