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Restez à l'affût des dossiers chauds à Queen's Park et dans la francophonie ontarienne et canadienne.


Vidéo transcription
Pénurie d'éducateurs francophones de la petite enfance
Le manque d’éducatrices ou éducateurs de la petite enfance est bien souvent criant dans les garderies franco-ontariennes. Le journaliste Étienne Fortin-Gauthier est parti à la rencontre des différents intervenants inquiets de la situation. Dans une perspective plus large, l’Ontario connait dorénavant la population de chacune de ses villes, à la suite de la publication des chiffres du recensement de 2016. Retour sur les points principaux des données pour la province et les francophones.
Réalisateur: Michel Plaxton
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Titre :
#ONfr
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER, animateur et reporter, présente les sujets qui seront abordés dans l'émission. Des images issues des reportages de l'émission se succèdent.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER (Narrateur)
Aujourd'hui à #ONfr.
Les problèmes d'équivalence de
diplôme nuisent à des garderies
francophones. Analyse des
premières données du recensement
sur la population des villes.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER est en studio.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
Les premiers chiffres
du recensement ont été dévoilés
hier. On sait que la population
est en hausse et que l'Ouest,
plus particulièrement,
connaît une grande croissance.
Qu'en est-il exactement
de l'Ontario? J'en parle avec
Sébastien Pierroz à Ottawa.
Bonsoir, Sébastien.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER discute en duplex avec SÉBASTIEN PIERROZ, premier rédacteur et reporter aux affaires francophones.
SÉBASTIEN PIERROZ
Bonsoir, Étienne.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
Dis-moi, comment l'Ontario
se situe par rapport
aux autres provinces?
SÉBASTIEN PIERROZ
Bien, l'Ontario se situe
un peu en dessous de la moyenne
nationale. On parle, de 2011 à
2016, d'une augmentation de 4,5%
de la population ontarienne.
Un graphique illustre les propos de SÉBASTIEN PIERROZ.
SÉBASTIEN PIERROZ
C'est bien sûr moins
que l'Alberta et moins que les
provinces de l'Ouest. Ce qui est
aussi intéressant de constater,
Étienne, c'est que c'est le
deuxième recensement consécutif
où l'Ontario se situe en dessous
de la moyenne nationale.
C'est une première depuis
l'après-guerre. Je vous propose
d'écouter les analyses de
Jonathan Chagnon qui est
démographe à Statistique Canada.
On présente un extrait d'une entrevue avec JONATHAN CHAGNON.
JONATHAN CHAGNON
La croissance au Canada, c'est
beaucoup mené par l'immigration.
En fait, les deux tiers de la
croissance canadienne, c'est dû
à l'immigration. C'est également
vrai pour l'Ontario. Ce qu'on a
constaté, c'est que depuis le
dernier recensement, il y a un
peu moins d'immigrants qui sont
venus s'installer en Ontario que
lors de la période précédente.
En studio, ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER et SÉBASTIEN PIERROZ poursuivent leur discussion.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
Quel est le portrait
de la situation dans les villes
marquées par le fait français?
SÉBASTIEN PIERROZ
Bien, dans les villes marquées
par le fait francophone, la
population est en augmentation,
que l'on parle de Toronto, que
l'on parle d'Ottawa ou que l'on
parle de Sudbury. À Windsor,
on parle même d'une augmentation
de 3,3% de la population.
Deux graphiques illustrent les propos de SÉBASTIEN PIERROZ.
SÉBASTIEN PIERROZ
C'est bien sûr mieux qu'avant.
On sait que la ville a subi
les contrecoups de la crise
économique de 2010. En revanche,
la population a augmenté
très légèrement à Sudbury, 0,8%.
En contrepartie, dans d'autres
villes du Nord, la population
est tout simplement en baisse.
C'est le cas de Timmins,
de Thunder Bay ou North Bay.
On sait que depuis plusieurs
années, le nord de l'Ontario
doit faire face à
la désindustrialisation et aussi
à l'exode des jeunes, mais c'est
peut-être la première fois,
Étienne, où autant de villes
importantes du Nord
sont en décroissance.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
Il faut le dire, c'était
seulement un avant-goût des
données de ce recensement. Il y
en a encore plusieurs qui seront
dévoilées au cours des prochains
mois. Quelles sont les
prochaines étapes, Sébastien?
SÉBASTIEN PIERROZ
La prochaine étape qui va nous
intéresser particulièrement,
ça va être probablement au mois
d'août parce qu'à cette date
seront dévoilés les chiffres
du recensement avec la lentille
des langues officielles. On sait
que cette lentille est très
importante parce que c'est ce
qui va permettre les décisions
gouvernementales pour
la construction des écoles, par
exemple, ou la construction des
centres communautaires de santé
francophones. Aussi, on va
surveiller tout particulièrement
la région du Centre-Sud-Ouest de
l'Ontario avec cette question:
est-ce que le français
va continuer à être supplanté
par les langues non officielles
ou si le phénomène
va plutôt diminuer?
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
Merci beaucoup pour
cette analyse, Sébastien.
SÉBASTIEN PIERROZ
Je t'en prie, Étienne.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
À bientôt.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER est en studio et s'adresse au public de l'émission.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
Imaginez avoir étudié pendant
plusieurs années, avoir obtenu
votre diplôme, mais qu'il ne
soit pas reconnu. C'est la
réalité de nombreux immigrants
francophones qui arrivent
en Ontario. Ils sont prêts
à travailler, mais sont bloqués
en raison d'un problème dans
leurs équivalences de diplôme.
Une directrice de garderie le
constate présentement
à ses dépens.
Le reportage d'ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER s'ouvre avec des images d'enfants dans une garderie.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER (Narrateur)
Plusieurs garderies
francophones ontariennes ont
un besoin criant d'éducateurs
et d'éducatrices
de la petite enfance.
JANINE CÔTÉ, directrice de la garderie Le Petit chaperon rouge, est interviewée.
JANINE CÔTÉ
C'est définitivement un gros
problème parce qu'on n'arrive
pas à aller chercher
suffisamment d'employés.
JANINE CÔTÉ s'affaire à son bureau.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER (Narrateur)
Pour combler ces pénuries
de personnel qualifié,
la directrice de cette garderie
de Toronto s'est tournée vers
le Québec, mais aussi l'Europe.
Elle a notamment reçu
de nombreux CV d'éducateurs
et d'éducatrices de la Belgique
et elle était déterminée
à en engager cinq d'entre eux.
L'entièreté de leur formation
n'est cependant pas reconnue,
les empêchant du même coup de
travailler avec tous les groupes
d'âge, a-t-elle constaté.
JANINE CÔTÉ
On a des gens de la Belgique
qui ont fait application,
qui possédaient un diplôme
d'éducation spécialisée.
J'ai demandé au ministère
de l'Éducation de regarder:
est-ce qu'il y a moyen que
ces gens puissent être acceptés
de manière à ce qu'ils puissent
travailler aussi
chez les préscolaires
ou les bambins, les bébés?
Mais ce n'est pas acceptable.
Des images d'étudiants dans une salle de cours se succèdent.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER (Narrateur)
De pair avec d'autres
intervenants, elle demande
au gouvernement de simplifier
le processus. La formation
de ces travailleurs francophones
devrait être reconnue malgré des
noms de cours et de programmes
différents, disent-ils.
JANINE CÔTÉ
Dans d'autres pays,
des personnes ont des formations
qui sont très intéressantes, qui
sont à point. On a besoin qu'il
y ait une meilleure ouverture à
l'immigration, particulièrement
parce qu'on vit dans un milieu
minoritaire à Toronto.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER (Narrateur)
Le consulat français de
Toronto confirme que de nombreux
Français n'arrivent pas non plus
à exercer leur métier après
leur arrivée dans la province.
En fait, c'est plus difficile
pour des immigrants français
de travailler en Ontario qu'au
Québec, dénonce le Consulat qui
fait de cet enjeu l'une de ses
priorités.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER est devant la porte d'un local de services d'emploi du Centre francophone de Toronto.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
À Toronto, plusieurs
des chercheurs d'emploi
atterrissent au Centre
francophone et ici aussi, on
constate qu'il y a un problème
avec la reconnaissance
des diplômes étrangers.
LISE-MARIE BAUDRY, directrice du Centre francophone de Toronto, est interviewée.
LISE-MARIE BAUDRY
C'est une grosse perte de
capital humain. C'est vraiment
dommage. Pour la communauté
francophone, ce sont des belles
rencontres manquées.
Des images d'enfants à la garderie se succèdent.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER (Narrateur)
Selon Mme Baudry,
ces barrières, qui empêchent
certains éducateurs spécialisés
d'évoluer ici, vont à l'encontre
des initiatives gouvernementales
pour attirer des francophones,
comme les programmes Entrée
express et Mobilité francophone.
LISE-MARIE BAUDRY
Ce sont d'excellentes idées
pour recruter des professionnels
francophones, pour venir
travailler au Canada. Après ça,
une fois qu'ils arrivent ici,
il faut que les ordres
professionnels les laissent
travailler. Il faut qu'on ait
une structure qui les aide
à faire leur mise à niveau pour,
après ça, pouvoir contribuer
pleinement de leurs habiletés
à notre société.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER (Narrateur)
Le Collège des éducateurs de
la petite enfance, qui supervise
la profession, affirme
que les critères en matière
d'équivalence visent à assurer
des services de qualité
aux enfants. Le gouvernement
ontarien, lui, ne semble pas
constater de problèmes
dans le système actuel.
Le reportage se termine.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER est en studio et s'adresse au public de l'émission, présentant des extraits d'un reportage disponible sur le Web.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
Sur le Web cette semaine,
les révélations
de Madeleine Meilleur, ancienne
ministre déléguée aux Affaires
francophones ont beaucoup
fait parler. Dans une entrevue
exclusive à #ONfr, elle a admis
vouloir remplacer Graham Fraser
à titre de commissaire aux
langues officielles du Canada.
Elle espère être la candidate
choisie par le gouvernement qui,
pour l'instant, n'a pas fait
d'annonce à ce sujet.
Madeleine Meilleur croit avoir
toute l'expérience nécessaire
et le bagage pour comprendre
les réalités des francophones
et anglophones en situation
minoritaire. Madame Meilleur
a aussi confié être en faveur
de la création d'un ministère
à part entière pour les Affaires
francophones. Actuellement,
il n'y a qu'un office avec moins
de personnel et de budget qu'un
ministère. Voilà, c'était #ONfr.
C'était encore un plaisir d'être
avec vous cette semaine. Je vous
invite à nous visiter sur notre
site Internet quotidiennement au
tfo.org/onfr. Vous pouvez aussi
vivre l'actualité de la
Francophonie grâce à nos comptes
Facebook et Twitter. Au nom de
toute notre équipe, merci
d'avoir été là. On se retrouve
la semaine prochaine. À bientôt.
L'adresse Facebook suivante apparaît: «tfoONfr».
L'adresse Twitter suivante apparaît: «@ONfr_TFO».
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