ONFR
Restez à l'affût des dossiers chauds à Queen's Park et dans la francophonie ontarienne et canadienne.


Vidéo transcription
Ontario : Enseignement franco
Ça brasse dans les écoles de l’Ontario, alors que les grèves et les moyens de pressions se multiplient dans les écoles anglophones et que les enseignants francophones se rapprochent eux aussi des lignes de piquetage. Et les voix s’élèvent de plus en plus nombreuses pour empêcher le gouvernement de Kathleen Wynne de privatiser jusqu’à 60% de la société de distribution et de transmission d’électricité Hydro One.
Année de production: 2015
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Générique d'ouverture
Images d'une manifestation d'enseignants en Ontario.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Bienvenue à #ONfr.
Ça brasse dans les écoles de
l'Ontario. Les enseignants du
secondaire dans trois conseils
scolaires publics anglophones
sont en grève, certains depuis
un mois. Dans deux autres
conseils, ils sont en moyens de
pression.
Les enseignants de l'élémentaire
public anglophone sont eux aussi
en moyens de pression. Et
maintenant, les enseignants
francophones et ceux des écoles
catholiques de langue anglaise
songent à se donner un mandat de
grève pour septembre.
Entretien avec CAROL JOLIN, président de l'Association des enseignants franco-ontariens
CAROL JOLIN
Nos membres en ont assez.
Les négociations de 2012 ont été
extrêmement difficiles. On a
négocié avec un couteau sur la
gorge, avec une loi spéciale
qui nous guettait si on négociait pas.
Donc, on se retrouve cette année
encore, on vient pour négocier,
et à nouveau le gouvernement
vise des retranchements
importants dans nos conventions
collectives, changer nos
conditions de travail. Et puis
ça, bien, nos membres en ont
assez.
Images d'une manifestation devant le parlement ontarien.
FRANÇOIS-PIERRE DUFAULT
(Narrateur)
On semble de plus en plus se
diriger vers une grève générale
de l'éducation en Ontario.
Une grève qui compromet déjà la
diplomation de milliers d'élèves
de la 12e année dans les
écoles anglophones. Et une grève
qui pourrait hypothéquer, dès la
rentrée, la prochaine année
scolaire des élèves franco-
ontariens.
(S'adressant au public de l'émission)
Mais la ministre de l'Éducation
persiste et signe. Liz Sandals
dit vouloir des ententes
négociées avec les quatre
syndicats de l'enseignement dans
la province.
Images d'un discours de la ministre de l'Éducation de l'Ontario, LIZ SANDALS.
LIZ SANDALS
(Propos traduits de l'anglais)
Nous devons avoir des ententes
négociées. Nous sommes donc prêts
à demeurer à la table des
négociations. Je sais que l'association
des conseils scolaires est aussi
prête à négocier. J'espère
que les syndicats sont prêts
à revenir à la table.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Sauf que les négociations sont
au point mort, comme nous le dit
Carol Jolin, de l'AEFO.
CAROL JOLIN
J'ai eu l'occasion de parler à
plusieurs membres, parler de la
situation d'où est-ce qu'on est
rendu dans les négociations.
Ça progresse à la vitesse des
glaciers, puis je pense que les
glaciers vont plus vite que nous
autres dans le moment.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Ce qui vient davantage
compliquer les choses, c'est que
le gouvernement a mis en place
un système de négociation à deux
niveaux pour éviter de se
retrouver dans une impasse
générale, comme en 2012. Il y a
maintenant un niveau de
négociation provincial pour les
grandes questions d'argent, et
une négociation locale pour les
autres questions, comme la
répartition des tâches, par
exemple.
Les enseignants du secondaire
public anglophone dans les
régions de Durham, Peel et
Sudbury ont débrayé pour des
questions d'ordre local.
Leurs collègues de Halton et
d'Ottawa-Carlton ont entamé des
moyens de pression, eux aussi
pour des enjeux locaux.
Pour les enseignants de
l'élémentaire public anglophone,
c'est au niveau provincial que
les négociations achoppent. Même
chose pour les catholiques
anglophones et l'AEFO,
l'Association des enseignants
franco-ontariens.
CAROL JOLIN
On parle d'autonomie
professionnelle, on parle de
changements aux conditions de
travail, d'augmentation de
surveillance, d'enlever des
concessions... pas des
concessions, pardon, mais
d'enlever des items qui ont été
négociés lors de la dernière
convention. Et puis là, les
conseils veulent revenir, et
puis les enlever de la table.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Sur les banquettes de
l'opposition à Queen's Park, on
met tous les jours la pression
sur le gouvernement pour qu'il
ramène, de gré ou de force, les
enseignants dans leurs salles de
classe.
Images d'allocutions de JIM WILSON et d'ANDREA HORWATH à l'Assemblée législative.
JIM WILSON
(Propos traduits de l'anglais)
Votre gouvernement a provoqué
ces grèves avec son système
de négociations qui est considéré
comme déficient et dysfonctionnel.
C'est la responsabilité de votre
gouvernement de ramener
les enseignants dans leurs salles
de classe, là où ils doivent être,
avant que les élèves ne perdent
leur année scolaire.
Allez-vous le faire?
ANDREA HORWATH
(Propos traduits de l'anglais)
Des dizaines de milliers d'élèves
sont privés de cours. Ils se
demandent sir leur année scolaire
est perdue. Des centaines
de millions de dollars ont été
retranchés de notre système
d'éducation qui est déjà
sous-financé. C'est le chaos
dans nos écoles.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Au moment d'enregistrer cette
émission, la ministre Liz
Sandals consultait la Commission
des relations de travail en
éducation de l'Ontario pour
évaluer les risques des grèves
pour les élèves de la 12e année.
Pendant ce temps, à la table des
négociations et sur les lignes
de piquetage, l'AEFO et les
autres syndicats continuaient à
s'impatienter.
CAROL JOLIN
Quand on parle de qualité de
l'éducation, on semble croire
que la ministre est la seule
qui a le monopole du bien-être
des étudiants, mais je peux vous
dire, c'est pas le cas. Ce sont
nos membres qui sont en salle de
classe tous les jours avec les
jeunes qui ont véritablement à
coeur la qualité de l'éducation.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Les prochaines semaines
s'annoncent donc très chaudes
dans les écoles de l'Ontario,
peut-être plus chaudes encore
que sous le règne de Mike
Harris. Et pourtant, à l'époque,
ils étaient nombreux dans le
secteur de l'éducation à dire
qu'ils vivaient un enfer.
Transition
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
L'avenir d'Hydro One continue à
chicoter bien des gens, tant du
côté de l'opposition à Queen's
Park que dans les communautés
rurales et du nord de l'Ontario,
où la hausse des tarifs
d'électricité se fait le plus
sentir.
Images d'un discours de GILLES BISSON, député néo-démocrate de Timmins- Baie-James
GILLES BISSON
Jusqu'à date, on a vu 320%
d'augmentation sur nos factures.
Pourquoi?
Parce que le gouvernement
provincial a privatisé dans le
secteur des générations. Là, ils
proposent qu'ils vont privatiser
60% du système d'Hydro One,
qui est la transmission et la
distribution. Assez, c'est
assez.
Enough is enough.
(Propos en anglais puis en français)
On a besoin d'arrêter cette
affaire-là aujourd'hui, non
trois ans d'astheure.
Images de manifestants à Queen's Park
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(Narrateur)
Les voix s'élèvent de plus en plus
nombreuses pour empêcher le
gouvernement de Kathleen Wynne
de privatiser jusqu'à 60% de la
société provinciale de
distribution et de transmission
d'électricité. Le Syndicat
canadien de la fonction publique
a été chercher un avis juridique
défavorable à la vente d'Hydro
One. Le commissaire aux services
en français, François Boileau,
s'inquiète pour sa part du
maintien d'un service aux
abonnés dans la langue de la
minorité.
(S'adressant au public de l'émission)
La pression est donc
de plus en plus forte sur le
clan libéral. Mais alors que le
budget de l'Ontario fait son
chemin vers la troisième lecture
et la sanction royale, plus rien
ne semble en mesure d'arrêter le
gouvernement dans son élan.
Entretien avec CHARLES SOUSA, ministre des Finances de l'Ontario.
CHARLES SOUSA
(Propos traduits de l'anglais)
Ce budget a pour but de
redéployer des ressources
et faire tout le nécessaire
pour que nous puissions investir
davantage dans l'infrastructure
- routes, ponts et transports
en commun – pour le bénéfice
de la population de l'Ontario.
C'est ce que nous voulons faire.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Les libéraux à Queen's Park font,
du débat sur la vente d'Hydro
One, un débat sur
l'infrastructure. Si vous êtes
contre cette privatisation,
disent-ils, vous êtes
automatiquement contre le
réinvestissement de 4 milliards
de dollars dans les routes et
les transports en commun de la
province. Un argument qui
hérisse l'opposition.
Entretien avec JIM WILSON
JIM WILSON
(Propos traduits de l'anglais)
C'est ce que les libéraux veulent
nous faire croire. Mais si on
regarde leur budget, ces 4 milliards
de dollars ne sont pas dédiés
à l'infrastructure. Cet argent
a été annoncé l'an dernier,
faisant partie d'un investissement
de 130 milliards de dollars.
Ils nous l'annoncent à nouveau.
Ce n'est pas du nouvel argent.
Les libéraux ont besoin de ces
4 milliards de dollars pour
réparer 12 ans de mauvaise
gestion et abattre le déficit.
C'est ça, la vraie raison.
Entretien avec ANDREA HORWATH
ANDREA HORWATH
(Propos traduits de l'anglais)
C'est un faux dilemme.
Les gens de l'Ontario n'en
croient rien. Partout où je vais,
les gens pensent que c'est
un faux dilemme.
Kathleen Wynne est la seule
première ministre dans
l'histoire de notre province
qui est incapable de garder
notre réseau d'électricité
dans le domaine public et,
en même temps, bâtir
notre infrastructure.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Les opposants à la vente d'Hydro
One sont de plus en plus
nombreux, certes. Mais c'est à
se demander s'ils parlent assez
fort. Au Québec ou au
Nouveau-Brunswick, un tel projet
de privatisation aurait déjà fait
descendre des milliers de
personnes dans la rue.
À Queen's Park, ils étaient près
d'une centaine à manifester
l'autre jour.
Transition
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Voilà ce qui conclut cette
émission de #ONfr.
On se retrouve jeudi prochain
pour une autre incursion
dans l'univers politique de
l'Ontario. D'ici là, demeurez à
l'affût de tout ce qui se passe
dans la province avec nous sur
Twitter et sur notre site
d'information quotidien au
tfo.org/onfr. Au revoir.
Générique de fermeture
.
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