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Restez à l'affût des dossiers chauds à Queen's Park et dans la francophonie ontarienne et canadienne.


Vidéo transcription
FCFA : Bilan et défis
Changement de garde à la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada: quel bilan fait-on de la présidence de Marie-France Kenny et quels défis attendent son successeur? Une loi spéciale pour mettre fin aux grèves scolaires risque-t-elle, au contraire, d’ajouter de l’huile sur le feu? Et un appui de taille à Queen’s Park pour le projet d’université «par et pour» les francophones de l’Ontario.
Année de production: 2015
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Générique d'ouverture
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Bienvenue à #ONfr.
La Fédération des communautés
francophones et acadienne du
Canada, la FCFA, connaîtra un
changement de garde le 6 juin.
Il s'agit d'un changement de
garde important pour l'organisme
de défense des droits des
francophones en situation
minoritaire au pays,
puisqu'il intervient à la veille
d'une élection fédérale. La
présidente de la FCFA depuis
2009, Marie-France Kenny, tirera
sa révérence après trois
mandats, soit le maximum permis
par l'organisation. Pour la
remplacer, deux figures connues
de la francophonie canadienne
ont mis leur nom dans le
chapeau: l'Ontarien Réjean
Grenier et la Manitobaine
Sylviane Lanthier.
Quel bilan fait-on de la
présidence de Marie-France
Kenny? Et, surtout, quels sont
les défis qui attendent sa ou
son successeur? J'en parle avec
mon collègue, le reporter aux
affaires francophones de
#ONfr, Sébastien Pierroz.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant à SÉBASTIEN PIERROZ)
Salut, Sébastien.
SÉBASTIEN PIERROZ
Bonjour, François Pierre.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Sébastien, qu'est-ce qu'on
peut retenir d'ores et déjà de
la présidence de Marie-France
Kenny à la FCFA?
SÉBASTIEN PIERROZ
Bien, tout d'abord, un chiffre
à retenir: Marie-France Kenny
est restée six ans en poste à la
présidence de FCFA.
C'est le plus long mandat à la
tête de l'organisme, porte-parole
des francophones hors Québec
depuis 1975. Aussi, les six ans
ont été marqués par un
contexte difficile.
On sait qu'en 2010, il y a eu la
suppression du formulaire long
sur le recensement, le débat qui
s'est intensifié au sujet de
l'immigration francophone hors
Québec et, l'année dernière, la
reprise de l'enjeu sur le
bilinguisme officiel à la Ville
d'Ottawa. Aussi, Marie-France
Kenny qui doit faire face,
depuis 2011, à un gouvernement
majoritaire. On sait que c'est
pas forcément une bonne
nouvelle, car un gouvernement
minoritaire a comme atout qu'il
doit, on va dire, s'harmoniser
avec les deux autres partis.
Aussi, on a le sentiment, au vu
des résultats, que la parole de
la FCFA n'a pas beaucoup porté
durant ces six ans.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Écoutons d'ailleurs Mme Kenny
nous parler de son bilan dans
ses propres mots.
MARIE-FRANCE KENNY
Une présence accrue au niveau
des médias, puis au niveau
politique. Je vous dirais aussi
la prise de position de notre
fédération dans des grands
enjeux. Je pense à la question
du recensement, quand on a coupé
le formulaire long du
recensement. Donc, que la FCFA
s'est ramassée en cour, quand je
pense à toute la question de
l'immigration plus récemment.
Donc, on est plus présent si on
veut.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant à SÉBASTIEN PIERROZ)
Parlons un peu de cette course
à la présidence de la FCFA. On
disait tout à l'heure, deux
candidats sur les blocs de
départ, Réjean Grenier et
Sylviane Lanthier. Comment sont-
ils outillés? Et, surtout, que
veulent-ils apporter à
l'organisation?
SÉBASTIEN PIERROZ
Bien, tout d'abord, ce qui est
intéressant de souligner, c'est
que ces deux candidats sont
d'anciens journalistes. Réjean
Grenier a été propriétaire du
journal Le Voyageur, à Sudbury.
Quant à Sylviane Lanthier, elle
était propriétaire du journal
La Liberté, à Winnipeg.
Ce qui est important aussi de
souligner, c'est que ces deux
candidats ont été très évasifs
sur leur programme. Ils ont dit
tous les deux qu'ils n'avaient,
pour l'instant, pas vraiment une
vision et qu'ils attendraient de
la développer au moment où ils
rentreraient en fonction.
Cependant, dans le style, il y a
une différence. On voit que
Sylviane Lanthier veut
éventuellement travailler en
équipe, qu'elle sera une sorte
de porte-parole, alors que
Réjean Grenier dit vouloir miser
sur son réseau et sur ses succès
en tant qu'entrepreneur.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Quels sont les principaux
défis qui attendent M. Grenier
ou Mme Lanthier à la tête de la
FCFA?
SÉBASTIEN PIERROZ
Il y aura beaucoup de défis.
Et pour les citer, par exemple,
on peut penser à celui sur
l'immigration francophone hors
Québec. On sait qu'il y a une
cible de 4,4% qui a été fixée
par le gouvernement fédéral en
2003. Or, cette cible n'est
toujours pas atteinte, et on va
devoir surveiller ce que les
deux candidats vont dire et
quelles sont leurs propositions
pour atteindre cette cible de
4,4%. Aussi, autre enjeu, c'est
celui de la Cour suprême. On
sait qu'il y a beaucoup de
dossiers actuellement, qui
concernent les francophones, qui
s'accumulent à la Cour suprême
du Canada. On peut penser, par
exemple, à la cause Caron, en
Alberta, dont le jugement final
va être rendu dans quelques
semaines. Et aussi à tous les
dossiers qui concernent les
commissions scolaires et les
conseils scolaires qui désirent
une gestion plus élargie des
élèves.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Écoutons à nouveau Mme Kenny.
MARIE-FRANCE KENNY
La Loi sur les langues
officielles dit que ça prend un
comité des langues officielles,
un comité permanent, que ce soit
à la Chambre ou au Sénat ou un
comité mixte. C'est un des deux
seuls comités qui est exigé par
la loi. Tous les autres comités
parlementaires ont été créés par
besoin ou par intérêt. Mais
celui-là, la loi l'exige.
Et c'est un comité où on va
s'asseoir et il y a des guerres
partisanes pendant que nous, on
est en train de crever à petit
feu. Et ça, pour moi, c'est
inacceptable. On travaille avec
très peu de ressources et il
faut aller là, être prêt, puis
une fois qu'on arrive là, on a
affaire à cette guerre partisane
là: "Les conservateurs sont mieux
que les libéraux. Les libéraux
ont mieux fait que les
conservateurs. Puis les néo-
démocrates feront mieux une fois
élus". Alors là, on se retrouve
là-dedans, puis nous, qu'est-ce
qu'on répond à ça?
Absolument rien. Donc, on est
assis, puis on regarde ça et on
se dit: mais est-ce que je viens
perdre mon temps ici?
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
La nouvelle présidence de la
FCFA arrivera juste à temps pour
les élections fédérales cet
automne. À quel genre de
positionnement politique est-ce
qu'on doit s'attendre de l'un ou
l'autre des candidats?
SÉBASTIEN PIERROZ
Bien, il faut savoir, François
Pierre, que les deux candidats
sont restés assez évasifs sur
leur plate-forme.
Mais ce que l'on sait en
revanche, c'est que la FCFA
s'apprête à faire des
recommandations au gouvernement
fédéral en vue de cette élection
du 19 octobre.
Première recommandation:
s'assurer du respect de la
Loi sur les langues officielles
de 1968. On sait qu'il y a encore
des irrégularités à ce sujet. On
peut citer, par exemple, et
Marie-France Kenny nous le
rappelait, l'affichage bilingue
dans les aéroports qui n'est pas
toujours respecté.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Eh bien, voilà, un dossier à
suivre le 6 juin. Merci
beaucoup, Sébastien.
SÉBASTIEN PIERROZ
Merci, François Pierre.
Transition
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Revenons rapidement sur les
conflits de travail dans les écoles
de l'Ontario. Le gouvernement
libéral de Kathleen Wynne
a finalement sorti l'artillerie
lourde cette semaine
pour ramener au travail
les enseignants du secondaire
dans trois conseils scolaires
publics anglophones.
Le ministre du Travail, Kevin
Flynn, a déposé un projet de loi
spécial pour forcer le retour en
classe des membres de la
Fédération des enseignants des
écoles secondaires de l'Ontario,
dans les régions de Durham, Peel
et Sudbury. Mais entre-temps, la
Commission des relations de
travail de l'Ontario a jugé que
les grèves dans ces trois
régions étaient illégales. Un
jugement qui a rouvert les
portes des écoles pour plus de
72 000 élèves ce mercredi. La
grève dans les écoles de Durham
durait depuis six semaines.
La grande question maintenant,
c'est de savoir si cette loi
spéciale va jeter de l'huile sur
le feu des négociations déjà
très difficiles entre la
province et ses quatre syndicats
de l'enseignement. La Fédération
des enseignants des écoles
secondaires sera bientôt en
position de grève légale partout
dans la province. C'est déjà le
cas pour la FEEO, la Fédération des
enseignants des écoles
élémentaires publiques de langue
anglaise. Les enseignants
francophones et ceux des écoles
catholiques anglophones
pourraient, quant à eux,
rejoindre les lignes de
piquetage dès septembre.
Transition
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
(S'adressant au public de l'émission)
Un mot en terminant sur ce
projet d'université par et pour
les francophones de l'Ontario.
Eh bien, le rêve de bon nombre
d'étudiants franco-ontariens a
obtenu un appui concret, un
appui de taille cette semaine, à
Queen's Park. La députée
néo-démocrate France Gélinas
a déposé un projet de loi privé,
réclamant pour les francophones
leur propre université d'ici
2018.
Vous trouverez tous les détails
de cette annonce sur notre site
d'information quotidien au
tfo.org/onfr.
Voilà ce qui conclut cette
émission de #ONfr. On se
retrouve jeudi prochain.
Au revoir.
Générique de fermeture
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