

TFO 24.7
TFO 24.7, le nouveau regard francophone. Un magazine qui divertit, informe et commente les découvertes sociales et culturelles de notre francophonie canadienne. TFO 24.7 met à l'avant-scène les artisans, les artistes, les jeunes, les entrepreneurs, les leaders et toutes celles et ceux qui font vibrer notre francophonie d'un bout à l'autre du pays. Reportages, chroniques, entrevues, humour, opinions, une émission qui pose un regard authentique sur notre identité franco-canadienne.
Vidéo transcription
François Pelletier, peintre de rue
François Pelletier est un artiste de rue qui se spécialise dans la reproduction d’oeuvres classiques au pastel sec sur le sol. Ce passionné vit des dons des passants depuis plus de 15 ans. Il se produit habituellement au Marché By, mais c’est à l’occasion du West Fest que nous l’avons retrouvé. Une réalisation de Raphaëlle Mercier.
Tout en faisant la reproduction de l’ange Gabriel dans la Vierge aux rochers, de Leonardo Da Vinci, François Pelletier nous parle de sa passion pour les maîtres classiques, des défis de son art et de son rapport à l’éphémère.
Réalisateur: Raphaëlle Mercier
Année de production: 2015
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Des pastels de couleurs sont éparpillées sur le bitume. Puis avec le recul, on se rend compte qu'un portrait semble avoir été imprimé sur le bitume.
FRANÇOIS PELLETIER, artiste visuel, nous raconte pourquoi il fait des œuvres temporaires dans la rue. Le témoignage de FRANÇOIS PELLETIER est illustré par des photos des œuvres temporaires qu'il a déjà réalisées. À d'autres moment, FRANÇOIS PELLETIER est en pleine réalisation d'une œuvre.
FRANÇOIS PELLETIER
Juste le feeling de voir que
le monde s'arrête, puis ils
regardent ça, puis ils savent
que ça va pas rester. Moi, je
trouve qu'il y a quelque
chose là-dedans de précieux.
Les enfants adorent ça. Ça,
c'est vraiment le fun. Je
dirais, vers les 4, 5 ans, quand
ils voient c'est quoi, c'est
un peu de la magie. Je leur
explique que c'est pas des
craies, c'est des pastels. Déjà,
là, ils comprennent un peu mieux
pourquoi ils n'arrivent pas
à faire ça avec des craies.
Moi, je me produis généralement
au « Marché By » d'Ottawa, où il y a
toujours une bonne affluence
de touristes, de gens. C'est
toujours plein. Puis, oui, ça me
permet de gagner ma vie, mais il
faut y aller les jours les plus
occupés, puis travailler des
longues heures pour s'assurer
que le dessin progresse bien.
Il y a des oeuvres connues, que
les gens vont donner plus.
Ils reconnaissent, c'est normal.
Donc, il y a des fois, oui, je
vais faire un compromis pour des
événements, pour moins quelque
chose qui me tente, plus quelque
chose qui va payer. Mais
c'est que c'est pas juste ma
passion, c'est aussi ma job.
Autour de 15, 16 ans, j'ai
vu mon frère, Gabriel, faire des
dessins à la craie comme ça,
comme je fais maintenant. Puis,
ça m'impressionnait de voir des
piles de change, puis je me suis
dit: Bon, bien, c'est mieux que
couper l'herbe. On va essayer ça
dès que je peux. Puis comme de
fait, c'est à 16 ans la première
fois que j'ai essayé d'en faire.
À cet âge-là aussi, je
développais beaucoup la passion
des maîtres de la Renaissance,
puis des maîtres classiques
en général. On les appelle
"classiques" parce qu'ils font
classe. Il y a un langage
derrière ça. Ils ont une façon,
chacun, de "sketcher" à leur
façon, ils ont quelque chose à
apprendre. Puis, c'est immense
comme univers. Comme
autodidacte, j'aime me promener
là-dedans, puis essayer de
comprendre des techniques
derrière des oeuvres
que je reproduis.
Je pense que c'est ça être
autodidacte, dans n'importe
quelle discipline.
C'est de se forcer à se mettre
des contraintes pour apprendre
plus. Il faut faire ça
soi-même. T'as pas de
devoirs ou de « deadline ».
Je pense que c'est difficile,
être autodidacte, quand j'y
pense. Il y a cet aspect-là qui
fait que c'est difficile, mais
moi, je sais pas, je me suis
jamais posé la question. Je fais
mon affaire, puis j'aime ça.
Dans mon approche, c'est pas
tellement d'arriver à un
résultat. Oui, j'essaie
d'arriver à un résultat le plus
fidèle, le plus beau possible.
Mais c'est vraiment le processus
qui compte. Il y a jamais deux
fois qu'on peut vraiment être
certain que ça va être la même
technique. Si c'est une journée
venteuse, on va mettre moins
de couleurs. Si c'est une
journée... Aujourd'hui, c'est
ça, le sol me permet pas de
travailler avec mes doigts
autant. Il faut que j'étende
plus avec un estompeur ou un
pinceau. Bon, il faut que
j'adapte ma technique. Ça, c'est
toujours un défi intéressant.
C'est vraiment des limites
techniques dues au métier qu'en
quelques jours, on a pas le
temps d'arriver à un certain
résultat sans que le début du
dessin qu'on a commencé reste
à refaire parce qu'il a été
trop magané par soit la foule,
soit le vent, la pluie, etc.
C'est un médium éphémère. C'est
difficile de finir des oeuvres
qui prennent plus que tant de
jours à faire. Ça, j'aime bien
ça. Tu peux toujours le faire
mieux, tu peux toujours plus
approfondir. Ou tu vas découvrir
une chose des années après qui
va te permettre de comprendre:
Ah, bien tiens, je reproduis la
même image, mais j'avais jamais
vu ça. Il y a toujours quelque
chose à apprendre. Je me
tanne pas de reproduire.
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