

Subito Texto
Maude, Jennifer, Mélanie, Vincent et Sami, vivent leurs premiers moments au secondaire. Ensemble, ils tentent d'apprivoiser cet univers inconnu, mais débordant de promesses... et d'inquiétudes!
Vidéo transcription
Hantises
Vincent, Francis et Jennifer doivent de toute urgence échafauder un plan pour éviter que Marie vende la maison. Et leur plus gros obstacle s’appelle Julien.
Réalisateur: Sylvain Roy
Acteurs: Josquin Beauchemin, Camille Felton, Robert Naylor, Remi-Pierre Paquin, Antoine Olivier Pilon, Marie Turgeon, Jean-Antoine Charest
Année de production: 2014
video_transcript_title-fr
[Début information à l'écran]
Hantises
[Fin information à l'écran]
Début générique d'ouverture
Fin du générique d'ouverture
C'est le matin chez les Beaucage, toute la famille est réunie pour déjeuner. VINCENT et FRANCIS tendent la main en même temps pour prendre la dernière gaufre au centre de la table.
[FRANCIS:] Eille, donne!
[VINCENT:] C'est la mienne.
[FRANCIS:] Donne!
[VINCENT:] Lâche-la!
[JENNIFER:] Désolée, mais vous
en avez mangé plus que moi.
À contrecoeur, VINCENT et FRANCIS laissent JENNIFER prendre la gaufre. Au bout de la table, JULIEN montre des instructions à ALAIN sur la tablette.
[JULIEN:] Il faut suivre
ces étapes-là
pour que tu m'attaches
les mains.
[ALAIN:] C'est trop compliqué,
mon loup.
[JULIEN:] S'il te plaît!
Il faut que je montre à Julien
que je suis capable
de faire un truc d'évasion.
Il connaît 10 000 tours
de magie, lui.
MARIE entre dans la cuisine, le téléphone à l'oreille.
MARIE (Parlant au téléphone)
Oui, c'est parfait.
À plus tard, Mme Labbé.
Au revoir.
MARIE raccroche le téléphone.
[MARIE:] Devinez quoi.
[ALAIN:] Quoi?
[MARIE:] J'ai des clients,
un beau petit couple,
qui sont très intéressés
par la maison
et qui viennent la visiter
à 15 h cet après-midi.
ALAIN (Enthousiaste)
Ça,ça veut dire qu'on pourrait
mettre le grappin sur LA maison?
MARIE (S'exclamant)
Oui!Depuis le temps que j'en rêve!
JENNIFER, VINCENT et FRANCIS se regardent, la panique dans les yeux.
[JULIEN:] Tu parles de la maison
que tu nous as montrée?
Avec la piscine creusée?
[MARIE:] Oui!
JULIEN se réjouit avec MARIE et ALAIN.
FRANCIS (Nerveux)
Quand tu disqu'ils sont très intéressés,
qu'est-ce que ça veut dire?
[MARIE:] Qu'ils sont surtout
pressés d'acheter parce qu'ils ont
déjà vendu leur maison.
Donc, s'ils achètent ici,
c'est à condition
qu'ils puissent aménager
d'ici les 30 prochains jours.
Si on veut vendre,
il faut absolument
que la maison soit impeccable.
Let's go, tout le monde,
au boulot!
Julien, Vincent,
vous faites la vaisselle.
[JULIEN:] Bien là!
[MARIE:] C'est à votre tour,
c'est écrit sur le tableau.
[VINCENT:] Ça veut dire
que nous autres aussi
on déménagerait dans 30 jours?
MARIE (Enthousiaste)
Peut-être même avant,
notre maison nous attend.
Let's go, tout le monde,
au boulot!
Let's go, let's go!
MARIE se met au travail tout de suite.
ALAIN (S'adressant à JULIEN)
Envoye, vas-y!
ALAIN termine son déjeuner en souriant alors que JENNIFER, VINCENT et FRANCIS restent assis, l'air incertain. Un peu plus tard, au salon, ALAIN passe l'aspirateur alors que FRANCIS époussette une étagère.
[FRANCIS:] Qu'est-ce qui arrive
quand on vend une maison?
Si les acheteurs veulent acheter,
est-ce qu'on est obligé
de la vendre?
[ALAIN:] Non, non, l'acheteur
offre un montant.
Si on ne trouve pas ça assez,
on fait une contre-offre.
Ainsi de suite
jusqu'à tant qu'on s'entende.
[FRANCIS:] Si on ne s'entend pas?
[ALAIN:] Bien, la transaction
est annulée.
[FRANCIS:] Moi, je pense
qu'il faudrait « contre-offrir »
au maximum.
[ALAIN:] Inquiète-toi pas,
ta mère connaît son métier.
[FRANCIS:] Surtout que la maison
n'est pas si petite que ça.
On s'en rend compte
quand on fait le ménage, hein!
Et aussi, Brigitte et Jennifer
devraient déménager bientôt,
ça fait qu'on va avoir
encore plus de place.
[ALAIN:] Oui, mais
ça ne nous fera pas
plus de salles de bain
ni de chambres.
[FRANCIS:] C'est vrai,
on s'est plaints un peu fort
Vincent et moi l'autre fois.
[ALAIN:] Non, vous avez
bien fait d'en parler.
C'est vrai qu'on est dus pour
un petit peu plus de confort.
[FRANCIS:] Si les clients à maman
trouvent la maison correcte...
[ALAIN:] Il paraît que c'est exactement
ce qu'ils recherchent.
La madame a dit à ma mère
qu'elle sentait les bonnes
vibrations au téléphone.
Ta mère dit
que c'est dans la poche.
FRANCIS semble découragé. Entre temps, dans la cuisine, JULIEN met la vaisselle dans le lave-vaisselle alors que VINCENT lave la table.
[JULIEN:] Après la vaisselle,
est-ce que tu pourrais
m'attacher les mains?
Mais plus fort que papa.
Il faut que je me sente
vraiment pris.
[VINCENT:] Ça va me faire plaisir.
Le nombre de fois
que j'ai voulu t'attacher!
Je me demandais,
es-tu content de déménager, toi?
[JULIEN:] Ah oui, méga content!
Eille, maman avait dit
qu'il y a 15 pièces,
3 salles de bain et 2 salons.
[VINCENT:] Et zéro ami.
[JULIEN:] Même pas vrai.
Une école primaire pleine
d'enfants qui aiment le sport
directe en face
de la nouvelle maison.
[VINCENT:] Tu ne vas pas
t'ennuyer de Julien?
Parce que tu ne pourras plus
rien faire avec lui.
Comme jouer au hockey
dans le stationnement,
mettre de la confiture
dans les souliers de Francis.
Fini, tout ça.
JULIEN perd son enthousiasme et réfléchit.
[VINCENT:] Tu sais, si ça t'inquiète,
tu devrais peut-être
en parler aux parents.
Peut-être qu'ils décideraient
de ne plus déménager
s'ils savent que ça te stresse.
À cet instant, MARIE entre dans la cuisine.
[MARIE:] Bon!
J'ai la moppe et le seau.
[JULIEN:] Maman, est-ce que c'est vrai
que je ne verrai plus Julien
si on déménage?
[MARIE:] Mais non! Tu vas pouvoir
le voir encore.
Même que tu vas pouvoir
l'inviter à dormir
sans déranger tes frères
dans ta chambre à toi tout seul.
[JULIEN:] Cool!
[MARIE:] Tu sais que, même cet été,
tu pourrais l'inviter
pour une semaine complète.
Il pourrait profiter de la piscine
et jouer au soccer dans la cour.
[JULIEN:] Il y a de la place
pour jouer au soccer?
[MARIE:] S'il y a de la place, tu dis?
Oh que oui!
Y'a de la place en masse!
Go, go, les boys!
Après, c'est le plancher.
Bye!
MARIE sort de la cuisine. JULIEN trépigne alors que VINCENT termine de laver la table en soupirant. Peu de temps après, VINCENT rejoint FRANCIS et JENNIFER dans la chambre de JENNIFER à l'étage.
[VINCENT:] J'ai laissé Julien faire
sa moitié de chambre avant moi.
Il a le piton collé
sur la piscine creusée.
Plus capable!
[FRANCIS:] Je n'en reviens pas
qu'on soit sur le point
de déménager pour de vrai.
Ça me tente de changer
d'école, moi, sérieux?
[VINCENT:] Imagine moi,
après Saint-Placide.
[JENNIFER:] Ouais, pis moi,
si ça continue, je vais faire
le tour de la province.
[VINCENT:] Je regrette tellement
d'avoir chialé sur la maison.
[FRANCIS:] Moi aussi,
ce n'est pas fort.
[JENNIFER:] Pourquoi
vous n'en parlez pas à vos parents?
Ça pourrait peut-être
les faire changer d'idée.
On entend quelqu'un monter l'escalier.
VINCENT (S'adressant à FRANCIS)
Vas-y, parle-lui-en, toi.
FRANCIS (S'adressant à VINCENT)
Non, toi, parle-lui.
MARIE entre dans la chambre de JENNIFER, souriante.
[MARIE:] Vous êtes en train de parler
des gros partys
que vous allez organiser dans la
nouvelle maison, hein, c'est ça?
[VINCENT:] C'est bien beau les partys,
mais il n'y a pas juste ça.
[MARIE:] Pas juste ça, il y a tout
dans cette maison-là.
Il y a une chambre des maîtres
avec une salle de bain
et un immense walk-in.
VINCENT et FRANCIS écoutent MARIE parler sans enthousiasme.
[MARIE:] Dans la cuisine,
il y a un grand comptoir.
Ça me fait penser,
il faut que j'achète une tarte.
L'odeur de tarte chaude,
ça met le client en appétit.
[JENNIFER:] Je ne comprends pas.
[MARIE:] Si tu visites
une maison qui sent bon,
ça te donne plus
le goût de l'acheter
que si ça sent
les vidanges, mettons.
Bon ménage!
[VINCENT:] Merci.
MARIE sort de la chambre en chantonnant.
[FRANCIS:] Penses-tu vraiment
qu'elle annulerait tout ça juste
parce qu'on lui dirait
que ça ne nous tente plus?
[VINCENT:] Non, il aurait fallu
lui dire avant.
[JENNIFER:] Vous allez voir,
ce n'est pas si pire que ça,
déménager.
Il faut juste laisser
nos amis derrière, puis arriver
dans une école
où on ne connaît personne.
En écoutant JENNIFER, VINCENT ouvre subitement de grands yeux.
[VINCENT:] Il y aurait quand même
une façon de rester.
Mais on a trois heures top chrono
pour se préparer.
Écoutez-moi bien.
Un peu plus tard, JENNIFER est à la cuisine, en train d'attacher JULIEN à une patte de table.
[JENNIFER:] Bon.
OK, déprends-toi maintenant.
VINCENT entre dans la cuisine avec son sac à dos. JENNIFER laisse JULIEN et va voir FRANCIS au comptoir de la cuisine.
[JENNIFER:] Ah! As-tu trouvé
ce que je voulais au dépanneur?
VINCENT (Perplexe)
Hein?Au dépanneur?
De quoi tu parles?
JENNIFER regarde VINCENT d'un air conspirateur. VINCENT comprend que JENNIFER essaie d'être discrète devant JULIEN.
[VINCENT:] Oh! Oui, oui, au dépanneur!
Regarde ça.
VINCENT sort des trappes à souris de son sac à dos.
[VINCENT:] J'ai tout ce qu'il faut
là-dedans pour que la visite
se passe vraiment mal.
Toujours attaché à la table derrière VINCENT et JENNIFER, JULIEN essaie d'entendre leur conversation.
[JENNIFER:] Je t'avais dit
qu'il y avait déjà eu
des souris chez Maude.
[VINCENT:] Il va falloir en placer
un peu partout dans la maison
juste avant la visite.
[JENNIFER:] C'est bon, ça.
Attends, attends.
Voyant que JULIEN essaie d'entendre leur conversation, JENNIFER se dirige vers JULIEN.
[JENNIFER:] Ouais, tu as l'air
de te débrouiller pas mal.
On va corser ton défi un peu.
JENNIFER met des écouteurs branchés sur un lecteur mp3 sur les oreilles et JULIEN et démarre la musique. JENNIFER retourne voir VINCENT.
[VINCENT:] Et j'ai eu une autre
idée de la mort.
J'ai demandé à Maude de passer
la tondeuse à 3 h pile.
[JENNIFER:] Des voisins gossants,
c'est bon, ça!
[VINCENT:] Et on pourra passer
des commentaires du genre
« Habituellement, ils passent
la tondeuse chaque samedi matin
et ils réveillent toute la rue. »
[JENNIFER:] Ah, excellent!
Regarde ce que j'ai trouvé, moi.
JENNIFER va chercher quelque chose dans la réfrigérateur.
[JENNIFER:] Un fromage
vieilli cinq ans.
Ça pue la mort, cette affaire-là.
VINCENT (Perplexe)
Tu vas en mettre sur les trappes
pour que ça ait l'air plus vrai?
[JENNIFER:] Bien non! On s'en fout.
C'est juste pour que ça sente
assez fort pour que ça masque
l'odeur de tarte.
[VINCENT:] J'aime!
JENNIFER et VINCENT regardent l'endroit où était JULIEN et voient qu'il a disparu.
[VINCENT:] Il est rendu où, lui?
Au même moment, FRANCIS entre dans le salon, les bras chargés d'appareils électroniques, et va voir ALAIN.
[FRANCIS:] Hé, papa,
je me demandais, en faisant
le ménage de ma chambre,
on devrait peut-être cacher
les objets de valeur.
[ALAIN:] Non, non, ta mère dit
que ça aide à justifier le prix.
Pourquoi?
[FRANCIS:] Bien, on ne les connaît pas,
ces gens-là.
On est quand même à l'aise.
On fait partie des privilégiés.
[ALAIN:] Voyons donc, Francis!
Pourquoi tu dis ça?
Tu sais très bien
qu'en tant que député,
je me suis toujours présenté
comme un gars ordinaire
qui travaille
pour le monde ordinaire.
[FRANCIS:] Ouais, mais ce n'est pas
tout le monde ordinaire
qui peut se payer une télé HD,
deux, trois ordis,
une auto de l'année.
ALAIN (Mal-à-l'aise)
Ouais... Vu de même...
FRANCIS montre les papiers qu'ALAIN est en train de sortir d'un classeur.
[FRANCIS:] C'est quoi ça,
des papiers pour l'acheteur?
[ALAIN:] Oui, ta mère m'a demandé
de trouver la facture de la galerie
qui nous a coûté une fortune.
Mais je ne suis pas sûr qu'on
doit mettre l'accent là-dessus.
[FRANCIS:] C'est vrai, ils vont
se dire que le gars ordinaire
se paye pas mal de luxe.
ALAIN (Réfléchissant)
Oui, oui, oui...
Regarde, ça paraît que ce n'est
pas une galerie cheap.
Ils n'ont pas besoin
de connaître le prix exact.
Peut-être qu'on devrait
remettre notre ancienne télé
pendant la visite.
[FRANCIS:] C'est clair!
FRANCIS montre tous les appareils qu'il transporte.
[FRANCIS:] Bon, je vais aller
cacher ça, moi.
Puis, on ne le dira pas trop fort,
qu'on déménage dans
une grosse maison de riches.
FRANCIS sort du salon.
ALAIN (Se parlant à lui-même)
Non, non, c'est juste un...
petit château de 15 pièces
avec une piscine creusée.
Pendant ce temps, dans la chambre de JENNIFER, MARIE, VINCENT et JENNIFER discutent.
[MARIE:] Jennifer, je gagne ma vie
en vendant des maisons,
donc c'est important
que la mienne soit parfaite.
[JENNIFER:] Je sais et c'est pour ça
que je veux t'aider à arranger
la disposition des meubles, la déco.
Comment tu as appelé ça
déjà tantôt?
[MARIE:] Le home staging.
[JENNIFER:] Oui, c'est ça.
Après tout, c'est moi,
l'artiste de la famille.
[MARIE:] Ah, bien oui.
[VINCENT:] Jennifer va te faire ça
comme une pro.
Elle clenche toujours
en arts plastiques.
MARIE (Incertaine)
Mais disonsque le home staging,
c'est un art à part.
JENNIFER (Déçue)
Ah...Ouais, finalement, tu as raison.
Je ne suis pas
assez bonne pour faire ça.
[MARIE:] Non, non, bien non,
ce n'est pas ça que j'ai voulu dire.
Tiens, pourquoi tu n'arranges
pas ta chambre?
[JENNIFER:] Oui, cool.
[MARIE:] L'idée, c'est de rendre
la maison invitante.
Surtout que mes clients ont vendu
parce que leur maison
était supposément hantée.
VINCENT (Intéressé)
Hantée?MARIE (Sceptique)
Hum hum![JENNIFER:] C'est pour ça
qu'ils sont si pressés que ça
de trouver un autre endroit
où rester?
[MARIE:] Oui, en fait,
ils sont pas mal portés
sur le paranormal
et sur l'ésotérisme.
Ils ont même éliminé
des adresses dites négatives
selon la numérologie.
Enfin, tout le monde a le droit
de croire en ce qu'il veut.
VINCENT regarde JENNIFER avec un sourire complice.
[VINCENT:] En tout cas,
il n'y a vraiment pas
de fantôme ici, hein, Jen?
[JENNIFER:] Non, il n'y a
aucune raison de s'inquiéter.
MARIE (Riant)
Bien non!VINCENT imite un hululement de fantôme. Peu de temps après, dans la cuisine, FRANCIS et VINCENT lavent ensemble le réfrigérateur.
[FRANCIS:] Comment
on simulerait ça,
une entité malveillante?
[VINCENT:] Bien, il faudrait
faire semblant
de parler entre nous autres
et un dit à l'autre:
« Penses-tu qu'ils savent
pour le petit gars
qui hante le garde-robe? »
[FRANCIS:] Bien non, regarde,
je ne serais jamais crédible.
Je ne peux pas
faire semblant d'avoir peur
d'une absurdité totale.
C'est comme si je te demandais
de dire que ton équipe préférée,
c'est les Bruins de Boston.
[VINCENT:] Ouais, j'avoue.
D'abord, on va faire
des bruits suspects
et déplacer des objets, comme...
disons la sacoche de la madame.
[FRANCIS:] Ouais...
[VINCENT:] Non, tu as raison,
ça prendrait un autre indice
pour vraiment leur faire peur.
[FRANCIS:] Eille! On pourrait
laisser traîner des fausses
cartes d'affaires de médium,
de chasseurs de fantômes.
Ça existe, des charlatans.
[VINCENT:] Bonne idée!
Va t'en occuper,
je vais terminer le frigo.
[FRANCIS:] Eille, puis...
Assure-toi de bien frotter
autour des taches.
VINCENT regarde FRANCIS sortir de la cuisine en riant. Un peu plus tard, VINCENT est dans sa chambre, plusieurs cartes de médiums posées devant lui.
JULIEN (Criant d'une autre pièce)
Vincent!
VINCENT met précipitamment les cartes dans son sac à dos, cache le sac à dos dans un coffre et se couche sur son lit. JULIEN entre dans la chambre.
[JULIEN:] Est-ce que tu pourrais
me prêter tes menottes
que tu avais utilisées
pour l'Halloween?
Tu sais, quand tu étais
déguisé en prisonnier.
C'est pour améliorer
mes techniques d'évasion.
[VINCENT:] Oui, pas de problème.
[JULIEN:] OK.
JULIEN se penche pour ouvrir le coffre où VINCENT a mis son sac à dos.
[VINCENT:] Eille, woh!
VINCENT se lève pour empêcher JULIEN d'ouvrir le coffre.
[VINCENT:] C'est mes affaires.
[JULIEN:] Bien, tu viens juste
de dire que...
[VINCENT:] Je vais les trouver,
tes menottes,
mais fais de l'air un peu.
JULIEN se lève et s'éloigne, perplexe. VINCENT ouvre le coffre puis a une idée.
[VINCENT:] Eille, sais-tu
ce que tu devrais faire
pendant la visite?
[JULIEN:] Non, quoi?
[VINCENT:] Parler aux visiteurs
de la souris qu'on a trouvée
dans notre chambre
quand on était petits.
[JULIEN:] Quelle souris?
Je ne m'en rappelle plus.
[VINCENT:] Oui, toute grise,
elle courait dans la chambre.
Nous autres, on a essayé
de l'attraper.
Tu devais être trop jeune.
Les visiteurs pensent
que les souris portent bonheur.
Donc, ça serait cool
que tu leur en parles, OK?
[JULIEN:] OK, d'abord.
VINCENT fouille dans le coffre et en sort ses menottes.
[VINCENT:] Ah! Tiens.
JULIEN prend les menottes. VINCENT referme le coffre.
JULIEN (Suspicieux)
Qu'est-ceque tu caches dans ton coffre,
coudonc?
[VINCENT:] Rien,
rien qui t'intéresse.
JULIEN (Suspicieux)
Puis,de quelles cartes
tu parlais avec Francis?
MARIE (Dans une autre pièce)
Julien, viens ici, mon loup.
[VINCENT:] Je pense que
maman t'appelle.
JULIEN sort de la chambre. VINCENT sort son téléphone et envoie un texto à JENNIFER disant: « Jen, fais attention à JULIEN! » Dans sa chambre, JENNIFER lit le texto de VINCENT alors que FRANCIS entre. JENNIFER a enlevé toutes les décorations de sa chambre.
[FRANCIS:] Eille, trop déprimant!
[JENNIFER:] Ouais!
J'ai enlevé toutes les décorations
et toutes les photos.
C'est poche, hein?
[FRANCIS:] C'est zéro accueillant,
c'est parfait.
Il ne faut juste pas que
ma mère voie ça avant
que la visite arrive.
MARIE entre dans la chambre à cet instant.
[MARIE:] Puis, comment
ça avance ici?
Oh, wow!
Eille, non,
mais tu as vraiment
un talent naturel
pour le home staging,toi!
Je prends ça en note.
JENNIFER (Confuse)
Ah oui?Tu trouves ça correct?
[MARIE:] C'est parfait.
Tu as regardé
sur Internet, c'est ça?
[JENNIFER:] Non.
[MARIE:] Eille, Alain,
viens voir ça.
FRANCIS et JENNIFER se regardent, mécontents. ALAIN entre dans la chambre.
[MARIE:] Regarde!
ALAIN (Incertain)
Eille, c'est...C'est bien rangé.
[MARIE:] C'est plutôt neutre, épuré,
dépersonnalisé, comme on dit.
Tu sais que Jennifer
a fait ça toute seule.
Je suis vraiment épatée.
[ALAIN:] Bien, bravo,
Jennifer. Wow!
[FRANCIS:] Tu trouves ça vendeur,
enlever toutes les décorations?
[MARIE:] Ce n'est pas moi
qui le dis, c'est prouvé.
Ça aide les acheteurs
à imaginer comment eux,
ils aménageraient
la nouvelle maison.
Tu peux ajouter quelques objets
comme, je ne sais pas, moi,
un vase ou un tableau... blanc.
Mais l'important,
c'est de garder ça minimaliste.
[ALAIN:] Moi, je ne suis pas contre
l'idée de dépouiller la maison.
Elle est rendue où,
notre vieille télé
qu'on avait dans le salon?
[MARIE:] L'espèce d'antiquité
grosse comme un frigo?
Je ne sais pas, pourquoi?
[ALAIN:] Je pense que je vais
la remettre dans le salon.
Je pense qu'elle est
dans le cabanon.
ALAIN sort de la chambre.
[MARIE:] Tut, tut! Non, non, non!
Attends une minute, toi.
Je ne suis pas sûre
que je suis d'accord.
MARIE se lance à la poursuite d'ALAIN.
[JENNIFER:] Ouais...
Tes tactiques fonctionnent
mieux que les miennes.
[FRANCIS:] Tu ne pouvais pas
savoir que ça ferait l'effet contraire.
[JENNIFER:] Je l'aurais su
en regardant sur Internet.
J'aurais appris des beaux trucs
déco épurés et de cachet.
FRANCIS et JENNIFER regardent autour d'eux en soupirant.
[JENNIFER:] Mais...
J'ai peut-être une idée
pour me reprendre.
JENNIFER sort de la peinture. Au même moment, dans la cuisine, VINCENT coupe le fromage acheté par JENNIFER pour en mettre un morceau dans une trappe à souris. VINCENT met la trappe à souris sous le réfrigérateur en riant. ALAIN entre dans la cuisine avec plusieurs bouteilles d'alcool. VINCENT se dépêche de cacher les restes de fromage.
[VINCENT:] Hé!
Qu'est-ce que tu fais?
As-tu peur de passer
pour un alcoolique
devant les visiteurs?
[ALAIN:] Non, j'ai plus peur
de passer pour un péteux de broue.
ALAIN cache les bouteilles dans une armoire.
[VINCENT:] Ah... Avec ta job
de député.
[ALAIN:] Ouais, étant donné
que ta mère ne veut rien savoir
de remettre l'ancienne télé,
moi, j'enlève tous les objets
qui pourraient donner
cette impression-là.
[VINCENT:] Bonne idée.
ALAIN sort de la cuisine. VINCENT reprend le morceau de fromage qu'il avait caché mais MARIE arrive à cet instant. VINCENT met le fromage dans sa bouche.
[MARIE:] Coucou!
Encore en train de manger, toi?
MARIE dépose une tarte sur le comptoir alors que VINCENT essaie de manger le morceau de fromage discrètement.
[MARIE:] Tu ne touches pas à ça,
par contre, compris?
[VINCENT:] Vas-tu leur dire
que c'est toi qui l'as faite
un coup parti?
[MARIE:] Bonne idée.
Ça dépend
s'ils la trouvent bonne.
VNICENT rit à contrecoeur, le fromage encore dans la bouche.
[MARIE:] Tu as l'air nerveux, toi,
ça se peut?
[VINCENT:] Hum... Non.
[MARIE:] C'est normal,
tu sais.
Ce n'est pas une journée
comme les autres.
Moi aussi, j'ai des papillons
dans le ventre.
MARIE se met à sentir l'air autour d'elle.
[MARIE:] Voyons!
Ça sent donc bien bizarre.
Ça sent quoi, donc?
VINCENT fait mine de sentir autour de lui aussi.
[VINCENT:] Je ne sens rien.
[MARIE:] Montre-moi tes bas.
[VINCENT:] Hein?
[MARIE:] Montre-moi tes bas.
VINCENT s'avance vers sa mère et remonte son pantalon.
[MARIE:] Vincent!
Une journée maximum, les bas.
Tu avais les mêmes dans les
pieds hier, je m'en souviens.
VINCENT (Insulté)
Quoi?[MARIE:] Va te changer de bas.
Envoye, let's go!
[VINCENT:] Maman,
ça n'a pas rapport.
[MARIE:] Vas-y, vas-y.
Go, tiger!
VINCENT sort de la cuisine pendant que MARIE dispose la tarte sur le comptoir. Plus tard ce jour-là, JENNIFER montre à ALAIN et MARIE un tableau qu'elle a peint et qu'elle a accroché au salon. Le tableau représente un personnage à six bras hurlant sur un fond noir.
[JENNIFER:] Oui, je l'ai fait exprès
pour mettre du cachet à la maison.
Comme tu m'as dit tantôt
avec les tableaux.
MARIE et ALAIN regardent le tableau les bras croisés, mal-à-l'aise.
[MARIE:] Bien oui, c'est ça,
je t'ai dit ça tantôt, moi.
[JENNIFER:] Je pense que c'est
clairement mon meilleur dessin à vie.
[ALAIN:] En tout cas, c'est sûr
que c'est ton plus...
spécial.
C'est super beau, Jennifer,
la bouche, les petites mains.
[MARIE:] Bien oui, hein,
ça sort de...
Ça sort de l'ordinaire.
C'est plein de...
De... d'émotions, tiens.
[ALAIN:] Hum, hum,
de l'émotion.
[JENNIFER:] Oui, j'ai mis
tout mon coeur
et toute ma reconnaissance
envers ma famille d'accueil,
c'est-à-dire vous autres.
[ALAIN:] Tu es bien fine!
[MARIE:] Bien là, arrête.
On va se sentir mal.
Merci, ma belle.
MARIE va faire un câlin à JENNIFER.
[JENNIFER:] Bien, de rien.
Je vais aller ranger mes choses
avant que la visite arrive.
[MARIE:] OK.
JENNIFER monte à l'étage.
[ALAIN:] Il est déjà 2 h 30.
[MARIE:] Bien oui, le temps,
ça passe vite, hein?
Une fois JENNIFER en haut, MARIE pointe le tableau d'un air décidé.
[MARIE:] Il n'est pas question
qu'on laisse ça là pour la visite.
[ALAIN:] En même temps,
ça peut faire assez ordinaire.
Peut-être qu'ils pourraient
aimer ça.
[MARIE:] Si on veut notre prix,
il ne faut surtout pas
qu'ils trouvent
notre maison ordinaire.
[ALAIN:] Mais oui, mais...
Comment on va faire
pour faire disparaître ça
sans que Jennifer
s'en rende compte?
[MARIE:] Je ne sais pas.
Ça va lui briser le coeur,
pauvre petite.
Il faut trouver un moyen
de le cacher sans qu'elle le sache.
Lorsque JENNIFER arrive en haut, JULIEN, attaché sur la base du lit de VINCENT avec les menottes, l'appelle.
[JULIEN:] Jennifer, est-ce que
tu pourrais m'aider, s'il te plaît?
JENNIFER arrive dans la chambre.
[JENNIFER:] Bon, qu'est-ce qui se passe?
[JULIEN:] Elles sont trop mal faites,
ces menottes-là.
C'est impossible de faire
des trucs d'évasion.
[JENNIFER:] Bon, elle est où,
la clé?
JENNIFER reçoit un texto de FRANCIS disant: « Prêts à faire dérailler la visite? » et un texto de VINCENT avec un bonhomme sourire. Au même moment, du rez-de-chaussée, ALAIN appelle tous les enfants.
ALAIN (Criant)
OK, tout le monde,on laisse la maison à Marie
et on s'en va à la crémerie.
[JULIEN:] Ah, cool!
[JENNIFER:] Ça veut dire
qu'on ne pourra pas être là
pendant la visite?
[JULIEN:] C'est plate,
je ne pourrai pas parler
de la souris aux visiteurs.
[JENNIFER:] Mets-en que c'est plate.
[JULIEN:] Dépêche-toi
de trouver la clé.
Je vais en parler à maman
pour qu'elle en parle, elle.
[JENNIFER:] Euh... De la souris?
[JULIEN:] Bien oui. Puis, la clé,
ça se peut qu'elle soit
dans le corridor
ou dans ta chambre.
[JENNIFER:] OK, OK.
Hum...
Écoute, si tu veux un conseil d'ami,
cache-toi en dessous du lit
et reste là pendant
toute la visite, si jamais
je ne reviens pas avec la clé.
[JULIEN:] Pourquoi?
[JENNIFER:] Bien là, tu vas tellement
te faire chicaner par tes parents.
Eille, mauvaise idée record
de te menotter juste là
avant la visite
la plus importante de leur vie.
JULIEN regarde JENNIFER avec de grands yeux et commence à paniquer.
[JULIEN:] Mais là, dépêche-toi!
Ça fait mal.
JENNIFER sort de la chambre et JULIEN se glisse sous le lit. Entre temps, dans le salon, ALAIN attend les enfants. FRANCIS entre dans le salon.
[FRANCIS:] Jennifer ne viendra pas
finalement à la crémerie.
Elle s'en va chez Maude.
[ALAIN:] Ah! Bon, bien,
on va y aller entre gars.
(Criant)
Julien, Vincent!
MARIE (Criant d'une autre pièce)
Vincent est dans la douche.
(S'adressant à VINCENT)
Tu as deux minutes
pour te laver, mon coco.
ALAIN (Criant)
Julien!(Parlant à lui-même)
Il me semble que ce n'est pas
le bon moment
Tout à coup, FRANCIS se prend le ventre et s'assoit dans un fauteuil.
[FRANCIS:] J'ai comme
un mal de coeur, moi.
Je vais passer mon tour
moi aussi pour la crémerie.
[ALAIN:] Ah oui?
(Criant)
Julien!
Ce n'est pas son genre
de disparaître
avant d'aller à la crémerie.
(Criant)
Julien!
ALAIN cherche JULIEN au rez-de-chaussée.
[ALAIN:] Marie, Julien
n'est pas en haut?
MARIE (Criant d'une autre pièce)
Non, je vais aller voir
au sous-sol.
ALAIN revient au salon.
[ALAIN:] Qu'est-ce que ça sent ici?
Tu ne trouves pas
que ça sent bizarre?
Hein? On dirait
que ça vient du divan.
ALAIN s'agenouille devant le divan et met sa main dessous. ALAIN se prend un doigt dans une trappe à souris.
[ALAIN:] Ouch!
Voyons donc!
Qu'est-ce que c'est ça?
Ce n'était pas là
quand j'ai passé l'aspirateur.
[FRANCIS:] Aucune idée.
ALAIN (Fâché)
Si c'est une blague,elle est pas mal douteuse.
ALAIN sort du salon. Une fois seul, FRANCIS sort des cartes de médiums de sa poche et en met plusieurs sur la table du salon. Tout de suite après, ALAIN revient au salon, le tableau de JENNIFER dans les mains.
[FRANCIS:] Pourquoi tu as enlevé
le dessin de Jennifer?
[ALAIN:] Il était tombé.
Je vais le mettre là.
ALAIN glisse le tableau sous le divan sous le regard perplexe de FRANCIS. À cet instant, on sonne à la porte.
[ALAIN:] Ça doit être
eux autres, ça.
ALAIN se dirige vers la porte pour leur ouvrir. Pendant qu'ALAIN a le dos tourné, FRANCIS enlève rapidement un tableau du mur et accroche le tableau de JENNIFER à la place. ALAIN fait entrer les acheteurs potentiels, un homme et une femme.
[ALAIN:] Entrez, entrez.
[LA FEMME:] Désolée, on est
un peu en avance.
[ALAIN:] Pas de problème,
pas de problème.
Marie devrait apparaître
d'une minute à l'autre.
Bien, apparaître...
Pas dans le genre pouf!
ALAIN rit, mal-à-l'aise. FRANCIS est installé n'importe comment dans un fauteuil du salon.
[ALAIN:] On peut commencer
la visite si vous voulez.
[LA FEMME:] Oui, parfait.
[ALAIN:] Alors, ici, c'est le salon.
Et ça, c'est... mon fils
qui n'est pas très en forme
aujourd'hui.
FRANCIS (Amorphe)
Bienvenue chez nous.
[L'HOMME:] Bel ado, hein!
ALAIN (Sans conviction)
Oh oui!L'HOMME regarde le tableau de JENNIFER.
[L'HOMME:] Eille, le personnage,
c'est spécial!
[ALAIN:] Oui, mais ça a plus
une valeur sentimentale.
Ce n'est pas inclus
dans la vente.
[LA FEMME:] C'est dommage.
C'est très... original.
[ALAIN:] Oui, oui.
MARIE les salue de la cuisine.
[MARIE:] Bonjour, bonjour!
ALAIN (Soulagé)
Ah bien, ah bien!La meilleure agente en ville.
L'HOMME se dirige vers la cuisine.
[L'HOMME:] Ça sent bon!
Je ne sais pas, on dirait
un mélange de tarte aux pommes avec...
avec quelque chose d'autre.
[LA FEMME:] C'est un mix intéressant.
L'HOMME et LA FEMME entrent dans la cuisine, suivis d'ALAIN qui jette un regard noir à FRANCIS avant de quitter le salon. Peu de temps après, à l'étage, FRANCIS et JULIEN paniquent dans la chambre de JENNIFER.
[FRANCIS:] Coudonc, qu'est-ce
qu'elle fait chez Maude?
[VINCENT:] Je ne sais pas,
mais tout sauf le gazon, on dirait.
[FRANCIS:] Je vais finir par penser
que la maison est vraiment hantée
pour que tout foire comme ça.
À cet instant, JENNIFER arrive.
[JENNIFER:] OK, c'est vraiment stupide.
Maude et moi,
on n'a pas été capables
de faire partir la tondeuse.
[VINCENT:] Quoi?
[JENNIFER:] Matante est
en train de sortir les stylos
et les contrats en bas.
Ça sent l'offre d'achat, merde!
La FEMME entre dans la chambre de JENNIFER à ce moment.
LA FEMME
(S'adressant à MARIE au rez-de-chaussée)
Non, non, non,
je veux juste mesurer la fenêtre
de la grande chambre
pour les stores.
MARIE (Criant du rez-de-chaussée)
Aucun problème!
LA FEMME sourit aux jeunes et se dirige vers la fenêtre avec un ruban à mesurer.
FRANCIS
(S'adressant à JENNIFER et VINCENT)
Pensez-vous que les parents
ont parlé du petit gars mort
qu'on voit des fois dans l'escalier?
LA FEMME arrête de bouger.
[JENNIFER:] Chut! Chut!
LA FEMME se dirige vers FRANCIS, VINCENT et JENNIFER.
[LA FEMME:] Excusez-moi.
Auriez-vous déjà été témoins
de phénomènes dans la maison?
[EN CHOEUR:] Non, non, bien non.
[VINCENT:] Il n'y a vraiment
aucune raison d'avoir peur.
Mais moi, je ne ferais pas
exprès d'appeler les esprits
ou de traîner dans l'escalier la nuit.
FRANCIS
(S'adressant à VINCENT)
Eille, chut!
Tout à coup, des gémissements se font entendre dans une pièce voisine. LA FEMME tend l'oreille, intriguée. Dans la chambre de JULIEN et VINCENT, JULIEN se débat avec ses menottes, toujours caché sous le lit. Peu de temps après, LA FEMME, L'HOMME et MARIE entrent dans la chambre de JULIEN et VINCENT.
[LA FEMME:] Je suis sûre
que les bruits viennent d'ici.
[MARIE:] On va trouver l'explication,
inquiétez-vous pas.
L'HOMME baisse la tête vers le lit sous lequel est caché JULIEN.
[L'HOMME:] Qu'est-ce que c'est
que ça?
[LA FEMME:] Oh mon doux!
C'est un petit garçon menotté.
Le voyez-vous?
MARIE (Mal-à-l'aise)
Oui, oui,ça, c'est... c'est mon petit dernier.
Les menottes, c'est parce que
c'est un grand fan de Houdini.
MARIE se penche doucement vers JULIEN.
[MARIE:] Julien, détache-toi
et sors de là, OK?
Sors de là.
LA FEMME (S'adressant à L'HOMME)
Tu sais, la dernière maison
qu'on a visitée avant celle-ci?
[L'HOMME:] Elle était
très intéressante.
L'HOMME et LA FEMME sortent de la chambre.
[MARIE:] Julien! Julien, sors de là!
MARIE sort de la chambre en suivant les visiteurs.
[MARIE:] Il y a une autre chambre
juste à côté.
C'est une grande chambre,
très spacieuse.
Un peu plus tard, MARIE est assise à la cuisine, des trappes à souris posées devant elle sur la table. ALAIN, JENNIFER, JULIEN, FRANCIS et VINCENT sont tous assis avec elle. Tous mangent un morceau de tarte aux pommes.
[MARIE:] OK, mais...
Pourquoi vous avez dit à Julien
de rester caché?
C'est ce bout-là de l'histoire
que je ne comprends pas.
[JENNIFER:] C'est moi qui lui ai dit
parce que je ne voulais pas
qu'il aille te parler de la souris
et que tu devines nos plans.
[FRANCIS:] J'aurais fait
la même chose.
C'est la seule solution logique.
[VINCENT:] Ce n'était pas correct
de faire ces plans-là,
mais on ne voyait pas d'autres
façons de ne pas déménager.
[FRANCIS:] Même si ce n'est pas
grand ici, il y a assez de place
pour que Jennifer et Brigitte
restent avec nous.
C'est chez nous, on est bien.
[JENNIFER:] Moi aussi,
je me sens bien ici.
Je suis full reconnaissante
d'habiter avec vous.
C'est pour ça que j'ai embarqué.
Je m'excuse.
Surtout pour le dessin dégueu.
[MARIE:] Pourquoi vous ne l'avez
pas juste dit,
que vous ne vouliez pas
déménager?
[FRANCIS:] Tu avais l'air
tellement heureuse
avec la nouvelle maison.
Chambre des maîtres
avec salle de bain et walk-in.
[MARIE:] Ça ne nous aurait
quand même pas empêchés d'écouter.
[VINCENT:] Je suis désolé.
J'aurais aimé ça
être content de déménager,
mais me taper
trois quarts d'heure d'autobus
pour aller voir Sami au parc,
ça me fait capoter.
[JULIEN:] Hein? Ça veut dire
que je ne pourrais plus
m'arrêter au parc
en revenant de l'école?
[MARIE:] Bon, moi, ce qui me motive
à déménager,
c'est que ma famille soit bien
et que tout le monde soit heureux.
[ALAIN:] Moi aussi.
[MARIE:] Et manifestement,
ça ne rend pas
tout le monde heureux.
Donc, j'imagine qu'on est capables
de passer par-dessus la déception.
[ALAIN:] Si c'est ce que famille veut.
[VINCENT:] Donc, on va rester?
[ALAIN:] On pourrait peut-être
mettre le projet sur la glace.
[MARIE:] On va y penser
comme il faut.
[VINCENT:] Vous êtes trop cool!
[FRANCIS:] Eille, merci!
Oh! Je prends la dernière pointe.
[VINCENT:] Tu gosses!
J'ai dit que je la voulais.
[MARIE:] Bon, je vais enlever
la pancarte si on ne veut pas
avoir d'autres visiteurs
qui viennent nous hanter.
MARIE sort.
[JULIEN:] Moi, je vais aller voir
si Julien est au parc.
JULIEN veut sortir mais il avait oublié qu'il était attaché à la table. JULIEN tombe.
[VINCENT:] Tu vois, toi aussi,
tu es trop attaché à la maison.
[ALAIN:] Bon, il y en a
qui ont encore faim?
C'est moi qui paye
la tournée à la crémerie.
[VINCENT:] Oh!
Tous se lèvent en souriant.
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