Voyage à travers les couleurs

Jaune, rouge, bleu, vert... Les couleurs sont souvent ce qui nous frappe quand nous découvrons un pays. Pourquoi le jaune et l'or sont-ils autant utilisés dans la décoration des temples ? Comment le pigment bleu qui colore les étoffes est-il produit ? Notre oeil est d'abord attiré par des teintes vives ou inhabituelles : celles d'une rivière ou une fleur rare, de costumes traditionnels ou d'un accessoire banal. Et pourquoi pas explorer un pays à travers ce prisme?

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Vidéo transcription

La Colombie en rouge

Éclatant sur le drapeau colombien, le rouge rend hommage au sang versé sur les champs de bataille pour libérer le pays du joug espagnol. Il est aussi symbole d’amour, de puissance et de progrès. Venez découvrir Cano Cristales, aussi appelée « La rivière qui s’est échappée du paradis », les petits canyons du désert de Tatacoa, la teinte rouge-orangée des poteries de Raquira ; bougez au rythme des danseurs de salsa de la ville de Cali et venez observer le sanctuaire de Los Flamencos, parc national dédié à la protection des flamants roses des Caraïbes. Partons à la découverte de la Colombie à travers la couleur rouge.



Année de production: 2016

Accessibilité
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Des images des paysages, des villes et ses habitants de la Colombie sont présentées en rafale.


NARRATRICE

Les couleurs:

voilà ce qui nous frappe

d'emblée lorsqu'on

découvre la Colombie.

Notre oeil est d'abord

attiré par les teintes

vives ou insolites.

La couleur d'une rivière,

l'éclat d'une fleur,

d'un monument, d'un paysage,

d'un costume traditionnel

ou d'un objet précieux.

Alors, pourquoi ne pas

explorer la Colombie à travers

le filtre d'une couleur?

Éclatant sur le drapeau

colombien, la couleur rouge rend

hommage au sang versé sur les

champs de bataille pour libérer

le pays du joug espagnol.

Elle est aussi symbole d'amour,

de puissance et de progrès.

Partons à la découverte

de la Colombie à travers

la couleur rouge.


Générique d'ouverture


Titre :
Voyage à travers les couleurs


Intertitre :
La Colombie en rouge


Des images de paysages embrumés de la Colombie sont présentées, suivies d'images d'habitants vaquant à leurs occupations dans une petite ville.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un marqueur indique Caño Cristales.


NARRATRICE

À 1000 kilomètres au sud de

Bogotá, au sein du parc naturel

de la Sierra de la Macarena,

se trouve le site

de Caño Cristales.


Des images d'une femme, MARICELA PERDOMO, navigant en bateau, puis marchant en forêt jusqu'à une rivière rouge sont présentées.


NARRATRICE

Pendant longtemps, ce site est

resté caché du grand public,

tant ce secteur était

le théâtre de combats violents.

Depuis peu, il a enfin été

ouvert, révélant un joyau de

la nature totalement préservé.

Maricela Perdomo est née

à la Macarena. Elle est

guide d'écotourisme.


Près de la rivière rouge, MARICELA est interviewée.


MARICELA PERDOMO

(Propos traduits de l'espagnol)

Les premiers

habitants de la zone étaient

deux groupes indigènes très

importants dans la région qui

furent déplacés plus tard,

lors de la colonisation.

Certains indigènes nous ont

appris que dans la tradition

culturelle des tribus, lorsqu'un

chef était nommé, il devait

sacrifier son premier fils et

faire don de son sang pour les

dieux. Voilà pourquoi cette

rivière est connue ici comme

la rivière des dieux, car

elle est rouge, comme le sang

de ceux qui ont été sacrifiés.


Des images de la rivière rouge sont présentées.


NARRATRICE

Si les indigènes évoquaient

leurs mythes pour expliquer

la couleur de leur rivière,

cette exception biologique a une

explication plus cartésienne.


MARICELA PERDOMO

(Propos traduits de l'espagnol)

C'est le seul endroit

au monde où pousse cette plante.

C'est elle qui donne sa couleur

à Caño Cristales.

Son nom scientifique est

«Macarena clavigera», car

il s'agit d'une plante endémique

de cette chaîne montagneuse

de la Macarena. Par conséquent,

c'est une plante très

importante pour la région.

Je dis que c'est bien

une plante, car elle a toutes

les caractéristiques

d'une plante supérieure.

Elle a des racines, une longue

tige et des branches, comme

nous pouvons voir ici.

Ses racines sont enterrées

dans la roche, bien enracinées.

La plupart des plantes

de Caño Cristales sont rouges

parce qu'elles sont exposées

au soleil. Toutes les plantes

comportent de la chlorophylle,

ce qui leur donne la couleur

verte. Mais cette plante-là,

en plus de la chlorophylle,

comprend aussi des carotènes.

Les carotènes donnent une

pigmentation rouge, rose ou

orange aux fleurs, aux fruits

et à certaines feuilles.


Des images de la plante aquatique dans la rivière sont présentées.


MARICELA PERDOMO

(Propos traduits de l'espagnol)

Les plantes qui poussent un peu

plus à l'ombre sont vertes,

car elles sont très peu exposées

au soleil. Par conséquent,

les rayons n'activent pas leur

carotène et elles restent vertes

comme n'importe quelle plante.


NARRATRICE

Le cycle de cette plante

dépend de celui de l'eau.

Le lit de la rivière n'est

submergé que pendant la saison

humide, de juin à novembre.

C'est durant cette période que

les pigments rougeâtres de la

Macarena clavigera s'activent,

grâce aux rayons du soleil.


Des vues aériennes de la longue rivière rouge traversant la forêt sont présentées.


NARRATRICE

Le lit de la rivière se colore

alors de jaune, vert, de bleu

et spécialement de rouge.


MARICELA PERDOMO

(Propos traduits de l'espagnol)

C'est un site très sensible,

un écosystème très fragile.

Le danger pour cette plante,

c'est l'homme parce qu'on peut

l'endommager gravement juste

en foulant les endroits

où se trouvent les racines.

Pour éviter l'extinction

de cette plante, nous devons

prendre soin de ce site,

le protéger en créant des règles

et en les faisant respecter.

Je procède à des relevés pour

connaître l'évolution du niveau

de l'eau ces derniers jours

à Caño Cristales. En ce moment,

le niveau de l'eau a tellement

baissé que de nombreuses plantes

se retrouvent hors de l'eau.

Comme vous pouvez le voir,

à certains endroits,

on dirait qu'il n'y a

presque plus de plantes.


NARRATRICE

L'eau a, depuis un million

d'années, creusé ces reliefs,

ces piscines naturelles

et ces tunnels pour déferler

en remous et cascades.


MARICELA PERDOMO

(Propos traduits de l'espagnol)

En tant que guide,

nous protégeons ce site,

car nous avons conscience

d'avoir entre les mains

quelque chose d'unique dont

il faut prendre grand soin.


Des images de MARICELA inspectant la rivière avec sa tablette de notes sont présentées.


MARICELA PERDOMO

(Propos traduits de l'espagnol)

Venir sur ce site me rappelle

mes souvenirs d'enfance.

Je garde ce souvenir de liberté,

malgré le danger constant lié

aux conflits armés, car nous

vivions dans une zone rouge.

Arrivés à Caño Cristales,

c'était comme pénétrer dans un

havre de paix. Nous étions loin

de la ville et loin des combats.

Alors, on ressentait une paix

totale. Je me rappelle de ce

sentiment de paix, ce sentiment

que l'on vit aujourd'hui au

quotidien et que vit aujourd'hui

le reste de la Colombie.


D'autres images de la rivière rouge sont présentées.


MARICELA PERDOMO

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous avons passé là

de très bons moments.

Nous plongions dans

les cascades, nous allions

nous cacher sous les rochers

sans aucune crainte.

Je ressens ici une émotion

très forte. C'est la joie de

faire découvrir aux visiteurs

les trésors de la nature.

C'est la tranquillité,

la paix, c'est le bruit

de la nature, c'est le silence.

C'est ce que je ressens quand

je suis là et c'est ce que je

veux transmettre aux visiteurs.

La couleur rouge, pour moi,

c'est la passion.

Passion pour le travail,

passion pour la nature.

C'est tout le contraste de

cette zone naturelle où le vert

est partout, mais qui conserve

un coeur rouge, le symbole

de Caño Cristales.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre Caño Cristales et Tatacoa.


NARRATRICE

À sept heures de route

de Bogotá, le désert de Tatacoa,

baptisé «Vallée des tristesses»

par les conquistadors espagnols

au seizième siècle.


Des vues aériennes d'un paysage désertique sont présentées.


NARRATRICE

C'est le deuxième plus grand

désert de Colombie. Une forêt

sèche tropicale couvrant

une surface totale de

330 kilomètres carrés.

Ces crêtes de couleur rouge

et ocre sont le fruit

d'une érosion millénaire.


Des images d'un homme, CARLOS ALBERTO, marchant sur les collines désertiques sont présentées.


NARRATRICE

Carlos Alberto est né à Tatacoa.

Il est guide et éleveur.


Dans le désert, CARLOS est interviewé.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

Même si depuis mon enfance,

je vis entouré de ce paysage,

il me fascine toujours,

même si aujourd'hui,

je connais ses secrets.

C'est un paysage modelé

par la nature, par les vents,

le soleil, l'eau...

Les composants minéraux

en fer lui donnent

cette jolie couleur rouge.

Les lignes blanches

correspondent aux couches

salines des eaux marines

incrustées dans l'argile

de ces terres.


Des images de petites collines désertiques rouges sont présentées.


NARRATRICE

Cette formation géologique

daterait de l'ère du Miocène

moyen, il y a environ

15 millions d'années.

Ces roches correspondent

à des dépôts calcaires

et à des amas de sédiments

encore bien plus anciens.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

Enfant,

je jouais ici. Je me souviens...

on jouait à [langue_etrangere=ES]«ti te toca», «la lleva»[/langue_etrangere],

à cache-cache...

On jouait avec des animaux.

Avec les chevreaux, les agneaux,

les ânes... On montait à cheval.


CARLOS poursuit son entrevue, assis au sommet d'une colline aride.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

On aimait jouer ici parce

qu'il y a plein de cachettes.

On peut faire des courses.

On faisait des compétitions

avec les copains. Celui qui

grimpait le plus vite les

falaises ou qui sortait

le plus vite de ce labyrinthe.

C'était ça, nos jeux d'enfance.


NARRATRICE

Dans ces canyons,

la température peut

atteindre 50 degrés.

La vie animale et végétale

s'est parfaitement adaptée

à ces conditions arides.

Tortues, rongeurs, serpents,

scorpions et rapaces

se partagent cet espace.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

Il y a deux légendes

pour expliquer l'origine du nom

«Tatacoa». L'une des deux

raconte qu'un grand serpent

habitait cette zone.

Un serpent d'environ

2,50 mètres. Il était noir,

très grand et très épais.

Ce serpent vivait dans le

désert les jours de pluie.

C'est le serpent que nous

connaissons aujourd'hui:

le crotale. Il représentait

autrefois le désert de Tatacoa.


Des images de cactus dans le désert sont présentées.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

Et l'autre histoire est que

Tatacoa était une belle femme

aux yeux clairs, comme beaucoup

de femmes de cette région.

On dit ici que les femmes aux

yeux clairs sont des femmes de

caractère, qu'elles sont dures.

Cette femme de Tatacoa n'a

jamais voulu un homme dans sa

vie. Si un homme essayait de la

séduire, elle trouvait n'importe

quelle astuce pour le tuer.

Alors, on dit pour plaisanter

que toutes les épouses ici

sont comme Tatacoa. Lorsqu'elles

ne sont pas contentes,

elles peuvent nous tuer.

Elles ont un fort caractère

et trouvent des astuces pour

faire du mal à leurs maris:

dans la nourriture, pendant

qu'ils dorment... C'est

une des légendes de Tatacoa.

Le paysage a subi de

nombreux changements,

même s'il pleut très peu.

L'érosion est l'un des

phénomènes principaux qui

touchent l'environnement:

la désertification,

la sécheresse, la diminution

de la végétation...

Et l'été, avec la diminution

des précipitations, les puits

sont de plus en plus profonds.

Le changement climatique nous

affecte aussi, jour après jour.

On voit le désert changer.


D'autres images des collines rouges et arides sont présentées.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

La couleur rouge de ce désert

m'inspire un grand respect

pour le passé. Ça m'évoque

la joie et aussi un grand

respect pour ces terres.

Toutes les personnes que

j'emmène avec moi dans

le désert sont impressionnées

de voir un lieu si différent,

si différent de tout

ce qu'il y a en Colombie.

Pour moi, faire un tour

avec des visiteurs,

c'est très valorisant.

Je suis excité parce que

les gens que je guide

sont agréablement surpris

par le paysage.

Ça me rend heureux

et fier aussi de vivre ici.


Un moment plus tard, CARLOS revient chez lui et se rend à sa chèvrerie.


NARRATRICE

Dans sa ferme, Carlos

élève des chèvres et produit

du fromage, des yaourts

et de la [langue_etrangere=EN]panela[/langue_etrangere].

CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

Ça, c'est l'enclos

des chèvres et des brebis.

Je vais faire la traite.

Je vais donner à manger

aux plus petites.

Ensuite, je les sortirai

pour qu'elles aillent

brouter dans les champs.

Viens... Allez!

Allez, viens, ma chérie.


CARLOS lance un lasso sur l'une des chèvres et l'agrippe par les pattes arrière doucement. Puis, des chevreaux accourent vers la chèvre et tètent pour se nourrir.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

C'est comme ça que

j'allaite les petits.

Parfois, les mères ne produisent

pas assez de lait pour leurs

petits, alors nous prenons

le lait d'une autre chèvre

pour les allaiter.

Ici... on a été élevés avec

ce lait. On dit qu'après le lait

maternel, le lait de chèvre

est le plus nourrissant.

Il y a beaucoup de nutriments

et beaucoup de vitamines.

On voit bien, d'ailleurs,

lorsqu'un chevreau est né,

il a juste besoin de s'allaiter

un petit moment et il se met

debout. Il marche. Il saute

tout de suite après.


CARLOS prend un chevreau dans ses bras et le caresse. Puis, CARLOS fait sortir ses chèvres de l'enclos pour qu'elle profite de la nature.


Des images des collines arides et des cactus du désert sont présentées.


CARLOS se rend au sommet d'une colline et regarde le désert qui s'étend à l'horizon sous ses pieds. Puis, il y poursuit son entrevue.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

Ce que m'évoque ce désert,

c'est ma grand-mère qui a vécu

100 ans dans cette région.

La peau de ma grand-mère avait

une texture très similaire

à l'argile de ces terres,

avec une couleur

un peu ocre rouge.

Les indigènes appelaient

dans leur langue ce paysage

«Yaraca», parce que pour eux,

c'était quelque chose de

sacré; parce que la nuit,

ils pouvaient contempler

des constellations entières.


NARRATRICE

Proche de l'Équateur,

Tatacoa offre les conditions

atmosphériques idéales

pour admirer les étoiles.


Des images nocturnes en accéléré de gens admirant les étoiles sont présentées.


La nuit tombée, près d'un observatoire dans le désert, un astronome, RAVI, installe un télescope lorsque CARLOS le rejoint.


RAVI

(Propos traduits de l'espagnol)

La nuit est

exceptionnelle, ce soir.


NARRATRICE

Les soirs où le ciel est

dégagé, Carlos rejoint Ravi,

son ami astronome.


RAVI

(Propos traduits de l'espagnol)

Dans ce télescope, j'ai

ciblé Véga. C'est la deuxième

étoile la plus brillante

de l'hémisphère Nord.

Elle appartient à

la constellation Lyre.

C'est une étoile bleue.

Regarde-la, elle est

très lumineuse.


CARLOS regarde dans le télescope de RAVI.


RAVI

(Propos traduits de l'espagnol)

D'autant que le ciel est

très lumineux, ce soir.


Des images de la Voie lactée dans le ciel nocturne sont présentées.


CARLOS ALBERTO

(Propos traduits de l'espagnol)

C'est un privilège

de pouvoir observer

avec un télescope.

Je suis très fier

de regarder ce ciel.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre Tatacoa et Ráquira, en passant par Bogotá.


Des images de la ville de Ráquira sont présentées.


NARRATRICE

À 100 kilomètres au nord

de Bogotá se trouve Ráquira,

créé il y a cinq siècles par

les indigènes, et surnommé par

les conquistadors espagnols:

le village des potiers.


Des images de statues en poterie sont présentées, suivies d'images de bâtiments colorés.


NARRATRICE

Ici, la poterie est partout.

Au détour de chaque rue,

on rencontre une boutique

ou un atelier de fabrication.


Des images de potiers fabriquant des pots dans leurs ateliers sont présentées.


NARRATRICE

La poterie a toujours tenu

une place essentielle

dans l'histoire des

peuples précolombiens.

Elle fut l'une des activités

les plus importantes.

Les jarres, les marmites

et les pots servaient à garder

l'eau, le maïs et le sel,

et à préparer les aliments.

Dès lors, la poterie a toujours

revêtu pour ces peuples

un caractère utilitaire,

symbolique, mais aussi

une valeur magique,

car la poterie fut considérée

comme l'alliance de

tous les éléments:

terre, eau, air et feu.


Des images d'un terrain argileux, très sec et craquelé sont présentées.


NARRATRICE

L'attachement des habitants

de la région à la poterie

ne s'est jamais démenti.

Même l'arrivée des Espagnols

ne put les détourner

de cette occupation.


Dans une carrière d'argile, trois Colombiennes, dont Rosa María Jerez, récoltent de l'argile à la pioche.


COLOMBIENNE

(Propos traduits de l'espagnol)

Regarde, ce

morceau d'argile est excellent.


ROSA MARÍA JEREZ

(Propos traduits de l'espagnol)

Oui! Mais

celle-ci est très pâle.

Elle est quand même assez

blanche. Pour lui donner

de la couleur, on va devoir

la mélanger avec des argiles

de plusieurs carrières où

la couleur est plus prononcée.


NARRATRICE

Rosa María Jerez a 55 ans.

Elle est potière

depuis toujours.


ROSA MARÍA JEREZ

(Propos traduits de l'espagnol)

On voit

déjà que... cette argile

a une bonne élasticité.

Bon, je pense que ça

suffit pour aujourd'hui.


ROSA prend un sac rempli de blocs d'argile et soulève pour le poser sur un cheval. La COLOMBIENNE l'aide à installer le sac sur le cheval.


NARRATRICE

L'extraction des argiles

ne se fait qu'en saison sèche,

car en hiver, les carrières

se remplissent d'eau.


ROSA et les COLOMBIENNES marchent sur une route de terre avec leur cheval transportant les sacs d'argile.


ROSA MARÍA JEREZ

(Propos traduits de l'espagnol)

Toutes

les argiles ne se ressemblent

pas. C'est pour ça que j'aime

la choisir directement

dans la carrière.

Je prends la plus propre,

la plus pure.


À un autre moment, ROSA sculpte de l'argile chez elle. Puis, des images de ses statues d'argile sont présentées.


ROSA MARÍA JEREZ

(Propos traduits de l'espagnol)

Je vais prendre l'argile

qui est prémalaxée...

et je vais la passer

à travers le tamis pour

enlever toutes les pierres,

toutes les impuretés...

et la rendre plus homogène

pour bien la modeler.

L'argile de Ráquira est spéciale

par sa couleur et par

ses caractéristiques

idéales qui lui permettent

de résister aux hautes

températures des fours.

On obtient ainsi

une poterie de qualité.


ROSA pétrit son argile.


NARRATRICE

La céramique de Ráquira

est faite d'un mélange d'argile

noire à grande teneur en charbon

et d'argile rouge, qui contient

de l'oxyde de fer.


ROSA MARÍA JEREZ

(Propos traduits de l'espagnol)

Ce métier, je l'ai appris de

ma mère lorsque j'étais enfant.

Elle prenait la terre,

elle la malaxait avec les pieds

pour la mélanger avec

du sable de la rivière.

Et tout cela pour

réaliser des plats.

Ma mère nous emmenait à la messe

tous les dimanches.


Dans son atelier, ROSA poursuit son entrevue en façonnant une statue avec de l'argile.


ROSA MARÍA JEREZ

(Propos traduits de l'espagnol)

Petite, je regardais la Vierge.

Elle avait l'air si réelle...

Je croyais que ses yeux

me regardaient.

Son regard me touchait

si profondément que

j'avais l'impression

qu'elle voulait me parler.

Son regard a touché mon coeur.

J'étais sûre que la vierge était

vivante. Et ma mère me disait:

«Mais non, ma petite fille.

C'est une statue. C'est une

représentation des saints.»

Un dimanche après la messe,

je me suis cachée...

J'ai attendu d'être

toute seule dans l'église

et je suis allée la toucher.

Et quand j'ai touché la Vierge,

j'ai senti qu'elle était toute

dure et j'ai compris que

ma mère avait raison.

Alors, je me suis demandé

comment les artistes faisaient.

Comment ils faisaient pour

faire des yeux qui regardent,

des lèvres, des bouches

d'une telle perfection?

Je ne m'expliquais pas

comment on faisait ça.

Alors, ma mère m'a dit...

«Ma fille, tu n'as pas remarqué?

Quand je prends l'argile

pour faire des pots et que

l'argile est molle, j'en fais

la forme que je veux.»

Et elle m'a dit aussi que

l'argile était comme le plâtre.

Pour moi, c'était comme

si on m'avait soudainement

ouvert les yeux.

Et là, je me suis dit:

Si le plâtre est comme l'argile,

pourquoi est-ce qu'il n'y a pas

de vierges en argile?

Et j'ai commencé à faire

des vierges en argile.


NARRATRICE

Depuis, Rosa María

et ses vierges sont connues

à travers toute la Colombie,

et même au-delà.


ROSA MARÍA JEREZ

(Propos traduits de l'espagnol)

Un jour, au salon d'artisanat

de Medellín, la femme du

président est venue à mon stand

pour m'annoncer qu'elle m'avait

choisie pour modeler la vierge

qui allait être offerte

comme cadeau au pape.


Des images de statues d'argile de la Vierge, façonnées par ROSA, sont présentées.


ROSA MARÍA JEREZ

(Propos traduits de l'espagnol)

Pour moi, ça a été

une grande satisfaction.

Tout ce dont j'avais rêvé

enfant, être reconnue pour mon

travail, venait de se réaliser.

J'ai un rêve... pour

les enfants, spécialement:

qu'ils aient leur propre

imagination, qu'ils aient

leurs propres rêves et qu'ils

luttent pour leurs rêves.

S'ils y croient,

ils y arriveront.


Des images des détails d'une maison en argile au milieu de la campagne colombienne sont présentées.


NARRATRICE

À 30 minutes de Ráquira,

Villa de Leyva est un petit

village de montagne.

Au beau milieu de la nature,

une construction troglodyte

insolite surprend par

ses formes organiques.

Imaginée par l'architecte

Octavio Mendoza, cette maison

a été modelée à la main avec

l'argile extraite sur place.

Son créateur s'est inspiré

du modernisme catalan

de Gaudí, dont les détails

ornementaux rappellent

le parc Güell de Barcelone.

À l'intérieur se dessine

un véritable labyrinthe

dans lequel tout a été

sculpté dans l'argile.


Des images de l'intérieur de la maison sont présentées, donc un hall, une chambre à coucher, une salle de bain et une cuisine.


NARRATRICE

Avec la Casa Terracota,

Octavio Mendoza a ainsi cherché

à promouvoir un style de vie

alternatif, tant pour l'homme

que pour l'environnement.

Cette maison terracotta

est devenue, avec le temps,

le symbole de cette terre de

potiers: une oeuvre d'art en

forme d'hommage qui a donné

à cet artisanat ancestral

ses lettres de noblesse.


Des images aériennes de la maison sont présentées, suivies d'images d'un bus roulant sur une route.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre Ráquira et Medellín.


Des images de la ville de Medellín et de ses rues achalandées sont présentées.


NARRATRICE

Encaissée entre les cordillères

Occidentale et Centrale,

Medellín est la deuxième ville

de Colombie après Bogotá.

Rendue tristement célèbre par

le baron de la drogue, Pablo

Escobar, et son cartel éponyme,

Medellín fut, dans les années

70 et 80, le théâtre de très

nombreux crimes de sang.

Apaisée, elle est aujourd'hui

l'un des principaux centres

culturels du pays et abrite

de nombreux sites touristiques.

En Colombie, la cuisine doit

son héritage à la fusion

dans ingrédients et des

pratiques culinaires

des peuples indigènes,

européens et africains.


Des images de maraîchers installant leur kiosque dans un marché sont présentées.


NARRATRICE

L'un des plats emblématiques

du pays est la [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere],

typique de la région

de Medellín.

L'ingrédient principal

de ce plat est le haricot rouge.


Une femme âgée, NOEMI GARCIA, arrive au marché et s'adresse à un MARCHAND.


MARCHAND

(Propos traduits de l'espagnol)

Bonjour,

je peux vous aider?


NOEMI GARCIA

(Propos traduits de l'espagnol)

Oui, je voudrais

des haricots pour le restaurant

La fonda del pueblo.


MARCHAND

(Propos traduits de l'espagnol)

La fonda del pueblo?

Avec plaisir.


NARRATRICE

Noemi Garcia a 64 ans.

Elle a fait de ce plat

sa spécialité.


MARCHAND

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous avons plusieurs

sortes de haricots.

Par exemple, celui-là s'appelle

(langue_etrangere=EN]bola roja[/langue_etrangere)

, la boule rouge.

Il est plus utilisé dans

d'autres régions comme Bogotá.

Chaque région de Colombie

consomme un type

de haricot différent.


Des images d'un train de banlieue parcourant la ville sont présentées.


NARRATRICE

C'est en haut d'une colline

du centre de Medellín que

se trouve le Pueblito Paisa.

Ce quartier est une réplique

des villages typiques

de la région d'Antioquia.


Des images des rues achalandées du quartier Pueblito Paisa sont présentées, avec son architecture typique.


NARRATRICE

C'est dans un des restaurants

de cette place pittoresque

que Noemi prodigue ses talents

de cuisinière.


Des images de NOEMI cuisinant de la [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere] sont présentées.


NARRATRICE

Une bonne [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere]

se compose de haricots rouges,

de riz, d'oeufs, d'avocats,

de chorizo, de lards,

de viandes hachées et de

bien d'autres ingrédients

dont Noemi taira le secret.


Dans sa cuisine, alors qu'elle cuisine la [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere], NOEMI est interviewée.


NOEMI GARCIA

(Propos traduits de l'espagnol)

La [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere]

vient de la campagne.

C'est un plat qui permet aux

paysans de prendre des forces...

pour leur journée

dans les champs.

Ça leur donne de la force

pour le dur travail de la ferme.

C'est le plat typique

de tous les paysans et il

plaît aussi aux étrangers.

Tout le monde aime ce plat.

Et voilà! La

(langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere)

est prête!


NOEMI tend une assiette toute garnie des multiples ingrédients de la [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere].


Une SERVEUSE apporte l'assiette à un client.


SERVEUSE

(Propos traduits de l'espagnol)

(langue_etrangere=EN]Bandeja paisa.[/langue_etrangere)

Bon appétit.


CLIENT

(Propos traduits de l'espagnol)

Merci beaucoup.

C'est parfait.


La SERVEUSE revient aussitôt avec une autre assiette de [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere] pour la compagne du CLIENT. Puis, le CLIENT est interviewé.


CLIENT

(Propos traduits de l'espagnol)

Ici, la

(langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere)

est très

bonne. C'est un plat typique

des montagnes de cette région.

C'est pour ça que le plat

porte ce nom:

(langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere)

.

Il y a de la viande hachée,

des haricots, du riz, de

l'avocat. Ce plat me ressemble,

car tous ces ingrédients

viennent de nos campagnes,

des gens, des travailleurs.

La [langue_etrangere=EN]andeja paisa[/langue_etrangere] a des saveurs

uniques et délicieuses.

On se régale du début à la fin.

Nous conservons ces saveurs

uniques dans nos mémoires.

Nos mères nous préparaient

la [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere] les dimanches,

lors des réunions de famille

et les jours de fête.


COMPAGNE DU CLIENT

(Propos traduits de l'espagnol)

Ça me rappelle

mon enfance. Ma grand-mère

qui avait une ferme de café.

Elle préparait ce plat

pour toute la famille.

La [langue_etrangere=EN]bandeja paisa[/langue_etrangere] me fait

penser aux réunions de

famille où on partageait

ce plat tous ensemble.


En cuisine, l'entrevue avec NOEMI se poursuit et est entrecoupée d'images de clients dégustant sa nourriture dans la salle à manger du restaurant.


NOEMI GARCIA

(Propos traduits de l'espagnol)

J'ai vécu 18 ans à Quibdó.

Après, je suis venue vivre

à Medellín. Quand j'étais jeune,

je voulais être infirmière.

Quand on vient de mon milieu,

ça n'est pas si facile

de faire ce qu'on veut.

Je viens d'un petit village,

donc j'ai saisi l'opportunité de

ce travail... et je suis restée.

Mais j'adore.

J'adore la cuisine.

J'aime bien préparer

de bons plats tous les jours

et que les gens me disent

qu'ils ont bien aimé.

Même mes collègues me disent

qu'ils aiment bien mes plats.

Ils me remercient

tous et j'adore ça.

Ces compliments m'encouragent

et me font aimer mon métier,

chaque jour un peu plus.

Je me sens très fière.

J'aime bien croiser les clients

quand je sors de la cuisine

et qu'ils me disent qu'ils ont

trouvé mes plats délicieux.


Des images des rues achalandées et des paysages de Medellín tombant lentement dans la nuit sont présentées.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre Medellín et le Sanctuaire de Los Flamencos au nord de la Colombie.


Des images de la péninsule de la Guajira sont présentées.


NARRATRICE

La côte Caraïbe de

la péninsule de la Guajira

est bordée de lagunes,

de marais salants et

de villages de pêcheurs.


Des images de pêcheurs s'affairant dans leur bateau sont présentées.


NARRATRICE

Dans cette zone de forêts

tropicales sèches se trouve

le sanctuaire de la flore

et de la faune Los Flamencos.

C'est l'endroit idéal pour

s'adonner à l'observation

d'oiseaux tropicaux et exotiques

dont le fameux flamant rose.


Des images de flamants roses sont présentées, suivies d'images d'autres oiseaux marins.


NARRATRICE

La région est habitée par

la communauté indienne wayuu,

dont Belisario est le chef.

Il gère le parc naturel.


Dans un petit bateau sur la mer, BELISARIO regarde à l'horizon avec des jumelles. Puis, il est interviewé.


BELISARIO

(Propos traduits de l'espagnol)

En langue wayuu,

cette zone s'appelle Yashuwa.

Je suis né ici, à Perrap,

où s'est établie la première

communauté indigène wayuu

dans la région.

Nos ancêtres sont arrivés là

dans les années 1900.

Notre communauté s'est beaucoup

agrandie depuis. Nous sommes des

Wayuu du clan Puchaina Epiayu.

Je connais très bien

cette zone. Depuis que j'ai

10 ans, je viens pêcher ici.

À l'époque, on pêchait

au filet et au harpon.

Ce lac est notre source

d'alimentation depuis toujours.

J'ai toujours pêché ici,

et je continuerai à le faire

jusqu'à ce que je sois vieux.


NARRATRICE

Ces marécages nourriciers

ont été menacés par l'activité

humaine. Grandes aigrettes,

ibis roses et flamants ont

failli disparaître de ces eaux.


Des images d'ibis marchant dans la vase sur une berge sont présentées, suivies d'images des autres berges du sanctuaire.


BELISARIO

(Propos traduits de l'espagnol)

Avant 1974,

avant que ce site ne devienne

un parc naturel national, les

gens attrapaient les flamants

avec des pièges.

Alors, peu à peu, les flamants

sont partis vers le nord.

Ils ont complètement disparu

de cette zone pendant 20 ans.

Et nous, on n'en a plus vu

pendant toutes ces années.

Il n'y avait plus de flamants.


NARRATRICE

Depuis la création du parc,

la faune a peu à peu

réinvesti ses lagunes.


Des images des lagunes sont présentées.


BELISARIO

(Propos traduits de l'espagnol)

Nous utilisons ce voilier

pour nous approcher

des flamants parce qu'il

ne fait pas de bruit.

Ça évite de les effrayer.

On va les voir de près.

À cette heure-ci, ils

s'alimentent dans le lac.

Tu vas voir, c'est comme

une danse, tous ces flamants

en train de manger.


Le bateau de BELISARIO arrive près d'un attroupement de flamants roses dans l'eau, près d'une rive. Des cris se font entendre.


BELISARIO

(Propos traduits de l'espagnol)

Ça, c'est le bruit des flamants.

J'ai l'impression

qu'ils parlent comme nous.

Dès que nous sommes très près,

ils se sentent menacés

et ils communiquent entre eux.

Ils sont attentifs au moindre

de nos gestes. Si nous nous

approchons trop, ils vont

se déplacer ou s'envoler.


NARRATRICE

Le flamant rose est une espèce

grégaire qui vit en groupe

de plusieurs centaines à

plusieurs milliers d'individus.


BELISARIO

(Propos traduits de l'espagnol)

Ici, il y en a environ 400.

On peut voir des flamants

adultes et des juvéniles.

Les plus jeunes ont

un plumage gris...

et les adultes, un plumage rose.

Là, il y a un bon

groupe de flamants.

Ils sont en train de se nourrir.

Ils ne s'alimentent que d'algues

et de vers qu'ils trouvent

dans le fond du lac.


NARRATRICE

Les poussins qui passent

du blanc au gris durant leur

croissance n'acquerront leur

plumage rose caractéristique

qu'au bout de deux à quatre ans.

C'est leur alimentation

qui contribue à donner

cette coloration à leur plumage.

La morphologie de leur bec

courbé est unique. Elle permet

la filtration de la vase

et de l'eau pour y puiser

les aliments.


Des images de flamants roses déposant leur bec à la surface de l'eau pour la filtrer en claquant légèrement le bec sont présentées.


BELISARIO

(Propos traduits de l'espagnol)

Les flamants sont des oiseaux

migrateurs. Ils ne restent

pas constamment ici.

Dans cette lagune, il y a

encore suffisamment d'eau

et de nourriture.

Mais plus tard, ils vont

migrer vers d'autres

lagunes ou d'autres parties

de la côte, plus au nord,

vers les Antilles hollandaises.

Là-bas, ils pondront des oeufs

et ils reviendront.


NARRATRICE

Le flamant est un animal

erratique qui vole en formation.

À Guajira, les flamants

migrent durant la saison sèche,

lorsque les lagunes d'eau

de mer se transforment en sel.


Des images des flamants roses dans la lagune sont présentées.


BELISARIO

(Propos traduits de l'espagnol)

Notre objectif est

de préserver les forêts,

les oiseaux, toute la vie

aquatique. Nous surveillons donc

que les visiteurs et les locaux

respectent les règles établies.

Nous, les Wayuu,

nous travaillons main dans

la main avec les employés

des parcs régionaux.

Nous les informons des

anomalies que nous observons.

Nous échangeons

beaucoup d'informations.

Nous protégeons les flamants

en respectant leur habitat.

On ne peut pas lancer

des objets, crier ou applaudir.

Ça pourrait les effrayer.

Et s'ils ont peur, ils peuvent

partir définitivement.

Alors, on fait notre possible

pour ne pas qu'ils s'en aillent.

Les flamants représentent

la meilleure espèce que nous

ayons ici, et de celles que nous

pouvons trouver en Colombie.

C'est ce que... nous avons

de plus beau et de plus rare...

ici, en Colombie.

Nous avons beaucoup de

visiteurs, ici, à la Guajira,

qui viennent maintenant

voir ce magnifique oiseau.

Avec sa couleur rose,

c'est la plus belle espèce.

Nous voulons préserver

les flamants pour que les

générations futures puissent

les voir et les contempler,

comme nous l'avons fait

quand nous étions enfants.

Et comme nous le faisons

encore aujourd'hui.

Cette espèce nous identifie.

Elle est très

importante pour nous.

Nous devons les soigner comme

si nous étions leurs bergers.

Nous avons mis en place

des règles pour que

ces flamants puissent rester.

Comme un symbole de notre

territoire wayuu et aria.

Et nous voulons que de plus en

plus de flamants viennent ici.


Des images d'un Jésus Rédempteur sur une colline sont présentées.


En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre le Sanctuaire de Los Flamencos et Cali, sur la côte ouest de la Colombie.


NARRATRICE

Fondée en 1536, Cali est

l'une des plus anciennes

villes de Colombie et

du continent américain.


Des images des rues achalandées et de l'architecture des bâtiments de la ville de Cali sont présentées.


NARRATRICE

Isolée géographiquement, elle

n'a connu un véritable essor

qu'à partir du vingtième siècle.

Aujourd'hui troisième ville

de Colombie, elle est

considérée comme la capitale

économique et culturelle

du Sud-ouest colombien.

Sa population métissée

y a insufflé une diversité

culturelle intense qui passe

par la danse et la musique.


Des images d'une femme circulant à vélo dans une rue de la ville sont présentées, suivies d'images d'une murale représentant un couple de danseurs.


NARRATRICE

La reine incontestée

est la salsa.

À Cali, on respire salsa.

C'est ici que se déroulent

les championnats du monde.

Et c'est ici que le célèbre

cabaret Delirio crée les plus

grands spectacles de salsa

de renommée internationale.

Ce soir, c'est la première

de leur toute nouvelle revue.


Sur la scène du cabaret Delirio, des danseurs font une pratique de salsa sous la supervision de la directrice de danse, VIVIANA VARGAS.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

Voilà, comme ça! Super rapide!

Kenny, tu es trop fermé!

Ouvre-toi!

C'est un numéro qu'on va

faire ce soir et on doit

le revoir pour qu'il soit

vraiment parfait.


Les danseurs descendent de la scène et passent devant VIVIANA.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

C'était très bien, mais

il faut être plus rapide.

C'était bien, la synchro.

C'était super!

La partie où vous êtes

en ligne est parfaite.


NARRATRICE

Viviana Vargas a 31 ans.

Elle dirige depuis 12 ans

une compagnie de danse dont

le rouge est la couleur fétiche.


Des images des danseurs patientant dans les loges sont présentées.


NARRATRICE

Le Delirio à Cali, c'est

un peu le Moulin Rouge de Paris.

Il réunit les plus grandes

compagnies de danse.

Pour Viviana, danser au Delirio,

c'est un rêve d'enfant.


À un autre moment, VIVIANA fait son maquillage dans les loges du Delirio et poursuit son entrevue. L'entrevue est entrecoupée d'images des autres danseurs faisant leur maquillage dans les loges.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

Tout a débuté lorsque j'avais

14 ans. À cet âge-là, la salsa

a commencé à vraiment me prendre

beaucoup de temps.

En fait, je n'étais pas douée

pour mémoriser quoi que ce soit.

Ça a toujours été

difficile pour moi.

Donc, je pense que le fait

que les gens me disent que

je n'avais pas de talent m'a

incitée à étudier davantage.

En ce qui concerne la salsa, je

crois qu'il y a très peu de gens

qui naissent avec du talent.

Je pense que le talent n'est pas

inné. Il vient avec le travail.

À l'école de Sondeluz

j'ai rencontré mon compagnon

de danse, Ricardo Murillo.

Il est devenu mon mentor,

mon professeur. Il m'a tout

appris sur la salsa.

Il est la personne

qui a parié sur moi.

Il a dit: «Viviana, tu es

travailleuse, tu iras loin.»


Des photos de danse de VIVIANA sont présentées accrochées sur un mur.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

Et ça a été le début

de ma carrière professionnelle.

Nous avons été compagnons

de danse pendant huit ans.

Nous avons remporté

un Championnat du monde

de salsa à Las Vegas.


Des images de trophées de danse dans une vitrine sont présentées.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

Et puis avec ce titre, on a

commencé à voyager dans plein

d'endroits très lointains.

Voilà. C'est mon histoire

avec la salsa.


NARRATRICE

Viviana a depuis créé

une école pour faire profiter

les jeunes de la chance

qu'on lui a offerte.


Des images de danseurs pratiquant des mouvements de danse dans les loges sont présentées.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

L'école, c'est comme

une deuxième famille.

Plus qu'une école de danse,

c'est une école de valeurs, une

école de formation intégrale.

Tous les enfants peuvent

apprendre à danser très vite,

mais tous n'intègrent pas

des valeurs solides.

C'est un travail qui se fait

entre les parents et l'école.


NARRATRICE

À Cali, la salsa est érigée

en un véritable art de vivre,

tant elle est ancrée dans

l'histoire de ses peuples.


Des images des danseurs observant la performance d'acrobates sur la scène du Delirio sont présentées.


NARRATRICE

Elle prend ses racines

à l'époque de l'esclavage,

quand les peuples d'Afrique

se servaient de la danse

pour exprimer ce qui leur

était interdit de dire.

Se métissant d'influences

musicales cubaines et

caribéennes, on dit que la voix

du peuple pauvre a fait sa

révolution à travers la salsa.


Des images des danseurs dansant la salsa sur la scène du Delirio sont présentées.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

La salsa,

c'est un mélange.

Des rythmes, des sons,

des savoirs, des sensations

qui viennent de l'Afrique

jusqu'à nous.

C'est quelque chose

de très spécial.

On peut dire que c'est quelque

chose qui identifie clairement

notre continent.


NARRATRICE

Toute la compagnie de Viviana

travaille d'arrache-pied

pour partager cet héritage

dans leur [langue_etrangere=EN]show[/langue_etrangere].

Des images de la file d'attente à l'extérieur du cabaret Delirio sont présentées.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

Cali est

connue comme la capitale

mondiale de la salsa.

Les gens à l'étranger

ont l'impression que toute

la Colombie danse la salsa.

Mais Cali est

la référence mondiale.

N'oublions pas que c'est le

berceau des champions du monde.

Et je suis heureuse de vivre

dans une ville où la salsa

tient une place si importante.


Des images des spectateurs dans le cabaret Delirio sont présentées.


NARRATRICE

La foule vient de toute

la Colombie pour découvrir

le dernier [langue_etrangere=EN]show[/langue_etrangere]

du Delirio.

En coulisses, la pression monte.


Des images des danseurs peaufinant leur maquillage en coulisses sont présentées. Puis, toujours dans sa loge à faire son maquillage, VIVIANA poursuit son entrevue.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

La salsa me procure beaucoup

de joie, bien sûr. Mais avant

chaque

(langue_etrangere=EN]show[/langue_etrangere)

, j'ai le trac.

Je suis nerveuse,

j'ai les mains moites...

La seule chose que l'on apprend

avec le temps, c'est gérer le

stress, mais il est toujours là.

J'ai toujours beaucoup

d'anxiété, l'impression

que je vais devenir folle...

(Riant)

Je suis toujours nerveuse

avant un spectacle!


Des images du spectacle de salsa de VIVIANA et ses danseurs sur la scène du Delirio sont présentées.


VIVIANA VARGAS

(Propos traduits de l'espagnol)

Pour moi, la couleur rouge

représente l'une des couleurs

de notre drapeau national.

C'est la passion des Colombiens.

Le rouge est la couleur

de la ténacité avec laquelle

travaillent tous les Colombiens.

Le rouge est un symbole

de passion. Je pense

que les Colombiens ont

quelque chose de spécial.

Tout ce que nous faisons,

nous le faisons avec amour.

Alors, la salsa ne fait pas

exception. Elle est très bien

représentée par cette couleur.

Je l'aime, c'est

ma couleur préférée.

Pour moi, la couleur rouge,

c'est aussi la couleur du sang.

C'est quelque chose de viscéral.

C'est quelque chose de

propre à l'être humain.

Je pense que c'est une couleur

pour définir la salsa.


NARRATRICE

Même si le temps des combats

et du sang semble appartenir

au passé, la Colombie conserve

son âme rebelle et tempétueuse,

résolument rouge.

Mais aujourd'hui, c'est à

travers son art de vivre,

son tourisme et sa création

artistique qu'elle espère

se faire entendre.


Des images d'un numéro de danse et d'acrobatie sur la scène du Delirio sont présentées. Le numéro se termine et la foule applaudit.


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