

TFO 24.7
TFO 24.7, le nouveau regard francophone. Un magazine qui divertit, informe et commente les découvertes sociales et culturelles de notre francophonie canadienne. TFO 24.7 met à l'avant-scène les artisans, les artistes, les jeunes, les entrepreneurs, les leaders et toutes celles et ceux qui font vibrer notre francophonie d'un bout à l'autre du pays. Reportages, chroniques, entrevues, humour, opinions, une émission qui pose un regard authentique sur notre identité franco-canadienne.
Vidéo transcription
Michel Picard : 40 ans de carrière en information
Le moins qu’on puisse dire c’est que Michel Picard a le journalisme et la passion des médias dans le sang. Il a travaillé pendant 40 ans pour Radio-Canada en tant que journaliste et animateur du Téléjournal avant de tirer sa révérence. Il est dorénavant à la barre de l’émission du retour à la maison d’Unique FM, la radio communautaire francophone d’Ottawa. Est-il possible de toujours être objectif en tant que journaliste? Selon lui, non. Il nous raconte quelques uns des événements importants qu’il a couverts au cours de sa carrière.
Réalisateur: Carine Ouellet
Année de production: 2015
video_transcript_title-fr
Titre :
TFO 24.7
MICHEL PICARD, journaliste et animateur, prend place sur le Divan.
MICHEL PICARD
Moi, je fais vraiment ce
métier-là par passion. J'ai pas
d'agenda personnel, politique.
Je me suis vu comme un gars bien
ordinaire, mais qui a accès
justement à de l'information
privilégiée.
Texte informatif :
40 ans de carrière en information
Pendant le témoignage de MICHEL PICARD, des photos de ses archives personnelles sont présentées pour accompagner le propos. [MICHEL PICARD
Fondamentalement, je pense qu'on
peut jamais être à 100% objectif
dans ce métier-là. Ça, c'est une
chose. On est toujours un peu
subjectif parce que ça nous
interpelle, parce qu'on connaît
les gens, parce qu'un dossier
est fantastique. Je pense
à la francophonie entre autres.
Là, il y a plusieurs sujets
que j'ai couverts en Ontario. Je
dirais, en Ontario français. Je
peux penser au début de La Cité
collégiale entre autres, mais
surtout à l'hôpital Montfort
qu'on voulait ferme, SOS Montfort.
Moi, j'arrivais.
Plusieurs extraits d'archives appuient le propos.
MICHEL PICARD (Narrateur)
C'était la période du
Téléjournal, et puis là, tous
les francophones se sont unis,
les médias en général. Cela dit,
on a couvert Montfort avec coeur
parce qu'on trouvait que
c'était totalement injuste qu'on
ferme un hôpital francophone.
C'était pas une lutte à finir
contre un gouvernement qui
était Harris, à l'époque,
conservateur. C'était qu'il
fallait valider les faits,
et on était la courroie
de transmission, dans le fond,
entre le plan des gens qui
voulaient protéger l'hôpital et
le public. Moi, j'ai une image
forte, le début de la campagne.
On couvrait ça tous les jours,
donc on en mettait bien
davantage en dosage à l'antenne.
Alors ça, est-ce que c'est être
subjectif ou objectif?
Moi, je dis peut-être un peu
subjectif, mais on le faisait
équitablement. On le couvrait
tous les jours. On a jamais
échappé la patate qui était
chaude à l'époque. Et à la fin,
j'oublierai jamais le ralliement
d'abord au centre municipal. Ça
avait été incroyable. On était
en direct au réseau. Et puis là,
le reste du Canada comprenait
ce qui se passait à Ottawa.
Ça, c'est une chose. Et c'était
à nous de faire cette courroie
de transmission là équitable.
Et la fin, à La Cité, où il y a
eu la fête de la victoire. Moi,
je faisais les présentations au
lutrin. On était en direct. Et
Jean-Robert Gauthier me regarde
et se soulève. J'oublierai
jamais. Il a quitté son fauteuil
roulant. Il s'est mis debout. Il
a pris le lutrin à deux mains.
Je pense que sa phrase célèbre,
ça a été: "Je suis capable
de me lever encore pour
la francophonie." Ça, c'est
un moment fort. Est-ce que
c'est subjectif? Je vous avoue
que j'ai versé une petite
larme. Ça a paru à la télé.
Des photos de nature dévastée par le verglas défilent. Ensuite on revient au témoignage de MICHEL PICARD sur le Divan.
MICHEL PICARD
Le verglas, ça a été un moment
extrêmement fort dans l'Est
ontarien. Quand les fermiers
devaient tuer leurs vaches
avec une carabine parce qu'ils
avaient pas d'électricité, donc
on ne pouvait plus les traire
et les vaches mouraient dans les
étables. Je vais vous raconter
une chose. C'était un de mes
premiers bulletins de nouvelles.
On a fait Le Téléjournal de
18h au réseau, dans une étable.
Je me rappelle, il y avait
pas d'électricité. C'était
notre génératrice. C'était
à Casselman. Même la ferme,
c'était la ferme des
Quenneville. C'était rendu
pathétique. Il y a des gens qui
se volaient des génératrices.
Il y a des gens qui auraient pu
en mourir facilement. Des aînés
sans électricité. Ça, ça a été
un moment, je pense, fort
et là, on se sent utile
dans ce temps-là.
Ce qui me touche surtout, c'est
tout ce qui est communautaire
social. Parce que souvent, on
peut donner la parole à des gens
qui n’ont pas droit de parole,
qui n’ont pas de contact, qui n’ont
pas d'agence de marketing
pour vendre ce qu'ils ont à
vendre, qui est vraiment très
intéressant. Ce sont souvent
des petits organismes.
Alors ça, ça me touche
énormément. Moi, je pense qu'on
est très, très utile. Je trouve
ça dommage ce qui arrive
dans les médias, en ce moment,
où il y a malheureusement des
compressions de postes. Parce
que plus on élimine de postes
de gens qui peuvent fouiller
une histoire, bien, moins on a
d'angles à cette histoire-là,
et ça, ça s'appelle la démocratie.
Alors, j'espère qu'on va continuer
à réembaucher des gens.
Moi, je pense pas
que ce métier-là va mourir.
Pour être franc, tant qu'on va
laisser Toronto et Montréal
gérer, pour les francophones
et les anglophones, ce qui se
passe au pays, on a un problème.
Et ça, j'espère que
l'équilibre va se rétablir.
J'ai eu la chance, moi, de
naviguer là-dedans pendant plus
40 ans. J'espère que les jeunes
pourront le faire aussi.
Je pense qu'on s'en va vers
deux choses. La couverture
internationale qui est de plus
en plus raffinée, mais où on
parle de médias qui travaillent
en partenariat. Et je pense
que la seule information qui va
survivre, étonnement, c'est
l'information de proximité,
donc le local, le régional.
Présentement, on s'adresse
surtout à l'Ontario français,
aux francophiles. Ça, c'est
ciblé serré. Donc, la proximité,
je pense, c'est ce qui touche
les gens. Un feu de l'autre côté
de ta rue t'interpelle bien
plus que si on te parle,
malheureusement, de quelque
chose qui se passe à l'autre
bout du monde. Moi, je pense que
l'information qui va survire,
ça va être l'information locale,
régionale, de proximité.
MICHEL PICARD se lève et quitte le studio.
Épisodes de TFO 24.7
>Choisissez une option de filtrage par âge, fiction, ou saison
-
Catégorie Saison
-
Catégorie Divertissement
-
Catégorie Documentaire
-
Catégorie Éducation
-
Catégorie Fiction
-
Catégorie Musique
-
Catégorie Reportage