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Vidéo transcription
La baie Georgienne : Un nouveau Montfort?
L’Ontario français s’apprête-t-il à vivre un nouveau «Montfort»? La question se pose après que l’Hôpital général de la baie Georgienne eut décidé de fermer son campus de Penetanguishene, partiellement désigné en vertu de la Loi sur les services en français. Et pendant qu’Ottawa fait la sourde oreille aux demandes de l’Ontario, la première ministre Kathleen Wynne tisse des liens avec ses homologues provinciaux et territoriaux.
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Générique d'ouverture
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Bienvenue à #ONfr.
L'Ontario français est-il à la veille
de vivre une nouvelle crise
Montfort? Eh bien, la question
se pose après que la direction
de l'Hôpital général de la baie
Georgienne eut décidé de fermer
son campus de Penetanguishene,
qui est partiellement désigné en
vertu de la Loi sur les services
en français. Nous nous sommes
rendus à Penetanguishene prendre
le pouls de la situation.
Et voici le reportage que nous
vous avons préparé.
Entretien avec ANNE GAGNÉ, résidente de Penetanguishene
ANNE GAGNÉ
L'hôpital de Penetanguishene
est en train de se fermer grâce
à une décision... je sais pas si
c'est "grâce", mais à cause
d'une décision prise par
l'hôpital de la baie Georgienne,
l'Hôpital général de la baie
Georgienne, parce que cet
hôpital-là est maintenant
amalgamé sous la responsabilité
de l'autre. Et ils ont pris
une décision, à cause de leur
situation financière, de le
fermer complètement d'ici 2016.
Oui, la perte est très grande.
Parce que cet hôpital seulement,
cet édifice-là, cet hôpital-là
est désigné pour des services de
langue française depuis 1986.
Et avec la fermeture de certains
des services qui sont protégés
par la loi, ça, ça veut dire
pour les francophones que les
services vont partir de la
ville, puis de la région.
Entretien avec MAÎTRE FRANÇOIS BEAULIEU, commissaire aux services en français de l'Ontario
MAÎTRE FRANÇOIS BEAULIEU
Je pense que le fait que le
gouvernement a bien réagi par
rapport à notre enquête lancée,
j'ai reçu l'assurance que des
services qui sont présentement
désignés sur le site de
l'Hôpital général de Penetanguishene
vont demeurer ouverts.
Alors, est-ce que ce
sera le cas dans la réalité,
est-ce que c'est la vraie
situation? C'est pour ça que
nous, on fait enquête. Puis on
fait aussi une enquête pour
savoir comment est-ce qu'une
telle chose a pu se produire en
2014, alors qu'on travaille si
fort pour obtenir la désignation
de nouveaux organismes. Est-ce
qu'il n'y aurait pas eu un certain
laisser-aller quelque part en ce
qui concerne la protection des
organismes qui sont déjà
désignés?
ANNE GAGNÉ
Oui, certainement ça nous a
surpris. Nous avons cru que sous
la loi, on était protégé, que
l'hôpital, le conseil
d'administration de l'Hôpital de
la baie Georgienne serait au
courant du fait qu'ils n'avaient
pas l'autorité de le faire. Puis
nous, on croyait qu'ils étaient
pour protéger nos droits, ce qui
n'est pas le cas.
MAÎTRE FRANÇOIS BEAULIEU
C'est pas tout de désigner
quelque chose éventuellement à
Midland. L'arrêt Montfort,
l'arrêt Lalonde, là, a été très clair
là-dessus. C'est pas juste de
promettre une désignation
ailleurs. C'est de respecter le
processus qui est prévu par la
Loi sur les services en français
dans son article 10.
Et ça, ce que ça dit, ça dit que
si on veut changer le statut
d'une désignation ou révoquer la
désignation, ce qui est le cas
puisqu'on ferme le site de
Penetanguishene, on doit
absolument prévoir un temps de
consultation.
ANNE GAGNÉ
Pour moi, ils n'ont pas fait
leurs devoirs pour commencer.
Ils sont certainement au courant
que cet hôpital était désigné,
que nous vivons dans deux
endroits qui sont désignés pour
des services en langue française
reconnus sous la loi. Ça, c'est
le canton de Tiny et
Penetanguishene.
MAÎTRE FRANÇOIS BEAULIEU
Alors, si ça devient très
facile d'un coup de trait de
fonctionner à quelque part qu'on
peut juste éliminer des
services, ça marche pas.
Ce que la loi dit, c'est qu'il
faut protéger nos services en
français. Et comment? Bien, il
faut au moins avoir
une consultation populaire pour
permettre aux gens de venir dire
ce qu'ils pensent de la
fermeture du site de
Penetanguishene,
dans ce cas-ci.
ANNE GAGNÉ
La communauté commence à se
mobiliser beaucoup plus
maintenant qu'ils sont très
connaissants du fait que leurs
droits viennent d'être lésés.
MAÎTRE FRANÇOIS BEAULIEU
Dans l'affaire Lalonde,
l'affaire Montfort, c'est qu'on
cherchait à sacrifier des
services qui étaient désignés à
l'hôpital de Montfort. Puis on
disait, on promettait qu'on
allait désigner certains
services à l'hôpital, à l'époque
l'Hôpital général d'Ottawa.
Et les services n'étaient pas
encore désignés. Mais plus
encore, ce que la Cour d'appel a
dit dans l'affaire Montfort,
c'est de dire que de toute façon
il faut qu'on respecte un
processus de consultation à
l'article 10. Et ça, ça n'a pas
été fait. Alors, dans ce cas-ci,
le parallèle, il est évident.
La réaction, par contre, c'est
là qu'on diffère de l'affaire
Montfort. C'est qu'il a fallu se
rendre jusqu'en Cour d'appel de
l'Ontario pour pouvoir gagner
notre point, tandis que le
gouvernement a immédiatement
réagi de façon très positive en
disant: "Écoutez, on prend ça au
sérieux."
Diffusion d'un entretien téléphonique avec le ministre de la Santé et des Soins de longue durée, Dr ERIC HOSKINS
DR ERIC HOSKINS
(Propos traduits de l'anglais)
Je ne permettrai pas la fermeture
de l'hôpital ou la dissolution
de ces services de langue française
sans avoir l'assurance que
ces services demeureront
disponibles pour toute personne
qui en a besoin ou qui en fait
la demande.
Retour à l'entretien avec MAÎTRE FRANÇOIS BEAULIEU et ANNE GAGNÉ
MAÎTRE FRANÇOIS BEAULIEU
De toute évidence, il y a eu une
erreur en quelque part.
C'est pas les mots exacts qui
ont été utilisés, mais le ton de
la lettre que moi j'ai reçue, et
qui a été envoyée aussi tant aux
dirigeants du RLISS qu'aux
dirigeants de l'Hôpital général
de Georgian Bay, était très
clair. Donc, il y a quelqu'un
qui a échappé un ballon en
quelque part, et nous allons
tenter de réparer cette erreur-
là. C'est ce que j'ai compris du
ton de la lettre et du ton du
ministère... de la réponse
obtenue de la part du ministère
de la Santé et des Soins de
longue durée. Et ça, je trouve
ça très positif, et c'est là que
ça diffère largement avec
l'affaire Montfort.
ANNE GAGNÉ
Certainement, ça nous
inquiète. J'espère aussi que ça
va sonner une alarme s'il y a
d'autres endroits pareils.
Mais tout ce qu'on sait, c'est
que cet exemple-là est
certainement un précédent qui va
nous aider aussi à pouvoir
négocier ce qu'on aimerait voir
pour nous. Être capable et
indiquer quel service on
aimerait ravoir, et lequel on
voudrait maintenir, ou en
ajouter d'autres qui seraient
bons pour la communauté. Et ça,
ça va probablement ressortir
lors des consultations.
MAÎTRE FRANÇOIS BEAULIEU
Mon travail, c'est pas de
vraiment nécessairement montrer
du doigt une ou deux personnes.
C'est de trouver les causes et
de m'assurer que de telles
bévues n'arrivent plus dans le
futur. Puis, que si le
gouvernement a à refaire, à
redésigner si on veut, à changer
le statut d'une désignation d'un
organisme, ou à même le révoquer
comme c'est le cas présentement,
bien qu'il le fasse selon les
règles de l'art, et que la
population en soit dûment
avertie.
Transition
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Se faire des amis est un art
qui se cultive par les temps qui
courent à l'Assemblée législative.
Voyez ce qui suit.
Diffusion d'images d'une rencontre entre la première ministre de l'Ontario KATHLEEN WYNNE, et le premier ministre du Québec PHILIPPE COUILLARD
KATHLEEN WYNNE
J'espère que je peux avoir une
conversation, une bonne
conférence avec le premier
ministre.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(Narrateur)
Kathleen Wynne ne manque pas
une occasion de le dire.
La première ministre de
l'Ontario souhaite rencontrer
son homologue fédéral Stephen
Harper, mais ses appels à Ottawa
tombent sur le répondeur depuis
près d'un an déjà. Une situation
que Mme Wynne juge préoccupante.
KATHLEEN WYNNE
(Propos traduits de l'anglais)
Je crois que c'est logique que
le premier ministre du pays
rencontre la première ministre
de la plus grande province
au pays.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(Narrateur)
Mme Wynne dit vouloir parler à
M. Harper d'infrastructures, de
pension, d'environnement aussi.
Or, c'est à ces sujets justement
que la première ministre de
l'Ontario ne cesse depuis un an
de casser du sucre sur le dos du
gouvernement conservateur à
Ottawa.
PHILIPPE COUILLARD
(Propos traduits de l'anglais)
Je ne parlerai pas au nom
de M. Harper.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(Narrateur)
Le froid avec Ottawa est tel
qu'il rend mal à l'aise les
autres interlocuteurs de
l'Ontario, y compris ses
meilleurs alliés.
En attendant son coup de fil du
24 Sussex, Mme Wynne, elle,
continue à tisser des liens avec
ses homologues provinciaux et
territoriaux. Rencontre avec
Brian Gallant du Nouveau-
Brunswick, avec Greg Selinger du
Manitoba, conseil des ministres
conjoint avec le Québec.
Mme Wynne se dit qu'à force de
se faire des amis au sein de la
fédération canadienne, M. Harper
finira bien par décrocher le
téléphone.
Transition
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Voilà ce qui conclut cette
émission d'#ONfr. Rendez-vous
jeudi prochain, 20h50, pour un
autre survol de l'actualité
politique de l'Ontario. D'ici
là, demeurez branchés
sur Queen's Park via notre
blogue et via Twitter.
Au revoir.
Générique de fermeture
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