Voyage à travers les couleurs

Jaune, rouge, bleu, vert... Les couleurs sont souvent ce qui nous frappe quand nous découvrons un pays. Pourquoi le jaune et l'or sont-ils autant utilisés dans la décoration des temples ? Comment le pigment bleu qui colore les étoffes est-il produit ? Notre oeil est d'abord attiré par des teintes vives ou inhabituelles : celles d'une rivière ou une fleur rare, de costumes traditionnels ou d'un accessoire banal. Et pourquoi pas explorer un pays à travers ce prisme?

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Vidéo transcription

La Colombie en bleu

Ornant le drapeau colombien, le bleu symbolise le ciel, les fleuves et les deux océans qui bordent les côtes du pays. Il apporte la beauté mais aussi la prospérité. Le bleu, c’est la couleur de la cathédrale de sel dans le petit village de Zipaquirà, de la tenue traditionnelle des Guambianos, symbole de résistance face au monde occidental. Mais c’est aussi la couleur d’un musée bien particulier, le MuMar, situé à 20 mètres de profondeurs, dans les fonds bleus de Carthagène et de la Baie de San Andres, aussi appelée « La mer aux sept couleurs ». Partons à la découverte de la Colombie à travers la couleur bleue.



Année de production: 2016

Accessibilité
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Des images des paysages et des villes de la Colombie sont présentées en rafale.


NARRATRICE

Les couleurs:

voilà ce qui nous frappe

d'emblée lorsqu'on

découvre la Colombie.

Notre oeil est d'abord attiré

par les teintes vives

ou insolites.

La couleur d'une rivière,

l'éclat d'une fleur,

d'un monument, d'un paysage,

d'un costume traditionnel

ou d'un objet précieux.

Alors, pourquoi ne pas explorer

la Colombie à travers

le filtre d'une couleur?

Ornant le drapeau colombien,

le bleu symbolise le ciel,

les fleuves et deux océans

qui bordent les côtes du pays.

Le bleu apporte la beauté,

mais aussi la prospérité.

Partons à la découverte

de la Colombie à travers

la couleur bleue!


Générique d'ouverture


Titre :
Voyage à travers les couleurs


Intertitre :
La Colombie en bleu


Des images d'une ville pauvre au bord de l'océan sont présentées.


NARRATRICE

Au large des côtes colombiennes,

l'archipel de San Bernado.

Santa Cruz del Islote est

la plus petite de ses îles,

un minuscule îlot

né d'une légende.


En animation, sur une carte géographique de la Colombie, un marqueur indique l'île Santa Cruz del Islote dans le golf du Mexique.


NARRATRICE

Il y a environ 150 ans, un

groupe de pêcheurs est tombé sur

cette petite île corallienne.

Comme il était trop tard

pour revenir, les pêcheurs

y passèrent la nuit.

L'histoire raconte

que les hommes ont

si bien dormi cette nuit-là

qu'ils ont décidé d'y rester.


Des images d'habitations colorées sur l'île sont présentées.


NARRATRICE

La superficie de l'île n'est

que de 10 000 mètres carrés,

une surface minuscule

sur laquelle vivent

pourtant 1240 habitants.


Des images des habitants de l'île vaquant à leurs occupations dans un village sont présentées.


NARRATRICE

Ici, la densité

de la population y est

quatre fois plus importante

que celle de Manhattan.


Des images d'un barbier rasant la tête d'un client avec une lame de rasoir sont présentées.


NARRATRICE

Sergio Cardales est né ici.

Il est issu d'une famille

de pêcheurs. Après avoir fait

ses études sur le continent,

il est revenu vivre sur l'île

pour y fonder une famille.


Dans une rue SERGIO CARDALES s'approche de jeunes portant des uniformes scolaires.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Voici l'école.

Ce sont les uniformes habituels.

Ils ont aussi un autre uniforme

pour faire du sport.

Ce sont les enfants d'école

primaire. Là, ils jouent.

C'est la récré.

C'est la première année que

nous avons des jeunes formés,

ici, dans cette école

et qui vont passer le bac.


Des images des élèves sont présentées en rafale. Puis, SERGIO est interviewé dans une rue.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Cette île appartient

au département de Bolívar.

Il nous aide dans

certains domaines.

Mais malheureusement,

pas en tout.

Au niveau de l'éducation, nous

ne sommes pas très soutenus.

Les jeunes qui partent faire

des études dans d'autres villes

du département doivent aller

dans les écoles privées

et payer leurs études.

Tout ce que nous faisons,

c'est par nos propres moyens.


NARRATRICE

Sur l'île, il faut composer

avec des conditions de vie très

précaires. Ici, l'électricité ne

fonctionne que cinq heures par

jour à partir d'un générateur.

Il n'y a pas d'eau courante

ni de système d'égout.


SERGIO marche dans une petite rue et poursuit son entrevue.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous récoltons de l'eau

de pluie avec des canaux

sur les toits des maisons,

comme celle-ci.

Avec cette eau,

nous remplissons ces réservoirs,

où nous ajoutons des produits

pour la purifier et éviter

l'apparition des moustiques,

et donc, de la dengue.

Puis, nous gardons

cette eau dans les réservoirs

fermés tout l'été.

Et si l'eau vient à manquer,

l'armée nous en fournit.

Ils peuvent nous en donner

plusieurs fois dans l'année

si on en a besoin.


Des images d'un bateau arrivant au port de l'île sont présentées.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Les touristes arrivent.

C'est l'heure d'arrivée

des premiers bateaux

qui viennent de Rincon del Mar.

C'est le village le plus proche

sur le continent.

Les bateaux de Tolu

arrivent vers 11 heures.


Des images des plages et de baigneurs dans la mer sont présentées.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Les guides sont en train

de faire faire le tour

de l'île aux touristes.

C'est une bonne source

de revenus pour nous.

Ils paient 5000 pesos

par personne.

Cela sert à entretenir

la maison de la culture

et à maintenir les rues propres.

Vivre dans l'île est agréable,

mais la vie est quand même dure.

On doit toujours aller

à la pêche pour gagner nos vies

et celle de notre famille.

Normalement, on trouve

des poissons, mais pas

tout le temps. On doit faire

des réserves d'argent

pour les mauvais jours.

C'est un paradis, mais

la vie est très chère.

À part ça, c'est génial.


Des images des habitants vaquant à leurs occupations dans le petit village sur l'île sont présentées.


À un autre moment, SERGIO navigue en canot sur la mer. Il s'arrête et enfile des palmes.


NARRATRICE

Sergio a appris à pêcher

quand il était enfant.

Sur l'île, c'est le principal

moyen de subsistance.


SERGIO met un masque de plongée et un tuba et saute à l'eau.


SERGIO CARDALES (Narrateur)

(Propos traduits de l'espagnol)

Je fais

de la plongée traditionnelle

en apnée, c'est-à-dire sans

bouteille d'oxygène, juste

avec mes poumons, juste avec

un masque et des palmes.


Des images de SERGIO plongeant en apnée près de son canot sont présentées.


SERGIO CARDALES (Narrateur)

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous avons toujours fait

de l'apnée avec mes cousins,

depuis l'enfance.

Nous, depuis l'âge de 3 ans,

nous vivons dans l'eau.

Même tout petits,

on utilisait déjà des masques.


Des images de poissons colorés nageant dans le fond marin sont présentées.


SERGIO CARDALES (Narrateur)

(Propos traduits de l'espagnol)

La pêche est une des sources

de revenus les plus importantes

de l'île. Grâce à la pêche,

les touristes peuvent manger.

La pêche fournit tout.

Elle permet aux boutiques

de fonctionner.

Ce que l'on pêche

quotidiennement soutient

l'économie de l'île.


SERGIO remonte à la surface avec un crabe.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Ça, c'est un crabe

de la famille du crabe royal.

Mais bon, malheureusement,

je ne peux pas le garder:

il est trop petit!


SERGIO montre le crabe.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Je ne peux pas le manger

maintenant. Quelqu'un

le pêchera dans quelque temps.

J'adore la pêche.

J'adore le contact avec la mer.


SERGIO replonge et remonte avec un coquillage qu'il dépose dans son canot.


SERGIO CARDALES (Narrateur)

(Propos traduits de l'espagnol)

Je me sens heureux. J'arrive

à communiquer avec elle.

J'aime le contact avec

les poissons, les coquillages.

C'est ce que je préfère!

Là, il n'y a pas de chef. Nous

sommes tous nos propres chefs.

Nous pêchons jusqu'à l'heure

que nous voulons. On n'a pas

d'heure fixe pour venir

ni pour quitter ce travail.


SERGIO rembarque dans son canot et s'éloigne vers le village.


Des images du village et de ses habitants sont présentées en rafale. Puis, des images de SERGIO jouant au football avec d'autres insulaires sont présentées.


SERGIO CARDALES (Narrateur)

(Propos traduits de l'espagnol)

J'aime jouer au football.

J'y joue avec mes cousins.

On s'entend tous très bien.

On vit en harmonie sur

cette île. C'est très beau!

Ici, j'ai toutes les personnes

qui comptent pour moi: ma

famille, mes cousins, mes amis.

Vivre dans l'île, c'est l'une

des expériences les plus belles

que j'ai eues dans ma vie.


Sur la plage, l'entrevue avec SERGIO se poursuit.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Je me sens très fier

d'être né ici.


Des images de la plage et la mer sont présentées.


SERGIO CARDALES (Narrateur)

(Propos traduits de l'espagnol)

Grâce à la mer et à cette île,

j'ai pu avoir mon bac

et aller dans une université.

Tout ça, grâce aux revenus

de la pêche et à ce que

m'ont transmis mes parents.


Des images d'une famille admirant un coucher de soleil sur un quai sont présentées.


SERGIO CARDALES (Narrateur)

(Propos traduits de l'espagnol)

Plus tard, je raconterai à ma

fille que j'ai vécu sur Islote.

Qu'elle se rende compte de qui

a été son père sur cette île.

Et tous les efforts que

j'ai faits pour qu'elle puisse

faire ses études.


Sur la plage, l'entrevue avec SERGIO se poursuit.


SERGIO CARDALES

(Propos traduits de l'espagnol)

Si un jour elle quitte l'île,

je lui dirai de ne jamais

oublier où elle est née.

Même si elle réussit

dans la vie, elle ne doit

jamais oublier ses racines

ni les personnes

qui l'ont vue grandir.

Ne jamais nier ses racines!

Elle ne doit jamais oublier

qui elle est, d'où elle vient,

où elle est née

et où elle a grandi.


Des images d'un coucher de soleil derrière des nuages à l'horizon de la mer sont présentées. Puis, plusieurs images de Colombiens circulant sur des routes de campagne à pied, avec leur scooter ou leur jeep sont présentées, suivies d'images de paysages luxuriants.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trait se dessine en partant de Santa Cruz Del Islote et se rendant à Silvia.


NARRATRICE

Au nord-est du département

du Cauca, les contreforts

de la cordillère Centrale.

C'est la colonne vertébrale

de la Colombie.

Au coeur de cette région peu

connue: la petite ville de

Silvia et ses 30 000 habitants.


Des images des rues très achalandées de la ville de Silvia sont présentées.


NARRATRICE

Parmi eux, des hommes

et des femmes dont la tenue

d'un bleu profond attire l'oeil:

les Guambianos.


Des images illustrant les propos de la NARRATRICE sont présentées.


NARRATRICE

Les anciens racontent aux plus

jeunes que leurs ancêtres

sont nés des entrailles

de la Terre grâce aux rigoles

creusées par les cours d'eau,

se faufilant entre les monts

pour aller jeter dans la mer.

D'où le nom Guambia,

qui signifie «terre des eaux».

Des dizaines de milliers de

Guambianos peuplent les versants

escarpés de la région organisés

en différents villages.

Silvio Yalada est un membre

de la communauté.

Il est agriculteur.


Des images de SILVIO labourant le sol dans un grand potager sont présentées. Puis, il y a est interviewé.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

Je travaille ici

avec mon père.

Il a déjà planté l'oignon

et la coriandre. Maintenant,

nous semons du maïs.

Je suis né dans

cette petite maison.

Je suis originaire d'ici.

Depuis cette maison,

j'allais à mon école.

Tous mes amis vivaient

près d'ici.

Après l'école, nous travaillions

avec mon père dans les champs.

Nous travaillions sans arrêt.

Pour nous, les indigènes,

travailler, c'est manger.


Des images de SILVIO et son PÈRE jardinant dans leur grand potager sont présentées.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous semons,

et après la récolte,

nous vendons ces produits pour

acheter des choses dont nous

avons besoin pour la maison.

Si nous ne semons pas

ou si nous ne travaillons pas,

nous mourrons de faim.

Pour nous, les indigènes,

la Terre est la Mère-Terre.

Elle est une mère précieuse

pour nous. S'il n'y a pas

de Terre, nous mourrons

parce qu'il n'y a aucun

autre lieu pour travailler.


Des images de Guambianos vaquant à leurs occupations sont présentées, puis l'entrevue se poursuit avec SILVIO.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

Depuis notre enfance,

nos parents nous ont appris

à travailler la terre.

Nous avons toujours eu

beaucoup de contacts

avec la nature, avec l'eau,

avec les montagnes.

Nous soignons la terre,

car elle nous donne le travail.

Nous préservons aussi les

arbres. Si nous en coupons un,

alors nous en plantons deux.

Selon la tradition, nous,

les Guambianos, sommes nés d'un

arbre, de la nature, de l'eau.

Pour nous, être Guambiano

a beaucoup de signification.

«Guam» est la langue

que nous parlons.

«Bi» signifie l'eau.

Donc, je suis né avec l'eau.

Nous, nous sommes tous

les enfants de l'eau.


Des images de SILVIO marchant sur un sentier en forêt sont présentées.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

C'est la raison pour laquelle,

depuis toujours, nous prenons

grand soin de la nature.

Ces valeurs font partie de

notre culture et de notre vision

du monde. Elles se retrouvent

aussi à travers notre costume

traditionnel.

Notre costume a beaucoup

de signification.


Des images d'une Guambiano fabriquant des tissus traditionnels sur un métier à tisser sont présentées.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

Grâce à lui, nous pouvons

transmettre notre histoire et

nos traditions à nos enfants.

Par exemple, notre jupe, appelée

«rebozo», symbolise le ciel,

l'eau, tout notre environnement.

Le poncho a également

des rayures bleues.

Il doit toujours y avoir du

bleu, car un poncho sans bleu

est comme une personne sans eau:

elle ne peut pas vivre.

Notre chapeau aussi doit

également comporter du bleu.

Ce chapeau est très important.


SILVIO montre son chapeau en le décrivant.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

Il est fait en enroulant les

fibres en spirale. Il symbolise

le parcours de la vie des

Guambianos. Nous sommes nés

ici, au centre du chapeau,

et nous commençons à grandir

et à grandir. Nous pouvons

aller très loin.

Et au moment de la mort,

le chapeau se déroule

à rebours, en symbole

de retour au commencement.


Des images de Guambianos vaquant à leurs occupations en ville sont présentées.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

L'écharpe symbolise

la découverte de l'Amérique.

À ce moment, nous étions

très nombreux. Des millions

de Guambianos habitaient

ce territoire.

Lorsque les Espagnols sont

venus, ils nous ont massacrés.

Ils nous ont assassinés.

Cette partie rouge de l'écharpe

symbolise le sang que nos

grands-pères, nos ancêtres

ont versé à cette époque.

Pour nous, il est très

important de porter toujours

notre costume traditionnel.

Sans notre costume,

nous ne sommes personne.

Nous sommes juste des métisses.

Mais... nous voulons juste

rester nous-mêmes.

C'est pourquoi nos parents,

dès notre naissance,

nous enseignent notre langue...

et nous apprennent à porter

notre costume. Car sans lui,

nous n'existons pas.


Des images de Guambianos jouant au basketball avec d'autres Colombiens sont présentées, suivies d'images de Guambianos portant leur costume traditionnel en ville.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous, les Guambianos,

avons longtemps été victimes

de discrimination.

Nous avons été traités comme

des sauvages. Ils nous ont

traités comme des animaux.

Ils ne nous ont

jamais appréciés.

Nous nous sommes donc battus

pour faire adopter un article

de loi pour protéger nos droits

dans la Constitution.

Pour affirmer nos droits

en tant qu'être humain.

Mais le gouvernement

nous a abandonnés.

Il nous a fait des promesses,

mais ne les a jamais tenues.

Nous vivons ici par nos propres

moyens. Si nous n'avions pas

travaillé dans l'agriculture,

si nous avions attendu que

le gouvernement fasse quelque

chose pour le peuple...

nous serions tous morts.


Des images de Guambianos vendant ou faisant des emplettes à un marché sont présentées.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

Nos parents

et nos grands-parents,

depuis toujours,

nous enseignent des valeurs.

Comment se comporter avec

les gens, ne pas être violent...

être gentil.

Et quand tu marches, toujours

saluer celui que tu croises.


Des images de SILVIO marchant sur un sentier sont présentées.


SILVIO YALADA

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous pensons à nos ancêtres,

à nos parents, chaque jour.

Nous devons être attentifs

à nos parents. Et les aider,

tant qu'ils sont encore

de ce monde.

Et les remercier

pour les valeurs

qu'ils nous ont apprises.

Des valeurs qui se sont

enracinées dans nos coeurs et

que nous conserverons toujours.


Des images d'un autobus coloré traversant une petite ville sont présentées. Le bus prend des passagers sur son chemin et roule ensuite sur une route de campagne.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre Silvia et Bogotá, la capitale.


Des images de murales colorées de la ville de Bogotá sont présentées.


NARRATRICE

Bogotá, la plus

grande ville du pays.

En tournant la page de

la guérilla, la capitale

colombienne laisse aujourd'hui

s'épanouir une créativité

effrénée et attire de plus

en plus d'artistes.

Ici, le marché de l'art

est en train d'éclore.

Au fil de ses avenues,

la capitale s'affiche

comme un livre ouvert.

Ses pages s'étirent le long

des rues. Partout, les murs

sont couverts de fresques, de

graffitis, de peintures murales.

Le [langue_etrangere=EN]street art [/langue_etrangere]

est en plein boum

en Colombie et des circuits

thématiques permettent

aux touristes de découvrir

les gigantesques fresques qui

colorent certaines des avenues.


Des images d'un guide faisant découvrir les murales de la ville à des touristes sont présentées.


NARRATRICE

Après la mort d'un graffeur

de saison, tué par la police en

2011, et la vague d'indignation

qu'elle a provoquée, Bogotá a

changé son rapport au [langue_etrangere=EN]street art[/langue_etrangere]

au point de devenir un eldorado

pour les artistes.

Javier Almiron est Argentin.

Mais c'est à Bogotá qu'il a

choisi d'exprimer son talent.


Dans une rue, JAVIER ALMIRON peint une murale. Puis, il y est interviewé.


JAVIER ALMIRON

(Propos traduits de l'espagnol)

Sur cette

oeuvre, le bleu est dominant,

car le bleu est une couleur

qui est toujours présente

à travers mes projets.

C'est une couleur que j'adore.


JAVIER débute le dessin d'un oiseau sur fond bleu.


JAVIER ALMIRON

(Propos traduits de l'espagnol)

Sur ce mur, j'ai voulu tenter

un monochrome bleu, aller un peu

plus loin dans mon oeuvre.

Le bleu, c'est ma couleur.

Je suis né à Mar del Plata,

en Argentine, une ville

bordée par la mer.

Donc, je pense que le bleu

me correspond à cause

de cette relation à la mer.

Et c'est aussi le drapeau

de mon pays! Et la couleur du

club de foot dont je suis fan.

L'oiseau a le pouvoir

de faire ce qui est impossible

pour nous, les humains: voler.

Et je pense que beaucoup

d'entre nous rêvent de voler.

Peindre cet oiseau

me donne la sensation

de pouvoir voler avec lui.

C'est un voyage intérieur

et c'est pour cela que j'ai

choisi de peindre un oiseau.

Et donc, ce que je veux

représenter sur ce mur,

ce sont toujours les visions

qui me viennent dans mes rêves.

Je me représente toujours en

dormant à l'intérieur d'une

tente, sur une île flottante,

et tout ce qui se passe

à l'extérieur de cette tente

représente un rêve.

Dans ce cas, ce serait

le rêve d'être un oiseau bleu

dans un univers un peu fou.

Dans mes oeuvres, le motif

de la tente est apparu lorsque

j'ai commencé à voyager, car

je n'avais pas de maison à moi.

Cette tente a toujours

une lumière à l'intérieur.

Elle représente le fait que je

suis en train de dormir et que

tout ce qui arrive à l'extérieur

de la tente est un rêve.

J'ai toujours peint des choses

lyriques et oniriques.

C'est sur ces sujets-là

que j'aime travailler.

Viens! Je t'emmène voir

d'autres graffitis.

On va y aller en taxi.


JAVIER appelle un taxi en levant la main. Un taxi s'arrête aussitôt près de lui. Il monte à bord et le taxi traverse la ville, passant près de plusieurs murales colorées. Puis, à bord du taxi, l'entrevue avec JAVIER se poursuit.


JAVIER ALMIRON

(Propos traduits de l'espagnol)

Actuellement, Bogotá est l'une

des capitales où la culture

du graffiti bouge le plus.

Beaucoup de gens viennent de

l'étranger pour en faire ici.

Il y a beaucoup de très beaux

graffitis sur les murs de

Bogotá. Je pense qu'il y a

une énergie très émouvante

qui transpire des murs.

Et je crois que c'est cette

énergie qui m'a poussé à prendre

la décision de rester ici,

à Bogotá, et d'envisager

mon avenir en tant qu'artiste

urbain dans cette ville.

C'est aussi l'histoire

de Bogotá et l'extrême violence

qui a eu lieu ici qui rendent

les artistes plus sensibles.

Tout ça nous conduit à créer

des choses différentes...

à passer d'autres messages.

À transmettre de nouvelles

idées aux gens pour

les aider à réfléchir.


Un moment plus tard, JAVIER est sur un trottoir et pointe une murale de l'autre côté de la rue.


JAVIER ALMIRON

(Propos traduits de l'espagnol)

Regarde! C'est le mur d'en face.

Cette école s'appelle

Colegio República

de los Estados Unidos. On est

dans le quartier Restrepo.

Viens avec moi.


JAVIER traverse la rue pour s'approcher de la murale avec un gros visage à trois yeux, un visage qui se déforme et un visage serein.


JAVIER ALMIRON

(Propos traduits de l'espagnol)

C'est l'une des productions que

nous avons faites dans le cadre

du projet Attrape tes rêves.

Nous l'avons fait

en novembre 2016.

L'idée était de peindre tous

les murs de l'école avec les

élèves et plusieurs artistes.

Le thème a été assez libre.

Les étudiants voulaient que

les artistes peignent leurs

rêves. C'était super touchant.


Des portions très colorées de la murale sont présentées. Puis, JAVIER marche le long du mur tout en regardant la murale.


JAVIER ALMIRON

(Propos traduits de l'espagnol)

Attrape ton rêve consiste

essentiellement à sensibiliser

les jeunes à l'art urbain

et à accomplir leurs rêves

en s'aidant du graffiti.

Habituellement, ce que nous

faisons, c'est que nous allons

dans une école, et à travers

différentes activités avec

les étudiants, nous essayons

de découvrir quels sont

leurs rêves. Une fois

que nous avons ce rêve,

nous définissons un texte

qui ensuite est transmis aux

artistes afin qu'ils travaillent

autour de ces thématiques.

Cela peut également

se faire dans un collège,

dans un quartier

ou dans une association.


JAVIER marche jusqu'à une murale représentant un homme à tête de mouette tenant une petite île avec un seul arbre entre ses mains.


JAVIER ALMIRON

(Propos traduits de l'espagnol)

Là, c'est moi

qui ai peint ce mur.

«Attrape ton rêve» est

le personnage principal

de cette histoire.

Il a une tête de mouette parce

que dans la ville où le projet

est né, Mar del Plata,

il y a beaucoup de mouettes.

C'est une ville portuaire.

La mouette est un des oiseaux

qui me représentent.

Habituellement, les murs

que nous graffons, nous

les commençons ou les terminons

avec une phrase sur

l'objectif du projet.

Là, nous l'avons fermé avec

cette phrase: «Les rêves des

enfants sont les graines du

futur.» Le personnage Attrape

ton rêve protège un petit monde

où il y a un petit arbre.

L'idée est de laisser un message

de réflexion positif où

la personne qui le voit dit:

«Oui! Il a raison!»

Et donc, laisser ce type

de message, c'est une graine

de réflexion chez les gens.

Et peu à peu, cela peut changer

le monde et la réalité

qui nous entourent aujourd'hui.


D'autres images des murales colorées de la ville sont présentées.


JAVIER ALMIRON

(Propos traduits de l'espagnol)

Pour moi, si une seule personne

comprend ce message et comprend

qu'avec l'art, on peut faire

plein de choses positives,

on a déjà changé le monde.

Si une, deux, trois, dix ou

vingt personnes comprennent ça,

on a déjà changé les mentalités.

Si nous sommes nombreux

à défendre cette cause et

à essayer d'utiliser l'art pour

faire évoluer les mentalités,

c'est encore mieux.

J'en suis persuadé.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trait se dessine entre Bogotá et Zipaquirá. Puis, des images des rues achalandées du village de Zipaquirá sont présentées.


NARRATRICE

À moins de 50 kilomètres

de Bogotá se trouve

le village de Zipaquirá.

Il est devenu une attraction

touristique pour ses mines

de sel et la performance

architecturale qui a été

construite à l'intérieur

de celle-ci.


NARRATRICE

Nichée à 200 mètres sous

terre et accueillant

près de 3000 visiteurs

chaque dimanche...

cette ancienne carrière

abrite la fierté de la Colombie:

une cathédrale sculptée

dans le sel, magnifiée

par un éclairage bleu.


Des images de la cathédrale de sel et de ses visiteurs sont présentées. Puis, un mineur, MANUEL FORERO, marche dans la cathédrale de sel avec un casque de mineur.


NARRATRICE

Manuel Forero a 51 ans.

Il a travaillé ici pendant

29 ans en tant que mineur.

Aujourd'hui, il entretient

la cathédrale.


MANUEL se promène et inspecte la cathédrale. Puis, il rejoint un COLLÈGUE et est interviewé.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous sommes

en train de mesurer

les gaz de la mine.

On a 21,3... On est bien.

Parfait.

Nous sommes en train de faire

quelques vérifications dans

la mine. Nous avons un appareil

qui mesure les gaz

contenus dans l'air.

Et nous devons nous assurer

que l'air n'est pas

contaminé par ces gaz.

Nous vérifions aussi

l'état des murs,

l'état de la roche

de la cathédrale de sel.

Nous étudions son évolution.


Des images de MANUEL et son collègue inspectant les parois de sel avec un appareil électronique sont présentées.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Le risque, ce sont

les émanations de gaz toxiques.

Un risque fréquent et normal

dans une mine. Alors,

pour la santé des visiteurs,

nous faisons une vérification

régulière sur ces possibles

émanations de gaz toxiques.

Quant à la roche,

elle s'abîme facilement.

Il se peut que pendant

la nuit, avec les mouvements

du sol, il se peut

que la roche ait bougé.

Et du coup, il se peut qu'il y

ait des failles dans les parois.

(S'adressant à son COLLÈGUE)

Tiens, là, regarde.

Nous, on doit nettoyer

la paroi, là, hein?

Tu frottes un peu la roche.

Tu vas ranger ces câbles

électriques. Tu devrais

pouvoir les faire passer

par là. Ça, c'est ta partie.

Tu t'en occupes.


Des images de la cathédrale de sel et ses visiteurs sont présentées.


NARRATRICE

Fierté culturelle

et environnementale du pays,

la cathédrale est la figure

de proue du patrimoine

religieux. Elle est considérée

comme l'attraction touristique

numéro 1 du territoire.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Voici la nef centrale

de la cathédrale.

Nous sommes dans la partie

haute de la nef, le choeur.

De là, nous pouvons voir

l'ange gardien et la totalité

de la nef centrale

de la cathédrale du sel.

Cette nef centrale est

longue de 80 mètres,

d'ici jusqu'à la croix.

Sur une largeur de 10 mètres.

Cette nef accueille

des cérémonies religieuses.

Pour ma plus grande fierté,

je fais partie des 127 mineurs

qui ont participé à la

construction et à l'exploitation

de cette mine qui était

faite pour l'extraction

du sel à ses débuts.

Ensuite, un nettoyage et une

taille sur la roche ont été

effectués pour créer ce qui est

maintenant la majestueuse

cathédrale de Zipaquirá.


Des images des sculptures de la cathédrale sont présentées.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Dans cette nef, nous avons

les éléments principaux:

l'autel, pour célébrer

les messes, la croix,

qui est la plus grande

croix sculptée sous terre.

Ses dimensions sont 10 mètres de

large et 17 mètres de hauteur.

La croix est en bas-relief,

à 80 centimètres à

l'intérieur de la roche.

La croix a été construite

de haut en bas.


Des images de MANUEL faisant un signe de croix devant des sculptures saintes dans la cathédrale sont présentées.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous, les mineurs, nous

manifestions une grande dévotion

à Notre Dame du Rosaire.

Nous avons placé une image

d'elle dans l'une des galeries

à l'intérieur de la mine

pour prier quand nous entrions

dans la mine. Cette prière

nous donnait de la force et

du courage pour travailler.

À l'époque, quand

on quittait le travail,

on allait à l'autel

pour remercier la Vierge

de nous avoir gardés en vie.

Puis, petit à petit,

nos familles et les amis des

mineurs ont commencé à venir

prier devant cet autel,

à l'intérieur de la mine.

C'est comme ça qu'est née l'idée

de créer une chapelle qui,

finalement, s'est transformée

en une cathédrale de sel,

construite dans les grands

tunnels de l'exploitation.


MANUEL parcourt des tunnels de la cathédrale et arrive à une autre sculpture.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Ici, c'est la crèche.

Elle a été sculptée dans le grès

par l'Italien Ludovico Consorte.


Des images de la crèche sculptée sont présentées.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Comme on le voit, il y a

six pièces, y compris l'ange.

Le transfert de ces pièces a été

extrêmement difficile, notamment

à cause de leur poids.


NARRATRICE

Cette cathédrale est

aujourd'hui considérée

comme l'une des prouesses

architecturales les plus

abouties de Colombie.

Et pourtant, le lieu n'a jamais

obtenu le statut officiel

de cathédrale pour l'Église

catholique, car il ne détient

pas d'évêque attitré.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Je vais vous montrer

un lieu très spécial.

Un très bel endroit.

Un lieu spécial pour

le recueillement spirituel,

à l'intérieur de la cathédrale.


MANUEL suit un tunnel et arrive dans une sacristie.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

C'est la sacristie

de la cathédrale de sel.

C'est là que le prêtre

change de vêtements

pour faire sa cérémonie.

C'est un lieu très spécial,

car il est à l'écart du reste

des salles de la cathédrale.

C'est un endroit simple

et calme, idéal pour

la méditation ou pour la prière.

La figure du Christ a été donnée

par un Péruvien. C'est le Christ

agonisant. Il est là depuis la

construction de la cathédrale.


Des images d'une messe donnée dans la cathédrale de sel sont présentées.


NARRATRICE

Très prisée des locaux,

cette cathédrale unique au monde

a été nommée première merveille

de Colombie, en 2007.


MANUEL FORERO

(Propos traduits de l'espagnol)

Je considère que j'ai eu

beaucoup de chance d'avoir

contribué à la construction

de ce temple magnifique.

Mais également de pouvoir

continuer à travailler

à l'entretien de cette

gigantesque construction.

Ce qui fait que je m'y sens

si bien, c'est que cette

cathédrale est un hommage aux

mineurs qui ont travaillé ici.

Nous, les 127 mineurs qui avons

sué sang et eau à l'intérieur

de cette mine, pour la creuser

et la tailler. Et pour créer

ces différentes pièces afin que

les touristes aient aujourd'hui

la possibilité de la visiter.

Cette mine, à 180 mètres

sous terre.

Je me sens fier d'avoir

participé à ce travail

qui, aujourd'hui, est connu

de tous. Le monde entier

connaît cette cathédrale.

Elle est ouverte à tous ceux

qui veulent la visiter.

Je suis vraiment content

de faire ce travail aujourd'hui.


Des images de MANUEL marchant dans la cathédrale sont présentées, suivies de vues aériennes des paysages colombiens.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se trace entre Zipaquirá et Carthagène.


NARRATRICE

Carthagène des Indes,

la perle des Caraïbes

colombiennes, attire plus

de deux millions de touristes

chaque année, un chiffre

en constante augmentation.


Des images rues achalandées et des bâtiments colorés de Carthagène sont présentées.


NARRATRICE

Les visiteurs sont attirés

par cette ville légendaire,

ses façades andalouses

colorées et ses remparts.


Des images d'un fort au bord de la mer sont présentées, suivies d'image d'un jeune homme en bateau, CAMILO GALEANO.


NARRATRICE

Mais pour diversifier encore

les attraits de la ville,

certains ont eu une idée

originale, comme Camilo Galeano.

Pour la découvrir, il faut se

rendre au large de Carthagène.


Des images de gratte-ciels sur une île sont présentées. Puis, à bord de son bateau, CAMILO est interviewé.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous sommes

à Bocachica. Nous sommes en

train de sortir de Carthagène,

vers l'île de Baru.

Nous allons vers la Ciénaga

de los Vásquez, à Baru.

On est à dix minutes. On est

juste à côté. C'est par là.


NARRATRICE

C'est sous le bleu de la mer

qu'il faut chercher le projet

un peu fou de Camilo, directeur

et créateur du musée de la Mer:

le MuMar.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous voici arrivés au musée

subaquatique de Cartagena MuMar.

Avant, ici, il y avait déjà

deux bateaux-remorqueurs

immergés. C'est pour ça que

j'ai choisi cet endroit,

car il y avait déjà un contexte

intéressant pour immerger des

oeuvres. Étant donné qu'il y

avait déjà deux navires coulés

ici, c'était plus facile pour

obtenir les autorisations de

l'État pour établir notre musée.


CAMILO arrête son bateau au milieu de la mer.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

Je me suis rendu compte que cet

endroit est très important, car

c'est un arrêt obligatoire pour

les plongeurs de Carthagène.

Et donc, l'endroit idéal

pour créer ce musée.


Des images des épaves et des sculptures du musée sous l'eau, recouvertes d'algues et de coraux, sont présentées.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

J'ai toujours eu une bonne

relation avec la mer.

À l'issue de mes études,

j'ai réalisé que les récifs

étaient essentiels pour

la création de l'oxygène dont

nous avons besoin sur terre.

Environ 70% de l'oxygène

est créé dans les récifs.

Et j'ai voulu apporter une

contribution au monde en créant

des récifs artificiels.

Ce que nous voulions faire,

c'est créer un récif artificiel

pour générer de l'oxygène, afin

d'améliorer l'environnement

de Carthagène et du monde.

L'idée, c'était de faire ça

pour la planète et d'être

reconnu par les Nations Unies.


NARRATRICE

Pour créer ce musée

sous-marin qui propose

aux plongeurs de découvrir

des oeuvres d'art immergées,

Camilo a passé trois ans

à affiner son projet et a fini

par décrocher les autorisations

pour le mener à bien.

Un concours a été organisé pour

choisir le premier artiste.

German Botero l'a remporté

et a réalisé cinq sculptures

faites de bois et de béton.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

L'artiste que j'ai sélectionné

pour le musée a créé

une oeuvre qui s'appelle

Le jardin des méduses.

Elle est composée de cinq

pièces en bois traité.

Ce sont des bois traités

naturellement qui tombent

de la terre vers les rivières.

Ils traversent la rivière,

et commencent à être traités

par les eaux jusqu'à ce qu'ils

arrivent à la mer pour

continuer à se patiner.

Puis, la mer les renvoie

sur la plage.


Des images d'archives de la mise à la mer des oeuvres du musée au fond de l'eau sont présentées.


NARRATRICE

Une fois réalisées, il a fallu

déplacer les oeuvres avec soin

pour les immerger, sans

les abîmer. Elles serviront

de refuge aux poissons et de

support à la flore sous-marine.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

Les oeuvres

ne doivent pas bouger.

Elles doivent être aussi

fixes que possible.

De toute évidence, dans

la mer, c'est très difficile,

car il y a beaucoup de remous.

Mais j'ai bien examiné

les oeuvres et j'ai apporté

quelques modifications mineures

pour qu'elles se déplacent

le moins possible.

Nous les avons aussi lestées

de plus de béton et abaissé

un peu la hauteur, et fait

une coupe dans les branches.


Sur son bateau, CAMILO met des palmes.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

Aujourd'hui, nous allons

voir l'état des oeuvres.


CAMILO met un masque de plongée et un tuba et plonge en apnée. Il descend jusqu'aux oeuvres au fond de la mer.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

J'ai toujours voulu

aider ma ville.

J'ai une fondation.

La fondation Couleur bleue.

Elle a été créée dans

un cadre qui s'appelle

«Idée de la ville».

Je voulais démontrer qu'avec

peu de personnes, on peut

faire de grands changements

dans une ville... ou même

dans le monde!


CAMILO remonte à la surface.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

Très bien!

C'est magnifique! Les oeuvres

sont en parfait état. Je suis

impressionné. Elles sont

à leur place et pleines de vie!

Elles sont parfaites.

C'est incroyable!

Ça me fait sourire.

Elles n'ont pas bougé,

elles sont exactement là où

nous les avions déposées.

La plaque reste bien placée

au centre des oeuvres. Cette

plaque remercie toutes les

personnes qui nous ont aidés.


Des images de CAMILO en plongée montrant la plaque commémorative au fond de l'eau sont présentées.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

Elles sont beaucoup mieux

que ce à quoi je m'attendais.

C'est encore mieux que ce que

j'espérais. À chaque fois que je

les vois, je suis impressionné.

On a vraiment de la chance.

La visibilité sous l'eau dans

les premiers mètres n'a pas été

très bonne, mais dans le fond,

elle était bien meilleure.

C'est génial! C'est vraiment

une très bonne aide pour

la renommée de la ville.

C'est excellent!

C'est vraiment génial!


NARRATRICE

Dès la première année,

le MuMar a été visité

par 20 000 plongeurs séduits

par cette initiative

artistique et écologique.


CAMILO remonte à bord de son bateau et poursuit son entrevue.


CAMILO GALEANO

(Propos traduits de l'espagnol)

Mon rêve est qu'une bonne

partie du fond de la mer,

de cette zone, soit remplie

d'oeuvres d'art.

Évidemment, c'est tout un

processus. Et en Colombie, ce

n'est pas si facile. Mais nous

travaillons constamment pour

avoir plus d'oeuvres immergées.

Et nous sommes sur la bonne

voie, si Dieu le veut.

Les commentaires ont

toujours été très positifs.

Même ceux venant des habitants

de Carthagène. Les gens

connaissent les actions de

la fondation Couleur Bleue

et ils adorent l'initiative.


Des images d'un avion dans le ciel sont présentées, suivies d'images de voyageurs à bord de l'avion, certains jouant à Pac-Man sur l'un des écrans des sièges.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre Carthagène et San Andrés.


NARRATRICE

Au nord-est de Carthagène,

en pleine mer des Caraïbes,

le point le plus éloigné de

la Colombie: c'est l'archipel

de San Andrés, à 190 kilomètres

des côtes du Nicaragua.


Des images d'îles avec plusieurs plages sur la mer sont présentées.


NARRATRICE

Destination touristique de rêve,

elle attire une clientèle venue

profiter d'une étendue de sable

blanc de près de 500 mètres

de long, bordant la mer limpide

connue sous le nom de

«mer aux sept couleurs».


Des images d'insulaires profitant des plages sont présentées, suivies d'images d'un homme, CARLOS, sur son bateau.


NARRATRICE

À la barre de son bateau,

Carlos fait visiter son coin

de paradis aux touristes

venus du monde entier.


CARLOS

(Propos traduits de l'espagnol)

Tout d'abord,

bonjour. Je m'appelle Carlos.

Ici, ce que nous voyons,

c'est juste du sable blanc,

mais nous allons vers le large,

et là, nous allons voir des

algues marines. C'est comme

de la pelouse, mais dans la mer.


CARLOS montre le fond marin aux visiteurs grâce à une fenêtre au fond du bateau.


CARLOS

(Propos traduits de l'espagnol)

Beaucoup d'espèces

marines vivent là.

L'oursin alimente le corail.

Allez, répétez avec moi:

«L'oursin noir,

le poisson perroquet et

le poisson-chirurgien enlèvent

les parasites des coraux!

Sans ces animaux,

le corail ne peut pas vivre.»


CARLOS plonge à l'eau et va se placer devant la fenêtre sous le bateau, ce qui fait rire les visiteurs. CARLOS remonte à bord du bateau.


VISITEUSE

(Propos traduits de l'espagnol)

Comment

vous faites ça?


CARLOS

(Propos traduits de l'espagnol)

J'adore plonger! Je peux

descendre jusqu'à 15 mètres.


VISITEUR ENFANT

(Propos traduits de l'espagnol)

Et les poissons vous font mal?


CARLOS

(Propos traduits de l'espagnol)

Ils veulent me mordre!

Il faut que je les repousse!


CARLOS repart le moteur de son bateau. I


CARLOS

(Propos traduits de l'espagnol)

Je suis sûr que les gens

de Medellín vont se prendre

en photo avec Lola.

La photo avec Lola!


CARLOS ramène son bateau et les visiteurs à la plage où un homme caresse une raie dans l'eau.


Des images aériennes de l'eau cristalline et de la plage de San Andrés sont présentées.


NARRATRICE

Ce paradis aux eaux turquoise

a été découvert le jour

de la Saint-André, en 1524.

Il fut le lieu de nombreuses

conquêtes par les Anglais

et les Hollandais.

Cela donna lieu à une culture et

un folklore bien particuliers,

empreint de culture africaine

et européenne.


Des images des rues de San Andrés sont présentées.


NARRATRICE

De son passé d'ancienne

colonie britannique,

San Andrés a gardé la langue.

Ici, on parle l'anglais,

l'espagnol et le créole.

Lors de l'indépendance

de la Colombie, l'île a été

directement rattachée au pays.


À un autre moment, CARLOS marche dans l'eau sur la plage et s'asperge le visage, puis son entrevue s'y poursuit.


CARLOS

(Propos traduits de l'espagnol)

Je suis né ici, à San Andrés,

en 1962. J'ai 54 ans.

Je suis né là et j'ai vécu

mon enfance ici.

Beaucoup de gens à San Andrés

sont d'ici et d'ailleurs. Ils

sont nés là, mais un de leurs

parents vient d'ailleurs.

Alors que moi, non. Je suis né

là et mes parents aussi.

Je suis un vrai Raizale.

On nous appelle «Raizales»,

car nous avons des origines

anglaises et afro-caribéennes.


NARRATRICE

Les Raizales sont un groupe

ethnique à part entière.

Leur identité se fonde sur

leur histoire anglo-africaine,

leur religion baptiste

et leur langue anglo-créole.

Ils sont 30 000 à San Andrés.


Des images des habitants de San Andrés vaquant à leurs occupations sont présentées.


CARLOS

(Propos traduits de l'espagnol)

La couleur bleue de la mer

change selon la profondeur.

Là où nous sommes, l'eau est

parfaitement cristalline,

car nous avons entre 25

et 50 centimètres de fond.

Quand je plonge au large,

dans une eau aussi claire,

c'est comme si je plongeais

vers le bleu infini, un bleu

qui n'a pas de limites.

Pour moi, l'eau c'est une

bénédiction. C'est de l'or.

Ceux qui viennent ici

ne veulent plus repartir.

Beaucoup de gens disent

que cet endroit qu'on appelle

«l'aquarium», c'est l'or

de San Andrés.


Des images de CARLOS entretenant son bateau sont présentées, suivies d'images de CARLOS faisant une promenade avec son bateau.


CARLOS

(Propos traduits de l'espagnol)

J'aime bien mon île.

Ici, je me sens très libre.

Je peux aller où je veux

librement pour pêcher l'escargot

de mer ou des poissons.

Et ici, je peux me divertir,

m'amuser librement.

On organise même des fêtes,

ici. On fait une bonne soupe

de poisson, on boit

quelques bières...

En fait, on est comme

des rois sur cette île.


Des images de la mer sont présentées.


NARRATRICE

Symbole de la mer qui, depuis

toujours, apporte ses richesses

au peuple colombien, la couleur

bleue aujourd'hui apparaît comme

celle d'un trésor à préserver.


Générique de fermeture

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