Voyage à travers les couleurs
Jaune, rouge, bleu, vert... Les couleurs sont souvent ce qui nous frappe quand nous découvrons un pays. Pourquoi le jaune et l'or sont-ils autant utilisés dans la décoration des temples ? Comment le pigment bleu qui colore les étoffes est-il produit ? Notre oeil est d'abord attiré par des teintes vives ou inhabituelles : celles d'une rivière ou une fleur rare, de costumes traditionnels ou d'un accessoire banal. Et pourquoi pas explorer un pays à travers ce prisme?


Vidéo transcription
La Colombie en vert
En Colombie, le vert évoque avant tout la couleur de la pierre précieuse qui fit sa richesse : l`émeraude, symbole de puissance et d’immortalité. C’est aussi la couleur d’une nature qui brille ici par sa luxuriance et sa diversité.La terre des Kogis, tribu, une pyramide verte aux parois vertigineuses ; plongez au coeur du Triangle du café, situé sur les plateaux andins de l’ouest de la Colombie ; admirez les paysages verdoyants de la Vallée de Cocora et de ses palmiers à cire ainsi que la luxuriante forêt aquatique de La Boquilla, un village entre mangrove et ville. Enfin, venez-vous perdre au coeur de l’Amazonie colombienne et découvrez le projet Calanoa, une initiative qui vise à préserver la diversité biologique et culturelle dans la région.¿Partons à la découverte de la Colombie à travers la couleur verte.
Année de production: 2016
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Des images des paysages, des villes et ses habitants de la Colombie sont présentées en rafale.
NARRATRICE
Les couleurs,
voilà ce qui nous frappe
d'emblée lorsqu'on découvre
la Colombie. Notre oeil
est d'abord attiré par les
teintes vives ou insolites...
la couleur d'une rivière,
l'éclat d'une fleur,
d'un monument, d'un paysage,
d'un costume traditionnel
ou d'un objet précieux.
Alors, pourquoi ne pas
explorer la Colombie à travers
le filtre d'une couleur?
Des images des éléments de couleur verte mentionnés par la NARRATRICE sont présentées.
NARRATRICE
En Colombie, le vert évoque
avant tout la couleur de la
pierre précieuse qui fit sa
richesse: l'émeraude, symbole
de puissance et d'immortalité.
C'est aussi la couleur d'une
nature qui brille ici par sa
luxuriance et sa diversité.
Partons à la découverte
de la Colombie à travers
la couleur... verte.
Générique d'ouverture
Titre :
Voyage à travers les couleurs
Intertitre :
La Colombie en vert
Des images d'un scooter circulant sur un sentier en forêt sont présentées.
NARRATRICE
À près de 1000 kilomètres
au nord de Bogotá, dans les
hautes vallées de la Sierra
Nevada de Santa Marta se trouve
un massif montagneux unique.
Culminant à 5800 mètres,
cette pyramide aux parois
vertigineuses est une terre
à part. La terre d'une
tribu indigène qui vit
ici depuis plus de 500 ans.
La terre des Kogis.
Des images d'une montagne recouverte de forêt luxuriante sont présentées.
En animation, sur la carte géographique de la Colombie, deux marqueurs indiquent la ville de Bogotá et de la Sierra Nevaga de Santa Marta.
NARRATRICE
C'est un territoire sacré
dans lequel on ne pénètre
pas sans offrande.
Des images d'un homme faisant un rituel en agitant doucement des petites feuilles autour de lui sont présentées. Puis, l'HOMME est interviewé.
HOMME
(Propos traduits de l'espagnol)
Les gens qui
veulent monter à la Sierra
Nevada doivent s'acquitter
d'un paiement spirituel,
comme le font les Kogis.
C'est un échange, comme
nous recevons de la nature,
nous devons payer
spirituellement
pour ne pas avoir de dettes.
Selon cette logique, les Kogis
expliquent le désordre naturel
qui existe aujourd'hui
sur la planète. Nous prenons
l'énergie de la nature
et nous ne la remboursons pas.
Aujourd'hui, nous venons
rendre visite à la mère Nature.
Ce n'est pas chose anodine.
Il faut donc nettoyer nos corps
psychiques et émotionnels,
nettoyer toutes nos pensées
négatives en les déchargeant,
ici, spirituellement.
En plus de cela,
nous apportons des cadeaux.
Des cadeaux de pensées,
et des cadeaux matériels,
comme de l'argent, des fruits,
et tout ce que nous considérons
comme bon et positif.
L'énergie de nos pensées est
recueillie dans les feuilles
de coca. On les donne
à la Terre mère par ces trous
par lesquels elle se nourrit.
Comme ça, nous serons protégés
pour monter sur les montagnes.
Il ne nous arrivera rien.
Des images d'un scooter traversant une rivière et poursuivant sa route sur un sentier en forêt, tout en rencontrant des habitants sur son chemin, sont présentées.
NARRATRICE
Lorsque l'on s'enfonce
dans cette nature sauvage,
on est surpris de croiser
ses habitants.
Les Indiens Kogis sont les
derniers héritiers des Tayronas,
l'une des plus grandes sociétés
précolombiennes du continent.
Des images de Kogis portant une machette dans leur dos, accrochée à leur tête avec une ficelle, sont présentées, suivies d'images de la faune et la flore de la montagne luxuriante.
NARRATRICE
Cette montagne est leur
sanctuaire. La sierra Nevada
est à leurs yeux le centre du
monde, la Terre mère qui dicte
les codes de leur société.
La déforestation a contraint
les Kogis à se réfugier plus en
altitude. L'ascension vers leur
village prend plusieurs heures.
Dans un village Kogi, un CHEF SPIRITUEL, est assis par terre et laisse tomber doucement un petit cylindre dans un bol d'eau.
NARRATRICE
Au centre de cet univers,
le Mama: c'est le chef qui règle
l'ordre social et spirituel.
CHEF SPIRITUEL KOGI (Narrateur)
(Propos traduits de l'espagnol)
Nous, les Mamas,
consultons toujours notre Dieu.
On lui demande comment
communiquer avec les autres.
Le CHEF SPIRITUEL reprend le petit cylindre et le laisse retomber dans le bol doucement à quelques reprises. Puis, il est interviewé.
CHEF SPIRITUEL KOGI
On le consulte pour savoir
quoi dire, quoi faire.
On communique avec notre Dieu
à travers l'esprit de Sewá.
Dans ce bol, si des bulles
apparaissent, la réponse est
oui. Sinon, la réponse est non.
Sewá prend soin de notre
planète, la Terre...
de notre eau...
de nos lagunes...
de la mer.
Des images du CHEF SPIRITUEL raclant l'intérieur d'un fruit avec une tige. Il sort la tige recouverte d'une poudre blanche qu'il mange aussitôt.
CHEF SPIRITUEL KOGI
(Propos traduits de l'espagnol)
Sewá nous donne tout
cela, et nous devons
le payer pour tout ça.
Des images du village Kogi et de la montagne luxuriante environnante sont présentées.
NARRATRICE
à la conquête espagnole
au seizième siècle, on dénombrait
500 000 Chibchas et Tayronas.
Décimés par les combats
et les maladies, il ne reste
que 25 000 descendants
de ces indigènes, reformés
en divers groupes.
Parmi eux, les Kogis,
dont il ne reste aujourd'hui
que 12 000 individus.
Menant une existence secrète et
isolée, l'organisation sociale
des Kogis est restée intacte.
Le CHEF SPIRITUEL rejoint les autres Kogis au village et continue son entrevue.
CHEF SPIRITUEL KOGI
(Propos traduits de l'espagnol)
J'ai fondé les villages
de «Quincuamero» et de «Tugueca»
suite à ma formation de Mama.
Tous ces enfants sont mes
petits-enfants. J'ai 12 enfants:
10 filles et 2 garçons. La
famille complète, petits-enfants
compris, est de 50 personnes.
Des images d'une Kogi tissant un sac sont présentées.
CHEF SPIRITUEL KOGI
(Propos traduits de l'espagnol)
Les femmes fabriquent
des sacs avec des fils de
fique et de coton pour pouvoir
les vendre ensuite.
Le tissage des sacs est
le travail spirituel des femmes.
Le travail spirituel des hommes
est d'utiliser le poporo.
Ce sont des tâches que Sewá
nous demande d'effectuer.
Des images de Kogi prenant de la poudre blanche dans le poporo et la mangeant sont présentées.
NARRATRICE
Le poporo est ce récipient
qui contient une poudre blanche
provenant de coquillages pilés.
Les hommes utilisent un bâtonnet
pour prélever un peu de cette
poudre et la mélanger à la boule
de coca qu'ils mâchent.
Ce mélange les maintient
dans un état second.
C'est un rituel auquel
tous les hommes se prêtent.
Le CHEF SPIRITUEL entre dans une hutte et y poursuit son entrevue.
CHEF SPIRITUEL KOGI
(Propos traduits de l'espagnol)
Cette maison est réservée aux
hommes. On l'appelle le Nuhué.
Les hommes et les femmes
vivent séparément.
Ici, nous faisons nos conseils
spirituels et nous initions
les jeunes au poporo
dès l'âge de 12 ans.
De même, nous fêtons ici
le passage des jeunes
femmes à l'âge adulte
lorsqu'elles sont prêtes
à se marier.
NARRATRICE
Au sein de la société
des Kogis, il n'existe aucune
hiérarchie. Chaque membre
du groupe a la même importance
et aucune décision n'est
prise sans que chacun
ait pu s'exprimer.
Dans la vie des Kogis,
la spiritualité est partout.
Privilégiant les choses
de l'esprit, très tôt,
ils initient leurs enfants
aux mystères de la religion.
Des images d'enfants kogis se promenant dans le village, ou pratiquant le poporo, sont présentées.
CHEF SPIRITUEL KOGI
(Propos traduits de l'espagnol)
Pour devenir un Mama,
il faut avoir été élu,
tout bébé, lors d'un baptême.
Ces élus sont appelés
les kuivis.
Ils sont choisis pour suivre
une formation particulière sur
nos connaissances ancestrales.
Ils doivent apprendre à mener
nos rituels spirituels, mais
aussi à aider leur communauté.
Pour apprendre cela,
le kuivi doit être enfermé
dans une grotte, à l'écart
de la communauté. Là-bas,
le kuivi grandit dans
une solitude totale.
Peu à peu, avec le temps, le
kuivi intègre tous ces savoirs,
toutes ces connaissances
dans sa tête et dans son coeur.
Des images de la forêt luxuriante de la montagne et d'une rivière la traversant sont présentées.
NARRATRICE
Cultivateurs et éleveurs,
reliés à la nature, les Kogis
observent chacun de ces
phénomènes et veillent
à son équilibre. Ils tentent
de préserver la terre et
ses ressources dont ils se
considèrent les gardiens.
Des images de Kogis récoltant des plantes dans la forêt sont présentées.
NARRATRICE
Une bonne récolte sera
interprétée comme un signe
de remerciement de la Terre.
L'usage d'engrais,
de pesticides ou la mécanisation
des tâches sont interdits.
Les Kogis dialoguent
avec la terre. Ils s'excusent
des blessures spirituelles
qu'ils lui causent.
Des images d'un Kogi lavant des vêtements dans la rivière sont présentées. Puis, au village, l'entrevue se poursuit avec le CHEF SPIRITUEL. Son entrevue est entrecoupée d'images du village Kogi et de ses habitants.
CHEF SPIRITUEL KOGI
(Propos traduits de l'espagnol)
Pour tout ce que nous
prenons à la nature, nous
devons demander la permission
en envoyant des messages
à la forêt, à la nature.
Il y a certains sites
sacrés de la forêt que
personne ne peut toucher.
Alors Sewá envoie des messages,
car son temple est saccagé.
Et donc, il convoque les
tempêtes et les tremblements
de terre pour punir les hommes.
C'est à cause des mauvaises
actions de nos frères que le
climat est en train de changer.
Les hivers, les étés, les
saisons, le rythme des pluies,
plus rien n'est normal.
Même ici, dans la jungle,
nous sommes affectés
par ces changements.
Cela affecte nos cultures.
Maintenant, nous avons
beaucoup de parasites.
Avant, par exemple, il y avait
beaucoup de culture de café dans
ces montagnes, mais nos frères
mineurs ont saccagé la forêt.
Ils ont endommagé nos terres
et le café a complètement
disparu de la Sierra Nevada.
NARRATRICE
Malgré les sollicitations
de l'État, les Indiens Kogis
préservent à tout prix leur
autonomie et leur isolement face
au monde moderne et industriel.
En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine de la Sierra Nevada de Santa Marta jusqu'à Carthagène.
Des images de l'architecture des bâtiments colorés de Carthagène sont présentées.
NARRATRICE
À 1000 kilomètres au nord
de Bogotá, la première capitale
du pays, Carthagène des Indes,
fut fondée en 1533.
Joyau de l'architecture
d'inspiration andalouse,
cette ville d'un million
d'habitants est devenue
un pôle touristique majeur.
Des images des rues achalandées de Carthagène sont présentées.
NARRATRICE
Elle tire son charme de
ses remparts, de ses maisons
multicolores et de ses jardins.
À quelques kilomètres
à peine, au milieu d'une
mangrove, se trouve un petit
village de pêcheurs.
Des images d'un quai sur la plage donnant sur la mer sont présentées.
NARRATRICE
Fondée il y a 300 ans par
les descendants d'esclaves,
La Boquilla présente un visage
différent de sa grande voisine.
Des images d'un homme, ELIAS, navigant en canot dans une mangrove.
NARRATRICE
Elias est né à La Boquilla.
Chaque jour, il navigue dans
les tunnels de la mangrove.
ELIAS s'aventure dans un tunnel constitué de palétuviers et est interviewé alors qu'il traverse le tunnel.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
C'est le tunnel
de l'amour. On dit que,
quand on y rentre à deux,
on en sort à trois.
Je suis né ici dans La Boquilla
il y a 56 ans et j'ai vécu
ici toute ma vie.
Je suis fier d'être
un Boquillero...
parce que tout ce que j'ai,
La Boquilla me l'a donné.
Et aussi pour mes trois enfants
et mes 16 petits-enfants.
NARRATRICE
La mangrove est une forêt
immergée qui vit au rythme
des marées. Elle se divise
en canaux où les palétuviers
rouges prospèrent grâce à leur
extraordinaire adaptation à la
salinité de l'eau due au mélange
de la mer et de l'eau douce.
C'est un écosystème riche
qui sert d'abri à une faune
variée et qui procure
d'importantes ressources
aux populations qui y vivent.
Des images d'ELIAS conduisant son canot avec deux autres HOMMES qui descendent du canot pour pêcher.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
La mangrove me procure ma
nourriture. Elle me donne tout.
Grâce à la pêche, elle me donne
de quoi manger. Elle me permet
de gagner de l'argent, grâce
aux touristes qui viennent ici.
Tout ce que je possède,
la mangrove me l'a donné.
Des images d'autres habitants de La Boquilla sont présentées, puis l'entrevue se poursuit avec ELIAS qui navigue toujours sur son canot dans la mangrove.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
Lorsque je me promène dans
la mangrove, je suis joyeux,
je sens la pureté de l'air.
Je voudrais toujours être
en train de naviguer
dans cette mangrove.
Un moment plus tard, ELIAS marche dans la mangrove à un endroit peu profond. Il inspecte les palétuviers.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
Ça, c'est le fruit
de la mangrove rouge.
Ce fruit...
dès qu'il tombe...
il commence à pousser.
C'est pourquoi la mangrove
existera toujours.
NARRATRICE
Les graines de palétuviers
rouges et blancs germent
quand elles sont encore
sur l'arbre mère.
Puis les jeunes plantules
se détachent pour se ficher
directement dans la vase ou
être entraînées par le courant.
Pour parvenir à vivre
dans ces conditions,
les palétuviers ont développé
des stratégies ingénieuses.
Le palétuvier rouge a un
système racinaire aérien
qui lui permet de respirer
et d'être stable dans la vase.
Ce sont des arbres sur pilotis.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
Ces arbres respirent par là.
ELIAS prend une racine de palétuvier et montre de petits points blancs.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
La mangrove rouge respire
par ces orifices, par
ces petits points blancs.
Elle prend de l'oxygène
par ici, et le ressort par là.
Un moment plus tard, en canot, ELIAS rejoint un pêcheur qui lance un filet dans la mangrove.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
Alors, la pêche est
bonne aujourd'hui?
PÊCHEUR
(Propos traduits de l'espagnol)
La pêche
n'est pas très bonne.
Je n'ai pas attrapé grand-chose.
Seulement deux poissons.
Comme il ne pleut pas
beaucoup en ce moment,
il n'y a pas beaucoup
de poissons dans la mangrove.
Dès qu'il pleut, il y a
plus de chances d'en
trouver quelques-uns.
Et avec ça, on a assez
de nourriture pour nous tous.
Et on peut en vendre.
En ce moment, on pêche
surtout des crabes.
Le PÊCHEUR sort de l'eau une caisse remplie de crabes. ELIAS descend de son canot et lance un filet dans l'eau.
Un moment plus tard, ELIAS est de retour sur son canot et navigue dans la mangrove. Il parcourt d'autres tunnels et poursuit son entrevue.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
La mangrove, c'est la chose
la plus précieuse que nous
ayons. Elle représentait une
protection pour nos ancêtres.
Ils ont beaucoup voyagé
dans ces canaux.
Et c'est là qu'ils se
protégeaient des courants
forts et des vents alizés.
NARRATRICE
Véritables forêts amphibies,
les mangroves forment ainsi
une barrière naturelle
entre la terre et la mer.
Elles atténuent les effets des
tempêtes, protègent le littoral
de l'érosion et filtrent
les polluants de l'eau de mer.
ELIAS
(Propos traduits de l'espagnol)
C'est une mangrove très
épaisse. C'est pourquoi
nous, les Boquilleros,
on dit que c'est notre
plus grande protection.
Elle est notre vie,
la santé, l'oxygène.
C'est pourquoi nous voulons
que tout le monde prenne soin
d'elle, de la même façon
que nous en prenons soin.
J'ai monté une association,
qui s'appelle Manglares
de La Boquilla, qui apprend
aux enfants à ne pas
endommager la mangrove.
Le but est aussi qu'ils
apprennent à leur famille
l'importance de la
conserver parce que
si nous l'endommageons,
nous mourrons tous.
Des images d'un avion survolant la Colombie sont présentées.
En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre Carthagène et Bogotá.
NARRATRICE
Bogotá, la capitale de
la Colombie est perchée
à 2600 mètres d'altitude.
Après presque un siècle de
violences et d'affrontements
liés à une grande instabilité
politique, la ville tente
d'oublier son passé trouble
en se parant d'oeuvres d'art.
Des vues aériennes de la ville de Bogotá sont présentées, suivies d'images de murales dans la ville et de rues achalandées.
Des images de musiciens jouant du jazz sur un square sont présentées.
NARRATRICE
Dans cette ville aux mille
facettes, la tradition
a conservé son importance,
surtout quand elle concerne
un trésor local.
Sur la place de la Candelaria,
de drôles de sentinelles
battent le pavé.
Ils attendent de potentiels
acheteurs pour un trésor
arraché aux entrailles
de la Colombie: les émeraudes.
Des images de vendeurs ambulants d'émeraude sont présentées. Un client approche l'un d'eux qui renverse un sac d'émeraudes sur une feuille blanche. Puis, un autre client approche une VENDEUSE.
CLIENT
(Propos traduits de l'espagnol)
Vous n'en
avez pas des plus colorées?
VENDEUSE
(Propos traduits de l'espagnol)
Non, je n'en
ai pas... Mais j'ai celle-là.
La VENDEUSE remet une émeraude au CLIENT.
CLIENT
(Propos traduits de l'espagnol)
Ah, oui. Celle-là, elle
est en forme de larme.
VENDEUSE
(Propos traduits de l'espagnol)
Oui, c'est ça.
NARRATRICE
Toutes les émeraudes
de Colombie proviennent
du triangle vert de Boyaca,
une vallée de la cordillère des
Andes, située à 200 kilomètres
au nord de Bogotá.
Des images d'un vendeur tenant une géode d'émeraude sont présentées.
NARRATRICE
À l'époque précolombienne,
les Indiens Chibchas
utilisaient l'émeraude
comme monnaie d'échange.
Sur un trottoir, un homme, CARLOS, s'approche d'un VENDEUR d'émeraudes qui lui présente une émeraude taillée.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Et elle est
à combien?
VENDEUR
(Propos traduits de l'espagnol)
20 millions de pesos.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Non, elle ne coûte
pas ce prix-là.
Tu sais ce qui la tue?
Regarde la couleur. Elle a
un défaut dans le cristal.
NARRATRICE
Carlos est négociant.
Il a grandi tout près
de la mine de Coscuez,
un des principaux gisements.
Depuis ses 11 ans,
il est fasciné par
cette pierre précieuse.
Des images de CARLOS marchant avec les passants dans la rue achalandée sont présentées.
CARLOS (Narrateur)
(Propos traduits de l'espagnol)
J'ai commencé
dans la mine de Coscuez.
Je retournais la terre au bord
d'un ruisseau à la recherche
d'émeraudes pour gagner un peu
d'argent. Ma récompense pour
un travail vraiment épuisant.
Un travail très dur.
Ensuite, j'ai été amené
à travailler à l'intérieur
de la mine. J'ai appris
à manier les explosifs.
Des images de CARLOS inspectant des émeraudes de différents vendeurs sont présentées.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
C'est un métier que j'adorais.
Puis, j'ai commencé à négocier
et aujourd'hui, ça fait 37 ans
que je vends des émeraudes.
Sur un square, CARLOS marchande avec un autre VENDEUR d'émeraudes.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Et là, ton lot,
il coûte combien?
VENDEUR 2
(Propos traduits de l'espagnol)
10 millions.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
OK, c'est bien.
Ça va faire des
(langue_etrangere=EN]cabuchones[/langue_etrangere)
.Mais pour facetter, non.
Non, ça ne vaut rien.
Là, tu as 300 carats.
VENDEUR 2
(Propos traduits de l'espagnol)
Non, 700 carats environ.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Tu peux me donner quelque
chose pour 2 millions de pesos?
VENDEUR 2
(Propos traduits de l'espagnol)
Non, non. Il faut plus.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Il faut plus?
C'est-à-dire, combien?
VENDEUR 2
(Propos traduits de l'espagnol)
À partir de 4 millions.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Wow! C'est cher.
Puis, CARLOS est interviewé devant le deuxième VENDEUR.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Si la marchandise est
de faible qualité, nous pouvons
la négocier comme ça, dans
la rue. Mais quand il s'agit
d'une marchandise de prix élevé,
la négociation ne se fait
pas ici. On emmène la pierre
dans des bureaux où on peut
l'analyser et la peser.
Je regarde encore un peu
ces émeraudes pour voir
ce qu'on peut en tirer,
mais il me semble que nous
ne pourrons pas faire affaire.
Le prix est assez élevé.
Il s'agit d'une pierre de basse
qualité. Par exemple, regardez
les incrustations blanches. Vous
les voyez, là? C'est du quartz.
Du quartz blanc incrusté.
Dans cette pierre-là, il y a
des incrustations de marmara.
Elle a beaucoup d'imperfections.
Les pierres de cette qualité,
une fois taillées en forme
de goutte, peuvent quand
même devenir des cabochons
montés sur de l'argent.
Des images de bijoux sertis d'émeraudes sont présentées.
NARRATRICE
La qualité d'une émeraude
est basée sur trois critères:
sa couleur, sa pureté
et sa taille. C'est
en Colombie que l'on trouve
les plus grosses émeraudes.
En 1999, une pierre
exceptionnelle de 11 000 carats
y a été découverte.
Des images d'une grosse pierre d'émeraude sont présentées, suivies d'images d'autres émeraudes de différentes tailles. Puis, l'entrevue se poursuit avec CARLOS dans la rue.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Le mystère de l'émeraude est
quelque chose d'exceptionnel.
On tombe facilement amoureux de
cette pierre à partir du moment
où on la voit sortir de la mine
quand on réalise les efforts
des mineurs pour l'extraire,
mais aussi simplement pour
en trouver. L'émeraude est
une pierre insaisissable.
Ce n'est pas donné à n'importe
qui d'en trouver une. Certains
peuvent chercher des émeraudes
pendant 10, 15 ans,
sans jamais en trouver.
Des images de CARLOS marchant dans la rue sont présentées, suivies d'images d'émeraude à l'état brut.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
L'émeraude me fascine, elle
synthétise ce que la nature
offre de plus spectaculaire.
C'est en entrant dans
les entrailles de la Terre
pour la chercher qu'on réalise
la force de ce mystère.
NARRATRICE
Les émeraudes résultent
de l'alliance de roches
riches en chrome et de
roches riches en métal.
Au fur et à mesure de la
remontée du magma à travers
la roche, ces deux éléments
s'unissent afin de créer de fins
cristaux auxquels le chrome
donne cette couleur verte.
À un autre moment, CARLOS parcourt un couloir du Centre international de l'émeraude. Il entre dans un bureau et salue deux LAPIDAIRES.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Bonjour! Bonjour!
CARLOS y poursuit son entrevue.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
C'est l'atelier où on
taille les émeraudes.
C'est ici que l'on sait
définitivement si on a fait
une bonne affaire ou pas après
avoir acheté une pierre brute.
C'est lorsque la pierre est
taillée qu'on sait si on a gagné
ou si on a perdu de l'argent.
Des images des lapidaires taillant des émeraudes sont présentées.
NARRATRICE
La pierre brute doit être
taillée et polie. Le tailleur
de pierre précieuse, qu'on
appelle le lapidaire, a
la responsabilité du choix
de la face de la pierre
qui sera visible.
Il la choisit de façon
à ce qu'elle renvoie
le maximum de lumière et
offre la plus belle couleur.
CARLOS prend une émeraude taillée sur le bureau du LAPIDAIRE et la montre dans sa main.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Cette pierre a été
taillée en forme de coeur.
Initialement, elle pesait
dans les 10 ou 11 carats.
Maintenant, elle pèse dans
les 4 ou 4,5 carats.
Brute, on pouvait déjà voir
si elle était de bonne qualité,
mais une fois taillée,
on voit que son cristal
n'est pas homogène.
Il y a une partie plus sombre.
Alors, elle perd de la valeur.
Son propriétaire a perdu
de l'argent avec celle-là.
Ce n'est pas une bonne affaire.
NARRATRICE
Le poids moyen des émeraudes
colombiennes varie de 40
à 200 carats. Si la pierre
atteint un haut degré de
pureté, elle peut atteindre
les 7000 euros par carat.
CARLOS rejoint deux HOMMES dans un bureau. Un des deux hommes sort quatre émeraudes de taille et de poids différents.
HOMME
(Propos traduits de l'espagnol)
Ici, nous avons
une pierre totalement finie.
Elle pèse 30,88 carats.
Celle-ci, 7,10 carats, mais
c'est une très bonne qualité.
L'HOMME pointe la plus grosse émeraude.
HOMME
(Propos traduits de l'espagnol)
Celle-ci, c'est la moins chère.
Elle vaut 1200 dollars américains.
L'HOMME désigne les deux plus petites émeraudes.
HOMME
(Propos traduits de l'espagnol)
Celle-ci, environ 3500 dollars,
et celle-ci, vu sa qualité,
vaut dans les 10 000 dollars.
Des images d'un square achalandé sont présentées. Puis, l'entrevue avec CARLOS se poursuit sur un trottoir.
CARLOS
(Propos traduits de l'espagnol)
Pour moi, le commerce des
émeraudes est un beau métier.
C'est complexe. Parfois, il y a
de la joie, parfois de la
tristesse. Certaines personnes
gagnent beaucoup d'argent,
certaines, un tout petit peu.
Moi, c'est un métier qui
m'enchante. C'est fascinant!
Des images de collines et montagnes verdoyantes sont présentées.
En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre Bogotá et Salento.
NARRATRICE
Département du Quindìo,
au centre du pays, entre
Bogotá, Cali et Medellín,
voici le triangle du café.
Originaire d'Éthiopie,
le café serait arrivé
en Colombie au dix-huitième siècle
en passant par le Venezuela.
La caféiculture s'étend
massivement à travers
le pays, dès la seconde
partie du dix-neuvième siècle.
Des images de caféier sont présentées.
NARRATRICE
La Colombie est aujourd'hui le
deuxième plus grand producteur
de café, après le Brésil.
Des images du village de Salento et ses habitants vaquant à leurs occupations sont présentées.
NARRATRICE
Le village de Salento
est niché à plus de
1800 mètres d'altitude.
C'est une bourgade qui offre
aux voyageurs la quiétude
idéale pour profiter de la
nature et du meilleur des cafés.
Dans leur très grande
majorité, les habitants
sont des descendants
des colons espagnols.
La ferme El Ocaso est
dirigée par Gustavo.
Des images d'un homme âgé, GUSTAVO, regardant les collines environnantes autour de sa ferme sont présentées. Puis, il est interviewé sur son balcon.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Mon histoire
autour du café commence
avec ma grand-mère.
Elle était agricultrice.
C'était dans les années 70,
j'avais à peine 12 ans.
Elle me demandait
de l'accompagner à la ferme
de café et pendant qu'elle
travaillait, je jouais
dans les champs de café.
Des images de GUSTAVO récoltant les fruits de caféier dans sa plantation sont présentées.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Peu à peu, j'ai découvert
toutes les étapes qui finissent
par aboutir à une bonne tasse
de café. Comment on le sème,
comment on le cultive,
comment on le récolte...
Bref, tout le processus.
Mon père est mort en 1998.
Je suis devenu le seul
propriétaire de la ferme.
À partir de ce moment-là,
nous avons converti la ferme
en projet familial avec
ma femme et mes quatre enfants.
À un autre moment, GUSTAVO continue de récolter les fruits du caféier sur sa plantation.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Je suis en train
de récolter le café.
C'est l'étape que je préfère.
Je récolte uniquement les grains
rouges, ceux qui sont déjà prêts
à être traités pour devenir
une excellente tasse de café.
Venez ici!
GUSTAVO montre une fleur sur un plan de caféier.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Cette fleur ne dure que trois
jours. Quand elle meurt, elle
laisse de petits grains formés.
Il faut ensuite neuf mois,
le temps d'une grossesse,
pour donner un fruit mûr
comme celui-ci.
À l'intérieur, le grain mûr
comporte deux grains de café.
GUSTAVO presse un fruit et en sort deux grains de café dans sa main.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
C'est ce qu'on appelle
la cerise et le parchemin.
À l'intérieur du parchemin se
trouve l'amande. L'amande est
le grain qui est torréfié pour
faire du café. C'est très doux!
Doux et délicieux!
NARRATRICE
En Colombie, le climat
tropical exige que la culture
du café se fasse en altitude.
Les meilleures conditions pour
un bon café de montagne sont
à 1800 mètres d'altitude.
Ainsi, la fraîcheur permet au
café de mûrir plus lentement.
Des images de GUSTAVO continuant de récolter des fruits du caféier.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Le café d'altitude a une
particularité. Comme la
température est faible pendant
la nuit, tout au long de
sa maturation, le café absorbe
plus de sucre par sa peau.
Par conséquent, il devient
plus sucré dans sa tasse
avec des notes qui peuvent
être assimilées au caramel ou
à la vanille, des notes douces.
Des images de bananiers sont présentées.
NARRATRICE
Ici, les bananiers ne sont
jamais loin des caféiers.
Ce sont deux cultures
complémentaires qui profitent
des mêmes nutriments.
Les bananiers permettent
de faire de l'ombre aux
caféiers pour les protéger
d'un soleil trop fort.
Ils fournissent également
une nourriture riche et peu
coûteuse aux cultivateurs.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Cultiver le café est
difficile. Ça nécessite
un grand investissement
et beaucoup de patience.
Entre le moment où on sème
une graine de café jusqu'à ce
qu'elle donne le premier fruit,
il va se passer trois ans.
C'est un métier qui
demande beaucoup de temps
et beaucoup d'efforts.
Mais quand on regarde tout le
travail accompli autour du café,
tout ce qu'il représente pour ma
famille, on ne peut que devenir
passionné par cette culture.
Dans un sentier de sa plantation, GUSTAVO rencontre un collègue, JUAN.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Salut, Juan! Ça va?
JUAN
(Propos traduits de l'espagnol)
Ça, c'est du bon café!
C'est sûr!
NARRATRICE
À la ferme de Gustavo,
on privilégie les méthodes
artisanales.
Un moment plus tard, GUSTAVO verse sa récolte de fruits dans une machine.
NARRATRICE
Cette machine
qui permet d'enlever la peau
du grain a plus de 100 ans.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Cette machine permet d'enlever
la peau du café. Si je tourne
comme ça, d'un côté,
les grains de parchemin sortent.
Et de l'autre côté, la peau
sort. Puis, on enlève la coque
du grain du parchemin afin
d'obtenir l'amande. La peau,
nous l'utilisons pour en faire
du compost et fertiliser les
champs. C'est l'amande que nous
allons torréfier plus tard.
Des images de serres de la ferme de GUSTAVO sont présentées.
NARRATRICE
Les amandes de café
sont ensuite mises
à sécher dans ces serres.
Puis, elles seront conservées
dans des sacs pendant trois
mois, le temps nécessaire
pour stabiliser le goût.
Dans une serre, GUSTAVO fait rouler des grains de café séchés sur une grande table et les hume.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Hum! Il sent déjà bon!
Une odeur riche et délicieuse.
Ce café a une saveur... divine!
Un instant plus tard, GUSTAVO rejoint une employée qui trie des grains de café séchés sur un tamis.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Bonjour! Comment allez-vous?
GUSTAVO plonge ses mains dans un sac de grains de café séchés et triés et les hume.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Il sent très bon, n'est-ce pas?
EMPLOYÉE
(Propos traduits de l'espagnol)
Oui, très bon!
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Tu sélectionnes
les grains un par un?
EMPLOYÉE
(Propos traduits de l'espagnol)
Oui.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Ce sont les mauvais
et ce sont les bons.
C'est une autre qualité
de café. Il se vend moins cher.
C'est normalement le café
de consommation locale,
en Colombie. Le meilleur
est réservé à l'exportation.
Le café est vraiment une culture
que nous devons protéger, que
nous devons conserver et que
nous devons promouvoir dans
le monde afin qu'elle perdure.
Des images de la plantation de GUSTAVO sont présentées.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Cette tradition doit se
conserver très longtemps, car
nous sommes 550 000 familles
à vivre de ce métier.
Un moment plus tard, GUSTAVO fait torréfier des grains de café dans une casserole sur un brûleur.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Nous allons voir maintenant
le processus de torréfaction
tel que nos grands-parents
le faisaient.
Le but, c'est que la
torréfaction développe
les vertus du café.
Les caractéristiques de notre
café, c'est un goût caramélisé,
avec une pointe de vanille.
Avec un corps très crémeux,
une acidité citrique.
C'est une torréfaction moyenne
afin que le café absorbe tous
les sucres qu'il possède et
nous révèle toutes ses saveurs
dans la tasse. Là, on le moud.
GUSTAVO dépose ses grains torréfiés dans un moulin à manivelle pour le moudre. Un instant plus tard, il infuse une tasse de café avec les grains moulus et tend la tasse vers le public de l'émission.
GUSTAVO
(Propos traduits de l'espagnol)
Goûtez-moi ça.
Un délicieux café colombien!
Des images de collines verdoyantes de la Colombie sont présentées.
NARRATRICE
Majoritairement agricole,
cette région regorge de trésors
végétaux.
En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine de Salento à la Vallée de Cocora.
NARRATRICE
À 10 kilomètres
de la ferme de Gustavo,
la vallée de Cocora déploie
ses plaines verdoyantes.
Des images d'un homme, MARINO TORRO, se promenant à cheval parmi les palmiers dans une plaine sont présentées.
NARRATRICE
C'est le berceau de l'arbre
national: le palmier de cire,
la plus grande espèce
de palmier au monde.
Marino Torro est né à Salento.
Il fait découvrir la vallée
aux voyageurs et les sensibilise
aux enjeux écologiques du site.
MARINO TORRO inspecte les palmiers, puis il y est interviewé.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
Chaque jour,
je profite de ce paradis.
Je me sens très fier.
J'adore cet endroit. Je l'aime
parce que c'est un endroit
merveilleux, c'est un endroit
où on profite de la vue
et où on se vide
l'esprit. Un endroit
où nous sommes en paix
et en contact avec la nature.
Le palmier de cire est
l'arbre national colombien.
Il a été découvert lors de
l'expédition botanique de 1785.
Il peut atteindre
jusqu'à 60 mètres de hauteur
et vivre 200 ans.
NARRATRICE
C'est grâce aux conditions
climatiques particulières
de cette montagne tropicale
que poussent ces palmiers
gigantesques. Les températures
dans la vallée oscillent
rapidement entre 15
et 25 degrés. Très humide, il
pleut presque quotidiennement.
Des images de vaches et de chevaux pâturant dans les plaines parsemées de palmiers sont présentées. Puis, MARINO montre de la mousse sur le tronc d'un palmier.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
Les palmiers de cire hébergent
cette mousse végétale, une sorte
de lichen. Elle joue un rôle
très important quand il pleut.
Elle agit comme une éponge
en absorbant l'eau et la libère
goutte par goutte ensuite.
NARRATRICE
Ce palmier est surnommé «acier
végétal». D'une consistance
fibreuse, sa tige est souple et
résistante lors des vents forts.
Il n'a aucune branche
à l'exception de ses
grandes feuilles.
Profitant de ses qualités,
les hommes l'ont surexploité,
notamment pour fabriquer
des canaux d'irrigation.
Des images des palmiers de cire de la vallée sont présentées.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
On l'appelle le palmier
de cire parce que le nom
scientifique de notre
arbre national est
Ceroxylon quindiuense.
Cette couche grise qui recouvre
le tronc, c'est de la cire.
Les paysans la récupéraient
et l'utilisaient
comme imperméabilisant.
Ils utilisaient la cire
également pour la mélanger
avec des graisses animales
et en faire des bougies quand
il n'y avait pas de réseau
électrique. Ils les utilisaient
pour s'éclairer.
Et donc, ce que les paysans
faisaient... c'était racler
le tronc... et ils obtenaient
cette poudre acide.
MARINO sort un canif et gratte le tronc d'un palmier pour en récupérer la poudre avec sa main.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
Voilà la fameuse cire!
C'est la couche qui protège
l'arbre. Si la cire est
enlevée, l'arbre devient
poreux et perméable. Du coup,
l'eau pénètre et affaiblit
l'arbre qui peut mourir.
Aujourd'hui, c'est une espèce
protégée et on n'a ni le droit
de le couper ni d'en prendre
la cire. Ils sont seulement là
pour embellir l'environnement.
NARRATRICE
L'extinction du palmier
à cire menacerait de nombreuses
espèces qui trouvent refuge dans
cet arbre ou s'en nourrissent,
telles que le merle géant
ou le toucanet émeraude
qui consomme son fruit,
ou encore l'ours à lunettes
qui mange son coeur charnu.
Des images de MARINO se promenant à cheval parmi les palmiers sont présentées, suivies d'images de MARINO jardinant dans sa pépinière.
NARRATRICE
La reproduction de ce palmier
est aléatoire et sa croissance,
longue. C'est pourquoi Marino
a créé une pépinière pour
laisser les graines germer
à l'abri des dangers naturels.
Cette graine met alors
une année pour se développer.
Des images des pousses de la pépinière de MORINO sont présentées.
Un instant plus tard, MARINO est dans un pré avec une pousse de palmier.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
Amis de France, vous êtes
aujourd'hui nos invités
d'honneur. Quand vous rentrerez
chez vous, vous deviendrez
nos ambassadeurs en emportant
avec vous de très beaux
messages de la Colombie.
Le coeur de la France
restera dans ce palmier
et vous emporterez le coeur
de la Colombie avec vous.
Ce palmier va s'appeler...
La Parisienne, de la Ville
lumière, la plus belle du monde.
Nous allons offrir ce palmier
au Dieu Inti.
MARINO tend la pousse de palmier au-dessus de sa tête et la plonge dans un trou creusé dans le sol.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
Il faut s'accroupir devant
la Pachamama, la Terre mère.
MARINO ajoute du terreau sur la pousse pour bien la planter. Puis, il se redresse et met ses mains près de la pousse.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
Nous allons poser nos mains
comme signe de protection et lui
promettre qu'il va bien grandir.
Nous allons lever
les bras pour lui souhaiter
qu'il pousse très haut.
NARRATRICE
Les semis de 3 ou 4 ans
seront ensuite replantés
dans la forêt, mais il faudra
une vingtaine d'années
pour que la tige atteigne
ses hauteurs vertigineuses.
Depuis la création du
programme de reboisement
de la forêt, Marino a
déjà planté 4000 arbres.
Des images des palmiers dans la vallée sont présentées de nouveau. Puis, l'entrevue avec MARINO se poursuit près d'un grand palmier.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
Je suis né dans ces belles
terres il y a 64 ans.
J'ai toujours vécu dans
cette vallée. D'ici,
j'allais en ville à l'école,
en marchant ou à cheval.
Je me sens encore avec beaucoup
d'énergie. Je me compare
à ce fort palmier de cire.
MARINO fait un câlin au palmier.
MARINO TORRO
(Propos traduits de l'espagnol)
C'est la vie!
Ce palmier est plein d'énergie.
Tu libères tes mauvaises
énergies et tu te recharges
avec de bonnes énergies.
C'est pourquoi embrasser
un palmier de cire,
c'est comme embrasser
la plus belle femme du monde,
l'épouse, la fille ou la mère.
MARINO dépose un baiser sur le tronc du palmier.
Un moment plus tard, MARINO s'éloigne à cheval sur un sentier près de la forêt.
En animation, sur la carte géographique de la Colombie, un trajet se dessine entre la Vallée de Cocora et Calanoa.
Des images d'une petite ville portuaire colombienne sont présentées.
NARRATRICE
Aux portes du Brésil
et du Pérou, l'Amazonie
colombienne occupe près
d'un tiers du pays, une région
appelée les trois frontières.
Leticia, la ville la plus
importante de la région,
compte 35 000 habitants.
Des images de pêcheurs circulant dans le port de la ville avec leur bateau sont présentées.
NARRATRICE
C'est un petit port animé,
où l'on vit essentiellement
de la pêche, de l'agriculture
et du tourisme, qui constitue
le principal port colombien
de l'Amazone, à 3700 kilomètres
de l'embouchure.
Des images de pêcheurs naviguant sur l'Amazone sont présentées, suivies d'images de la forêt amazonienne.
NARRATRICE
L'Amazonie est la forêt
tropicale la plus riche
en faune et en flore. C'est
le dernier refuge d'espèces
menacées, comme le jaguar.
Cependant, l'activité humaine
met en péril cette biodiversité.
Le long de ses rives vit
un grand nombre de peuples
autochtones répartis
en 16 réserves.
Des images illustrant les propos de la NARRATRICE sont présentées.
NARRATRICE
Ils se sont
sédentarisés au cours
des années et dépendent
de la communication fluviale.
Dans la réserve de Calanoa,
un écolodge a été créé pour
accueillir les voyageurs
soucieux de l'environnement
et des populations locales.
Maria Monayatoce gère
cette réserve depuis 2011.
Des images d'une femme, MARIA MONAYATOCE, jardinant sont présentées. Puis, MARIA est interviewée sur une petite passerelle en forêt.
MARIA MONAYATOCE
(Propos traduits de l'espagnol)
La vision qui
anime ce lieu, c'est la volonté
de promouvoir un tourisme
communautaire et écologique.
Toutes les personnes qui
travaillent quotidiennement dans
cette réserve sont issues des
communautés indigènes voisines.
Nous recherchons également
la conservation et la
protection de l'environnement.
El Vergel se compose de trois
groupes ethniques: les Cocamas,
les Yaguas, et les Ticunas,
pour une population totale
de 350 habitants.
Des images des habitants des réserves autochtones et leurs bâtiments sont présentées.
MARIA MONAYATOCE
(Propos traduits de l'espagnol)
Dans les communautés indigènes
en général, les besoins sont
nombreux, car le revenu
économique est très faible.
Notre mission est non seulement
de contribuer à l'augmentation
du revenu économique des trois
communautés, mais aussi de
s'étendre à d'autres communautés
en les connectant entre elles
tout en tenant compte de leurs
besoins et en cherchant
les moyens de les soutenir.
NARRATRICE
Calanoa est un projet
global qui intègre les
aspects économiques et
éducatifs pour favoriser la
préservation de la diversité
culturelle et naturelle
de la jungle amazonienne.
Des images d'enfants autochtones s'amusant dans la nature sont présentées.
MARIA MONAYATOCE
(Propos traduits de l'espagnol)
Chaque groupe ethnique a ses
propres coutumes, ses propres
traditions et ses propres
racines. En plus, c'est une
société qui vit en paix, dans
la fraternité, comme si c'était
une seule et unique ethnie.
Dans cette société,
tout le monde est intégré,
tout le monde participe
aux travaux communautaires,
tous tournés vers un but commun.
Des images d'ouvriers autochtones travaillant sur des bâtiments sont présentées.
NARRATRICE
Toutes les actions entreprises
au sein de la réserve Calanoa
se font en partenariat avec
les communautés autochtones.
Ce système s'appuie sur leurs
connaissances des ressources et
des techniques traditionnelles.
NARRATRICE
Le mot «ticuna»
signifie
l'homme, mais aussi la couleur
noire, en référence à leurs
coutumes de se peindre le corps
d'un pigment sombre naturel.
À un autre moment, dans une hutte, une cérémonie traditionnelle autochtone débute. Un groupe d'autochtone en habits traditionnels fait de la musique et chante.
NARRATRICE
Selon leurs croyances, ces
peuples sont les descendants des
poissons, qu'une divinité aurait
sortis du fleuve, décidant de
leur donner une vie terrestre.
On estime leur population
à environ 8000 âmes.
Des images d'enfants autochtones s'amusant dans la boue sont présentées, suivies d'images de pluie sur les feuilles de la végétation environnante. Puis, l'entrevue avec MARIA se poursuit.
MARIA MONAYATOCE
(Propos traduits de l'espagnol)
Pour moi, la jungle
représente la vie...
car elle nous donne
beaucoup. D'abord,
elle nous donne de l'air pur.
Elle nous donne les animaux.
La jungle est notre mère
et elle nous protège.
Si on ne respecte pas mère
nature... elle nous punit.
J'ai eu la chance de naître dans
la jungle. C'est quelque chose
dont je suis très fière.
Ça me donne du courage et de
la volonté. J'ai bon espoir de
continuer à préserver la jungle.
La forêt amazonienne est
l'espoir de la planète.
Pour moi, le vert est
la couleur de l'espérance.
Des images des paysages magnifiques de la Colombie sont présentées en rafale.
NARRATRICE
S'il est un pays soucieux
de la protection de son
patrimoine naturel et culturel,
c'est bien la Colombie.
Paysages...
savoir-faire...
communautés autochtones...
partout la couleur
verte s'impose
pour se conjuguer au futur.
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