Voyage à travers les couleurs
Jaune, rouge, bleu, vert... Les couleurs sont souvent ce qui nous frappe quand nous découvrons un pays. Pourquoi le jaune et l'or sont-ils autant utilisés dans la décoration des temples ? Comment le pigment bleu qui colore les étoffes est-il produit ? Notre oeil est d'abord attiré par des teintes vives ou inhabituelles : celles d'une rivière ou une fleur rare, de costumes traditionnels ou d'un accessoire banal. Et pourquoi pas explorer un pays à travers ce prisme?


Vidéo transcription
L'Australie en jaune
Associé à la couleur verte, le jaune d’or est la couleur nationale en Australie, elle symbolise le sable doré des plages et la richesse minérale de la terre australe. Du jaune doré des gigantesques piliers de pierre, appelés les 12 apôtres qui se dressent au-dessus de la mer, au bois jaune d’un pin rare, en Tasmanie; des maisons sous-terraines de Coober Pedy au désert des Pinnacles, théâtre géologique à ciel ouvert, la couleur jaune se décline aussi sous le pinceau des artistes d’Adélaide et à travers le style moderne et épuré du Centre Islamique de Melbourne. Notre voyage nous emmène dans les plus anciennes grottes du monde : les Jenolan Caves, aux murs ocres.
Année de production: 2016
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Des images de paysages, de plages et d'animaux symboliques de l'Australie sont présentées en rafale.
NARRATRICE
Les couleurs,
voilà ce qui nous frappe
d'emblée lorsqu'on
découvre l'Australie.
Notre oeil est d'abord
attiré par les teintes
vives ou insolites,
la couleur de la mer ou d'une
terre ancestrale et sacrée.
L'éclat d'un feuillage
ou d'un objet précieux.
Alors, pourquoi ne pas explorer
l'Australie à travers
le filtre d'une couleur?
Associé à la couleur verte,
le jaune d'or est la couleur
nationale en Australie.
Elle symbolise le sable doré
des plages et la richesse
minérale de la terre australe.
Partons à la découverte
de l'Australie à travers
la couleur jaune.
Générique d'ouverture
Titre :
Voyage à travers les couleurs
Intertitre :
L'Australie en jaune
En animation, sur une carte géographique de l'Australie, un marqueur indique le positionnement des 12 Apôtres, piliers de pierres qui percent la mer et situés au sud du pays. Ensuite, des images aériennes montrant une route construite le long des côtes de l'océan sont présentées.
NARRATRICE
Au sud de l'État de Victoria,
la Great Ocean Road sinue
le long de la côte pacifique.
Un décor spectaculaire où les
eaux cristallines sont bordées
d'une bande de sable immaculé.
Au bout de la plus belle route
d'Australie, la houle de l'océan
vient se briser sur de hautes
falaises calcaires.
Gigantesques piliers de pierre,
les 12 Apôtres se dressent
au-dessus de la mer dans le parc
national de Port Campbell.
Un homme marche sur un quai, sur les abords d'une baie calme.
PHILIP YOUNIS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Je m'appelle
Philip Younis. J'ai vécu toute
ma vie ici à Port Campbell.
J'ai toujours été attiré
par l'océan. J'aime y naviguer
que ce soit sur un bateau
à voile ou à moteur.
PHILIP rejoint un couple de touristes qui l'attend près d'un bateau à moteur amarré.
PHILIP YOUNIS
(Propos traduits de l'anglais)
Bonjour!
On y va?
PHILIP et les touristes prennent place à bord, et le bateau quitte lentement le quai.
PHILIP YOUNIS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Je pilote un bateau d'excursion
à Port Campbell depuis
une dizaine d'années.
C'est par bateau qu'on voit
le mieux les 12 Apôtres et
le site de la Gorge de Loch Ard.
C'est une expérience unique.
Quand on visite le site
en bateau, on se retrouve
sous les falaises.
Et on voit ces majestueux
piliers et les parois rocheuses
se dresser au-dessus de nous.
On peut même parfois observer
des morceaux de caillou
tomber dans la mer.
Au fur et à mesure que l'on
contourne les falaises,
le paysage change complètement.
Les Apôtres apparaissent
les uns derrière les autres.
Plus on avance, plus on découvre
de nouveaux panoramas.
C'est ce qui rend
la balade inoubliable.
Quand les conditions en mer
changent, l'excursion prend
une autre tournure.
La navigation devient difficile
et on est vite trempés.
Le bateau est secoué,
il tangue et les vagues
se brisent sur le pont.
Mais ça reste amusant.
Il n'y a rien de dangereux.
Ça pimente l'expérience
et c'est ce qui compte au final.
Alors que le ciel se couvre, PHILIP décide d'éloigner son bateau des falaises.
PHILIP YOUNIS
(Propos traduits de l'anglais)
O.K., tout le monde, je pense
qu'il est temps de rentrer.
Le vent se lève et
on va être mouillés.
Accrochez-vous bien.
PHILIP YOUNIS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Ici, c'est l'océan austral
et ça n'a rien d'un petit lac.
C'est un entonnoir géant
où des tourbillons peuvent
se former à tout moment.
PHILIP YOUNIS
(Propos traduits de l'anglais)
(S'adressant aux touristes)
Vous voyez, les conditions
peuvent changer radicalement
même si, là, c'est encore calme,
j'ai déjà vu bien pire.
PHILIP ramène les touristes au quai.
NARRATRICE
Lorsque la mer refuse les
visiteurs, on peut découvrir le
site à pied en suivant la côte.
Ensuite, PHILIP se balade au sommet des falaises et regarde les vagues frapper les berges.
PHILIP YOUNIS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Ces falaises et ces aiguilles
sont faites de calcaire.
Ce calcaire s'est formé
sous les fonds marins il y a
30 millions d'années.
PHILIP descend sur la plage et regarde la mer qui se dresse devant lui.
PHILIP YOUNIS
(Propos traduits de l'anglais)
C'est un endroit qui m'est cher.
Quand la mer est calme,
de petits bassins naturels
se forment tout autour.
C'est d'ailleurs là
que j'ai appris à nager
quand j'étais petit.
Ma mère nous emmenait ici
quand on était enfants.
Aujourd'hui, ça ne serait pas
prudent de s'y baigner.
C'est trop dangereux.
Des images montrant les falaises de calcaire sous différents angles sont présentées en rafale.
PHILIP YOUNIS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Il faut savoir que la mer
a gagné sur la terre
de 2 à 4 kilomètres sur
une période de 10 000 ans.
L'eau de pluie joue un rôle
important dans la formation des
piliers de calcaire parce qu'en
ruisselant sur les rochers, elle
s'infiltre dans les moindres
fissures ce qui dissout le
calcaire et provoque l'érosion.
Il y a aussi bien sûr
le vent et les vagues
qui contribuent à l'érosion.
Mais l'eau douce, bien que
plus discrète, joue un rôle
prépondérant dans ce phénomène.
Lorsque les vagues déferlent,
changent de cap et se dirigent
vers la côte, elles creusent
le calcaire là où
il est plus tendre.
Dans un premier temps,
cette érosion va former
des grottes.
Et par la suite,
lorsqu'une partie s'écroule,
des colonnes vont apparaître.
C'est ce qui s'est produit
pour les 12 Apôtres.
PHILIP observe une falaise avec attention.
PHILIP YOUNIS
(Propos traduits de l'anglais)
(Pointant)
Juste ici,
nous avons Elephant Rock.
On voit qu'il y a
une arche juste là.
À l'époque, il y en avait
une autre au bout de
cette falaise et il y avait
aussi une autre grotte, mais
elle s'est écroulée en 1943.
Au coucher du soleil, des images montrant les falaises de calcaires sont présentées en rafale.
PHILIP YOUNIS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Au cours de ma vie, j'ai dû
observer trois ou quatre
piliers s'effondrer.
Mais j'en ai aussi vu se former
à partir de l'érosion
de différentes grottes.
C'est un littoral vivant
qui ne cesse de changer.
Les piliers peuvent s'écrouler
dans dix minutes, dans dix ans
ou même dans un siècle.
En tout cas, ce qui est certain,
c'est que ça va s'effondrer.
Quand le soleil les éclaire,
les falaises sont
d'un jaune spectaculaire.
Et cette couleur varie
selon l'heure de la journée.
Quand on navigue au large,
on se demande d'où vient
cette grande lueur dorée.
C'est vrai qu'on a parfois
de mauvaises conditions météo
ici à Port Campbell.
Mais c'est un endroit
agréable à vivre.
Les aborigènes qui vivaient
dans la région sont les...
PHILIP mentionne le nom de la tribu.
PHILIP YOUNIS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Ce qui signifie littéralement
«l'esprit moqueur».
Et je trouve que ça correspond
bien à l'environnement.
Parce qu'on a beau se croire
supérieurs, il y aura toujours
quelque chose de bien plus
puissant que nous.
En animation, sur une carte géographique de l'Australie, un marqueur indique le positionnement de Port Arthur, sur l'île de Tasmanie.
NARRATRICE
Plus petite
que l'Irlande, la Tasmanie
est une île sauvage
qui appartient à l'Australie.
Avant la colonisation
européenne, la Tasmanie
n'était qu'une immense forêt.
Dès la fin du dix-huitième siècle,
la couronne d'Angleterre organisa
une colonisation forcée avec
la déportation de milliers
de détenus de droit commun.
Ils allaient construire
l'Australie et,
par la même occasion,
vider les prisons anglaises.
Des images montrant des touristes visitant les ruines d'un ancien pénitencier sont présentées.
NARRATRICE
Dans le sud-est de l'île,
Port Arthur devint ainsi
l'un des bagnes les plus
durs de son époque.
Les malheureux étaient
condamnés aux travaux forcés.
La situation se dégrada
encore avec l'application
d'un nouveau système carcéral,
la privation sensorielle totale.
Les prisonniers étaient confinés
en cellule d'isolement 23 heures
par jour et gardaient
leur chaîne durant la promenade.
Pour faire face à la folie qui
s'empara de nombreux détenus, on
créa un quartier psychiatrique.
L'Australie assume ce passé
douloureux en saluant
la mémoire des victimes
de cette période sombre.
L'asile d'aliénés a été
transformé et l'on peut
aujourd'hui visiter
ce lieu chargé d'une histoire
sinistre et violente.
Lors d'une visite à Port Arthur,
le romancier Mark Twain écrivit:
«Tout était en désaccord avec
le lieu où le paradis pouvait
côtoyer l'enfer.»
Des images aériennes montrant des maisonnées construites au coeur d'une vallée forestière sont présentées.
NARRATRICE
À une heure
de route au sud de Hobart,
la vallée de Huon doit son nom
à la découverte d'un arbre
au bois tendre et résineux:
le pin de Huon.
Les premiers colons
l'ont vite adopté
pour ses qualités de résistance
et d'imputrescibilité.
Considéré comme le roi des pins,
le pin de Huon devint rapidement
victime de son succès.
Aujourd'hui, espèce rare
et protégée, ce bois jaune
qu'on ne trouve qu'en Tasmanie
fait encore rêver les amoureux
des belles essences.
Dans l'atelier à ciel ouvert de sa maison sise en forêt, ALEX prépare quelques outils anciens pour travailler le bois.
ALEX (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Je m'appelle Alex.
Je suis menuisier
et je travaille le bois
de manière traditionnelle.
J'ai construit cet atelier.
C'est un espace ouvert
sans mur en plein air au milieu
de la nature. Qu'il neige
ou qu'il fasse chaud, ici,
on reste toujours connecté
à l'environnement.
Certains de mes outils ont
près de 300 ans et ils ont
un passé fascinant.
Si un menuisier du
dix-neuvième siècle
venait dans cet atelier,
il se sentirait comme chez lui.
L'objet que je fabrique est
un râtelier muni de cabillots
pour un petit bateau.
Je le façonne à partir
de pin Huon.
C'est un bois très rare
de Tasmanie.
Il ne pousse que par ici.
Quand on travaille ce bois,
il dégage un parfum unique.
Il a une couleur d'un jaune vif
et on peut sentir les huiles
essentielles sur ses doigts.
Quand on le taille,
il ne se fend que très rarement
et se laisse bien travailler.
Si vous avez la chance de
vous en procurer, c'est un réel
bonheur de le manipuler.
ALEX prend une poignée de retailles et de copeaux de bois tombés par terre.
ALEX
(Propos traduits de l'anglais)
La pièce de bois que je suis
en train de travailler vient
d'un arbre qui doit
avoir près de 1200 ans,
d'après les anneaux
de croissance que j'ai comptés.
Il a été conservé
au fond d'un lac.
Quand on sent l'odeur de
ce bois, c'est exquis. En effet,
ce bois contient une superbe
huile naturelle qui lui permet
de se conserver.
Il est vraiment incroyable.
ALEX prend une scie ancienne dont la lame de métal est tendue grâce à une corde. Il se sert d'un petit morceau de bois entrelacé dans la corde pour tendre celle-ci.
ALEX
(Propos traduits de l'anglais)
(Faisant vibrer la lame avec ses doigts)
Encore un tour.
Je continue à serrer
la corde jusqu'à ce qu'il y ait
une note juste.
Pas non plus une note sourde,
mais j'essaie vraiment
d'atteindre la bonne tension.
Si la corde n'est pas
assez tendue, la lame
ne sera pas droite.
Mais là, ça a l'air d'aller.
J'ai commencé la courbe
avec une scie à panneau.
Et je vais continuer à l'aide
de cette scie à cadre.
ALEX poursuit son travail en se servant de plusieurs autres outils anciens.
ALEX (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Le travail avec des outils
manuels n'a rien à voir
avec le travail à l'aide
d'outils électriques.
Les outils électriques
créent une distance entre
le menuisier et le bois.
C'est comme si la machine
nous séparait du bois.
Alors qu'avec des outils
manuels, il y a les mains,
la lame métallique et le bois
et tous les trois
sont intimement liés.
On peut voir, sentir, toucher le
bois. En plus, il y a très peu
de bruit lorsqu'on travaille.
On entend seulement cet agréable
son de l'outil aiguisé qui
tranche la fibre du bois.
ALEX aiguise un ciseau à bois avec une pierre à aiguiser. Ensuite, il poursuit son travail sur ses pièces de bois.
ALEX (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Quand je travaille dans
l'atelier, j'ai un rythme
complètement différent de celui
d'une menuiserie industrielle.
Lorsque j'arrive ici,
je m'adapte à la nature.
J'évacue le stress.
Et quand je commence à manier
les outils, je travaille
à une vitesse humaine
plutôt qu'au rendement.
C'est beaucoup plus sain,
paisible et agréable.
ALEX se balade en forêt et inspecte quelques arbres qu'il croise sur son chemin.
ALEX (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
La Tasmanie est de plus en plus
réputée pour ses variétés
de bois uniques.
On n'a pas mal d'arbres
endémiques dans cette région
comme par exemple le pin
King Billy, le Celery Top,
le sassafras et,
bien sûr, le pin Huon.
Ces espèces sont recherchées
partout dans le monde par
des artisans, des ébénistes
et des luthiers.
Tout le monde s'arrache
certaines de nos essences.
Nous sommes aujourd'hui
reconnus pour notre bois.
ALEX s'arrête ensuite pour vérifier des très jeunes arbres récemment plantés.
ALEX (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
La majeure partie de mon travail
provient d'arbres se trouvant
sur cette propriété.
C'est pour moi une source
abondante de bois.
Par contre, je suis convaincu
qu'il faut toujours rendre
à la terre ce qu'on lui prend.
Donc, pour chaque arbre abattu,
j'en plante au moins un nouveau.
Ce qui signifie qu'il y aura
toujours plus d'arbres plantés
que d'arbres coupés.
Et j'espère que ce sera
toujours le cas.
Par la suite, ALEX prend place dans un petit bateau à voiles amarré dans une marina. Il transporte avec lui le râtelier qu'il vient de fabriquer et l'installe à la base du mât.
ALEX (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
En plus d'être un artisan
menuisier traditionnel,
je suis aussi un amateur
de voilier traditionnel.
J'ai un faible pour les vieux
gréements. D'ailleurs, j'ai
un bateau qui doit avoir près
de 100 ans et qui est en partie
fabriqué avec du pin Huon.
Il avait été laissé à l'abandon.
Je suis donc en train
de le remettre en état.
ALEX noue plusieurs cordes sur les cabillots de son râtelier. Ensuite, il largue les amarres et navigue paisiblement sur les eaux calmes d'une rivière.
ALEX (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Heureusement pour moi, j'habite
dans le plus beau pays
pour faire de la voile.
D'ailleurs des visiteurs
viennent du monde entier
pour découvrir nos eaux.
Et à seulement une dizaine
de minutes de chez moi,
j'ai accès à ces magnifiques
eaux cristallines
où je peux naviguer.
En 10 minutes, je peux embarquer
sur mon bateau, lever les voiles
et prendre le large.
En Tasmanie, c'est ce qu'on
appelle avoir une vie de rêve.
Tous les matins sans exception,
je sors de chez moi, je regarde
les arbres, je respire l'air et
je me dis que je vis vraiment
dans un paradis sur terre.
Et je ne suis pas le seul
à penser ça de la Tasmanie.
En animation, sur une carte géographique de l'Australie, un marqueur indique le positionnement de Coober Pedy, une petite ville encerclée par des plaines arides et désertiques et située au centre du pays.
NARRATRICE
Isolée au coeur
de l'Outback australien,
la petite ville de Coober Pedy
s'est développée
grâce à l'exploitation
de ses richesses minières.
Des générations d'aventuriers
sont venues ici tenter
leur chance en creusant la terre
malgré un avenir incertain et un
travail dangereux et harassant.
Car dans le désert, l'atmosphère
devient vite irrespirable
lorsque les températures
atteignent les 50 degrés en été.
Une chaleur qui n'arrête pas
Jimmy, 73 ans,
une figure emblématique
de cette petite communauté.
Seul sur une petite route déserte et rocailleuse, JIMMY fait de la marche rapide.
JIMMY (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Ici, à Coober Pedy,
on m'appelle Jimmy
le Coureur parce que
j'ai participé à beaucoup
de marathons dans la région.
JIMMY arrive chez lui et prend place sur le balcon de sa maison isolée.
JIMMY (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
J'ai quitté la Grèce à l'âge de
18 ans et j'ai rejoint mon frère
en Australie à Coober Pedy
pour travailler dans les mines
d'opale. Et maintenant, je suis
coincé ici pour l'éternité.
Pendant des années, j'ai été
fauché. On peut dire que je n'ai
pas eu beaucoup de chance.
Pour gagner ma vie,
j'ai travaillé entre autres dans
les mines, dans la construction
de maison sous terre. J'ai posé
des explosifs et creusé
des trous dans le sol.
Comme c'était dangereux,
mes employeurs ont préféré
risquer ma vie que la leur.
J'ai aussi travaillé dans
les mines d'opale, mais
ces dernières années, je me suis
reconverti en guide touristique.
J'adore vivre à Coober Pedy.
Chaque matin, je prépare
un café grec et je regarde
par la fenêtre pour contempler
les magnifiques couleurs
du lever du soleil.
NARRATRICE
Vue du ciel, Coober Pedy
ne dévoile qu'une partie
de ses habitations.
L'essentiel de la vie
se passe sous terre.
Et ce, depuis l'arrivée
des premiers pionniers
au début du vingtième siècle.
JIMMY ouvre la porte principale d'une première maison d'allure traditionnelle. Une fois à l'intérieur, il ouvre une porte qui donne accès à une section souterraine creusée à même le roc.
JIMMY
(Propos traduits de l'anglais)
Cette petite habitation a été
construite, ou devrais-je dire,
excavée au moyen d'explosifs.
C'est ici que vivaient
les mineurs.
Ils ne comptaient pas y passer
leur vie. C'est pour ça
que c'est juste un abri
assez rudimentaire.
Il fait chaud l'hiver et
frais pendant l'été.
Les plafonds ne sont pas
très haut, car cela aurait
nécessité plus d'effort
physique pour les creuser,
mais l'endroit était plutôt
confortable pour l'époque.
L'électricité est arrivée ici
en 1972, 1973. Avant ça,
on utilisait des frigos
au kérosène et on avait
des lampes à acétylène
pour travailler ou pour éclairer
les maisons souterraines.
Ça dégage une odeur forte,
mais supportable. J'en ai
d'ailleurs moi-même utilisé.
On avait un petit peu d'eau
pour se laver.
Par contre, on dépendait
beaucoup de la pluie.
Pas de pluie, pas d'eau.
JIMMY entre dans une deuxième maison complètement souterraine.
JIMMY
(Propos traduits de l'anglais)
Ici, nous sommes dans une maison
souterraine moderne typique.
Avec un grand salon, des
canapés, une télé, des lampes,
il y a tout ce qu'il faut.
De très bons amis à moi habitent
ici et ils se sentent très bien
dans cette maison souterraine.
Ici, nous avons la cuisine.
Il y a un frigo,
la cuisinière, l'évier
et le système de ventilation
dont le conduit va jusqu'à
la surface et permet
la circulation d'air frais.
Voici une chambre à coucher
d'une maison troglodyte.
C'est très confortable et
très calme. Le silence y règne.
On peut dormir tant
qu'on le souhaite, parfois
même un peu trop.
Quand on vit sous terre,
il faut s'y habituer. S'il y a
une coupure d'électricité,
on se retrouve dans un noir
complet. On ne voit rien devant
soi, même pas un millimètre.
Si on est claustrophobe,
mieux vaut ne pas vivre ici.
NARRATRICE
À Coober Pedy, de nombreux
habitants préfèrent vivre
dans ces grottes.
Une maison troglodyte de quatre
pièces revient au même prix
qu'une maison normale.
Mais à l'usage, elle sera
moins gourmande en énergie,
car la roche permet
de maintenir une température
constante de 22 degrés.
JIMMY se balade en voiture dans les rues de Coober Pedy.
NARRATRICE
Pour cette petite communauté
de mineurs venus du monde
entier, la spiritualité
joue un rôle important.
Et c'est également sous terre
qu'ils se rassemblent
tous les dimanches.
JIMMY entre dans une église souterraine et s'y promène.
JIMMY (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Cette église orthodoxe serbe
a été construite
par des bénévoles,
pas seulement des serbes.
Certains ont bien sûr dû
investir un peu d'argent,
par exemple dans le carburant.
Mais pas mal de monde a
participé au chantier de
ce magnifique projet souterrain.
On a utilisé deux types
de tunneliers. Le plafond
a été creusé par une machine
circulaire pour donner
cette forme.
Cette machine a fait cinq
percées, une au milieu, ensuite
des allers-retours pour couper à
chaque fois les cercles en deux.
Le résultat donne
un plafond très solide
avec de beaux arrondis.
Et il ne risque pas
de s'écrouler.
JIMMY s'arrête pour examiner un mur de plus près.
JIMMY
(Propos traduits de l'anglais)
Le mur que vous voyez
ici est en grès.
C'est sa couleur naturelle.
Il y a beaucoup de jaune
dans cette église.
Le grès n'est pas une roche
très dure. Il suffit
de piocher pour la casser.
Il s'agit en fait de débris
accumulés ici pendant
des millions d'années,
provenant d'un océan
qui recouvrait alors un tiers
du continent australien.
Quand on creuse, on peut
trouver d'autres nuances.
Mais c'est le jaune qui domine.
JIMMY s'arrête ensuite pour prier.
JIMMY (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Les portes de l'église
sont ouvertes à tous,
peu importe votre confession.
Tout le monde est le bienvenu.
NARRATRICE
À Coober Pedy, les commerces
de proximité sont également
construits sous terre.
Boutiques, bars et restaurants,
les habitants viennent
y trouver un peu de fraîcheur
et de détente.
JIMMY se dirige ensuite dans un bar souterrain pour y disputer une partie de billard avec une amie.
JIMMY (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
J'ai eu une vie bien remplie
à Coober Pedy où j'ai élevé
mes quatre filles.
Au cours des années passées ici,
j'ai été très actif.
J'ai touché un petit peu
à tout. J'ai aidé les médecins.
J'ai fait un peu
de traduction et j'ai contribué
à la vie de la communauté.
J'ai toujours été
très investi et je le suis
encore aujourd'hui.
Des images montrant la ville de Coober Pedy sous le soleil couchant sont présentées. Ensuite, sur une carte géographique animée de l'Australie, un marqueur indique le positionnement des Pinacles, à l'ouest du pays.
NARRATRICE
Aux quatre coins
du pays, la gamme de jaunes
de l'Australie est liée
à l'histoire de ses roches.
Situé dans le Parc national
de Nambung en Australie
de l'Ouest, le désert
des Pinacles est un théâtre
géologique à ciel ouvert.
Succession de menhir de calcaire
de toutes les formes,
ce lieu est d'autant plus
impressionnant qu'il se dresse
sur des dunes de sable
qui longent l'océan Indien.
L'histoire de ces mystérieuses
aiguilles rocheuses formées par
l'érosion et mesurant plus de
4 mètres par endroits commence
dans les profondeurs marines.
Composés de coquillages
fossilisés, ces pinacles aux
formes variées rappellent qu'en
des temps reculés, le désert
était recouvert par les eaux.
En animation, sur une carte géographique de l'Australie, un marqueur indique le positionnement de la ville d'Adélaïde. Des images montrant les principaux attraits de la ville sont présentées en rafale.
NARRATRICE
Tout au sud de l'Australie,
la ville d'Adélaïde
est réputée pour sa vie
culturelle foisonnante.
C'est l'endroit que
la peintre Linda Lee a choisi
pour pratiquer son art.
LINDA LEE (Narratrice)
(Propos traduits de l'anglais)
Adélaïde est une ville formidable
pour les artistes.
Nous sommes une communauté
artistique très soudée.
Ici, de nombreux événements
culturels ont lieu
toute l'année, notamment
le festival d'Adélaïde et
le festival Fringe qui mettent
à l'honneur pendant un mois
les talents créatifs. Ce qui
est assez unique en Australie.
LINDA prend place à la table d'un café.
LINDA LEE (Narratrice)
(Propos traduits de l'anglais)
Central Market est le coeur
animé de la ville.
Il est très fréquenté.
Il y a mille choses à faire.
C'est un endroit incontournable
quand on visite Adélaïde.
J'y vais une à deux fois par
semaine pour prendre un café
avant de me rendre à l'atelier.
LINDA se rend ensuite à son atelier.
LINDA LEE (Narratrice)
(Propos traduits de l'anglais)
La porte jaune qui est
à l'entrée de notre atelier
est d'une couleur très vive.
Elle est visible depuis la rue.
Pour moi, le jaune est
une couleur accueillante.
C'est sûr que le jaune
peut avoir beaucoup de
significations, mais ce jaune-là
dégage une forme d'enthousiasme
et invite les passants à entrer.
LINDA prépare une toile vierge et des tubes de couleurs, pour ensuite se mettre à peindre.
LINDA LEE (Narratrice)
(Propos traduits de l'anglais)
Je me considère comme
une adepte des couleurs.
Elles me fascinent.
La couleur utilisée,
non pas pour décrire un objet,
mais plutôt pour exprimer
une émotion ou une sensation.
J'ai tendance à réfléchir
à la manière dont les couleurs
s'accordent entre elles
ou, à l'inverse, quand
elles sont en contradiction.
Quand c'est comme ça, il faut
reprendre le tableau et changer
certains détails par-ci, par-là.
J'aime utiliser des couleurs
qui ne sont pas fidèles
au sujet que je peins.
Parce que je n'aime pas
représenter les objets
avec leur couleur réelle.
C'est plutôt d'utiliser
des couleurs hors du commun.
Des teintes qui vont vous
faire penser: «Ce n'est pas
du tout la bonne couleur.
Mais pourquoi a-t-on
choisi cette couleur?
Qu'est-ce que je ressens
quand je regarde cette oeuvre?»
C'est le genre de questions
que j'aime me poser.
Plusieurs tableaux peints par LINDA sont présentés en rafale.
LINDA LEE (Narratrice)
(Propos traduits de l'anglais)
Je peins la peau en jaune
dans ma série de peintures
sur les déesses parce que
c'est intrigant et surprenant.
Comme ce n'est pas la vraie
couleur de la peau,
c'est inhabituel et
ça donne un côté exotique.
En plus, j'utilise
des couleurs primaires, vives,
comme le jaune par exemple.
J'essaie de les faire ressortir.
J'ai d'ailleurs été beaucoup
influencée par les oeuvres de
Frida Kahlo et de Fernand Léger.
En ce moment, je travaille sur
une série de peintures de crâne.
Pour moi, ils ont
un côté très esthétique.
Je m'y intéresse beaucoup.
Je les trouve très beaux.
LINDA poursuit le tableau qu'elle avait précédemment commencé.
LINDA LEE (Narratrice)
(Propos traduits de l'anglais)
Là encore, j'aime obtenir
un contraste dans mes toiles.
Donc, assez souvent, je m'appuie
sur un fond inhabituel.
Je n'ai jamais été trop
attirée par le réalisme.
Je préfère l'insolite,
avoir un fond discordant pour
créer quelque chose de nouveau.
Plus loin dans l'atelier, TOM mélange des couleurs avec sa main droite gantée, avant de peindre avec cette même main.
LINDA LEE (Narratrice)
(Propos traduits de l'anglais)
Dans ce collectif,
il y a aussi Tom.
C'est un peintre
très prolifique.
Sa particularité est
qu'il peint avec ses mains
au lieu d'un pinceau.
Il est très expressif.
On a tous les deux des manières
différentes de travailler.
Il est spontané.
Il se lance directement avec
les mains sur une nouvelle toile
et travaille rapidement.
Il peut d'ailleurs achever
un tableau en l'espace
d'une journée.
Alors que moi,
j'ai besoin de réfléchir
à ce que je fais, d'avoir
un plan avant de commencer.
Mon processus créatif est
généralement assez long.
LINDA, TOM et d'autres artistes discutent dans la cuisinette de l'atelier.
NARRATRICE
Ici, sept artistes australiens
se partagent le lieu.
Le Studio de la Porte Jaune
est un espace de création,
mais aussi d'exposition.
LINDA LEE (Narratrice)
(Propos traduits de l'anglais)
Cet endroit est formidable.
On a tellement
de chance d'être ici.
C'est génial d'être
entouré d'un collectif
qui se serre les coudes,
d'avoir d'autres artistes qui
viennent voir nos tableaux
et d'écouter leurs avis
et vice versa.
C'est une grande chance
de pouvoir échanger
des idées tous ensemble.
En animation, sur une carte géographique de l'Australie, un marqueur indique le positionnement de la ville de Melbourne. Puis, des images montrant plusieurs attraits de la ville sont présentées en rafale.
NARRATRICE
En Australie,
Melbourne a la réputation
d'être un endroit guindé
et conservateur.
Avec ses immeubles élégants
aux façades victoriennes et
ses parcs verdoyants, à première
vue, elle ne ressemble pas
à une ville du Nouveau Monde.
Le tramway qui parcourt
le centre-ville
renforce cette image
de vieille cité européenne.
La capitale de l'État
de Victoria dispute à Sydney
le statut de première place
économique du pays.
Les gratte-ciel qui bordent
la rivière Yarra abritent
les sièges des plus grandes
compagnies minières.
Aujourd'hui, le centre-ville
s'est transformé et fait la part
belle à l'architecture moderne.
Les fans de [langue_etrangere=EN]street art(/langue_etrangere)
adorent
Melbourne qui est devenue
une référence mondiale
dans ce domaine.
Ici, certains murs sont même
réservés aux graffeurs.
Ce vent de liberté a attiré
de nombreux artistes venus
d'Europe et d'Asie.
Sur le parvis du musée
d'Art Contemporain,
Vault est une sculpture abstraite
et minimaliste fabriquée avec
de grandes feuilles d'acier
assemblées dans une forme
qui suggère le mouvement.
La construction de ce polygone
de métal a été controversée
depuis le début.
Les médias conservateurs
la nommèrent «Le péril jaune»
et dénoncèrent son prix:
70 000 dollars.
Aujourd'hui, Vault est
considérée comme une oeuvre clé
de la collection publique
de la Ville de Melbourne.
L'Australie est un pays multi
confessionnel et, parmi
les nombreuses religions
pratiquées, l'Islam
représente 2% des croyants.
À l'ouest de la ville
dans le quartier de Newport,
un bâtiment à l'architecture
moderne et épurée attire l'oeil
dans un paysage de banlieue
en pleine transformation.
La communauté musulmane
de Melbourne se rassemble
sous ce toit jaune.
L'architecte Hakan Elevli a
eu la chance de collaborer à
la création de cette mosquée qui
a mis dix ans à sortir de terre.
HAKAN dépose ses chaussures à l'entrée de la mosquée, pour ensuite pénétrer dans le vaste hall de l'endroit.
HAKAN ELEVLI
(Propos traduits de l'anglais)
Nous nous trouvons
dans le hall
principal du Centre
Islamique de Newport.
C'est la première mosquée
australienne avec
une architecture contemporaine.
Généralement, on a plutôt
tendance à utiliser un style
arabe ou ottoman, mais pour
cette mosquée, la communauté
désirait quelque chose
de différent. Un espace
moderne et très ouvert.
Nous avons créé de magnifiques
portes repliables en verre ainsi
que des fenêtres pour que les
gens puissent voir à l'intérieur
de la mosquée sans s'inquiéter
de savoir ce qui s'y passe.
C'est important de pouvoir créer
un bel espace vivant ouvert
à tous plutôt qu'un bâtiment
traditionnel fermé avec
une petite porte d'entrée.
On ne voulait surtout pas ça.
En même temps, en construisant
une mosquée australienne,
il fallait quand même garder
certains éléments représentant
l'architecture musulmane.
Nous avons donc étudié
les différentes mosquées
construites partout dans le
monde et l'élément architectural
omniprésent était le toit en or.
On s'est dit qu'il fallait
installer des puits de lumière
dorés. Nous avons donc
une magnifique structure
au niveau du toit qui reflète
bien la lumière, quel que soit
le moment de la journée.
Des images aériennes montrant la complexité du toit de la mosquée sont présentées.
HAKAN ELEVLI (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
L'idée, c'était de s'éloigner
de la forme du dôme et d'avoir
à la place ces ouvertures.
Au départ, on a conçu
ce magnifique mur en béton qu'on
a décoré comme un minaret avec
un croissant doré au sommet.
Des images montrant les effets des puits de lumière à l'intérieur de la mosquée sont présentées en rafale.
HAKAN ELEVLI (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
L'autre élément que nous
voulions incorporer à cet espace
était ces incroyables conduits
de lumière multicolore.
Ils laissent pénétrer
les différentes couleurs
de l'Islam grâce à la lumière
naturelle du soleil.
Les lanternes réfléchissent la
lumière naturelle à travers leur
vitre colorée que nous avons
d'ailleurs fait venir de France.
Et ces reflets colorés donnent
un bel effet tout au long
de la journée.
Pratiquement toutes les mosquées
dans le monde possèdent
ces superbes mosaïques
avec du rouge, du bleu,
du vert et du jaune.
On retrouve
ces couleurs partout.
On s'est donc dit qu'il fallait
absolument utiliser
nos lanternes parce que
ce sont les seules zones où
l'on voulait de la couleur.
Comme c'est une construction
moderne, on ne voulait pas
de couleur sur les murs
ou ailleurs.
On a donc créé ces 96
formidables ouvertures
qui projettent ces teintes
sur le sol.
Ces magnifiques rayons lumineux
qui entrent à différents moments
de la journée...
fusionnent et se mélangent
au fil du temps.
Un de mes moments préférés
pour venir ici, c'est le matin
très tôt quand les couleurs
dorées commencent à filtrer.
D'ailleurs, le jaune
représente le paradis.
C'est une couleur importante
pour notre prophète.
C'est vraiment incroyable de
voir ce jaune se projeter sur
le sol à travers les ouvertures.
C'est aussi pour ça
que j'adore ce bâtiment
parce qu'il représente
de nombreuses communautés.
Je suis moi-même
un musulman pratiquant.
J'adore ce que je fais
et je n'imagine pas
vivre autrement.
Mais j'apprécie aussi tous ceux
qui ne sont pas musulmans et
je pense que le jaune reflète
bien l'enthousiasme qui est
propre à l'être humain.
Des musulmans se rassemblent dans la mosquée pour la prière.
HAKAN ELEVLI (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Les jeunes musulmans qui
grandissent en Australie
ne se retrouvent plus vraiment
dans la culture arabe
ou turque, mais simplement
dans la foi musulmane.
Lorsqu'ils viennent ici,
ils se sentent chez eux
parce que cet endroit représente
également la jeunesse.
Ce bâtiment est le projet
le plus important
que j'ai pu créer.
Non seulement parce que j'ai pu
travailler avec Glenn Murcutt,
mais aussi pour ce que
cette mosquée symbolise.
J'ai grandi en Australie et,
en tant que musulman australien,
c'était important de pouvoir
apporter ma contribution
à notre société.
Je suis fier
de notre communauté,
de ce que l'on a accompli
et de notre ouverture
sur le reste du monde.
En animation, sur une carte géographique de l'Australie, un marqueur indique le positionnement des Jenolan Caves. Des images montrant des vallées verdoyantes encerclées par des montagnes sont présentées.
NARRATRICE
À deux heures
de Sydney, une brume cotonneuse
habille chaque matin
la chaîne des Blue Mountains.
Cette région fut le théâtre
d'une histoire cocasse
lorsqu'en 1840, un éleveur
de Sydney à la poursuite
d'un voleur de bétail fit
une découverte majeure:
un réseau de grottes immense
comme un secret bien gardé.
Gordon Mills est guide depuis
12 ans aux Grottes de Jenolan.
Des images montrant les Grottes de Jenolan sous plusieurs angles sont présentées en rafale.
GORDON MILLS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Ce sont les grottes les plus anciennes
au monde. Elles sont constituées
de roches calcaires qui sont
en fait des sédiments marins.
Ce sont des coquillages issus
d'organismes marins qui se sont
entassés au fil du temps,
un peu comme la Grande Barrière
de corail. Mais ici, c'était
il y a très longtemps,
bien avant les dinosaures.
GORDON pénètre à l'intérieur d'une grotte, dans laquelle se trouve un réseau de passerelles et de sentiers balisés et éclairés.
GORDON MILLS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Certaines de ces grottes ont
340 millions d'années.
C'est vraiment impressionnant.
Elles ont été formées
par les eaux hydrothermales,
des sources d'eau chaude
volcanique qui bouillonnent
dans les profondeurs
de la terre et creusent
ces énormes cavités
dans la roche.
Ici, les visiteurs
viennent également
contempler les minéraux.
On a des stalactites
et des stalagmites.
Elles sont en fait l'oeuvre
de l'eau qui, en érodant les
minéraux des roches, se charge
de calcaire qui s'agglomère
lors de l'écoulement.
GORDON continue de parcourir la grotte en suivant une passerelle éclairée, et s'enfonce de plus en plus au fond de la grotte.
GORDON MILLS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Les tout premiers visiteurs de
ces grottes sont les aborigènes.
Les peuples Gundungurra
et Woorajuri sont venus il y a
des dizaines de milliers
d'années. Ils connaissaient
donc l'existence de
ces grottes avant quiconque.
NARRATRICE
Sous terre, une véritable
cathédrale naturelle
se décline dans toutes
les nuances de jaune.
GORDON arrive dans une salle dans laquelle circule un cours d'eau.
GORDON MILLS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Là, nous sommes au même
niveau que la rivière Jenolan
qui a formé une bonne partie
de ces grottes.
L'eau ici est pure et potable.
Elle constitue d'ailleurs
nos réserves en eau.
Elle est filtrée par la roche
et c'est une des eaux
les plus pures sur terre.
GORDON prend une lampe de poche attachée à sa ceinture.
GORDON MILLS
(Propos traduits de l'anglais)
En ce moment,
l'eau s'écoule sous nos pieds.
(Pointant le très haut plafond de la salle avec sa lampe)
Mais je l'ai souvent
vue monter... jusqu'ici.
Après plusieurs jours de pluie,
je dirais quatre à cinq jours
de fortes précipitations,
l'eau pénètre dans la roche
et c'est ce qui a causé
l'érosion des sédiments
et la formation des grottes.
GORDON poursuit sa visite de la grotte, en observant les parois rocheuses des différentes galeries.
GORDON MILLS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
On remarque cette teinte jaune
qui vient en fait de
la substance appelée illite.
Elle s'est formée à partir de
cendres volcaniques qui se sont
déposées dans les grottes par la
montée et la descente des eaux,
mais aussi par de fortes
précipitations qui ont érodé
les sédiments, dont l'illite.
Ça donne cette belle couleur
jaune aux parois.
Il y en a partout
autour de nous.
Cet endroit est intemporel.
On peut entendre
les gouttes d'eau tomber.
Elles tombaient déjà avant
l'apparition de l'homme
et tomberont bien
après sa disparition.
Cet endroit n'a pas changé
depuis la période glaciaire.
GORDON sort de la première grotte. Une fois sur terre, il prend un petit sentier menant à une porte métallique installée dans une paroi rocheuse.
NARRATRICE
Les Grottes de Jenolan
s'étendent sur environ
40 kilomètres pour former
le plus grand réseau souterrain
au monde découvert à ce jour.
La plus belle de ces grottes
se trouve derrière
une petite porte.
GORDON pousse la porte et entre. Il poursuit son chemin à travers un corridor éclairé qui mène à tout un réseau de galeries.
GORDON MILLS (Narrateur)
(Propos traduits de l'anglais)
Cette grotte s'appelle
le Temple de Baal.
Elle est vraiment spéciale.
Chaque fois que je viens ici,
je suis émerveillé
par autant de beauté.
C'en est presque troublant.
Ce qu'on peut voir derrière moi,
les ailes d'ange,
il y en a partout.
Cette formation s'appelle
une draperie.
Quelle est la différence
avec les stalactites?
Eh bien, les stalactites ont
la pointe orientée vers le sol
alors que les draperies
sont plutôt comparables
à un filament d'eau qui
coulerait le long d'un bras.
Et quand cette eau s'écoule dans
les bonnes conditions durant
des dizaines de milliers,
voir des millions d'années,
elles forment ces draperies
le long des parois.
Elles sont aussi fines
qu'une vitre et sont
donc assez fragiles.
Il y a d'incroyables minéraux
qui se forment dans les Grottes
de Jenolan, dont la calcite.
Le CaCO3, ou carbonate de
calcium, prend différente forme,
des directions aléatoires.
C'est un phénomène que personne
ne peut vraiment expliquer.
Être guide ici,
c'est raconter des histoires,
interpréter le monde.
L'histoire de la terre est
une histoire à part entière,
celle de la nature et
des temps immémoriaux.
J'avais commencé des études
à l'Université des Blue
Mountains pour devenir guide
et ma prof qui travaillait
ici m'a proposé ce boulot.
Je trouvais ça formidable parce
que j'étais déjà venu ici
quand j'étais petit alors
que je vivais à Sydney.
Et je n'aurais jamais rêvé de
travailler dans un tel endroit.
Je pensais qu'il fallait
faire 12 000 années
d'études à l'université.
J'ai quand même suivi quelques
formations en géologie,
mais j'ai surtout beaucoup lu.
J'adore comprendre la matière
et ce qui m'entoure,
mais plus on en apprend, plus
on réalise qu'on ignore tout.
C'est le travail de toute
une vie, voire de plusieurs
vies, de comprendre
ces grottes énigmatiques.
C'est absolument fascinant.
Des images montrant un soleil couchant sont présentées.
NARRATRICE
Jaune d'hier et d'aujourd'hui,
l'Australie est un écrin où
la couleur du soleil resplendit
sous toutes ses formes.
Sous la main des artistes comme
dans chaque recoin de la nature.
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